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NOUVELLES ARCHIVES
l)ü MUSÉUM
D’HISTOIRE NATURELLE
DEUXIÈME SÉRIE
NOUVELLES ARCHIVES
DU MUSÉUM
D’HISTOIRE NATURELLE
PUBLIÉES
PAR LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS
DE CET ÉTABLISSEMENT
DEUXIÈME SÉRIE
TOME DIXIÈME
PARIS
G. MASSON, ÉDITEUR
LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, Boulevard Saint-Germain et rne de l’Éperon
EN FACE DE L’ÉCOLE DE MÉDECINE
^ 1887-1888
NOMS
DE
MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS
DU
MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE
PAR ORDRE D’ANCIENNETÉ
Ohevreul. .... Professeur de Chimie appliquée aux corps organiques. . — 1830.
Fremy . Id. de Chimie appliquée aux corps inorganiques. — 1850.
De Quatrefages. . Id. d’Anthropologie.— 1855.
G. Ville . Id. de Physique végétale.— 1857.
Daubrée . Id. de Géologie.— 1861.
Blanchard .... Id. de Zoologie (Insectes et Crustacés) ... . — 1862.
A. Gaudry ... Id. de Paléontologie.— 1872.
Bureau . Id. de Botanique (Classifications et familles natu¬
relles). — 1874.
L. Vaillant ... Id. de Zoologie (Reptiles et Poissons) ..... . — 1875.
Alph. Milne Edwards. Id. de Zoologie (Mammifères et Oiseauxj.— 1876.
Des Cloizeaux. . Id. de Minéralogie.— 1876.
E. Perrier ... Id. de Zoologie (Mollusques et Zoophytes) .... — 1876.
E. Becquerel . . Id. de Physique appliquée à l’Histoire naturelle . . — 1878.
P. Van Tieohem . Id. d’Anatomie et de Physiologie végétales. ... — 1879.
Pouchet . Id. d’Anatomie comparée.— 1879.
Rouget . Id. de Physiologie générale.— 1879.
Dehérain .... Id. de Physiologie végétale appliquée à l’Agriculture— 1880.
Cornu . Id. de Culture.— 1884.
Chauveau .... Id. de Pathologie comparée.— 1886.
NOUVELLES
ARCHIVES DU MUSÉUM
DEUXIÈME SÉRIE
LACTINODON
PAR
ALBERT GAUDRY
Les restes du reptile que je vais étudier sont les plus complets qui
aient encore été trouvés dans les terrains primaires de la France. Le genre
auquel ils se rapportent est maintenant assez bien connu pour servir de
point de départ à des comparaisons avec plusieurs quadrupèdes qui ont
vécu vers le même temps que lui. Ces comparaisons apprennent que des
animaux, qui ont habité simultanément des pays de la terre très éloignés les
uns des autres, ont été dans un état d’évolution à peu près identique. Cela
me paraît intéressant à mettre en lumière; car, si on venait à faire beau¬
coup de remarques semblables, il serait permis de croire que le développe¬
ment des êtres a suivi, à travers les âges passés, certaines lois générales:
nous aurions là une preuve de simplicité dans le plan de la Création, et
nous apporterions un secours aux géologues, puisque la simple vue de
l’état d’évolution pourrait aider à deviner l’âge géologique de fossiles
rencontrés dans des contrées lointaines.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 1
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
HISTOIRE DE LA DÉCOUVERTE DE L’ACTINODON
Il y a dix-huit ans, j’ai décrit dans ces Archives les débris d’un
reptile permien trouvé aux environs d’Autun ; je lui ai donné le nom
d ’Actinodon (1). Sa découverte était une grande nouveauté pour notre
pays. Paul Gervais avait décrit déjà Y Aphelosaurus du permien de Lodève,
mais cet animal est d’un ordre différent, sa taille est beaucoup plus petite,
et son état de conservation en rend l’étude difficile.
Aussitôt que l’annonce de Y Actinodon eut attiré l’attention sur les
reptiles fossiles des environs d’Autun, on se mit à en apercevoir de nom¬
breux débris ; dans les mêmes terrains, où pendant si longtemps on n’avait
observé aucune créature plus élevée que des poissons, les découvertes de
reptiles se sont tellement multipliées que le Muséum de Paris en a main¬
tenant une riche collection.
Les habiles explorateurs qui ont trouvé ces curieuses reliques ont
été très généreux pour notre Muséum; je dois citer surtout MM. Roche,
Directeurs des mines d’Igornay, et M. Rayle, Directeur de la Société
lyonnaise des schistes bitumineux d’Autun. J’ai à mentionner aussi
feu M. Jutier, Inspecteur général des Mines, M. François Delille,
membre de la Société géologique de France, feu l’abbé Duchène, Direc¬
teur du petit séminaire d’Autun, M. Berthier et M. Tarragonet. M. Ber¬
nard Renault, aide-naturaliste du Muséum de Paris et Président de la
Société d’histoire naturelle d’Autun, ne s’est pas occupé seulement de
recueillir les plantes primaires sur lesquelles il fait de si admirables
études, mais il a contribué à nous obtenir une partie de nos meilleures
pièces de reptiles permiens. J’offre à tous ces amis de la paléontologie
l’expression de notre reconnaissance. Du reste, je suis heureux de pouvoir
(1) A cause de la disposition rayonnée que l’on aperçoit quand on fait la coupe d’une dent.
%
l’actinodon
dire ici que, dans ma longue carrière au Muséum, j’ai reçu très souvent des
preuves de désintéressement et d’amour pour la science.
Les animaux, qui ont été recueillis dans le permien d’Autun, sont
les suivants :
REPTILES
Actinodon Frossardi , Gaud.
Actinodon hrevis, Gaud.
Euchirosaurus Rochei , Gaud.
Stereorachis dominans, Gaud.
Haptodus Baylei, Gaud.
Protriton petrolei, Gaud.
Plouronoura Pellati, Gaud.
POISSONS
Megapleuron Rochei, Gaud.
Pleuracanthus Frossardi, Gaud.
Acanthodes.
Pygopterus Bonnardi, Ag.
Palæoniscus Blainvillei, Ag.
Palæoniscus Voltzii, Ag.
Palæoniscus angustus, Ag.
CRUSTACÉS
Nectotelson Rochei, Brocchi.
Entomostracé.
MOLLUSQUES
Dendropupa Walchiarum, Fischer.
On a découvert tous ces fossiles en exploitant les schistes bitumineux
dont on tire le pétrole. La couche appelée Boghead a surtout donné à
l’industrie d’excellents résultats ; mais un jour on a abaissé les droits
d’entrée sur les pétroles, et, ce jour-là, il est devenu difficile de lutter
contre les produits américains. Alors, la plupart des usines de schistes
bitumineux, qui s'étaient multipliées aux environs d’Autun, ont dû tour à
tour fermer. C’est grande pitié de traverser ces usines en ruine et de voir
condamnés au repos des hommes de talent, remplis d’amour pour le
travail. Pour eux comme pour nous qui profitions de leurs découvertes, il
est à désirer que les exploitations des schistes bitumineux puissent reprendre
leur ancienne vigueur.
4 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
M. Emile Roche (1), qui a bien étudié les schistes permiens d’Autun,
évalue leur épaisseur à 1,000 mètres environ ; il les attribue tous au
terrain permien inférieur. Il y distingue trois horizons fossilifères :
Sous-étage supérieur ou du Boghead, dans lequel abondent surtout les Pro¬
triton ; on y trouve aussi YActinodon et l 'Haptodus. — Millery, Margennes, Les
Télots.
Sous-étage moyen, où VActinodon, le Pleuracanthus et les Palæoniscus ont
laissé de nombreux débris. — Muse, La Cornaille, Dracy-Saint-Loup.
Sous-étage inférieur, gisement de YEuchirosaurus, du Stereorachis et du
Megapleuron. — Igornay.
Dans ce mémoire, je parlerai seulement du genre Actinodon. En 1866,
M. le pasteur Frossard en trouva à Muse, auprès d’Autun, un échantillon
qui mettait bien en relief la dentition, et surtout était remarquable, parce
qu’on y pouvait étudier la disposition singulière des plaques thoraciques
avec plus de netteté que sur aucune autre pièce des labyrinthodontes pri¬
maires ou triasiques. Je présentai une note à l’Académie sur cette décou¬
verte (2), et, une année après, je publiai dans les Nouvelles Archives du
Muséum un travail plus détaillé (3). Je pensai que le reptile de Muse était
d’un genre différent du type de Y Archegosaurus tel qu’il a été décrit par
Goldfuss, et je l’inscrivis sous le nom d 'Actinodon; mais, comme je n’avais
pas la certitude qu’il fût distinct d’une espèce qui a été appelée par Jordan
Archegosaurus latirostris, je le nommai provisoirement Actinodon latirostris
(sp. Jordan). Bientôt, le Muséum reçut de Jordan une belle collection de
Lébach, et j’appris que Y Actinodon était différent de l’espèce étudiée par
ce naturaliste ; je l’inscrivis sous le titre à'Actinodon Frossardi (4).
En 1876, lors de la réunion de la Société géologique de France
à Autun, je vis dans le Musée de cette ville une autre tête d 'Actinodon sur
laquelle était conservé le bout antérieur du museau qui manquait dans le
(1) E. Roche, Sur les fossiles du terrain permien d’Autun (Saône-et-Loire) ( Bulletin de la
Soc. géol. de France, 3» série, vol. IX, p. 78; 1880).
(2) Albert Gaudry, Note sur le reptile découvert à Muse ( Comptes rendus de l'Académie des
sciences, séance du 20 août 1866).
(3) Même auteur, Mémoire sur le reptile découvert par M. Frossard à Muse ( Nouvelles
Archives du Muséum, in-4°, avec une planche in-folio; 1867).
(4) Même auteur, Sur l’Actinodon Frossardi de Muse ( Bulletin de la Soc. géol. de France,
2* série, vol. XXV, p. 576; 1868).
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L A CT IN 01)0 X
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premier échantillon ; je pus ainsi en donner une figure plus complète (1).
En 1879, des morceaux que M. Yélain voulut bien me communiquer me
révélèrent comment étaient faites les vertèbres (2). En 1883, dans mes
Enchaînements du monde animal (3), je figurai plusieurs pièces de YActi¬
nodon, notamment une partie de plastron avec ses curieuses écailles ; je
décrivis aussi un crâne qui me sembla appartenir à une autre espèce.
En 1883, un beau spécimen d 'Archegosaurus, qui fut donné au Muséum
par M. Defrance, me mit sur la voie pour comprendre la disposition des
côtes de YActinodon (4). Ainsi, peu à peu, à force de patience, je finis par
connaître ce singulier type de notre France primaire.
Cependant, hors de petits squelettes, sur la détermination desquels je
conserve encore quelques doutes, nous n’avions pas d’individus entiers.
Aujourd’hui, grâce à M. Bayle, nous avons deux squelettes entiers qui
ont été tirés du permien des Télots, près d’Autun; nous pouvons ainsi
nous rendre compte de la forme générale de YActinodon. Ces échantillons
étaient engagés dans un schiste d’une dureté extrême ; un habile artiste
du Muséum, M. Stahl, est parvenu à les mettre au jour. J’ai fait prendre
une photographie de grandeur naturelle de l’un d’eux; M. Formant a
retouché cette photographie, et, avec son talent habituel, en a tiré le dessin
de la planche I.
Au moment où je livre ce mémoire à l’impression, M. Bayle, dont la
générosité semble inépuisable, vient de nous donner encore trois pièces
d 'Actinodon trouvées dans le permien des Télots; l’une d’elles présente la
plus grande partie d’un individu vu de profil; le devant du corps manque
malheureusement, mais la queue est bien mieux conservée que sur nos
autres squelettes.
(1) Albert Gaudry, Les Reptiles des schistes bitumineux d’Autun (Bulletin de la Soc. géol. de
France, 3 e série, vol. IV, p. 720, avec une planche, 1876).
(2) Même auteur, Les Reptiles de l’époque permienne aux environs d’Autun (Bulletin de la Soc.
géol. de France, 3“ série, vol. VII, p. 62, pl. III; 1879; une partie des figures doit appartenir à
l’Euchirosaurus).
(3) Même auteur. Les Enchaînements du monde animal, Fossiles primaires, p. 264, etc
tig. 260, 261 et 263 à 268 ; 1883.
(4) Même auteur, Nouvelle note sur les reptiles permiens ( Bulletin de la Soc. géol. de
France, 3* série, vol. XIII, p. 48, pl. V, fig. 10 ; 1885).
6
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
DES ESPÈCES DU GENRE ACTINODON
Dans l’état actuel de nos connaissances, on peut admettre deux
espèces d 'Actinodon :
h'Actinodon Frossardi est la forme commune; son type est l’échantillon
de Muse que j’ai fait représenter en 1867 dans les Nouvelles Archives du
Muséum (y ol. III, pl. III). On en a trouvé diverses pièces depuis cette époque
dans le gisement de Dracy-Saint-Loup, qui appartient, comme celui de
Muse, au sous-étage moyen du permien d’Autun, notamment les pièces
représentées planche III, figures 4 et 5 de ce mémoire. J’attribue à la même
espèce, mais seulement d’une manière provisoire, quelques morceaux
recueillis avec YEuchirosaurus, dans le sous-étage d’Igornay, que M. Émile
Roche regarde comme inférieur à celui de Muse et de Dracy-Saint-Loup. Je
rapporte encore à Y Actinodon Frossardi plusieurs spécimens remarquables
que M. Rayle a découverts aux Télots et particulièrement le squelette entier
représenté dans la planche I. Ils proviennent d’une couche supérieure
au Roghead, et, par conséquent plus récente que les assises de Muse et de
Dracy-Saint-Loup. Est-il certain que la même espèce ait traversé les trois
sous-étages du permien d’Autun, sans subir de changements notables? Je
ne voudrais pas l’affirmer. Il importe même de noter que les membres
n’ont pas les mêmes proportions dans nos squelettes des Télots et dans
celui de Muse; car, bien que le sujet des Télots représenté dans la planche I
ait une tête plus petite que le sujet de Muse (pl, III du mémoire de 1867),
son avant-bras est plus grand.
La seconde espece d Actinodon est Y Actinodon brevis du permien de
Dracy-Saint-Loup. J’ai fait graver son crâne aux 3/4 de grandeur dans
mes Enchaînements du monde animal. Je donne ici (pl. III, fig. 3) une
figure de grandeur naturelle de ce crâne et de plusieurs pièces qui ont
été trouvées sur la même plaque ; une des branches de la mâchoire infé¬
rieure m. i. se présente sur le côté externe; on voit l’entosternum ent.
avec les deux clavicules (épisternum) cl, ; il y a aussi une pièce que
l’actinodon
7
je suppose le sus-claviculaire s. cl. et quelques os des membres. Les
orbites or. et les trous des narines na. sont placés comme dans F Actinodon
Frossardi, mais le crâne n’a pas les mêmes proportions ; sa largeur est
égale à sa longueur, au lieu que, dans Y Actinodon Frossardi, il est plus long
que large. Le crâne de Y Actinodon brevis a 0 m ,090 de large sur 0 m ,088 de
long ; celui d’un Actinodon Frossardi recueilli dans la même localité, à Dracy-
Saint-Loup, a 0 m ,147 de large sur 0 m ,192 de long. En outre, l’arrière
du crâne a un autre aspect, il est bien moins concave, les sus-occipitaux s. o.
et les mastoïdes mas. sont presque sur le même rang que l’extrémité
des os temporaux, tandis que, chez Y Actinodon Frossardi, ils sont dans un
enfoncement très arqué.-Le sus-claviculaire s. cl. a la partie qui est opposée
à l’entosternum plus large et plus courte que dans Y Actinodon Frossardi.
Les mâchoires ont des dents proportionnément plus fortes et moins nom¬
breuses. L’ Actinodon brevis , à en juger par notre échantillon, devait être
un tiers ou moitié moins grand que Y Actinodon Frossardi.
J’ai fait représenter (pi. III, fig. 2) une portion d’un petit reptile dont la
tête semble former un intermédiaire entre celle de Y Actinodon brevis et celle
des Protriton. Il montre sa face ventrale. Ses orbites sont plus grandes, plus
ovales et portées plus en avant que dans les Actinodon ; le bout du museau
est un peu moins élargi, et le derrière de la tête est au contraire plus large
que dans Y Actinodon brevis ; l’entosternum est plus allongé. Cette pièce a
été recueillie à Dracy-Saint-Loup par MM. Roche et donnée par eux au
Muséum.
MM. Roche ont envoyé au Muséum deux .squelettes et plusieurs
portions isolées d’autres petits reptiles qui ressemblent plus à de jeunes
Actinodon Frossardi qu’à de jeunes Actinodon brevis. Ils ont été trouvés à
Dracy-Saint-Loup. On voit (pl. III, fig. 2) un de ces squelettes dans la
grandeur naturelle ; il indique une bête qui avec sa queue devait avoir à
peine 0 m ,30; l’autre squelette est plus petit. Par sa forme générale, son
plastronp/., ses côtes c. et par ce qu’on aperçoit de ses vertèbres v., il pour¬
rait se rapporter presque aussi bien à un Archegosaurus qu’à un Actinodon.
Son entosternum ent. est plus rétréci dans la partie antérieure. Sur la
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
même planche où il est représenté, il y a une restauration de YActinodon
dans laquelle l’entosternum semble presque aussi étroit, mais cela provient
de ce que les côtés de cet os sont recouverts par les épisternum ; sa largeur
apparaît lorsqu’il est vu sans les épisternum, comme dans la planche III
de notre mémoire de 1867. On remarque en s. cl. un os que je suppose
un sus-claviculaire ; il est proportionnément plus grand et tout d’une venue,
au lieu que, chez YActinodon Frossardi, il s’élargit brusquement dans la
partie distale; il diffère moins du sus-scapulaire de YActinodon brevis.
Il me paraît préférable de ne pas créer pour ces fossiles des désigna¬
tions nouvelles. Je crois juste de laisser l’honneur de leur donner des noms
à celui de mes successeurs qui pourra découvrir leurs caractères mieux
que je ne l’ai fait. En outre, une grande réserve m’est commandée par la
raison que voici : M. Credner (1), en réunissant une multitude d’animaux
du groupe du Protriton, a découvert qu’ils ont eu des métamorphoses
comme les batraciens actuels; il a publié sur ce sujet de curieuses notes,
et, lors du Congrès international de géologie à Berlin, il a bien voulu me
faire voir une belle série de pièces qui prouvent ces métamorphoses.
D’autre part, les importants travaux de MM. Fritsch (2), Geinitz (3),
Deichmüller (4) et Credner, ont montré que, bien que les Protriton, Pleu-
ronoura, etc., aient une ressemblance très grande avec les salamandres,
ils se lient cependant aux labyrinthodontes permiens par des transitions
insensibles. Il résulte de là que l’Actinodon et d’autres labyrinthodontes
ont eu des métamorphoses, et que, peut-être, ils ont passé par des états
qui ont ressemblé extrêmement à ceux des Protriton et Pleuronoura; par
exemple, je représente dans la planche III, fig. 1, une petite tête que je
suppose appartenir au type déjà décrit sous le nom de Pleuronoura Pellati;
je ne voudrais pas affirmer que ce n’est pas le jeune de quelque animal du
(1) Hermann Credner, Die Stegocephalen aus dem Rothliegenden des Plauen’schen Grandes
Bruno Geinitz und Deichmüller, Nachtrage zur Dyas II ( Mittheilungen aus dem k'ônig-
minerai, geol. und prœhist. Muséum , in Dresden, 5 e cahier; 188-2).
(4) Deichmüller, Nachtrage zur Dyas III ( Même recueil , 6 e cahier ; 1884).
1.’ACTINODON
9
groupe Actinodon. Du moment qu’il est reconnu que l’Actinodon a dû subir
des métamorphoses, il faut prendre garde de ne pas décrire sous différents
noms d’espèce ou même de genre des échantillons qui représentent seule¬
ment des métamorphoses individuelles.
DESCRIPTION
Les découvertes qui ont été faites depuis 1867 me permettent de
compléter et, sur quelques points, de rectifier ce que j’ai dit de Y Actinodon.
La description que je vais donner est basée sur l’examen des pièces que
j’attribue à Y Actinodon Frossardi. Pour la faire mieux comprendre, je pré¬
sente dans la planche II, fig. I, un essai de restauration du squelette de
Y Actinodon Frossardi, supposé vu sur la face ventrale à un cinquième de
grandeur.
Le plus grand squelette entier, découvert par M. Bayle, et dont on
voit le dessin dans la planche I, a O™,72 de long; iJ manque un peu du
bout de la queue, de sorte que l’animal devait avoir au moins 0 m ,80.
Comme nous avons des têtes plus grandes, on peut, en faisant des règles
de proportion, calculer que Y Actinodon atteignait un mètre de long et même
davantage. Des échantillons d 'Archegosaurus Decheni, que nous a donnés
M. Defrance, indiquent que ce reptile égalait en longueur Y Actinodon; mais
il était de forme plus effilée, il était moins gros.
Tête. — Le Muséum possède quatre têtes (YActinodon Frossardi, trois
grandes portions de tête et des mâchoires inférieures. Dans l’individu entier
représenté planche I, la tête a (P, 152 de long sur 0 m ,138 de large ; nous
avons une tête isolée de Dracy-Saint-Loup qui a 0"%193 de long sur 0 m ,145
de large.
La tête de Y Actinodon Frossardi est plate, triangulaire, avec la partie
antérieure arrondie, et rappelle un peu celle des labyrinthodontes tria-
siques, notamment celle du Mastodonsaurus. Vue en dessus (pi. I),
elle présente des os à surface aréolaire comme chez les crocodiles. Les
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 2
: ' ■
10
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
orbites contrastent par leur petitesse avec celles des Protriton qu’on trouve
dans les mêmes gisements; l’intervalle inter-orbitaire est plus large
qu’elles; elles forment un ovale presque rond avec un peu de rétrécisse¬
ment dans la partie antérieure; elles sont un peu plus près du bord posté¬
rieur du crâne que du bord antérieur. Les trous externes des narines sont
loin des orbites, tout près du bord antérieur du museau, bien séparés l’un
de l’autre; dans la pièce représentée planche I, ils sont larges de 0 m ,015,
et laissent entre eux un intervalle de 0 m ,025. Les os du crâne semblent
s’être soudés de bonne heure, car, dans des individus qui ne sont pas
Fig. 1. — Crâne de l'Actinodon Frossardi vu en dessous aux 2/5 de grandeur; on a légèrement modifié la position des
os pour les rendre plus compréhensibles. Ce dessin a été fait d’après une pièce trouvée par M. Frossard, mais les
inter-maxillaires ont été ajoutés d’après un échantillon du musée d’Autun; la mandibule gauche se présente sur
la face externe et la droite sur la face interne; le vomer vo. a deux grosses dents et des dents en carde; en dedans
des maxillaires, on voit les palatins qui portent de fortes dents ; l’orbite est entourée par le lacrymal la,, le post¬
frontal, le post-orbitaire, le jugal j ; pt. ptérygoïde ; fr. p. frontal principal; par. pariétal ; les sus-occipitaux sont
cachés par le sphénoïde; sq. squameux, s. sq. sus-squameux; mas. masloïde ; les condyles sont brisés ; le carré
ou tympanique tym. est soudé aux os du temporal. — Schiste permien de Muse près d’Autun.
adultes, ils sont déjà fortement unis. Je reproduis ici (fig. 1) une gravure
d’un crâne que j’ai donnée dans mes Enchaînements du monde animal; bien
que se présentant sur la face inférieure, ce crâne laisse voir une partie des
os de sa face supérieure; et comme la compression des couches les a un
peu disjoints, leurs limites sont faciles à reconnaître.
I,’ACTINODON
11
En regardant la figure précédente, la figure 4 de la planche III et la
restauration de l’animal vu sur le ventre dessinée planche II, fig. 1,
on se rendra compte de la disposition de la face inférieure de la tête. Il est
inutile de répéter ici les détails que renferme mon mémoire publié en 1867
dans les Nouvelles Archives du Muséum; je ne parlerai donc pas du vomer,
des maxillaires, des palatins, des mandibules et de la dentition. Dans la
pièce de M. Frossard que j’ai décrite autrefois, les inter-maxillaires, les
ptérygoïdes, le sphénoïde et les condyles occipitaux rfétaient pas conser¬
vés; maintenant nous les connaissons bien. Le dessus des inter-maxillaires
est intact et très visible dans trois crânes de notre collection ; en outre,
nous avons un échantillon qui permet de bien étudier la face inférieure de
ces os; ils sont intimement soudés; ils forment un museau moins saillant
que dans YArchegosaurus Decheni ; on y compte une douzaine de dents plus
fortes que la plupart de celles des maxillaires.
La figure 4 de la planche III montre les rapports du basilaire, du
sphénoïde et des ptérygoïdes. Le sphénoïde, sph ., élargi en arrière, est
continué en avant par un long pré-sphénoïde, p. sph}; il logeait le cer¬
veau, qui était extrêmement étroit, en lui constituant avec les pariétaux et
les frontaux une sorte de gaine ; il y avait un contraste bien frappant entre
l’étroitesse du cerveau et la largeur de la tête. Sur les côtes, le sphénoïde
présente des avances pour l’attache des ptérygoïdes, pt., qui, eux-mêmes,
sont unis sur leur bord externe avec les palatins de forme étroite et allon¬
gée; ces os laissent voir de chaque côté de la lace inférieure de la tête un
grand vide (voir la figure restaurée, pi. II, fig. 1)- En arrière, le sphé¬
noïde s’unit à un très court basilaire, ha. (pi. III, fig. 4), qui porte deux
condyles occipitaux, c. oc. Ces condyles ne semblent pas avoir été ossifiés
dans le squelette du plus jeune individu trouvé par M. Bayle; du moins
j’en ai vainement cherché la trace en faisant creuser la pierre; dans le
second squelette d’un individu plus âgé recueilli par M. Bayle, on voit des
endurcissements qui semblent représenter un commencement d ossification
des condyles occipitaux. Sur les crânes d’individus plus vieux, les condyles
se voient très nettement, mais ils sont encore un peu moins ossifiés que
12
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
dans les labvrinthodontes du trias; ils sont concaves, comme cela apparaît
bien dans notre figure 4, au lieu d’être convexes; il est probable qu’ils
étaient complétés par un épais cartilage; ils étaient donc dans un état ana¬
logue à celui des pleurocentrum des vertèbres. Je pense que les deux con-
dyles de lActinodon, avec le basilaire qui les supporte, représentent un
corps de vertebre avec ses deux pleurocentrum et son hypocentrum; je
suppose aussi que le condyle unique des tortues, des dicynodontes, des
varans et sans doute des autres reptiles anallantoïdiens et des oiseaux, est
le résultat de la soudure de Thypocentrum et des deux pleurocentrum.
La figure 4 de la planche III montre la disposition de l’os carré ou
tympanique, tym., avec lequel la mâchoire inférieure s’articulait; cet os
rappelle celui du crocodile ; il est court et soudé intimement au crâne. La
meme figure fait voir également la concavité de la partie postérieure du
crâne; les tympaniques sont plus en arrière que les sus-occipitaux et même
les mastoïdes et les condyles occipitaux. J’ai dit (page 7) qu’un des ca¬
ractères de 1 Actinodon brevis était de ne pas avoir la même excavation de
la face postérieure du crâne.
Tronc. Dans nos deux squelettes entiers d 'Actinodon, plusieurs des
vertèbres sont dérangées de leur position naturelle ou sont cachées par le
schiste; je ne peux donc en savoir le nombre, je crois en voir vingt-quatre
entre la tête et le bassin. Dans le dernier squelette envoyé par M. Bayle, il
y en a vingt entre les membres antérieurs et postérieurs. Elles ne sont pas
longues, de sorte que leur ensemble ne constitue pas un reptile très allongé.
Le cou était court; en dessous, on n’apercevait presque pas les vertèbres
cervicales, attendu que les plaques thoraciques commençaient très près de
la tête. Dans le squelette représenté planche I, qui a 0 m ,72 de long,
la queue a 0 m ,25; son extrémité est brisée et ses vertèbres sont confuses.
Dans le dernier squelette que vient de nous envoyer M. Bayle, la queue
est en bien meilleur état; elle est longue de 0 m ,32. J’y distingue vingt ver¬
tèbres; il y en a un plus grand nombre. Dans la première moitié de la
queue, elles ont des neurépines assez élevées et des hémépines.
Ce sont les vertèbres dorsales qui sont le mieux conservées; elles sont
I. ACTIN0DON
13
formées de deux parties qui ne se soudaient pas ensemble : l’arc neural
et le corps. L’arc est composé de trois morceaux, dont la soudure s’effacait
tardivement : la neurépine et deux neurapophyses. Les neurépines sont
assez hautes; elles n’offrent pas les énormes avances latérales que j’ai
observées dans les vertèbres de l’Euchirosaurus ; cependant, sur le dernier
squelette que M. Bayle vient de découvrir, on remarque une dilatation de
chaque côté de la face supérieure des neurépines, de sorte que cette face
supérieure est notablement plus large que le milieu des neurépines. Il y a de
fortes apophyses qui indiquent une solide union des vertèbres les unes avec
les autres; on voit aussi de longues apophyses transverses (diapopbyses) qui
H.F.
Fig. 2. — llypocentrura d’une vertèbre d’Actinodon Frossardi, grandeur naturelle. A, vu de côté; B, vu sur la face
postérieure; C vu en dessous. — Permien de Muse (Saône-et-Loire). Collection de M. Frossard.
portaient les côtes; au premier abord, quand les vertèbres sont comprimées
comme dans le squelette représenté planche I, on risque de confondre
ces diapophyses avec les corps. Les corps ou centrum étaient incomplète¬
ment ossifiés ; il en résulte de grandes difficultés pour leur étude ; sur nos
deux squelettes entiers, ils sont très peu visibles; ils le sont un peu plus
sur les squelettes incomplets que M. Bayle nous a donnés récemment,
mais là même les pièces ne sont pas en général restées dans leur position
naturelle, la compression des couches les ayant fait glisser les unes sur les
autres. Les corps étaient composés d’une pièce inférieure que j’ai appelée
hypocentrum (fig. 2), et de deux pièces latérales que j’ai nommées pleuro-
centrum. On a représenté ces pleurocentrum planche III, fig . 5. J’ai
décrit en détail la disposition de l’hypocentrum et des pleurocentrum dans
une note à la Société géologique de France et dans mes Enchaînements du
monde animal. Je pense qu’elle est la même dans YActinodon et YEuchirosau-
rus; seulement, chez YActinodon, ces pièces étaient un peu moins ossi¬
fiées.
14
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Dans ces derniers temps, plusieurs savants se sont occupés de la
détermination des pièces qui forment le corps des vertèbres des reptiles
primitifs; MM. Cope (1) et Baur (2), notamment, ont tait des recherches
sur ce sujet; ces deux paléontologistes n’interprètent pas comme moi
les os que j’appelle pleuroeentrum et hypocentrum ; ils considèrent les
premiers comme constituant essentiellement le centrum de la vertèbre,
et ils regardent le deuxième comme un os intermédiaire entre les centrum
de deux vertèbres consécutives (intercentrum de M. Cope).
On peut étudier la disposition des côtes sur le squelette entier repré¬
senté dans la planche I; rétrécies dans le voisinage du bassin, elles
s’élargissent dans la région du cou et dans la partie antérieure de la poi¬
trine, de manière à former des lames qui ressemblent un peu aux côtes
cervicales des lézards. Plusieurs d’entre elles avaient une avance onci-
forme, au moyen de laquelle elles s’appuyaient les unes sur les autres.
Chez les individus âgés, ces lames ressemblaient à celles que j’ai figurées
dans ma Nouvelle note sur les Reptiles permiens (3); la pièce que j ’ai repré¬
sentée dans cette note ( pl. V, fi g. 3), appartient à Y Actinodon, car, en
sculptant le dessous de la plaque de schiste où les côtes onciformes sont
engagées, on a mis à jour un plastron formé d’écailles semblables à celles
de Y Actinodon (4).
Dans le premier squelette qui a été trouvé par M. Bayle, les côtes
thoraciques ne sont pas aussi élargies, et ne présentent pas la disposition
onciforme (5); cela résulte sans doute de ce que, l’individu étant plus
jeune, l’ossification de ses cartilages n’était pas encore achevée.
Les côtes s’attachaient seulement aux diapophyses des vertèbres ; les
centrum, étant incomplètement ossifiés, ne leur auraient point fourni un
appui bien solide. Sur la face ventrale, les côtes devaient, ainsi que chez
(1) Cope, On the Intercentrum of lhe Terrestrial Verlebrata ( Trans. of the American Society
vol. XVI, p. 245; 1886).
(2) G. Baur, Ueber die Morpliogenie der Wirbelsâule dor Amnioten (Biologischen Centralblatt,
vol. VI, n° 12, p. 332; 1886).
(3) Bulletin de la Soc. géol..de France, 3 e série, vol. XIII, pl. V, lig. 1, 2.
(4) Idem , pl. V, lig. 3.
(5) Celte différence se voit bien dans la planche U, ligure 10, du mémoire précité.
l’actinodon
45
l’Euchirosaurus, se continuer avec des lames ossifiées; on en voit des
portions sur des morceaux de schiste qui renferment des restes d 'Actinodon.
Déjà, en 1867, j’avais remarqué ces lames en arrière de la face inférieure
de la tête du premier Actinodon qui a été trouvé par M. Frossard; je suppo¬
sais alors que c’étaient des pièces branchiales. Maintenant que l’on connaît
les côtes de XActinodon, on doit penser que, tout au moins à l’état adulte,
il respirait par des poumons. J’avoue, du reste, que l’idée de confondre les
parties des côtes antérieures qui forment la face inférieure d’un thorax de
reptile avec les pièces du système branchial me paraît assez naturelle, car,
lorsqu’on regarde ces pièces dans certains poissons osseux et surtout dans
les poissons cartilagineux, on ne peut manquer de remarquer leur res¬
semblance avec les côtes sternales des vertébrés à respiration aérienne.
M. Deslongchamps m’a montré dans les belles collections du lias de Curcy,
qui sont à Caen, des poissons ganoïdes à écailles comme celles des Lepidotus,
chez lesquels il y a une plaque gulaire, suivie de rayons branchio-
stèges extrêmement nombreux; cette plaque gulaire a une apparence
de ressemblance avec un entosternum (XActinodon. J’ai plus d’une fois
été frappé de l’analogie qui semble exister entre les pièces de la région
gulaire des Polypterus et nos pièces à’Actinodon. Je me suis demandé si
l’appareil hyoïdien des animaux à respiration aquatique n’a pu se scinder
chez ceux dont la respiration est devenue pulmonaire en deux parties :
l’une en avant, restant appareil de l’hyoïde, l’autre se portant en arrière
pour former le sternum et les côtes sternales, il appartiendra aux anato¬
mistes de décider si cette supposition a quelque fondement.
Membres. — Comme le squelette entier représenté dans la planche I
est vu sur le dos, on n’aperçoit pas nettement les os de la ceinture thora¬
cique; mais, dans le premier échantillon qui a été recueilli par M. Frossard,
ces os ont été trouvés isolés sur toutes leurs faces, bien que dans leur
position naturelle, et ainsi dans les meilleures conditions pour être étudiés;
afin d’en donner une idée, je reproduis (fig. 3) une gravure de mes
Enchaînements du monde animal; elle est une réduction de la figure grandeur
naturelle qui accompagnait mon mémoire publié dans les Nouvelles Archives
16
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
du Muséum, en 1867. Au milieu, on voit l’os, ent., qui a été nommé entos-
ternumà cause de sa ressemblance avec l’entosternum des tortues. Il est
sans doute analogue à l’inter-claviculaire des lézards, qui supporte les clavi¬
cules. Sur l’entosternum, reposent les os, ép., qui ont été appelés épisternum
et représentent, je pense, les clavicules. Chacun d’eux s’articule par glis¬
sement avec un os, s.cl., d’une forme singulière, qui ressemble à une rame
de bateau, mince dans la partie où elle se joint à la clavicule, élargie à
l’extrémité opposée; cet os que je nomme sus-claviculaire correspond peut-
être à l’acromion de l’omoplate des mammifères, qui ici resterait un os
isolé. Au-dessous du sus-claviculaire dans ma figure 3 qui représente
Fig. 3. — Ceinture thoracique de l’Actinodon Frossardi, vue sur la face ventrale, aux 2/5 de grandeur; ent. entos-
ternum recouvert par les deux clavicules ou épisternum; s. cl. sus-claviculaire; o. omoplate à laquelle adhère
un petit fragment du coracoïde. — Permien de Muse. Collection de M. Frossard.
la face ventrale, mais au-dessus chez l’animal qui se tiendrait dans sa
position naturelle, il y a une large omoplate o. Ici le coracoïde est brisé,
mais, dans d’autres échantillons, le coracoïde adhère à l’omoplate; à son
point de jonction, l’omoplate s’épaissit et forme avec lui une cavité en
demi-cintre, qui est la cavité glénoïde où s’attachait l’humérus.
Sur le squelette représenté planche 1, un des membres antérieurs est
presque entier et dans sa position naturelle. L’humérus est très grand com¬
parativement aux os de l’avant-bras ; sa face proximale est cachée ; dans
son milieu, il se tord, se rétrécit, et redevient large à sa face distale. Le
radius, le cubitus et les os des pattes ont leurs extrémités creuses; sans
doute, à l’état de vie, ces extrémités étaient remplies par du cartilage qui
joignait les os les uns aux autres.
LACTINODON.
17
Dans la pièce représentée ci-dessous {fig. 4), qui a été trouvée en 1867
par M. Frossard, on ne voit pas d’ossifications entre les os de l’avant-bras
et les métacarpiens ; mais dans le squelette découvert par M. Bayle
( pl . I), on aperçoit des os qui appartiennent au carpe. Je n’ai observé que
quatre doigts; probablement il y en avait cinq.
Fig. 4. — Os de l’avant-bras et de la patte de devant de l’Actinodon Frossardi, aux 2/5 de grandeur.
Permien de Muse. Collection de M. Frossard.
Dans le squelette dessiné planche I, le côté gauche du bassin et
une portion du côté droit sont visibles. L’ilion est allongé ; la cavité coty-
loïde, en demi-calotte peu profonde, est constituée entièrement par l’ilion ;
Fig. 5. — Fémur et tibia d’Aclinodon Frossardi aux 2/5 de grandeur. — Permien de Muse.
Collection de M. Frossard-
les ischions formaient de larges plaques qui s’unissaient sur la ligne mé¬
diane du corps; peut-être le bord antérieur de ces plaques est formé par
le pubis qui se serait soudé avec l’ischion; il rfy a pas de trou obturateur.
M.Frossard m’a montré, en 1867, deux os isolés que j’ai supposés être un
fémur et un tibia {fig. 5). En regardant la figure du grand squelette donné
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 3
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
par M. Bayle ( pl . I), on verra que les membres postérieurs sont
presque entiers et dans leur position naturelle. De même que l’humérus, le
fémur est grand comparativement au reste du membre. Il y a trois os qui
appartiennent au tarse. Je crois distinguer cinq métatarsiens. La patte de
Fig. 6. — Fragment d’un plastron de l’Actinodon Frossardi, montrant les écailles qui forment des chevrons. On a
écarté les écailles en un point pour laisser^apercevoir deux hypocentrum de vertèbres, vues en dessous. Grandeur
naturelle. — Permien de Dracy-Saint-Loup. Donné au Muséum par feu M. Jutier, inspecteur général des mines.
derrière a ses doigts plus allongés que la patte de devant. Une seule pha¬
lange onguéale est bien visible; elle n’est pas crochue, mais plate, triangu¬
laire ; sa pointe forme un angle aigu.
Plastron. — Entre la ceinture thoracique et le bassin, le dessous
du corps était protégé par un plastron formé d’écailles. Ce plastron est
visible, mais mal conservé dans le squelette entier représenté planche I;
l’actinodon
19
dans l’autre squelette trouvé par M. Bayle, il est plus reconnaissable. Je
reproduis ici (fig. 6) une gravure tirée de mes Enchaînements du monde
animal, qui représente une partie de plastron où les écailles montrent bien
leur curieux mode d’union. Les écailles sont ganoïdes comme celles des
poissons anciens, c’est-à-dire osseuses, très dures et couvertes d’un émail
brillant. Mon savant confrère du Muséum, M. Vaillant, a bien voulu se
charger de les examiner au microscope et, il y a observé des ostéoplastes.
Elles sont étroites, allongées, pointues dans la partie qui devait être atta¬
chée à la peau. Quelques-unes étaient pointues aux deux bouts {fig. 7).
Fig. 7. — Écailles aciculaires du plastron de l’Actinodon Frossardi. Grandeur naturelle.
Permien de Draey-Saint-Loup.
Elles étaient disposées en chevrons comme dans YArchegosaurus. On n’a
pas encore retrouvé dans les terrains secondaires et tertiaires d’animaux
qui présentent cette conformation. De nos jours, on rencontre quelque
chose d’analogue chez YHatteria de la Nouvelle-Zélande, où des pièces
ventrales supportent l’armure écailleuse. Il ne faudrait pas cependant
s’exagérer la ressemblance de YHatteria avec Y Actinodon et ses proches
parents, qui ont un plastron écailleux, car les côtes n’ont point la même
disposition; dans nos reptiles permiens, elles se rapprochent plus de la
conformation du crocodile américain que de celle de YHatteria.
Coprolites. — Bien longtemps avant la découverte de reptiles dans les
schistes permiens des environs d’Autun, on a trouvé des coprolites qui
annonçaient l’existence de ces animaux. Nous en possédons de nombreux
spécimens de taille variée ; la plupart sans doute viennent des Actinodon,
puisque ces animaux sont particulièrement nombreux là où abondent les
coprolites; leur présence dans les mêmes couches est une preuve que les
Actinodon ont été enfouis là où ils ont vécu. Je reproduis ici (fig. 8) les gra¬
vures de deux de ces coprolites que j’ai données dans mes Enchaînements du
20
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
monde animal. Leur forme nous apprend que les Actinodon avaient un
intestin à valvules spirales, comme les squales actuels et les Ichthyosaurus
secondaires. Les débris qu’ils renferment montrent que les Actinodon
mangeaient des Palœoniscus.
D’après ce que nous venons de dire, on peut se faire quelque idée de
l’aspect et des-mœurs de Y Actinodon ( pl. II, fig. 1). C’était un reptile pro-
Fig. 8. — Coprolites qui proviennent peut-être de l’Actinodon Frossardi, grandeur naturelle; dans celui de
gauche, on voit des écailles de Palæoniscus. — Permien de Dracy-Saint-Loup près Autun. Collection du
Muséum.
bablement anallantoïdien, carnivore, de forme trapue et plate, avec de
petits yeux, une large gueule armée de dents pointues, une queue de
médiocre grandeur. Sans doute, dans l’état adulte, il respirait par des pou¬
mons et vivait plus à terre que dans beau. Il était essentiellement fait pour
ramper, ayant pour cet usage le dessous du corps rendu solide et glissant
au moyen d’une armure de fines écailles ganoïdes; en outre, il avait une
large ceinture thoracique et des ischions aplatis. Quand il rampait, il devait
jouir de grandes facilités pour ses mouvements de latéralité, car son
armure, faite de nombreuses écailles, disposées en chevrons, était très
flexible, ses vertèbres formées de pièces non soudées avaient de la souplesse,
ses grandes côtes pouvaient donner attache à de larges muscles spinaux.
C’était donc, dans sa simplicité, une créature bien organisée pour remplir
ses fonctions. Mais c’était, à notre point de vue esthétique, une créature
peu aimable; il n’en est pas d'elle comme de tant de bêtes charmantes
qui sont venues plus tard sur la terre; nous ne pouvons pas regretter
de ne l’avoir point vue à l’état de vie.
l’ AfiTINO DON
âl
RESSEMBLANCES DANS L’ÉTAT D ÉVOLUTION DE L’ACTINODON
ET DE PLUSIEURS REPTILES
TROUVÉS SUR DES POINTS DU MONDE TRÈS ÉLOIGNÉS
Le curieux type de YActinodon n’a pas été isolé dans le monde ; vers
les temps où il vivait , bien d’autres animaux, placés dans les pays de la
terre les plus différents, étaient à peu près au même stade d’évolution.
A Autun même, YActinodon n’était point seul. J’ai inscrit sous le nom
YY Euchirosaurus un animal qui, à bien des égards, en était si voisin que je
suis embarrassé pour distinguer plusieurs de ses os ; il me semble repré¬
senter un degré d’évolution un peu plus avancé ; il est plus grand ; ses os
des membres ont leurs extrémités mieux ossifiées ; son humérus est plus
large et plus compliqué, les hypocentrum de ses vertèbres forment en
arrière une moitié de centrum, an lieu que dans YActinodon ils n’en for¬
ment guère que le tiers; les neurépines ont de grandes avances latérales
que je n’ai pas vues dans YActinodon.
L ’Archegosaurus de Lébach est représenté dans plusieurs musées
d’Europe par de nombreux échantillons qui ont été étudiés par Goldfuss,
Burmeister, Hermann de Meyer, Jordan. Nous en avons dans le Muséum
de Paris une collection importante, provenant surtout des recherches de
Jordan; cette collection a pris dernièrement une valeur encore plus grande,
par suite d’un envoi qui nous a été fait par M. Defrance, Directeur à Anvers
des usines de cuivre de Vigsnaes. On connait deux formes principales
d ’Archegosaurus • l’une allongée, appelée par Goldfuss Archegosaurus
Decheni, l’autre élargie à laquelle on peut appliquer le nom d 'Archego¬
saurus latirostris proposé par Jordan (1). Toutes deux diffèrent de YActi¬
nodon par leur entosternum plus allongé sur lequel reposent des épisternum
également plus allongés, moins courbés et dirigés plus en arrière. Outre
(1) Il y a à Lébach des Archegosaurus dont le crâne ressemble encoreplus à celui de 1 ’Actinodon
que l’individu dont Jordan a donné la figure, sous le nom d ’Archegosaurus lalirostris ; leur museau est
plus large, moins serré en avant; les côtés de la face ne dessinent pas des concavités comme dans
la figure de Jordan. C’est à ceux-là surtout qu’on doit appliquer l’épithète latirostris.
22
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
ces différences de forme, Y Archegosaurus montre aussi dans plusieurs de
ses parties une moindre ossification, comme s’il était à un degré dévolution
un peu moins avancé que VActinodon. Ainsi, en général,il n’y pas de con-
dyles occipitaux; les hypocentrum des vertèbres sont moins épais, et leurs
pleurocentrum ne sont qu’à l’état de noyaux ovales, sans facette articulaire
pour l’arc neural; les côtes ne forment pas des lames onciformes; on ne
voit pas de côtes sternales ou ventrales ossifiées, ce qui porte à croire que
les prolongements des côtes sur la face ventrale restaient à l’état cartilagi¬
neux ; les os des membres et surtout les humérus n’ont pas des termi¬
naisons aussi arrêtées; les omoplates sont réduites à des plaques réniformes
et n’ont pas un fort épaississement autour de la cavité glénoïde comme
chez VActinodon; les coracoïdes semblent avoir été à l’état cartilagineux, car
ils ne sont pas conservés. Certaines de ces différences ne sont pas cons¬
tantes et ne représentent peut-être que des inégalités dans les stades de
développement des individus qu’on a jusqu’à présent rassemblés dans les
collections. Par exemple, M. Fritschabien voulu me donner un moulage
d’une portion de colonne vertébrale qu’il a représentée dans son grand
ouvrage sur la faune permienne de Bohême (2 me vol., p. 4, fig. 121); cette
pièce, dit-on, vient de Lébachet a été inscrite sous le nom d’ Archegosaurus ;
or elle montre des hypocentrum et des pleurocentrum à facettes arti¬
culaires qui ressemblent à ceux de VActinodon. J’ai observé certains échan¬
tillons A' Archegosaurus où plusieurs des côtes antérieures étaient très élargies
et avaient une tendance bien marquée vers les expansions onciformes des
côtes (VActinodon ; j ’en ai donné la figure dans le Bulletin de la Société
géologique. On a vu dans une des pages précédentes que les côtes du plus
jeune des squelettes (VActinodon trouvés par M. Bayle n’avaient pas les
expansions onciformes quelles ont dans l’autre squelette un peu plus âgé.
En ce qui concerne la non-ossification des condyles occipitaux, je dois aussi
rappeler que le plus jeune des Actinodon dont nous possédons le squelette
entier n’a pas montré de condyles occipitaux ossifiés, que le second sque¬
lette a présenté un commencement d’ossification, et que, sur des crânes
d’individus plus âgés, l’ossification est plus avancée, bien qu’elle soit
h ACTINODON
23
moindre encore que dans les labyrinthodontes triasiques. Il est possible
que la forme appelée Archegosaurus et celle appelée Actinodon aient subi
l’une et l’autre des changements, dans lesquels certains stades de leur
évolution ont eu de grandes ressemblances.
M. le professeur Fritsch m’a fait visiter le curieux Musée de Paléon¬
tologie qu’il a créé à Prague; j’ai vu plusieurs pièces d’un reptile qu’il
vient de décrire sous le nom de Chelydosaurus (1). Ce reptile a été trouvé
aux environs de Braunau. J’ai été frappé de sa ressemblance avec Y Actinodon
d’Autun : il y a accord pour la forme et même pour la grandeur de la tête,
pour les dents, pour la petitesse et la position des orbites, l’aspect de l’omo¬
plate et des sus-claviculaires ; l’entosternum et les clavicules ont à peu de
chose près la même forme ; les membres postérieurs ont la même appa¬
rence ; il y a également une armure ventrale composée de petites écailles,
alignées en forme de chevrons ; les vertèbres ont aussi des centrum qui
sont indépendants des arcs neuraux, avec un hypocentrum et des pleuro-
centrum.
Le professeur Geinitz m’a montré dans le beau Musée de Dresde le
Zygosaurus labyrinthicus qu’il a décrit avec M. Deichmiiiler (2). Ce fossile
a été trouvé en Saxe dans le Rothliegende de Niederhâsslich, non loin de
Dresde. Comme le Zygosaurus lucius (3) de Russie, étudié autrefois par
Eichwaldet plus récemment par M. Trautschold, il paraît avoir quelques
traits d’analogie avec les reptiles d’Autun.
M. Trautschold a eu la bonté de me faire voir à Moscou des pièces
qui proviennent du permien des environs du village d’Akbatürowa sur les
bords de la rivière Kitjak, dans le cercle Malmüsch du gouvernement
Wjatka, à l’ouest de l’Oural. Il les a reçues en communication de M. Stuc-
kenberg, professeur à l’Université de Kasan; il vient d’en faire l’objet d’un
important mémoire (4). J’ai remarqué particulièrement les échantillons
(1) D r Ant. Fritsch, Fauaa der Gaskohle und der Kalksteino der Permformation Bôhmens
vol. II, p. 18 à 27, pl. 54, 55, 56, 57, et ûg. 12 de la pl. 58.
(2) Brdno Geinitz und Deichmuller, Ouvrage cité, p. 16, pl. II et III.
(3) Eichwald, Ueber die Saurier des Kupferfiihrenden Zechsteins Russlands ( Bulletin de la
Soc. des natur. de Moscou, vol. XXI, p. 159, pl. II, III, IV; 1848).
(4) Trautschold, Die Reste Permischen Reptilien des Palàontologischen Kabinets der Uni-
versitàt Kasan, in-4” avec 8 planches et 7 gravures dans le texte. C’est dans le même mémoire qu’il a
% 4
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
que M. Trautschold a inscrits sous le nom de Platyops Stuckenbergi. Par sa
tête encore plus allongée que dans ïArchegosaurus Decheni et par ses dents
qui présentent un peu la disposition labyrinthiforme des genres du trias, ce
reptile se distingue des animaux d’Autun, tels que Y Actinodon et YEuchiro-
saurus, mais il s’en rapproche par l’état de ses vertèbres et des os de ses
membres.
Nous avons dans le Muséum des moulages de reptiles fossiles du
Spitzberg qui avaient été envoyés à Paris par le Musée de Stockholm, lors
de l’Exposition internationale de géographie. Parmi ces morceaux, il y en
a dont la détermination est difficile, car, après les avoir examinés,
M. Hulke, dont l’habileté dans l’étude des reptiles fossiles est bien connue,
a écrit ces mots r « Ils ont déjoué mès efforts pour déchiffrer leur nature. » Je
remarque une tête, un entosternum, des clavicules (épisternum) et des
côtes, qui rappellent un peu Y Archegosaurus. Mais je ne veux rien affirmer
à cet égard, parce qu’à côté de ces débris se trouvent des vertèbres que
M. Hulke (1) a inscrites sous les noms d ’Ichthyosaurus polaris et Nordens-
kioldi, et qui indiquent des animaux plus avancés dans leur ossification que
Y Archegosaurus. Ces fossiles, à en juger par la description de M. Nordens^
kiold (2), ont été recueillis dans des terrains qui ressemblent aux schistes
permiens des environs d’Autun ; ce sont des schistes noirs, bitumineux,
contenant des quantités de coprolites parmi lesquels se rencontrent des os
de sauriens et de poissons. Comme ils sont intercalés entre les terrains
houillers et jurassiques, M. Nordenskiold les a rangés dans le trias, mais
ils sont très épais; peut-être ils n’appartiennent pas tous au trias, et quelque
jour on reconnaîtra qu’une partie d’entre eux se rapporte au permien.
En 1863, on a découvert un reptile fossile, près du village de Bijori,
situé à peu de distance au sud-ouest de la station de Pachmari, dans les
figuré dos pièces du Zygosaarus lucius, curieuses par leur ressemblance avec celles d’Autun (p. 32,
fig. 1 et 2, pl. VII, fig. 2).
(1) Hulke, Mémorandum on some Fossil vertebrate Remains collected b y the swedish Expé¬
ditions to Spitzbergen in 1864 and 1868. Communicated to the R. swedish Acad, of sciences,
13 november 1872 (Bihang Till Kongl. Swenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, Fôrsta
Bandet, Stockholm, 1872-1873).
(2) Nobdenskiold, Sketch of the geology of Ire sound and Bell Sound, Spitzbergen (Geological
Magazine, février 1876, p. 72 à 75).
L ACTINODON
25
provinces centrales de l’Inde; M. Blanford a reconnu que c’était un
animal voisin de Y Archegosaurus et du Labyrinthodon. En 1885,
M. Lydekker, qui a tant contribué à illustrer la paléontologie de l’Inde,
en a fait une étude approfondie (1). Il pense que le terrain de Bijori
où on l’a trouvé est du permien, sans vouloir toutefois l’affirmer. Il le
nomme Gondwanosaurus pour marquer qu’il appartient au système de Gond-
wana. Mais le système de Gondwana est très vaste, et on n’est pas encore
certain si l’étage de Bijori où on a recueilli le Gondwanosaurus se rapporte
au permien ou au trias. Dans l’état de nos connaissances, il n’est pas
impossible qu’il appartienne au permien, car il est au-dessous de l’étage
d’Almod, qui sans doute correspond à l’étage de Panchet dont M. Lydekker
a bien déterminé les fossiles triasiques. Le Gondwanosaurus ressemble à
YActmodon par la forme de la tête, par les rapports du sphénoïde avec le
ptérygoïde, par les grands trous laissés entre ces os et les palatins, par les
apparences de ses dents nombreuses et pointues, par la disposition de l’en-
tosternum et des clavicules, par ses vertèbres qui ont de longues diapophyses
et un hypocentrum non soudé, par son armure ventrale composée d écaillés
alignées en forme de chevrons; on ne sait encore s’il avait des condyles
occipitaux ossifiés. Évidemment voilà un reptile de l’Inde dans un stade
d évolution bien voisin de celui, soit de YActinodon, soit de Y Archego¬
saurus.
M. Cope a fait connaître de nombreux reptiles permiens qui ont vécu
dans le Texas (2). Plusieurs de ces animaux paraissent avoir été dans des
états d’évolution identiques à ceux que nous constatons dans nos reptiles
permiens d’Europe. Il y a quelques années, M. Cope, étant venu au
Muséum de Paris, a bien voulu me montrer des vertèbres des genres qu’il
(1) Lydekker, The Labyrinthodont from the Bijori Group, in-4° avec 4 planches ( Mem. of the
Geological Survey of India, Palæontologia indica, 1885). >,
(2) En outre, M. Cope a décrit des reptiles du permien de l’Illinois (On the Vertebrata of
bone bed in Eastern Illinois, note lue devant la Société philosophique américaine, 20 mai 1877. —
On some Vertebrata from permian of Illinois, dans les Proceed. of the Ac. of nat. sc. of Philad.,
8 mai 1883.— M. Marsh a signalé aussi quelques reptiles permiens dans le Nouveau-Mexique (Notice of
new fossil Reptiles, dans Y American Journal of science and arts, 3* série, vol. XV, p. 408, mai 1878).
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 4
26
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
a appelés Rhachitomus (1) et Tnmerorhachis (2). Je fus bien surpris de voir
les corps des premiers divisés en hypocentrum et en pleurocentrum, qui
ressemblent à ceux de YActinodon et encore plus à ceux de YEuchirosaurus.
Quant au Trimerorhachis, l’ossification de ses vertèbres est moins avancée,
car elle n’a pas envahi le centre de ses corps; elle n’est que périphérique;
cependant, comme l’exprime ingénieusement le mot Trimerorhachis proposé
par M. Cope, on reconnaît facilement les trois éléments qui forment les
corps des vertèbres à’Archegosaurus et d ’Actinodon. On peut ainsi établir
une échelle d’ossification dans les corps des vertèbres des reptiles per¬
miens; on voit : 1° au plus bas degré, Trimerorhachis d’Amérique; 2°Arche-
gosaurus ; 3° Aclinodon; 4° Euchirosaurus d’Europe et Rhachitomus d’Amé¬
rique. Récemment (3), M. Cope a reconnu que les vertèbres décrites par
lui sous le nom de Rhachitomus appartenaient au même reptile qu’il avait
appelé Eryops (4) ; ce reptile paraît avoir eu de grandes ressemblances avec
YActinodon , non seulement par la forme de ses vertèbres, mais aussi par
celle de sa tête, la position des narines et des orbites, ses dents pointues et
nombreuses, son occipital avec deux condyles plats qui devaient être cou¬
verts d’un épais cartilage, son bassin où de longs liions sont unis avec de
larges ischions qui devaient se rencontrer sur la ligne médiane. Cependant
M. Cope n’a point indiqué dans les labyrinthodontes permiens d’Amérique
les grandes pièces thoraciques (entosternum), clavicules (épisternum) et
sus-claviculaires qui sont si bien développées dans plusieurs des reptiles
permiens de l’ancien continent, et sont de nature à se conserver dans la
(1) , Cope, Descriptions of extinct Batrachia and Reptilia from the permian formations of Texas
(Proceedings of the American philos, soc., yol. XVII, p. 526, avril 1878). — The vertebræ of Rhachi¬
tomus ( The American Naturalisl, vol. XII, p. 633, septembre 1878).
(2) Cope, Descriptions of extinct Batrachia and Reptilia , etc., vol. XVII, p. 524. — Second
contribution to the History of the verlebrata of the permian formation of Texas (Extrait du Palæont.
Bull., p. 17; 1880). — Fourth contribution to the history of the permian formation of Texas ( Palæont.
Bull., p. 629, mars 1883). — The Batrachia of the permian period of North America (Amer. Natur.,
p. 32, ûg. 3, 4 ,pl. IV, janvier 1884).
(3) Cope, Systematic Catalogue of species of Vertebrata found in the beds of the permian epoch
in North America ( Transac. of the American philos, soc., vol. XVI, p. 286; 1886).
(4) Cope, Descriptions of extinct Vertebrata from the permian and triassic formations of the United
States ( Palæont. Bull., p. 188, août 1877. — Second contribution to the history of the Vertebrata of
the permian formation of Texas (Extrait du Palæont. Bull., p. 14, ûg. 1 à 19 : 1880-1881). — The
Batrachia of the permian period of North America (Amer. Natur., p. 28,17^.1,2, 5, et reproduction
des planches de la note précédente, janvier 1884).
l’actinodon
27
fossilisation (1). Il n’a pas non plus signalé les singulières côtes si élargies
que j’ai vues dans YActinodon, VEuchirosaurus de France, YÂrchegosaurus
de Prusse, et que M. Trautschold a reconnues dans le Zygosaurus de
Russie.
RÉSUMÉ
Les comparaisons qui précèdent mettent en lumière ce qu’on pourrait
appeler un fait de paléontologie générale; ce fait, c’est la similitude de l’état
de développement chez des êtres qui ont existé vers la même époque dans
des pays de la terre très éloignés, et qui, à certains égards, ont été fort
différents.
Notre Actinodon d’Autun a quelques traits de ressemblance avec YAr-
chegosaurus de la Prusse rhénane, avec le Chelydosaurus de la Rohême,
avec le Zygosaurus de Saxe et de Russie, avec le Platyops de Russie, qui a
vécu à 3,400 kilomètres du centre de la France, avec le Gondwanosaurus
de l’Inde trouvé à 7,000 kilomètres à l’est de notre pays, avec le Trtme-
rorhachis et YEryops que M. Cope a découverts dans le Texas à plus de
8,000 kilomètres à l’ouest d’Autun.
Ces divers reptiles, échelonnés sur un espace de près de 4,000 lieues,
paraissent avoir été à peu près au même stade d’évolution. Les uns et les
autres ont eu leurs corps de vertèbres imparfaitement ossifiés, séparés en
trois éléments : un hypocentrum et deux pleurocentrum. Leur tête, par ses
os très développés et fortement unis, contraste avec la colonne vertébrale
et montre une fois de plus que les anciens quadrupèdes s’éloignaient beau¬
coup de l’être idéal imaginé par de célèbres naturalistes sous le nom d’ar¬
chétype vertébral. Les mâchoires supérieures et inférieures sont munies de
(1) Dans le catalogue de 1886 que j’ai déjà cité, M. Cope a figuré un entosternum (pl. III, flg. 5);
mais cette pièce n’est pas indiquée comme provenant d’unlabyrinthodonte; elle est attribuée au groupe
que M. Cope appelle le groupe des Theromorpha.
28
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
dents pointues, simples, nombreuses, inégales, mais similaires, où la divi¬
sion du travail n apparaît point encore. Les extrémités de la plupart des
os des membres sont creuses et rugueuses, comme si elles avaient été unies
a 1 étal vivant par du cartilage, et elles semblent indiquer des membres qui
avaient des mouvements généraux plutôt que des mouvements variés des
os les uns sur les autres, comme dans les vertébrés supérieurs. Chez
1 Actinodon et plusieurs autres reptiles permiens, la partie du corps placée
enüe la tete et la queue paraît avoir ete merveilleusement disposée pour
la reptation; elle présentait en avant une grande plaque sternale avec de
laiges clavicules; au milieu, un plastron formé d’écailles allongées et
ganoïdes, soutenu par de larges expansions des côtes; en arrière, de vastes
ischions.
Voilà un ensemble de particularités qui caractérisent plusieurs reptiles
de la fin des temps primaires et font opposition avec celles des Dinosauriens
secondaires qui avaient une tête légère, une cage thoracique faiblement
développée sur la face ventrale, des vertèbres et des membres bien solidi¬
fies dont les formes annoncent des etres aussi bien disposés pour marcher
que les labyrinthodontes permiens l’ont été pour ramper.
Même les reptiles triasiques, qui marquent le commencement des formes
secondaires, peuvent en général être distingués des bêtes permiennes
don! je tiaite en ce moment. Par exemple, bien que plusieurs reptiles
du trias aient un air de famille avec ceux du primaire, leurs vertèbres ont
été plus ossifiées. Je ne connais qu’une seule citation de vertèbre de rep¬
tile trouvée dans le trias, où Phypocentrum soit resté un os distinct; cette
vertèbre a été rencontrée dans l’Afrique australe. Voici ce que M. Lydek-
ker a dit à son sujet (1) : Aucune portion du squelette du Rhytidosteus capen-
sis na été décrite; cependant il y a dans les collections du British Muséum un
hypocentrum dun grand labynnthodonte, qui, probablement, appartient à la
même forme. Dans le Tapinocephalus du trias de l’Afrique australe,
M. Owen a note que les corps des vertèbres ont encore dans leur milieu une
(1) Lydekker, Mémoire déjà cité sur le Labyrinthodont {rom tbe Bijori Group (p. 10).
i/actinodon
29
cavité qui indique une continuation de la notoeorde (1) et, par consé¬
quent, un reste de l’état qui existait chez les ancêtres permiens ; mais
cette cavité est devenue toute petite. Je ne crois pas qu’on ait remarqué dans
les reptiles du trias des vertèbres où les arcs neuraux se joignaient au cen-
trum par des facettes lisses, semblant indiquer une articulation qui
jouissait de quelque liberté de mouvement, ainsi qu’on le voit dans YEu¬
chirosaurus et YActinodon. Je n’ai pas observé des vertèbres du trias où
les neurépines aient eu de larges expansions transversales comme dans
F Euchirosaurus. Je n’ai pas appris qu’on ait cité dans le trias des plas¬
trons formés de fines écailles ganoïdes disposées en chevrons rappelant
ceux des genres du permien; je pense bien qu’on en pourra découvrir,
puisque YHatteria présente encore aujourd’hui une disposition qui res¬
semble un peu à celle du plastron des bêtes permiennes; mais il est
du moins permis de croire qu’à l’époque du trias cette disposition était
devenue plus rare qu’à l’époque permienne. On n’a pas, à ma connais¬
sance, signalé dans les reptiles du trias des sus-scapulaires comme ceux
qui se voient dans Y Archegosaurus et YActinodon. Enfin, je n’ai pas observé
jusqu’à présent, sur les reptiles du trias, des côtes qui présentent des élar¬
gissements en forme de crochets aussi marqués que dans YActinodon,
Y Euchirosaurus, et même Y Archegosaurus trouvé à Lébachpar M. Defrance,
et dont j’ai donné dernièrement la figure.
D’autre part, les genres du permien ont rarement des dents à struc¬
ture labyrinthiforme (2), ainsi qu’on le voit habituellement dans ceux du
trias. A part quelques os qui m’ont été montrés à Saint-Pétersbourg par
M. de Moeller, et à Moscou par M. Trautschold, les pièces des squelettes
du permien indiquent des reptiles moins puissants que ceux du trias.
Évidemment, on devra rencontrer dans le trias des animaux qui
(1) Richard Oven, Description of the fossil Reptilia of South Africa (in the Collection of tlie
British Muséum, pl. III, ûg. 1; pl. IV, ûg. 1; pi. V. ûg. 3, 4, in-4°; 1876).
(2) La complication labyrinthiforme des dents ne s’est pas produite brusquement, car elle a
commencé à se manifester dans les dents du Loxomma du houiller de Glasgow qu’a étudiées
M. Atthey; elle a augmenté dans les dents du Macromerion bicolor du permien de Bohême figurées
par M. Fritsch, et encore plus dans les dents du Macromerion Bayeri figurées également par cet
habile paléontologiste, comme venant du permien de la Bohême.
marquent la continuation de tel ou tel état d’évolution jugé d’abord carac¬
téristique des êtres permiens, de même qu’on a recueilli dans le carboni¬
fère des animaux qui avaient déjà atteint un stade d’évolution plus élevé
que celui de YArchegosaurus, de YActinodon, et même de YEucliirosaurus.
Il y a eu des inégalités, à toutes les époques, dans le développement des
êtres; ainsi que sur le théâtre de la vie humaine, nous voyons des individus
se compléter ou décroître plus tôt que d’autres, nous admettons que, dans
les âges géologiques, le développement ne s’est point produit exactement
en même temps pour toutes les espèces.
Cependant c’est une chose digne de remarque que la similitude dans
l’état d’évolution de plusieurs reptiles qui ont vécu, vers la fin des temps
primaires, en Prusse, en Bohême, en France, en Russie, dans l’Inde, en
Amérique. Si on enregistre plusieurs faits analogues pour d’autres époques
géologiques, on pourra, comme je le disais en commençant ce mémoire,
supposer qu’en dépit d’inégalités partielles, la nature organique a offert
certains traits généraux dans son évolution à travers les âges et les
espaces.
Ce que je viens de dire se rapporte particulièrement à l’hémisphère
boréal. Quand on voit dans les régions australes des plantes telles que les
Araucaria, des mollusques tels que les Trigonia, des poissons d’eau douce
tels que le Ceratodus, des poissons de mer tels que le Cestracion, un reptile
tel que YHatteria, des oiseaux tels que le Dinornis, et des mammifères qui
sont encore à l’état marsupial, on est porté à croire que la marche de l’évo¬
lution a pu offrir des différences plus marquées d’un hémisphère à l’autre.
EXPLICATION DES FIGURES
PLANCHE 1.
Squelette entier d’un Actinodon Frossardi , vu sur le dos, représenté de gran¬
deur naturelle. Cet échantillon a été trouvé par M. Bayle aux Télots, près d’Autun,
et donné par lui au Muséum; il a été sculpté par M. Stahl.
PLANCHE II.
Fig i. _ Essai de restauration du squelette de Y Actinodon Frossardi , supposé vu sur la
face ventrale, à un cinquième de grandeur : i.m. inter maxillaire; m. maxillaire;
v. vomer; pal. palatin; jug. jugal; pt. ptérygoïde; sph. sphénoïde; p.sph. présphé¬
noïde; ba. basilaire; c.oc. condyle occipital; sq. squameux; tym. tympanique (os
carré); ent. entosternum (inter-claviculaire); cl. clavicule (épisternum); s.cl. sus-
claviculaire; om. omoplate; co. coracoïde: h. humérus; r. radius; cnb. cubitus;
c. os du carpe; m.c. métacarpiens; pb. phalanges ; pl. plastron formé d’écailles
ganoïdes pointues; il. ilion; cot. cavité cotyloïde; is. ischion; fémur; t. tibia;
p. péroné; t. os du tarse; m.t. métatarsiens.
On a dessiné à part les deux mandibules m.i. en les disposant de manière à
montrer leur face externe et leurs dents : d. dentaire; an. angulaire; s.an. sus-
angulaire; cor. coronoïde; art. articulaire. Par mégarde, la mandibule gauche a
été placée à droite, et la mandibule droite a été placée à gauche.
Fig. 2. — Reptile imparfaitement connu, qui a dû ressembler aux jeunes individus d'Acti-
nodon Frossardi. Il a été trouvé par M. Roche à Dracy-Saint-Loup, près d’Autun.
On le voit de grandeur naturelle, sur la face dorsale : or. orbites; c. côtes; v. ver¬
tèbres; les autres lettres comme dans la figure précédente.
PLANCHE III.
Fig. 1. — Pleuronoura Pellati. Tête vue en dessous, de grandeur naturelle; trouvée par
M. Roche à Dracy-Saint-Loup, et donnée par lui au Muséum.
Fig. 2. — Reptile dont le genre est encore incertain, dessiné de grandeur naturelle ; on
voit la tête sur sa face inférieure, l’entosternum avec les clavicules (épisternum) et
une partie des sus-claviculaires. Cet échantillon a été découvert par M. Roche, à
Dracy-Saint-Loup.
Fig. 3. — Actinodon brevis. Crâne trouvé à Dracy-Saint-Loup par M. Roche; il est vu sur
sa face supérieure, grandeur naturelle. Mêmes lettres que dans l’essai de restaura¬
tion du squelette de YActinodon Frossardi représenté dans la ligure 1 de la
32 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
planche précédente. On a noté, en outre : na. orifice nasal; n. os nasal ; fr. frontal;
or. orbite; par. pariétal; s.o. sus-occipital; mas. mastoïde (épiotique).
Fig. 4. — Aotinodon Frossardi. Partie inférieure d’un crâne qui a été recueilli à Dracy-
Saint-Loup par M. Ghanlon et cédé par lui au Muséum; ce crâne est entier, mais
on n’en a dessiné ici qu’une partie, aux trois quarts de grandeur ; mêmes lettres
que dans les figures précédentes.
Fig. 5. — Aotinodon Frossardi. Pleurocentrum vu de côté en A, vu par-dessus en B ; s. repré¬
sente la face supérieure qui s’articulait avec l’arc neural ; 1. face latérale ; i. face infé¬
rieure qui était en rapport avec l’hypocentrum. Ges figures sont de grandeur natu¬
relle ; elles sont faites d’après des morceaux engagés dans la même plaque que le
crâne entier Aotinodon Frossardi, dont on a représenté une partie dans la figure 4.
PLANTÆ DAVIDIANÆ
EX SINARUM IMPERIO
PAR
M. A. FRANCHET
Attaché à l’Herbier du Muséum
DEUXIÈME PARTIE
(Suite).
PLANTES DU THIBET ORIENTAL
(PROVINCE DE MOUPINE).
N
VALERIANÆ.
PATRINIA.
167. — P. villosa, Juss.
Juss., Ann. Mus., X, 311 ; Fr. et Sav., Enum. pl. Jap., I, 216.
Valeriana villosa, Thunb., Fl. Jap., 32, tab. 6.
Moupine, in collibus aprieis. Jun. 1869.
(1) Voir les tomes : V, page 153 ; VI, page 1 ; VII, page 55 ; VIII, page 183, de la 2 e série de
recueil.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X.
2 e SÉRIE.
5
34
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
VALERIANA.
168. — V. flaccidissima, Maxim.
Maxim., Diagn. pl. nov. Jap., decas VI in Mél. biol., VI, p. 372; Franch. et
Sav., Enum. pi. Jap., I, 217.
Moupine, in locis umbrosis Immidis. FI. Apr. 1869.
Plante tout à fait glabre, très molle, pourvue de nombreux stolons
épigés, grêles et décombants qui portent 2 à 4 paires de feuilles tou¬
jours très petites, ovales-cordiformes, entières ou seulement denticulées ;
fruits glabres, ovales-oblongs.
169. — V. Hardwickii, Wall.
Wall, in Roxb., Fl. Ind., ed. Garey et Wall., I, 166; J.-D. Hooker, Fl. of Brit.
Ind., III, 213.
Moupine, in locis umbrosis humidis. Fl. Apr. 1869.
Plante facilement distincte du V. flaccidissima, par l’absence de
stolons; les fruits sont relativement plus courts, très finement striés, poilus
entre les côtes ; panicule fructifère très composée et à la fin étalée.
SYNANTHEREÆ.
VERNONIA.
170. —- V. monosis, DC.
DC. in Wright, Contrib., V ; le. tab. 1085.
V. arhorea, Hamilt., var. Wightiana, Hook., Flor. of Brit. Ind., III, 239.
Vallée de Yang tzé Kiang. Fl. Dec. 1868.
EUPATORIUM.
171. — E. cannAbinum, L.
L., Sp. pl. edit. 1, p. 838; J.-D. Hook., Fl. of Brit. Ind., III, 243.
Moupine, in fruticetis humidis. Jul. 1869.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
85
DICHROCEPHALA.
172. — D. lAtifolia, DC.
DC. in Wright, Contrib., XXII, 11 et Procl-., V, 372; Franch. et Sav., Enum.
pl. Jap., I, 229 ; Hook., Fl. of Brit. Ind., III, 215.
Moupine, secus vias. Fl. Jun. 1869.
Forme très rameuse dès la base, à rameaux décombants ; feuilles
glauques, lyrées, poilues sur les deux faces ; capitules peu nombreux,
brièvement pédoncules, rapprochés en grappe compacte, courte, dépassant
à peine les feuilles supérieures.
MYRIACTIS.
173. — M. nepalensis, Lesser.
Less. in Linnæa (1831), p. 157, tab. 2, F. fîg. 1.
Moupine, in sylvaticis. Fl. Aug. 1869.
ASTER.
174. — A. trinervius, Roxb.
Roxb., Hort. Beng., 61 ; Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., I, p. 222.
Moupine, in collibus. Aug. 1869.
Forme à feuilles lancéolées, acuminées, petites, peu scabres en
dessus ; inflorescence en panicule corymbiforme ; capitules petits ; brac¬
tées de l’involucre purpurines au sommet.
175. — A. heterochæta, Benth.
Benth., Gen. pl., II, 272; Hook., Fl. of Brit. Ind., III, 250.
Aster alpinus, Hook. et Thomps. in Herb. Ind. Or.
Heterochæta astéroïdes, DC., Prod., V, 282.
Moupine, in collibus. Fl. Aug. 1869.
36
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
ERIGERON.
176. — E. Moupinensis, sp. nov.
Perennis; caulis pedalis vel paulo minor, inferne glabrescens, superne pilo-
sulus, floriferus rigidus, striatus, erectus vel ascendens, cum rosulâ laterali ; folia
rosulæ oblonga vel oblongo-linearia, obtusa, pauoidentata ; caulina linearia, acuta,
suprema subulata ; pedunculi nunc tantum 2 vel 3, nunc plures, corymbosi, elongati ;
involucri squamæ triseriatæ, anguste lanceolatæ, acutæ, puberulæ, interioribus paulo
latioribus margine membranaceis ; ligulæ albæ, oblongæ, uniseriatæ, capitulo duplo
longiores ; achænia pilosula, compressa ; pappus pallide rufescens, subuniseriatus,
pilis exterioribus paucis, multo brevioribus.
Su-tchuen, in valle Yang tze Kiang, in rupibus madidis. Flor. Nov. 1868.
Port des formes étroites de ÏE. multicaulis, Wall., mais bien distinct
par ses tiges florifères toujours solitaires sur la souche; la largeur des
ligules (2 mill.) caractérisent tout particulièrement cet Erigeron, qu’on
pourrait avec une égale raison considérer comme un Aster.
177. — E. acer, L:
L. Sp. pl. edit. 2, p. 1211.
Var. elongatus, Herd., PL Radd. Monop. in Reis. in den Siid von Ostsibirien,
Rand III, Heft II, p. 23.
E. elongatus, Led., Fl. Alt., IV, p. 91.
Moupine, in locis siccis. Fl. Aug. 1869.
LEONTOPODIUM.
178. — L. alpinum, Cass.
Cass., Dict., XXV, 474; Hook. fil., Flor, ofBrit. Ind., III, p. 278.
Var. himalayana.
L. himalayanum, DG., Prodr., VI, 276.
Moupine, in montibusaltissimis. Fl. Aug. 1869.
ANAPHALIS.
179. — A. nubigena, DC.
DC., Prodr., VI, 272 ; Hook., Fl. ofBrit. Ind., III, 279.
Moupine, in rupibus regionis altissimæ.
PLANT Æ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
87
180. — A. CUNEIFOLIA, Hook.
J.-D. Hook., Fl. ofBrit. IncL, III, 280.
Antennaria triplinerris, var. cuneifolia, DG., Prod., VI, 270.
Moupine, in collibus apricis frequens. Fl. Jul. 1869.
Plante émettant de nombreux stolons grêles, radicants au sommet ;
bractées internes de l’involucre plus longuement atténuées et plus aiguës
que celles de VA. nubigena.
181. — A. ARANEOSA, DG.
DG., Prodr., VI, 109; Hook., Fl. ofBrit. lad., III, 283.
Moupine, in collibus. Fl. Jul. 1869.
GNAPHALIUM.
182. — G. LUTEO-ALBUM, L.
L. Sp. pl. edit. 1, p. 851; Hook., Fl. ofBrit. Ind., III, p. 288
Moupine, in pratis regionis altissimæ. Fl. Jul. 1869.
INULA.
183. — I. cuspidata, Clarke.
Clarke, Comp. Ind., p. 125 ; Hook., Fl. of. Brit. Ind., p. 296.
In. polycephala, Klatt, Sitzungb. Münch. Akad. (1878), p. 85.
Amphirapis cuspidata, DG., Prodr., V, 343.
Solidago cuspidata, Wall.
Var. saligua. — Folia glabra, breviter petiolata, e basi atténua ta anguste lan-
ceolata, longe acuminata, marginibus integerrima, nervis secundariis vix prominulis.
Moupine, indumetis. Fl. Jul. 1869.
Arbrisseau de 2 à 4 m. ; ligules blanches ; cette variété qui paraît
plutôt constituer une espèce distincte par ses feuilles étroitement lan¬
céolées, très entières sur les bords, est reliée au type par un spécimen de
Jacquemont (n° 2158), à feuilles également étroites, mais qui présente sur
un même rameau des feuilles dentées, et d’autres à bords absolument
entiers.
38
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
CARPESIUM.
184. —■ G. ABROTANOIDES, L.
L., Sp. pl. edit. 1, p. 860; Maxim. Diagn. pi. nov. Jap. et Mandsh. in Mél.
biol., IX, 290 ; Hook. fil., Flor. of Brit. Ind., III, 301.
Moupine, in silvis et in pratis.
ADENÛCAULON.
185. — A. bicolor, Hook.
Hook., Bot. Mise., I, 19, tab. 15; Fl. ofBrit. Ind., III, p. 302.
Moupine, in silvis montanis.
SIEGESBECKIA.
186. — S. ORIENTALIS, L.
L., Sp. pl. edit. 1, p. 900; Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., I, 231 ; Hook,,
Fl. ofBrit. Ind., III, 301.
Moupine, in locis cultis. Aug. 1869.
PETASITES.
187. — P. tricholobus, Franch.
Franch., Plant. David., pars I, p. 172.
Moupine, in argiliosis humidis, ubique. Fl. Maj. 1869.
Les feuilles se développent en très grande quantité et, fraîches ou
séchées, sont d’une grande ressource dans le pays, pour la nourriture des
porcs. (Note de M. Arm. David.)
GYNURA.
188. — G. PINNATIFIDA, DG.
DG., Prodr., YI, 301; Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., I, p. 245.
Senecio japonicus, Thunb., Fl. Jap , 315.
Porophyllum japonicum, DC., Prod., V, 650.
Moupine, in locis argiliosis. Fl. Jul. 1869.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM 1MPER10
39
SENECIO.
189. — S. savatiem, Franch.
Franch. Plant. David., pars I, p. 175, tab. 15.
Moupine, in silvaticis nmbrosis.
Feuilles à dents plus grosses et plus obtuses que dans la forme du
Chensi et du Ningpo; les plantes de ces diverses localités sont d’ailleurs
très sembables.
190. — S. SCANDENS, Don.
Don, Prodr., 178; Hook., Fl. of Brit. Ind., III, 352.
S. chinensis, DC., Prodr., VI, 363.
Moupine, in fruticetis. Fl. Aug. 1869.
191. — S. nimborum, sp. nov.
(. Ligulavia ). — Rhizoma ad collum fibrillosum ; caulis floriferus gracilis, ereotus, vix
pedalis interne glaber, apice laxe lanuginosus ; folia radicalia longe petiolata, petiolo
gracili, minime alato, limbo glabro e basi cordatâ ovato, apice rotundato vel reniformi,
acute dentato; folia caulina pauca (circiter 2), conformia, cum petiolo late alalo, de-
mum concavo, cymbiformi ; folium supremum bracteiforme ; inflorescentia racemosa
subunilateralis ; capitula circiter 6, bracteolis subulatis suffulta, progenere parva, basi
attenuata; involucri squamæ 10-12, uniseriatæ, apice tantum puberulæ, lanceolatæ,
subacutæ, margine membranaceo pallido sese invicem obtegentes; ligulæ anguste
lineares, involucro vix duplo longiores; pappus sordide albus.
Petiolus foliorum radicalium 3-5 poil, longus, limbo 3-4 cent, longo, 2-3 cent,
lato ; capitulorum diam. vix ultra 10 mill.
Moupine, in pratis regionis altissimæ.
Espèce bien voisine du S. calthœfolius Hook., auquel on devra peut'
être la réunir à titre de forme grêle, à capitules une fois plus petits, à ligules
plus étroites, plus courtes, moins aiguës. Le nom de S. calthœfolius Hook.,
ne peut pas d’ailleurs être conservé à la plante de l’Inde, décrite seulement
en 1882, M. Maximowicz ayant appliqué la même dénomination à un Sene-
cio (Ligularia) du Japon, enl871,Mél. biol. Acad. St-Pétersb., VIII,p. 12.
— Ligularia calthœfolia Maxim., loc. cit., VII, p. 554.
40
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
192. — S. quinquelobus, Hook. et Thomps.
Hook. fil., Fl. of Brit. Ind., III, p. 354.
Var. moupinensis. — Bulbilli in inflorescentiâ nulli; capitula subsimpliciter
racemosa; capitula illis plantæ typicæ simillima.
Moupine, in silvis. Fl. Jun. 1869.
193. — S. davidi, sp. nov.
(Cacalia). — Annuus; caulis 1-2 pedalis et ultra, glaber vel pube crispulâ ves-
titus ; folia papyracea, infima minora ; limbus 5-angulatus, angulis porrectis, triangu-
laiibus, margine subtiliter calloso-denticulatus, basi truncatus vel leviter einarginatus,
in petiolo breviter cuneato-productus, subtus ad nervos parce pubescens; panicula
nunc angusta subsimpliciter racemosa, nunc magis composita, thyrsoideo-paniculata
pedunculis brevibus, tenuiter puberulis vel subglabris, bracteolatis ; capitula glabra,
anguste cylindrica ; învolucri squamæ 5, lutescentes, lineares, obtusæ; ligulæ 2, flavæ
hneares, involucro plus duplo longiores; antheræ flosculos longe superantes ;
pappus albidus.
Folia (nisi infima) 10-15 cent, longa, nunc plus lata; capitula vix mill. 3 diam.,
10-12 mill. longa.
Moupine, hinc inde in collibus.
Le port de la plante rappelle assez bien celui du S. sagittata et surtout
du S. Levingü Clarke ; le S. Davidi diffère de l’un et de l’autre par ses capi¬
tules ligules, presque semblables à ceux du S. stenocephalus Maxim.
SAUSSUREA.
194. — S. sughoo, Clarke.
Clarke, Compend. Ind., p. 225; Hook., Fl. of Brit. Ind., III, p. 368.
Moupine, inmontibus altissimis. Fl. Aug. 1869.
Le capitule est tantôt presque sessile, tantôt porté par un pédoncule
long de 5-6 cent.
195. — S. auriculata, sp. nov.
Caulis elatus usque bipedalis, erectus, gracilis, striato-sulcatus nisi sub capitulo
glaber, foliatus; folia papyracea, glabra, subtus pallidiora, radicalia sub anthesi nulla,
caulina dentata, dentibus mucronatis, oblonga; inferiora basi longe attenuata, in petio-
PI.ANTÆ DAV1DIANÆ EX SINARUM 1MPBRI0
41
lum alatum amplectentem desinentia, media et superiora longe acuminata, infra me¬
dium paulo coarctata, subpandurata, basi dilatata, auriculis rotundatis amplectentia;
capitula ad apicem caulis nudum et parce lanuginosum solitaria, bracteis paucis linea-
ribus suffulta ; involucri squamæ multiseriatæ, cartilagineæ, appendice folliaceo late
lanceolato, acuto, mox reflexo; flosculi rubescentes ; pappus rufus, setis uniseriatis.
Folia inferiora semipedalia vel paulo ultra, parte latiori vix pollice lata ; capitu-
lum 3-4 poil, lalum.
Moupine, inrupibus. Fl. Aug. 1869.
Espèce bien distincte par la forme de ses feuilles, qui rappellent celles
du Crépis alpina; le capitule et les bractées de l’involucre sont tout à fait
semblables à celles du Saussurea Sughoo ; toute la plante noircit par la des¬
siccation.
AINSLIÆA.
196. — A. lancifolia, sp. nov.
Rhizoma ad collum rufo-lanuginosum, fibras radicales numerosas emittens ; cau¬
lis erectus, nisi ad basin glaberrimus, nudus vel in parte infimâ oligophyllus; folia
longissime petiolata, petiolo haud alato, juniora lanâ rufescente densâ vestita, adulta
glaberrima, late lanceolata, acuminata, basi plus minus longe cuneata, margine den-
ticulata, dentibuscalloso-mucronatis, supra pallide virentia, infra glaucescentia, nervis
rubescentibus; inflorescentia subsimpliciter racemosa, vel sæpius composita, ramulis
et pedunculis tenuissime pulverulento-pubentibus, nunc brevibus, nunc inferioribus
elongatiset tune inflorescentia paniculata; capitula parva, angusta, sæpius ad apicem
ramulorum tria, breviter pedunculata et bracteolis minimis suffulta ; involucri squamæ
quadriseriatæ, ex viridi lutescentes, lineis 3-4 fuscis percursæ ; flosculi albidi, 3-4 in
quoque capitulo, involucrum paulo superantes, suaveolentes ; pappus sordide albes-
cens ; achœnia tenuissime puberula.
Caulis pedalis usquebipedalis ; petioli 10-18 cent, longi, limbo 8-15 cent longo,
3-5 cent, lato ; capitula 8 mill. circiter longa, 3 mill. lata.
Moupine, in silvis. Fl. April 1869.
Espèce bien distincte par la forme de ses feuilles à long pétiole nu;
l’A. angustifolia a des feuilles beaucoup plus étroites et portées par un court
pétiole ailé; ses capitules sont plus petits et les écailles de l’involucre toutes
aiguës et mucronées.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2° SÉRIE. 6
42 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
PICRIS.
197. — P. HIERACIOIDES, L.
L., Sp. pl. edit. 1. p. 792; Hook., Fl. of Brit. Ind., III, 393.
Moupine, in locis cultis. Jul. 1869.
SONCHUS.
198. — S. OLERACEUS, L.
L., Sp. pl. edit. 1. p. 794; Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., I, 272.
J. D. Hook., Fl. of Brit. Ind., III, 114.
Moupine, in locis cultis. Jul. 1869.
LAUNÆA.
199. — L. lampsanoides, sp. nov.
Perennis, glaber; caulis gracilis, flaccidus, arcuato-ascendens, apice bifidus,
ramis, monocephalis; folia glaucescentia, sæpius omnia basilaria, rosulata, petiolata,
lyrata, lobis lateralibus minutis, dentiformibus, lobo terminali hastato-rotundato vel
ovato, paucidentato vel integro, 10-12 mill. longo et lato; folia caulina, si adsint, tan¬
tum 1 vel 2, minima, bracteæformia, rarius evoluta, angulata ; capitula longe pedun-
culato sæpius 2, rarius 3; involucrum glabrum, oblongum, bracteæ biseriales, exteriores
multo minores, ovatæ, caliculum efficientes, interiores elongatæ, lineares, obtusæ,
albo-marginatæ ; ligulæ luteæ; achænia apice truncata (matura non vidi); pappus
albescens.
Moupine, in silvaticis. Jul. 1869.
Port du Pterolehca bifida, avec les caractères des Launœa; feuilles rap-*
pelant assez bien par leur forme celles du Lampsana apogonoides Maxim. Le
L. asplenifolia DG. est bien différent par la forme de ses feuilles, par ses
tiges dures et très rameuses.
43
PLANTÆ DAV1DIANÆ EX SINARUM IMPERIO
Su-tchuen, in valle Yang tze Kiang, ad rupes udas. Fl. Nov. 1868.
La plante ressemble tout à fait au Crépis acaulis Hook. Mais 1 aigrette
est roussâtre et non pas blanche comme dans les spécimens de 1 Himalaya
et des Nilgherries; mais le caractère emprunte a la couleur de 1 aigrette,
très constant dans quelques genres, l’est beaucoup moins dans les Crépis et
les Launœa. La forme des akanes, rétrécie dans leur tiers supérieur en un
bec épais, tronqué au sommet, me semble rapprocher la plante bien plutôt
des Launœa que des Crépis, auxquels M. Hooker 1 a rapportée.
CAMPANULAGEÆ.
CAMPANULA, L.
201. — G. canescens, Wall.
Wall., Cat. 1289.
Clarke,in Hook., Fl. of Brit. Ind., III, 439.
Franch., PL David., Nouv. Arch. du Mus., 2 e série, VI, 73.
Moupine, inlocis cultis. Jul. 1869.
ERICACEÆ.
VACCINIUM.
202. — V. moupinsnse, sp. nov.
Frutieulus vix pedalis, ramosissimus, erectus, ramis apioe tantum tenuiter
puberulis ; folia conferta, coriacea, glabra, oblonga vel ovato oblonga, obtusa, margi-
nibus revolutis, petiolo brevi parce pilosulo; racemi axillares, glaberrimi, folio paulo
longiores, 10-15-ftori ; pedicelli mox nutantes calyce longiores ; calycis glabri dentes
late triangulares; corolla alba, tubuloso-urceolala, dentibus brevissiinis revolutis;
stamina inclusa, filamentis interne dilatatis, coinplanatis, breviter pubescentibus ;
baccæ...
Folia 12-15 mill. longa, 4 mill. lata ; flores 4-5 mill. longi, corolla calyce 6-7-plo
longiore.
Moupine, in rupibus adumbratis regionis excelsæ. Fl. Jul. 1869.
44
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Petite espèce assez voisine du V. Nummularia Hook. f. et Thomps.,
mais tout à fait glabre à l’exception du sommet des tiges et du pétiole;
feuilles moitié plus étroites.
GAULTHERIA, L.
203. — G. FRAGRANTISSIMA, Wall.
Wall., in As. Research., XIII, 397, cum icône.
G.-B. Clarke, in Hook. fil., Fl. of Brit. Ind., III, p. 457.
Yar. hirsuta, Gardn. ex Clarke, loc. rit., 458.
Moupine, in declivibus regionis excelsæ. Fl. et fr. Jun. 1869.
Petit arbrisseau, haut de 1 mètre à peine; baies bleuâtres. Il ne
paraît différer en rien de la plante de Ceylan.
204. — G. nummularioides, Don.
Don., Prodr., 150.
C.-B. Clarke, Fl. of Brit. Ind., III, 457.
Moupine, in collibus apricis frequens. Fl. Mart. 1869.
ENKIANTUS, Lour.
205. — E. himalaicus, Hook. f. et Thomps.
Hook. fil. et Thomps., in Hook. Kew Journ., VII, 126, tab. 3.
C.-B. Clarke, FI. ofBrit. Ind., III, 461.
Moupine, frequens in silvis. Fl. April. 1869.
Arbre de 10 à 12 m. ; fleurs jaunes rayées de rouge.
PIE RIS, Don.
206. — P. OVALIFOLIA, Don.
Don, in Edinb. Phil. Journ., XVII, 150.
C.-B. Clarke, Fl. ofBrit. Ind., III, 460.
Var. puhescens. — Folia utraque facie pilis adpressis strigillosis conspersa, ad
nervos præsertim subtus pubescentia; racemi, flores et capsula pilis brevissimis
vestiti ; frutex gracilis, 1 metr. vix altus.
Moupine, in regione maxime excelsâ. Fl. Aug. 1869.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
45
RHODODENDRON, L.
207. — R. calophytum, Franch.
Franoh., Bull, de la Soc. bot. de France, XXXIII, 280.
Arbor excelsa, trunci diametro ultra pedali ; ramuli glabri, cortice iulvo,
glauco-pruinoso ; folia ampla, crasse coriacea, juvenilia subtus tenuissime lanugi-
nosa, jam sub anthesi perfecte glabra, subtus lutescentia, longiter petiolata, e basi
longe attenuata oblongo-ovata, apice obtusa, fere rotundata, nervo medio subtus
crassissimo, nervis secundariis utrinsecus usque 20-23, reticulo nervorum æquali,
subtiliter elevato, demum quasi granulato ; tegmenta floralia magna membranacea,
ovato-lanceolata, extus sericea ; flores 12-20 brevissime racemosi quasi fascic.ulati,
longe pedunculati, nunc purpurei, nunc rosei, nunc etiam nivei; pedunculi erecti,
glabri ; calyx minimus, disciformis, glaber, lobis fere inconspicuis latissime ovatis ;
corolla magna, late et aperte campanulata, limbo expanso parum irregulari, 7-8 lobato ;
stamina sæpius 20, nunc etiam usque ad 22, corolla breviora, filamentis gracilibus,
imâbasi tantum scabro-puberula ; ovarium glabrum; Stylus stamina parum superans,
stigmate magno depresso-globoso.
Arbor usque ad 15 metr. alta ; folia 25-30 cent, longa, 6-8 cent, lata, petiolo
25-30 mill. ; pedunculi pollicares vel sesquipollicares ; corolla circiter 5 cent, longa,
nunc paulo minor. Arbor speciosissima, teste cl. inventore.
Moupine, in silvis ad septentrionem versis, ait. 4,000 m. frequen-
tissimum. Fl. Maj.
Assez voisin du R. grande Ilook., le R. calophytum en paraît bien
distinct par les caractères suivants : les étamines sont plus nombreuses et
presque une fois plus courtes ; l’ovaire est tout à fait glabre, tandis qu’il
est poilu dans la plante de Hooker ; les fleurs sont moins grandes et pins
longuement pédonculées; enfin, dans la plante de l’Himalaya, la couche
lanugineuse qui revêt la face inférieure des feuilles persiste, jusqu’à la
maturité des fruits, sous la forme d’une croûte mince qui s’enlève par
plaques.
Les filets staminaux du R. grande ont été décrits comme glabres,
mais ils sont certainement un peu poilus vers la base, au moins sur la
plante du Sikkim, distribuée par le Musée de Kew sous le numéro 968.
208. — R. décorum, Franch.
Franch., Ioe. cit., p. 230.
Frutex 3-4 metr. altus, ramis etiam hornotinis glaberrimis, cortice cinereo ;
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NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
folia breviter petiolata, crasse coriacea, e basi obtusa vel rotundata oblongo-ovata,
apice abrupte et brevissime mucronata, supra pallide virentia, subtus glauca, nervis
secundariis utrinsecus 17-18, immersis, reticulo parum prominulo, retis inæqua-
libus ; tegmenta floralia oblongo-obovata, obtusa, extus sericea ; flores magni, albi,
immaculati, rarius rosei, 8-10 laxe racemosi, longe pedunculati, pedunculo glandulis
parvis ochraceis consperso ; calyx brevissimus, glandulosus, disciformis, lobis haud
distinctis ; corolla late apei’te campanulata, lobis 7 ovatis margine undulatis ; sta-
mina 16, filamentis gracilibus interne breviter pubescentibus; ovarium et Stylus glan¬
dulis ochraceis illis pedunculi et calycis similibus dense obsiti, stigmate crasso,
satis distincte 12-lobato.
Petiolus 15 mill. longus ; limbus 4-5 poil, long., 3-5 cent, latus; pedunculus
usque ad 4 cent. ; corolla fere bipollicaris vel paulo minor.
Moupine, in montibus regionis inferioris rarum.
Belle espèce rappelant assez bien le R. Griffithianum Wight, mais tout
à fait distincte par la forme du calice ; on ne peut trop l’éloigner dn
R. argenteum, dontildiffère d’ailleurs sensiblement par ses fleurs en grappe
lâche, par ses feuilles plus semblables à celles du R. brachycarpum, par la
forme du calice et les petites glandes rougeâtres qui le recouvrent, ainsi
que le pédoncule et le pistil. Le R. décorum, se retrouve dans la région
montagneuse du Yun-nan sous une forme un peu différente, mais qui ne
parait pas pouvoir être séparée spécifiquement de la plante du Thibet
oriental. C’est jusqu’ici la seule espèce du genre qui soit commune aux
deux régions.
209. — R. oreodoxa, Franch.
Franch., loc. cit., p. 230.
Frutex vel arbor mediocris, ramis junioribus glabris, cortice griseo ; folia bre¬
viter petiolata, coriacea, glaberrima, subtus (saltern post siccationem) lutescentia, e
basi breviter attenuata subobtusa laneeolato-elliptica, apice rotundata ; nervi secun-
darii utrinsecus 13-15 parum prominuli, reticulo nervorum elevato, retis angustissimis
æqualibus ; tegmenta floralia late obovata, extus sericea ; flores 10-12 dense race¬
mosi, subcongesti, rosei, purpureo-punctati, breviter pedunculati, pedunculis glabris;
calyx brevissimus, vix conspicue 5-dentatus ; corolla aperte campanulata, lobis 8
rotundatis ; stamina 14, filamentis interne parce et brevissime pilosulis ; ovarium et
Stylus glaberrimi.
Arbor parva, 4-5 metr. alla, vel sæpius frutex; petiolus 10-15 mill.; limbus
8-10 cent, longus, 2-3 cent, latus ; corolla 4 cent, longa.
Moupine, in sylvis cæduis regionis mediæ. Maj. 1869.
PLA.NTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
47
D’après les notes de M. A. David, le R. oreodoxa est un très joli petit
arbre ou un grand arbrisseau qui se couvre au printemps d un grand
nombre de fleurs d’un rose tendre avec des ponctuations purpurines; à
cause de ses étamines nombreuses, il appartient au même groupe que les
R. grande, Hogdsoni ; mais il s’en distingue facilement par ses petites
dimensions, par ses fleurs sensiblement plus petites, par son style et son
ovaire tout à fait glabres.
210. — R. rotundifolium, Arm. David.
A. David Asiatic society North China Branch. (1871-1872), p. 216 ; Franch., Ioc. cit.,
p. 230.
R. orbicuhre Decaisne. Fl. des serres, XXII, p. 169 in notâ.
Frutex; folia glabra, late ovato-suborbicularia, basi anguste cordata, lobis conti-
guis vel sese invicem paulo obtegentibus, longe petiolata, supra intense viridiâ,
subtus rufescentia, glandulis pellucidis ambraceis tenuissimis conspersa, cæterum
glabra; nervi secundarii immersi, ulrinsecus 7-10, arcuato-ramosi, reticulo venula-
rum tenuissimo, immerso, retis subæqualibus ; tegmenta floralia oblonga extus
sericea; flores intense rosei, pedunculis elongatis simul ac folia glandulosis; calyx
disciformis; corolla late et aperte campanulata; stamina 14, filamentis haud vel vix
exsertis basi parce pilosulis; ovarium glandulis rufescentibus vestitum.
Circiter 3 metr. altus, tortuosus; petioli usque 4 cent, longi, crassi; peduneuli
pollicares et ultra; corolla vix ultra 35 mill. longa.
Moupine, in monte Houng-chan-Thin, ait. 4,000 m.
Ressemble beaucoup au R. Thompsoni Hook. fil. par la forme des
feuilles et par les fleurs; mais il en est bien distinct par le calice qui, dans
la plante de Hooker, est membraneux et très développé. Ce Rhododendron
ayant été caractérisé par M. l’abbé David, très brièvement il est vrai, mais
néanmoins de façon à ne pouvoir être confondu avec aucune autre espèce,
il est convenable de prendre le nom spécifique imposé par le savant voya¬
geur de préférence à celui qui, plus tard, lui a été donné par J. Decaisne.
211. — R. david i, Franch. PL XI.
Franch. Ioc. cit., p. 230.
Frutex elatus, ramis novellis glabris, cortice pallido; folia longiter petiolata, crasse
coriacea, glabra, anguste oblongo-lanceolata, abrupte et breviter mucronulata, supra
pallide virentia, subtus (in sicco) lutescentia, nervis secundariis utrinsecus 12-16 pa-
■■
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NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
rum conspirais, reticulo nervulorum elevato, perfecte regulari, retis minutis; teg¬
menta floralia obovata, extus sericea; flores 8-10, magni, lilacini superne purpu-
reo-punctati, laxe racemosi, erecti, demum horizontales; pedunculi et calyces
glandulis rufis stipitatis densis vestiti; calyx brevissimus, disciformis, lobis parum
conspicuis, orbiculatis; corolla late et aperte campanulata, extus basi glandulis raris
eonspersa, lobis 7-8; stamina 14, fîlamentis glaberrimis; ovarium tota superficie et
Stylus inferne dense glanduliferi.
Frutex, nunc arbor mediocris 5-8 metr. alta, valde floribunda; petiolus circiter
2 cent, longus; folia 10-15 cent, longa, 3 cent, lata; racemus usque ad 15 cent,
longus ; pedunculi circiter 10 mill. ; corolla 4-5 cent.
Moupine, in regione excelsâ, ait. 3,000 à 4,000 m. Fl. Apr. et
Maj., 1869.
Ce beau Rhododendron appartient aussi au groupe du R. grande; il est
très remarquable par la disposition de ses Heurs en grappe allongée et
lâche ; les pédoncules très glanduleux, les filets staminaux tout à fait
glabres fournissent en outre des caractères qui font du R. Davidi une espèce
très distincte dans le groupe auquel il appartient.
212. — R. argyrophyllum, Franch.
Franch. loc. cil., p. 231.
Arbor ramis graciiibus, junioribus glabris glaucescentibus ; folia breviter petiolata,
petiolo glabro, coriacea, anguste lanceolata, basi attenuata, apice brevissime, mucro-
mulata, supra pallide virentia subtus albescentia, pube tenuissima crustacea obsita;
flores médiocres, pallide rosei, punctati, 7-10 laxe racemosi, longe pedunculati,
pedunculo calyceque pube brevi albida conspersis; calyx brevissimus, obsolète
dentatus, dentibus late triangulalis; corolla e basi angustata aperte campanulata,
6-lobata; stamina 14, fîlamentis basi scabridis; Stylus glaber; ovarium pube brevi
albida conspersum.
Arbor 6-8 metr. ; petiolus 10-15 mill. ; iimbus 7-12 cent, longus, vix ultra 2 cent,
latua; pedunculi 25-35 mill. longi, inox arcuato deflexi; corolla vix ultra 25 mill.
longa.
Moupine, inmontibus, ait. 3,000 m. Fl. Maj., Jun., 1869.
C’est l’espèce qui, dans la région, donne le plus longtemps des fleurs,
c’est-à-dire jusqu’en juillet et août. Elle est bien caractérisée, dans le
groupe du R. grande, par ses feuilles étroites, blanches argentées en des¬
sous; elles doivent cette particularité à l’existence d’une couche crustacée,
où croûte extrêmement mince, formée par la base persistante de très petits
• PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPER10
49
poils enchevêtrés comme un feutre; cette croûte s’observe à la face infé¬
rieure des feuilles d’un certain nombre d’espèces, notamment de celles du
R. nobtle.
213. — R. pachytrichum, Franch.
Franch., loc. eit., p. 231.
Frutex vel arbor mediocris ramis gracilibus, novellis pilis rufis vestitis ; folia bre-
viter petiolata, petiolo rafopiloso; limbus ooriaceus anguste oblongo-lanceolatus, basi
obtusus vel acutus, apice breviter acuminatus, supra atroviridis, subtus fulvus, utraque
facie præter nervum medium pilis rufis hirtellum glaberrimus, nervis lateralibus
immersis, retieulo nervulorum tenuissimo alveolas minutas üngente; flores 10-15 in
racemum brevem nec tamen confertum dispositi, pedunculis hispidis ; calyx parvus,
dentibus late triangularibus ; corolla rosea, campanulata, ultra pollicaris, lobis 5 ;
stamina 10, fllamentis interne pubeseentibus ; Stylus glaber; ovarium pilis fulvis
conspersum.
Petiolus 15-20 mill. ; limbus 8-12 cent, longus, parte latiore 20-25 mill. latus;
pedunculi 8-10 mill.; corolla fere 4 cent.
Moupine, in silvis regionis excelsæ.
Le R. pachytrichum n’a de rapports qu’avec les R. Shepherdi et Kendrickii;
il en diffère par la présence de longs poils roux sur les pédoncules, les
pédicelles et la nervure médiane des feuilles. D’autre part, le R. Shepherdi
Nutt., a le calice beaucoup plus développé et le R. Kendrickii Nutt. a des
feuilles pubescentes et glanduleuses en dessous sur toute leur surface.
Les poils du R. pachytrichum sont remarquables par leur épaisseur;
quelques-uns sont simples, mais la plupart portent des rameaux courts,
disposés irrégulièrement, alternes ou presque verticillés.
214. — R. strisillosum, Franch.
Franch., loc. cit,., p. 232.
Arbor haud excelsa vel frutex elatus, ramis junioribus apice pilis longis, rigidis,
nigricantibus, glandulosis hirtellis ; folia breviter petiolata, petiolo hirto-glanduloso ;
limbus coriaceus, anguste oblongo-lanceolatus, basi leviter corda tus, apice abrupte
et longe acuminatus, supra obscure viridis, glaber, subtus per totam superflciem
pube duplici vestitus, altéra crustacea albida, altéra ex pilis longis strigosis; nervus
médius elevatus glanduloso-hirtus, nervis secundariis immersis, retieulo nervulo¬
rum tenuissimo foveolas minimas fingente; flores 8-12 intense purpurei, dense
racemosi quasi capitati ; pedunculi brèves pilis rufis hispidi; calyx obsoletus,
NOUVELLES ARCHIVES BU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 7
50
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
corolla campanulata 5-lobata; stamina 10, filamentis etiam L basi glabris; Stylus
glaber; ovarium setis longis paleaceis aureo-fulvis dense vestitum.
Arbor 5-7 metr., trunco reclo ; petiolus 10-12 mill. ; limbus 10-15 cent, longus,
2-3 cent, latus; pedunculi 8-10 mill. ; corolla circiter 4 cent.
Moupine, in monlibus ad septentrionem versis, ait. 3,000 m. Fl. April.
et Maj., 1869.
Bel arbre très florifère; il ne manque pas d’analogie avec le R. barba -
tum Hook., mais il en diffère absolument par la dimension et la forme du
calice.
215. — R. floribundum, Francb.
Franch., 7oc. rit., p. 232.
Frutexaltus, pyramidalis, ramis (nisi vetustis) levibus, cortice rubescenti, cæsio-
pruinoso, novellis lanuginosis; petioli tomento nigrescente obducti; folia coriacea,
limbo e basi attenuata lanceolato, facie süperiore parum bullato, quasi pruinoso,
subtus dense tomentoso, tomento elevato pilis stellatis constante ; nervi utrinsecus
18-20 paralleli; flores rosei, 8-12 dense racemosi, pedunculis tomentosis; calycis
dentes minuti, triangulares, acuti, tomentelli; corolla late campanulata, o-lobata; sta¬
mina 10, filamentis omnino glabris; ovarium dense albo-sericeum; stylus glaber.
Frutex(vel arborparva) circiter 4 m. altus; petiolus 10 mill. longus; folia 8-12 cent,
longa, 2-3 cent, lata; corolla 4 cent.
Moupine, in silvis regionis montanæ. Fl. Maj., Jun., 1869.
Petit arbre très élégant qui se couvre de fleurs vers la fin de mai ; il
rappelle assez bien le R. niveum Hook. fil. ; il s’en distingue assez nettement
par ses feuilles, qui sont un peu boursouflées en dessus et couvertes en
dessous d’un tomentum épais blanchâtre, formé de poils dont l’axe très
court se divise en 5 ou 6 rameaux minces, étalés en étoile. Les pousses
nouvelles sont un peu laineuses et les rameaux de l’année précédente cou¬
verts d’une poussière glauque. La corolle ne présente pas intérieurement
à la base les plis qui sont attribués à celle du R. niveum.
216. — R. polylepis, Franch.
Franch., loc. rit., 232.
Frutex (vel arbor parva), ramis gracilibus virgatis, præter foliorum paginam supe-
riorem undique lepidotus; folia lanceolata vel oblongo lanceolata, coriacea, supra
PLANTÆ DAV1DIANÆ EX SINARUM IMPERIO
51
opaca glabra, subtus rubiginosa, dense lepidota, squamulis rufis inæqualibus; nervi
secundarii utrinsecus 12-16, reeti; flores 3-6, congesti, pallide purpurei vel violas-
centes, pedunculis dense squamulosis; tegmenta floralia jam sub anthesi delapsa ,
calyx brevissimus, lobis obsoletis ; corolla extus lepidota, aperte campanulata, haud
magna, 5-lobata; stamina 10 exserta valde inæqualia, filamentis supra basin villo-
sulis ; ovarium dense lepidotum; stylus totus glaber stamina sensim superans.
3-5 metr. ; petiolus 5-10 mill., limbo 6-10 cent, longo, 2-3 cent, lato; pedunculi
10-12 mill. ; calyx fere inconspicuus, vix 2 mill. ; corolla 25-30 mill. longa et diam.
Moupine, frequens in silvis, ait. 2,000 m. Fl. Mart., Maj.
Espèce remarquable par l’abondance des écailles qui recouvrent
toutes ses parties et par la forme étroite des feuilles. A cause de la
brièveté de son calice, sa place est à côté du R. triflorum Hook. fil., dont
elle a le port, mais dont elle s’éloigne d’ailleurs sensiblement par la
couleur des fleurs et son indûment très écailleux.
217. — R. dendrocharis, Franch. PI. XIII. fig. A.
Franch., loc. cit., p. 233.
Frutex gracilis pedalis vel minor, fastigiato-ramosus, ramis novellis hirtellis ;
folia parva, longiter petiolata, petiolo pilis longis fuscis crinito ; limbus coriaceus,
ovatus, abrupte mucronulatus, supra glaber, subtus dense lepidotus, squamulis pro¬
fonde impressis, margine revoluto pilis raris elongatis ciliato ; tegmenta floralia per
anthesin persistentia, late ovata, ciliolata, dorso secus nervum lepidota, cæterum
glabra, rubro-fulvescentia ; flores terminales rubescentes, inter folia solitarii vel nunc
bini, pedunculo brevi tenuissime pubescente, pilis raris elongatis intermixtis ; calyx
evolutus, membranaceus, ad basin fere usque 5-lobus, lobis ovato-lanceolatis, acutis,
longe ciliatis ; corolla e basi breviter tubulosa aperte campanulata, intus pubescens,
lobis 5 rotundatis ; stamina 10 inclusa, filamentis inferne dense hirtellis ; stylus sta¬
mina vix æquans, basi tenuissime puberulus ; ovarium breviter albo-pilosum.
Petiolus 4-6 mill. longus, limbo 10-15 mül., rarius paulo majore ; calyx 4 mill.;
corolla 20-25 mill. longa.
Moupine, ad truncos putridos, in silvis regionis altissimæ. Fl. Maj.
18G9.
Très élégante espèce à fleurs d’un rouge clair, pointillée sur les
pétales supérieurs. Le R. dendrocharis rappelle assez bien le R. setosum
Flook. fil. ; il s’en distingue par ses fleurs solitaires, rarement géminées,
naissant au milieu d’écailles persistantes ; par les dents du calice aiguës et
très brièvement ciliées ; par la corolle à lobes arrondis.
52
NOUVELLES ARCHIVES DTJ MUSEUM
218. — R. moupinense, Franch. PL XII.
Franch., loc. cit., p. 233.
Frutex humilis vix ultra pedalis, divaricato-ramosus, ramulis floriferis subver-
ticillatis, novellis pilosis cum glandulis intermixtis; folia persistentia, petiolo brevi pilis
nigricantibus hirtello ; limbus ooriaceus e basi rotundato ovatus vel ovato-oblongus,
apice obtuso abrupte mucronatus, supra pallide virens, subtus ferrugineus, lepidoto-
punctatus, marginibus reflexis inferne nunc ciliatis ; nervi parum conspicui ; tegmenta
floralia per anthesin persistentia, late obovata, pauciserrata apice ciliolata ftorem soli-
tarium foventia, dorso secus nervum lepidota; pedunculi brèves squamulis conspersi;
flores albi purpureo-punctati ; calyx membranaceus, lobis rotundatis longe ciliatis ;
corolla e basi breviter tubulosa late campanulata, lobis 5 rotundatis; stamina 10 inclusa,
filamentis inferne dense hirtellis; Stylus basi pilosus; ovarium lepidotum ; capsula
ovato-oblonga, valvis ad basin usque secedentibus.
Petiolus 5-6 mill., limbo 3 cent, long., 15-25 mill. lato ; pedunculus 6-7 mill. ;
calyx 4 mill. ; corolla 3 cent, longa, diam. 35 mill. ;
Moupine, ad rupes vel ad truncos, in silvis regionis aitissimæ.
Espèce bien caractérisée par ses fleurs solitaires et par ses feuilles
persistantes durant plusieurs années ; par son port, elle rappelle un peu
le R. Keiskei Max., et aussi le R. triflorim ; mais ses feuilles sont beaucoup
plus coriaces et de forme toute différente. Ses fleurs blanches solitaires au
milieu d’écailles florales imbriquées lui donnent l’apparence de certains
Camélia à petites feuilles.
219. — R. lutescens, Franch.
Franch., loc. cit., p. 235.
Frutex 2-3 pedalis, ramis gracilibus glabris, cortice griseo ; folia petiolata,
petiolo glabro; limbus firmiter chartaceus, glaber, supra atro-viridis, utraque facie
sparse et impresse lepidotus, e basi breviter attenuata lanceolatus vel ovato-lanceo-
latus, longe acuminatus ; nervi secundarii 8-10, haud prominuli, arcuati; tegmenta
floralia ex axillis foliorum superiorum orta, uniflora, squamis late ovatis, truncatis ;
flores ex toto (corolla extus ad lobos) lepidoti ; calyx brevissimus, lobis fere inconspi-
cuis, rotundatis; corolla lutea, campanulata, inferne sensim constricta, 5-loba, lobis
ovatis; stamina 10, lilamentis longe exsertis, inferne lanatis; ovarium dense lepi¬
dotum.
Petiolus 8-10 mill., limbo 6-10 cent, longo, 2-4 cent, lato ; pedunculi 10-15 mill. ;
corolla 25 mill. longa.
Moupine, in silvis regionis mediæ. FJ. Mart., April.
PLAN T Æ DAVIDIANÆ EX SINARUM IM P ER 10
53
Plante peu ornementale mais très intéressante par la disposition de
ses fleurs, axillaires et non en grappe comme dans presque toutes les
espèces du genre ; elle appartient donc au groupe des Rhododendra lateri-
flora, section des Rhodorastrum Maxim., dont on ne connaît encore que
six représentants.
Le R. lutescens peut être placé à côté du R. virgatum Hook. ; il en
diffère sensiblement par ses fleurs jaunes et par la forme des feuilles.
CLETHRA, Gronov.
CLEMATOCLETHRA
(G.clethræ, sectio nova.)
Flores racemosi ad basin ramuli novelli foliosi orti ; planta alte soandens.
220. — G. scandens, sp. nov. PI. X.
Alte scandens, ramis vetustis,glabris, fuscis ; rami novelli basi squamis coriaceis
ovatis cincti, pilis rufis strigosis hirtelli ; folia alterna petiolata, petiolo hispido,
limbus e basi leviter cordata vel rotundata ovatus, plus minus acuminatus, subtiliter
serratus, supra atro-virens et præter nervum strigillosum glaber, subtus pallidus
parce villosus et ad nervos pilis rigidis hirtus ; flores ad basin ramulorum novelloium
orti, racemosi, pedunculis elongatis rufotomentellis, unifions vel cymoso 2-3-floris,
pedicellis bracteola ovata suffultis ; calyx lana rufa obductus, ad medium 5-partitus
lobis ovatis apice rotundatis, marginatis ; corolla alba, inodora, petalis obovatis
apice integris calice duplo longioribus; stamina 10 corolla vix æquantia, antheris
medioflxis biporosis; ovarium subquinque loculare, ovulis plurimis; stylus brevis,
stigmate obscure bilobo ; capsula (junior) globosa, glabra.
Rami pennæ columbinæ crassitie; petioli 15-20 mill. ; limbus 5-8 cent, longus,
3-4 cent, latus ; pedunculi circiter 2 cent., pedicellis calycem subæquantibus, calyx
3 mill. ; corolla diam. 5-7 mill.
Moupine, in silvis, ad truncos scandens. Fl. Jul. 1869.
Très remarquable parmi les Clethra à cause de ses tiges grimpantes ;
c’est la seule espèce du genre qui présente cette particularité. Le port de
la plante est tout à fait celui d’un Actinidia; les fleurs en grappe courte
naissent vers la base du rameau de l’année qui porte les feuil les, disposition
qui ne se trouve dans aucun Clethra. L’organisation de la fleur ne permet
pas d’ailleurs de séparer la plante de Moupine des autres espèces du genre,
si ce n’est à titre de section pour laquelle je propose le nom de Clematocle-
thra (k7.71[x«t(ç, plante sarmenteuse).
V
54
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
PYROLA, Tourn.
221. — P. ROTUNDIFOLIA L.
L., Sp. pl., ed. 1, p. 567.
C. B. Clarke, Flor. of Brit. Ind., III, 475.
Moupine, in silvis. Fl. Aug. 1869.
SHORTIA, Torr. et Gray.
222. — S. THIBETICA. Pl. XIII, fîg.B.
Berneuxia thibetica, J. Decaisne, Bull. Soc. bot. de Fr., vol. XX, p. 159.
Moupine, in silvis ad rupes et ad truncos putridos. Fl. April, Maj.
1869.
Le Berneuxia n’est qu’un Shortia dont la corolle est profondément
divisée presque jusqu’à la base, comme celle du Galax ; les staminodes
sont opposipétales et les étamines alternes insérées à chaque sinus; je n’ai
pu découvrir aucune cohérence entre leurs filets, qui ne forment donc point
l’anneau qu’avait cru voir J. Decaisne. M. Asa Gray a bien compris la
symétrie des Berneuxia dans sa note relative au Shortia galacifolia, Ann. des
Sc. nat., 6 me série, vol. VII (1879), p. 176, cumtab.
PRIMULACEÆ
ANDROSACE, Tournef.
223. —• A. saxifragæfolia , Bunge.
Bunge, Enum. pl. Chin. bor., p. 53.
Flor. of Brit. Ind., III, p. 496.
Moupine, in campis. Fl. Maj. 1869.
224. ■— A. rotundifolia, Hardw.
Hardw., in Asiatic. Rechearch., VI, 350.
Flor. of Brit. Ind., III, p. 496.
Moupine, in silvis secus rivulos. Fl. April. 1869.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
55
PRIMULA, Tournef.
225. — P. heugheræfolia , Franch.
Franch, Bull, de la Soc. bot. de France, vol. XXX, p. 65.
Rhizoma breve radiculos permultos emittens ; folia longiter petiolata, petiolo
pilis rufis parcé lanuginoso, limbo paulo usque 2-plo longiore; limbus papyiaceus,
utraque facie sparse pilosus, ambitu suborbicularis profunde cordatus, smu clauso,
7-11 lobatus, lobis late triangularibus quartam partem limbi vix attingentibus, grosse
et irregulariter crenato-dentatis; pedunculus foliis subduplo longior, quasi pulveru-
lentus et præsertim pilis rufis raris conspersus ; flores 3-4 umbellati, pedicellis insequa-
libus, mox cernuis, pulverulentis, bracteolis lineari-lanceolatis, acutis ; calyx glabei
e basi conica campanulatus, ad medium lobatus, lobis ovato-lanceolatis acutis , corolla
pallide purpurascens, ad faucem exannulatam magis intense colorata, tubo cylindrico
in limbum paulo breviorem cyathiformem abrupte dilatato, lobis obovatis, lobulis bre-
vibus; stamina fere imâ basi inserta, stigmate crasso.
Petioli 5-10 cent., limbo 4-6 cent, longo et fere lato; pedunculus usque ad
20 cent.; pedicelli 10-18 mil!.; calyx 4-5 mill.; tubus corollæ 12-15 mill., 3-4 mill.
diam. ; limbus diam. 10-15 mill.
Moupine, in locis inundatis regionis altissimæ. Fl. Jun. 1869.
Très belle espèce du groupe du P. cortusœfolia, Sieb. et Zucc. ; elle
est bien caractérisée par le large tube de la corolle ; la pubescence réduite
à quelques poils épars sur les deux faces des feuilles, ainsi que la forme des
lobes, la différencient bien du P. mollis Hook. et du JP. gerannfolia Hook.
Le P. septemloba Franch., très voisin du P. gerannfolia, s’éloigne par
ses corolles une fois plus petites portant les etamines insérées a la goige.
226. — P. obconiga, Hance.
Hance, Journ. of Bot., vol. XVIII (1880;, p. 234.
Primulapoculiformis, Hook. fil., Bot. Mag. (1881), tab. 6582.
a. hispida, Franch., Bull. Soc. Bot., vol. XXXIII, p. 66.
Pubes duplex, ex parte pilis brevissimis, ex parte pilis elongatis septatis præ¬
sertim ad basin petiolorum et pedunculi densis ; folia ovato elliptica, cordata, in
planta moupinensi angulato-crenata ; flores pallide purpurascentes, vel lutescentes.
Moupine, in rupibus regionis inferioris. Fl. Febr. 1869.
227. — P. oreodoxa, Franch. PI. XV.fig. B.
Franch., loc. cit., p. 66.
56 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Rhizoma gracile, obliquum ; ex toto hirtella ; petiolus alato-membranaceus limbo
usque duplo longior; limbus pallidus, tenuiter papyraceus, fere membranaceus,
utraque facie sparse pilosus e basi leviter cordata elliptico-ovatus, apice rotundatus,
profunde crenatus, crenis argute denticulatis ; pedunculi folia 2-3-plo superantes ;
pedicelli 3-7 inæquales, calice subduplo longiores, bracteolis lineari-lanceolatis ; calix
e basi cuneata poculiformis, tubo pallidiore, ad tertiam partem lobatus, lobis ovato-
rotundatis denticulatis ; corolla rubro-violascens, tubo cylindrico calycem subduplo
excedente, in limbum cupulatum expanso, lobis obcordatis; stamina paulo supra
medium tubi inserta ; capsula globosa intra calycis tubum inclusa.
Petioli 2-5 cent., limbo 2-5 cent, longo, 2-3 cent, lato ; pedunculi 6-15 cent.;
pedicelli 1-2 cent. ; calyx circiter 7 mil!.; corolla 10-13 mill. longa, limbo 10-12 mill.
diam.
Moupine, in umbrosis humidis regionis altissimæ. Fl. April. 1869.
Très élégante espèce toute hérissée de longs poils roux; les feuilles
ressemblent beaucoup à celles du P. cortusoides; le calice est du type
de celui du P. obconica et remarquable par ses lobes toujours bordés de
nombreuses petites dents très aiguës.
228. - P. DAViDi, Franch. PI. XIV.fig. A.
Franch., loc. cit., p. 66.
Rhizoma crassum abbi'eviatum; squamæ basilares ovato-lanceolatæ, membra-
naceæ, fulvæ ; folia flrmiter papyracea oblongà, apice rotundata, inferne in petiolum
latissime alatum attenuata, margine duplicato-dentata, dentibus argutis, supra glabra,
subtus pube pulverulentâ cinerascentia eleganter reticulato-nervosa ; pedunculus
foliis usque duplo longior pilis rufîs brevibus simul ac pedicelli plus minus con-
spersus ; pedicelli 3-10, calyce vix longiores, bracteolis membranaceis fulvis e basi
ovata lanceolato-acuminatis ; calix e basi angustatâ campaniformis pilis brevissimis
cinereis conspersus quasi pulverulentus, ad tertiam partem lobatus, lobis ovato del-
toideis mucronatis ; corolla magna, purpureo-violacea, tubo angusto calycem parum
excedente et ad faucem parum ampliato in limbum fere rotatum expanso, lobis late
ovatis integris vel brevissime bilobis vel apice dentatis; stamina ad medium tubi
inserta.
Folia 8-18 cent, longa (incluso petiolo a tubo vix distincto), 2-4 cent, lata;
pedunculus 12-20 cent, longo, pedicellis 10-15 mill.; calyx 8-10 mill.; corolla
20-25 cent, longa et diam.
Moupine, in silvis humidis umbrosis regionis altissimæ.
C’est l’une des espèces les plus ornementales du genre à cause de ses
grandes fleurs d’un pourpre violacé; les feuilles rappellent celles du
P. petiolaris et les dents qui les bordent sont souvent longuement mucro-
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
57
nées avec la pointe en bas. Le calice rentre dans le type de celui du
P. obconica.
229. — P. ovalifolia, Franch.
Franch., loc. cit., p. 67.
Rhizoma crassum, brève; folia longiter petiolata, petiolo anguste marginato
lana rufa vestito ; limbus ovatus apice rotundatus basi breviter ouneato-attenuatus,
crenulatus, margine revoluto, supraglaber, infra elevato-reticulatus, cinereo-pulve-
rulentus, ad nervos rufo vel albo-lanuginosus ; pedunculus (et pedicelli) pilis rufis
obductus; pedicelli 2-10, calycem vix æqu antes ; bracteolæ longe acuminatæ ; calyx
e basi angustata campanulatus, inferne lanuginosus, plus minus pulverulentus, fere
ad medium usque lobatus, lobis lanceolatis vel ovato-lanceolatis acuminatis, cilio-
latis; corolla magna, purpureo-violacea, tubo angusto calycem vix excedente, fauce
non ampliatâ in limbum subrotatum abrupte dilatatâ ; lobi latissime ovati, apice bre-
vissime bilobuli.
Petiolus circiter 3 cent., limbo 3-4 cent, lato, 5-7 longo ; pedunculus 10-12 cent. ;
calyx 8-10 mill. ; corolla 25 mill. longa et diam.
Moupine, in umbrosis regionis altissimæ. Fl. Mart. 1869.
Voisin du P. Davidi, dont il paraît distinct par les pétioles étroits
et allongés, par la forme du limbe dont les bords crénelés (et non double¬
ment dentés) sont constamment enroulés en dessous ; par la forme plus
étroite des lobes du calice.
230. — P. moupinensis, Franch. PI. XIV, fig. B.
Franch., loc. cit., p. 67.
Rhizoma gracile elongatum ; tota tenuissime pulverulenta sed pilis destituta ;
folia tenuiter membranacea pallide virentia, oblonga, apice rotundata, inferne in
petiolum indistinctum latissime alatum attenuata, margine inæqualiter eroso-dentata,
dentibus acuminatis nunc reflexis ; pedunculus folia paulo superans, vel illis brevior ;
pedicelli calyce longiores, bracteolis brevibus, ovato-acuminatis ; calyx e basi sub-
globosa campanulatus ad medium usque lobatus, lobis ovatis vel triangulari-ovatis,
acutis ; corolla magna, pallide violacea, tubo tenui calyce duplo longiore, ad faucem
parum ampliato, sensim in limbum cupulatum dilatato; lobi late ovati apice breviter
lobulati ; stamina infra medium tubi inserta ; capsula globosa intra tubum inclusa.
Folia 4-7 cent, longa, 18-25 mill. lata; pedunculus 2-3 cent. ; calyx 7-8 mill. ;
corolla circiter 2 cent, longa et lata.
Moupine, inmontibus secus rivulos. Fl. Mart. 1869.
Plante très délicate, à feuilles minces de la même forme que celles
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 8
58
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
du P. Davidi, mais moitié plus petites et sans réseau saillant de nervures ;
pedicelles beaucoup plus allongés. Le calice, du même type que celui du
P. obconica, ne permet pas de confondre le P. moupinensis avec le P. petio-
laris ; il forme avec le P. membranifolia Franch., du Yun-nan, et une autre
espèce inédite de la même région, un petit groupe bien caractérisé par la
ténuité de la consistance des feuilles.
231. — P. incisa, Franch. PI.XV, fig. A.
Franch., loc. cit., p. 69.
Rhizoïna breve; tota pilis brevissimis plus minus asperata; foliapetiolata, petiolo
gracili limbum æquante vel illo usque triplo longiore ; limbus papyraceus, ovatus,
obtusus, basi breviter cuneatâ in peiiolum productus, inciso-dentatus, dentibus
subæqualibus deltoideis vel oblongis, mucronulatis ; pedunculus aseendens, tenuis ;
pedicelli 3-6, calyce longiores, bracteolis lineari-lanceolatis ; calyx tubuloso-campa-
nulatus, nunc parce aureo-farinosus, ad medium vel ultra 5-lobus, lobis lanceolatis
acutis ; corolla pallide purpurascens, tubo angusto calyce subduplo longiore, in
limbum subrotatum abrupte dilatato ; lobi obcordati, lobulis oblongis ; stamina ad
medium tubi inserta.
Petioli 1-5 cent., limbo 10-20 mill. longo, 8-12 mill. lato ; pedunculus 10-20 cent.;
pedicelli 8-10 mill., calyx 4-5 mill. ; corolla 15-18 mill. longa et fere diam.
Espèce bien caractérisée par ses feuilles longuement pétiolées, à
limbe profondément incisé, à dents ou lobes nombreux, très rapprochés ;
ses autres caractères la rapprochent du P. involucrata, Wall.
LYSIMACHIA, Tourn.
232. — L. NEMORUM, L.
L., Sp.plant., ed. 1, p. 146.
Var. moupinensis.
Omnibus partibus triplo major ; cæterum plantæ Europeæ simillima ; capsula
ignota.
Moupine, in silvis humidis regionis altissimæ. Fl. Aug. 1869.
Tiges de 25 à 40 cent. ; feuilles longues de 5-7 cent., sur 2-4 cent,
de large ; fleurs atteignant jusqu’à 25 mill. de diamètre. La capsule n’est
pas connue, ce qui peut faire douter de l’identification proposée ici. Le
Lysimachia nemorum est d’ailleurs une plante de l’Europe occidentale et
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
59
moyenne qui pénètre jusque dans la péninsule Scandinave, mais ne paraît
pas avoir été observée dans la Russie, même septentrionale. Son existence
dans le Kamtschatka est très douteuse et elle n’a été signalée nulle part
ailleurs sur le continent asiatique. Son existence dans le Thibet oriental
serait donc un fait de distribution géographique intéressant.
233. — L. grammica, Hance.
Hance, Ann. des Soc. nat. (1863), p. 225 ; Journ. of bot., 1877, p. 367.
Moupine, in campis lapidosis. Fl. Jul. 1869.
Forme robuste, à feuilles largement ovales.
234. — L. platypetala, sp. nov.
Glabra, erecta, ramosa; folia distincte petiolata e basi attenuatâlanceolata, longe
acuminata, margine obsolète calloso-denticulata, ci’ispata, utrinsecus 5-7 nervata, fir-
miter papyracea ; racemi elongati terminales; pedunculi bracteam subulatam æquantes
vel illâ paulo breviores, ascendentes, calyce vix longiores ; sepala lanceolata, acumi-
nata, apice extus paulo recurva, glandulis nigris lineata, margine membranacea ;
corolla alba, calycem paulo excedens, late campanulata, paulo ultra medium partita,
lobis orbiculatis, intus glandulosa; stamina ad faucem inserta, paulo exserta; flla-
menta glandulis nigris conspersa ; Stylus longe exsertus ; capsula glabra calyce paulo
brevior, 5- valvis.
Yix pedalis; folia 5-8 cent, longa (petiolo 1 cent. , 10-12 mill. lata; pedicelli
6-10 mill. ; calyx 5 mill. ; corolla 7 mill., capsula 3 mill. ; stylus 6 mill.
Moupine, secus torrentes. Fi. etfr. Jul. 1869.
Port du L. multiflora Wall., mais les pédicelles sont plus courts et
dressés. Le L. platypetala est d’ailleurs bien caractérisé par sa corolle dont
les lobes sont presque orbiculaires ; elle est couverte en dedans de petites
glandes sessiles rougeâtres qui se retrouvent également sur les fdets
staminaux.
OLEACEÆ.
JASMINUM, Tourn.
235. -- J. discolor, sp. nov.
Frutex ramosus, ramis novellis apice brevissime puberulis; folia superiora (infe-
60
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
riora desunt) breviter petiolata, trifoliolata, foliolis crasse coriaceis, glaberrimis, supra
atrovirentibus, subtus (in sicco) fere lutescentibus, late ovatis, abrupte et oblique
cuspidatis, nervis omnino immersis ; pedunculi folia nunc æquantes, nunc illis bre-
viores, rigidi; flores cymoso-paniculati, cymis 3-6 floris, bracteolis brevibus lanceo-
latis; pedicelli calyce subbreviores ; calyx turbinatus, brevissime 5-dentatus, dentibus
late triangularibus mucronulatis ; flores albi suaveolentes, tubo gracili calyce 6-plo
longiore, limbi lobis ovatis.
2-5 pedalis;petioli et petioluli latérales 4-6 mill., impari triplo longiore; foliolum
terminale 3-7 cent, longum, lateralibus duplo minoribus; tubus corollæ 15-20 mill.,
limbo 12 mill. rliam.
Moupine, in silvis et ad rupes rarum.
Très belle espèce, qui parait bien caractérisée parmi celles qui ont
3 folioles, par ses feuilles épaisses, coriaces, discolores, à nervures com¬
plètement noyées dans le parenchyme.
LIGUSTRUM, Tourn.
236. — L. thibeticum, Decaisne.
J. Decaisne, Nouv. Arch. du Muséum, II, 2 e série, p. 21.
Moupine, in silvis.
237. — L. mellosum, Decaisne.
J. Decaisne, loc. cit.
Moupine, in fruticetis.
STYRACEÆ.
SYMPLOGOS, L.
238. — S. japonica, DG.
DG., Prodr., VII, p. 255.
Moupine, in silvis regionis mediæ. Fl. April. 1869.
239. - S. BOTRYANTHA, Sp. 110V.
(Lodhra). Frutex tripedalis, post siccationein intense lutescens, ramosus, præter
racemorum axin glaber; folia petiolata firmiter coriacea, elliptico-oblonga vel lanceo-
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARU&l IMPERIO
61
lata, acuminata, prseter acumen subtiliter serrulata, nervis iere immersis utrinse-
cus 5-9; racemi apicem ramorum versus axillares, simplices, arcuati, demum subcer-
nui, foli oduplo breviores, axi villosa; pedicelli sericeiovario sub anthesi plusduplo lon-
giores; flores albi suaveolentes ; calycis lobi membranaoei, ovato-triangulares, acut
glabri; eorolla calyce 7-plo longior, lobis oblongo lanceolatis obtusis ; stamina
corollam paulo superantia; ovarium glabrum; fructus...
Folia 6-10 cent, longa incluso petiolo 6-10 mill., 2-3 cent, lata ; racemi 3-5 cent.;
pedicelli circiter 4-5 mill. ; flores 6-7 mill.
Moupine, in silvis et ad râpes regionis mediæ. Fl., Maj. 1869.
Assez voisin du S. myrtacea Sieb. et Zucc. et du S. lancifolia; il diffère
du premier par des pédicelles beaucoup plus courts et par l’axe de 1 inflo¬
rescence velu, du second par ses fleurs au moins une lois plus grandes et par
ses pédicelles plus allongés, de tous les deux par la forme et la grandeur de
ses fleurs.
C’est probablement à cette espèce qu’il faut rapporter la plante de
Chine, de Fortune distribuée sous le n° 30.
240. —S. cratægoides, Don.
Don, Fl. Népal., p. 145 ex Hamilt., in DC., Prod., III, p. 258.
Moupine, in silvis frequens. Fl. Jun. 1869.
APOCYNACEÆ.
TRACHELOSPERMUM, Lemaire.
241. — T. jasminoides, Franch. et Sav.
Franch. et Sav., Enum., pl. Jap., Il, 438.
Rhynchospermum jasminoides, Lindl., Journ. hort. Soc., I, 74, cum icon.
Parechites Thunhergii, Asa Gray, Bot. Jap., p. 405.
Moupine, in rupibus adumbratis scandens. Fl. Jun. 1869.
Fleurs blanches, à odeur de fleurs d’oranger.
62
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
GENTIANACEÆ.
GENTIANA, Tourn.
242. — G. frigida, Haenke.
Haenke in Jacq ., coll. 2, p. i3.
Var. algida, Pall., Fl. ross., II, 107, tab. 95.
Moupine, in silvis regionis altissimæ. FL Aug. 1869.
Tiges de 3à4 décim.; feuilles étroitement oblongues, très longuement
atténuées dans leur moitié inférieure; fleurs un peu plus petites que dans
la plante de l’Altaï, longues de 30 à 35 mill. ; dents du calice très inégales,
linéaires lancéolées, plus courtes que le tube.
243. — G. rubicunda, Franch.
Franck, in Bull, de la Soc. bot. de Fr., XXX, p. 373.
Moupine, in collibus. Fl. Mail., Maj. 1869.
244. — G. squarrora, Ledeb.
Ledeb.,Fl. ross., III, p. 61.
Clarke in Hook. fil., Fl. of Brifc. Ind., p. 111.
Moupine, inrupibus regionis excelsæ, ait. 5,000 m.
SWEBTIA, L.
245. — S. davidi, sp. nov.
( Ophelia .) Perennis, glabra ; e basi sæpius ramosissima, caules fioriferos simul ac
rosulas stériles emittens; rami ascendentes, graciles obscure quadrialati; folia infe-
riora et rosularum longe petiolata, anguste oblonga, obtusa, caulina magis acuta,
superiora sublinearia ; flores tetrameri, paniculato-racemosi, longe pedicellati, pedi-
cellis gracilibus floribus 2-3-plo longioribus; sepala lanceolato-linearia; corolla calyce
subduplo longior cœrulescens, violaceo-lineata, lobis patentibus anguste lanceolatis,
acuminatis ; squamulæ fovearum longe ciliatæ ; stamina corollâ paulo breviora, fila-
mentis basi distantibus.
Semipedalis usque pedalis; folia (incluso petiolo) 3-5 cent, longa, 3-4 mill. lata,
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM ÏMPERIO
63
3-4 mill. lata; pedicelli 2-3 cent.; calycis lobi 6-8 mill.; corolla expansa diam.
2 cent.
Su-tchuen, in locis humidis vallis Yang tze Kiang., Fl. Dec. 1868.
Voisin du Svertia (Ophelia) dilata Ledeb., mais bien différent par sa
végétation, ses tiges très ramifiées dès la base et par ses fleurs tétramères.
GESNERIACEÆ.
DIDISSANDRA, Clarke.
246. —• D. lancifolia, Franch.
( Bœoides.) Rhizoma crassum, brève ;tota rufo-villosa ; folia omnia radicalia, longe
petiolata, firmiter chartacea e basi obtusâ lanceolata, acuta, brevidentata, supra atro-
viridia et pilis strigosis conspersa, utrinsecus 5-8 nervia, subtus præsortim ad nervos
pilis rufls longis adpressis vestita ; pedunculi foliis usque duplo longiores, pedieellis
3-6 cymoso-umbellatis, sæpius bifldis; bracteæ lanceolatæ ; brèves; calyx fere usque
ad basin 5-partitus, lobis lanceolato-linearibus acuminatis, apice recurvatis ; corolla
calyce 4-plo longior, extus paulo lanuginosa, e basi paulo inflatâ tubulosa, tubo pallido
ore parum constricto, limbo distincte bilabiato, labio superiore angustiore bilobo,
lobis oblongis bilobulis, labio inferiore trilobo, lobis ovatis intense cæruleis; stamina
4 fertilia, didynarna; Stylus ovario oblongo duplo brevior, stigmate trilobo; capsula
lineari-oblonga.
Petiolus 3-4 cent,, limbo usque 10 cent, longo, 3-4 cent, lato ; pedunculus 10-22 c.,
pedieellis 1-2 cent., pedieellis partialibus 10-12 mill.; calyx 4-5 mill. ; corollæ tubo
10-12 mill., limbo patente 6 mill. ; capsula 2-3 cent.
Moupine, in rupibus rarissima.
Bien distinct des deux espèces chinoises connues jusqu’ici ; il n a point
les grandes fleurs du D. Mihieri Franch., et la forme des feuilles le sépare
nettement du D. lanuginosa Clark.
B1GNONIACEÆ
AMPHICOME, Royle.
247. — A. arguta, Lindi.
Lindl., Rot. Regist. (1838), tab. 19.
Bur., Monogr. Bign., tab. 24.
C. B. Clarke., Flor. ofBrit. Ind., IV, p. 385.
Moupine, in rupibus apricis. Fl. Jul. 1869.
Les folioles sont bordées de dents un peu moins profondes et moins
aiguës que celles de la plupart .des spécimens de l’Himalaya; mais, en
dehors de cette particularité, on ne trouve aucun caractère qui permette
de séparer les plantes des deux régions.
BORRAGINEÆ
CYNOGLOSSUM, Tourn.
248. — G. furcatum, Wall.
Wall., in Roxb.Fl. of Brit., ed. Carey et Wall., II, 6 et Cat, 919.
G. B. Clarke, in Flor. of. Brit. Ind., III, p. 155.
Moupine, in siccis. FL- et fr. Jun. 1869.
OMPH APODES, Tourn.
249. — O. moupinexsis, sp. nov.
(. Euomphalodes.) Rhizoma elongatum; tota adpresso-setulosa; folia præter su-
periora longe petiolata, limbo basi profunde cordato, late ovato, acuto ; cymæ bifidæ
mox laxifioræ; pedunculi elongati,jam sub anthesi arcuati, demum reflexi, ebracteati;
calyx dense setulosus, lobis lanceolatis, acutis; corolla cærulea calyce duplo major ;
nuculæ (vix maturæ) calyeis aucti lobos ovatos subæquantes, inflatæ pyramidatæ,
subacutæ, leves, fuscæ, areolâ parvâ, oblongâ, gynobasi parum elevatæ afflxæ, mar-
ginibus integris, foramine ovato-oblongo ore albido.
Pet.iolus foliorum infîmorum 10-15 cent., limbo 2-4 cent, longo; flores diam.
6 mill.; nuculæ fere 3 mill.
Moupine, in silvis passim. Fl. April. 1869.
Port de YO. verna avec des feuilles plus profondément cordiformes, à
sinus fermé; fleurs moitié plus petites. L’O. moupinensis est surtout carac¬
térisé par ses nucules pvramydales subtrigones, à bords très entiers, le
foramen ovale-oblong occupant la moitié de la longueur totale de la
nucule, et tout à fait lisse, sans dents ni plis.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPEHIO
65
SCROPHHLARINEÆ.
MIMULUS, L.
250. — M. nepalensis, Benth.
Benth., Scroph. Ind., 39.
Hook. fil., Fl. of Brit. Ind., III, 259.
Var. platyphylla.
Folia latissime ovata, basi rotundata, præter par infimum sessilia; flores polli
cares et paulo ultra; calyx truncatus, dentibus brevibus acutis, sinu lato interjecto;
corolla lutea, rubro-puncticulata.
Moupine, in locis apertis montium. FL Aug., 1869.
Forme intermédiaire entre le M. sessilifolius Maxim, et le M. nepalen¬
sis; elle a le calice de ce dernier et les feuilles du premier.
BUDLEIA, Houst.
251. —B. davidi, Franch.
(Neemda). Frutex ramosus, ramis puberulis 4-angulatis, angulis alâ angustissimà
inarginatis ; folia opposita brevipetiolata, e basi rotundatà vel breviter attenuatâ
lanceolata, acuminata, denticulata supra glabra, subtus tomento tenuissimo lutes-
cente vestito; rami floriferi terminales nuno late paniculati; cymæ multifloræ sub-
unilaterales longe racemosæ, inferiores dissitæ, superiores contiguæ, omnes nudæ;
pedicelli brèves vel subnulli tenuiter rufo-lanuginosi ; calyx membranaceus albidus,
glaber, breviter 5-dentatus, dentibus ovatis obtusis; corolla parva cœrulea, extus
perfecte glabra, tubo tenui recto, calyce 4-plo longiore, lobis rotundatis; stamina
infra medium tubi glabri inserta, antheris oblongo-linearibus filamentis vix brevio-
ribus ; Stylus brevis, stigmate ovato ; capsula glabra, lineari-oblonga ; seinina lineari-
fusiformia, testa laxâ utrinque longe productâ.
Folia 10-18 mill. longa, 1-3 cent, lata; calyx vix 2 mill.; corolla 1 cent.;
capsula 6 mill. longa, 1 1/2 mill. parte lasiore vix lata.
Moupine, hinc inde secus torrentes. Foi. Aug. 1869.
Espèce bien caractérisée par son calice membraneux blanchâtre, par
sa corolle tout à fait glabre, même en dedans, et par la forme étroite de ses
capsules; l’inflorescence est formée tantôt d’une seule grappe, tantôt de
plusieurs grappes disposées en large panicule; la dimension des feuilles
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, X. — 2 e SÉRIE. 9
66
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
varie beaucoup. C’est avec le B. ojficinalis Maxim, que le B. Davidt offre le
plus de rapports; il s’en distingue bien nettement par sa corolle glabre,
l’insertion des étamines et la forme de la capsule.
VERONICA, Tourn.
252. — V. laxa, Benth.
Benth., Scroph. Ind. 45 et in DG. Prodr., X, p. 474.
Hook. fil., Fl. ofBrit. Ind., III, 295.
Veronica Thunhergii, Asa Gray., Bot. Jap., p. 402.
Moupine, inpascuis regionis altissimæ. Fl. Jul. 1869.
Espèce largement dispersée dans la région montagneuse de l’Asie
centrale et qui se retrouve dans presque tout le Japon. La forme observée à
Moupine est couverte d’une villosité grisâtre, un peu laineuse; cette forme
se retrouve dans les parties montagneuses de File de Nippon.
PEDICULARIS, Riv.
253. — P. macrosiphon, sp. nov.
(. Longirostres, siphonanthë). Gaules filiformes longissimi, prostrati, ramosis-
simi, pilis albidis hirtelli ; folia alterna brevipetiolata, multijuga, foliolis altérais,
inferioribus paulo minoribus remotis, oblique ovatis vel ovato-lanceolatis, obtusis
vel acutis, basi truncatis, superioribus conformibus basi latâ totâ adnatis decurren-
tibus, subtus pube albidà crustaceâ facile deciduâ plus minus vestitis, supra sparse
pilosula; flores longe pedunculati, calycis tubus cylindricus, pallidus, membrana-
ceus, præsertim inferne pilis longis hirtus, subæqualiter 5-lobatus; lobis foliaceis,
pedicellatis, denticulatis, tubo brevioribus ; corolla rosea glabra, tubo tenuissimo,
longissimo, recto, labio subquadrato, trilobo, lobis inæqualibus, intermedio multo
productiore, oblongo, lateralibus brevissimis rotundatis; galea sub angulo recto
rostrata labio vix brevior, rostro teuui galeam æquante, apice bilobulo ; calyx fruc-
tiferus ampliatus capsulâ oblique ovatâ mucronatâ vix duplo brevior.
Caules pluripedales filo emporetico vix crassitie; folia 5-10 cent, longa, foliolis
majoribus 12-15 mill. longis; pedicelli usque pollicares; calyx circiter 8 mill. ; co-
rollæ tubus usque 8 cent, longus, crassitie 1 mill. ; labium 10 mill. longum ;
capsula 10-12 mill., 4 mill. basi lata.
Moupine, in campis lapidosis et secus torrentes. Fl. Jun. 1869.
Espèce très distincte entre les Siphonanlhes par sa végétation, aucune
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
67
des espèces à très long tube, jusqu’ici connues, ne présentant de longues
tiges grêles étalées sur le sol et des feuilles de semblable forme ; le calice
est aussi très caractéristique.
254. — P. trichoglossa, Hook.
Hook fil., Fl. of Bnt. ind., III, 310.
Moupine, in montibus altissimis supra 5000 m. Fl. Aug. 1869.
Espèce à belles fleurs roses ciliées; sa dispersion dans l’Asie centrale
paraît être assez large, car outre ses stations dans 1 Himalaya, on la
retrouve aussi dans les districts montagneux du Yun-nan.
255. -- P. moupinensis, sp. nov.
(Longirostres , graciles). Multioaulis, ©lata, glabra; caules erecti simplices;
folia infima longe petiolata, caulina 4-verticillata ; limbus ambitu oblongo lanceolatus,
segmentis 12-15 anguste lanceolatis profunde pinnatifidis, lobulis denticulatis; race-
mus sublaxiflorus, brevis, pedicellis calycem vix æquantibus; calyx antice fissus,
brevissime tridentatus; corolla glabra, rosea, tubo incluso ; labium fere orbiculatum,
ciliolatum brevissime trilobum, lobis rotundatis, intermedio vix magis producto; galea
labio paulo longior, sub angulo recto rostrata, rostro tenui leviter curvato ascendente
galeam subæquante ; capsula...
Caules usque bipedales ; racemus vix pollicaris ; petiolus foliorum infimorum
usque 15 cent, longi, caulinorum vix pollicarus, limbo 10-6 cent. ; pedicelli 3-4 mill.;
calyx circiter 5 mill.; labium circiter 1 cent., rostro 4-5 mill.
Moupine, in pratis regionis altissimæ. Fl. Aug. 1869.
La forme du casque dont le bec est droit ne permet pas d éloigner le
P. moupinensis des P. gracilis, brevifolia et flexuosa delà région himalayenne;
c’est avec le dernier qu’il présente le plus d’affinités; il en diffère par la
brièveté du tube de la corolle et par la forme du lobe inférieur plus grand
et plus profondément lobé.
256. — P. davidi, sp. nov.
(Longirostres, graciles ). Radix elongata perpendicularis, subinflata napiformis;
caules simplices vel e basi ramosissimi, pube furfuracea conspersi ; folia longe petio¬
lata, glabrescentia, oblongo-lanceolata, foliolis oblongis basi tota adnatis ala angus-
tissima contluentibus, ad medium usque incisis, lobulis ovalibus argute dentatis; folia
68
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
caulina alterna velrarius opposita, floralia tripartita; racemus elongatus, laxiflorus,
pedicellis calyce brevioribus ; calyx membranaceus, antice fissus, obscure tridentatus
vel integer; corolla rosea, tubo lanuginoso calyce triplo longiore; labium late orbicu-
latum, trilobum, lobo medio productiore, late obovato ; galea infracto-conlorta, longe
rostrata, rostro tenci ascendente; capsula oblongo-pyramidata, acuta, glabra, cum
pedicello erecto angulum fere rectum efticiens.
Caulis l-2pedalis; folia intima 15-18 cent, (incluso petiolo) ; racemus semipe-
dalis; calyx circiter 4 mil!., labio 10 mill., rostro 6-7 mill.
Moupine, in pratis humidis regionis altissimæ. Fl. Jul. 1869.
La place de cette espèce reste assez indécise à cause de ses feuilles
caulinaires qui sont presque toujours alternes. Néanmoins, la forme du
casque qui fait à son sommet un tour complet sur lui-même et se termine
en long bec étroit arqué, ne permet pas de l’éloigner des P. / pectïnata, tenui-
rostris, etc.
257. — P. verticillata, L.
L., Sp. pl., ed. I, p. 608.
Hook. f., Fl. ofBrit. Ind., IV, 309.
Moupine, in pratis regionis altissimæ.
VERBENACEÆ.
CLERODENDRON, Burm.
258. — C. moupinense, sp. nov.
(Euclerodendron ). Basi sublignosum, pube duplici conspersum, pilis pro parte
elongatis, setulosis; caules tetragoni, erecti, inferne ramulis brevibus aucti; folia
longiter petiolata, late ovato-cordata, sinu aperto, breviter acuminata, subæqualiter
dentata præsertim subtus setulosa ; cymæ paucæ ad axillas foliorum superioruin
breviter pedunculatæ, pedunculis rarissime folia subæquantibus, paucifloræ ; bracteæ
lineari-subulatæ calycem vix æquantes; flores pedicellati; calyx obscure 10-nervius,
obscure bilabiatus, vix ad medium 5-lobatus, lobis lanceolato-deltoideis, acutis vel
breviter acuminatis rectis vel nunc uncinatis ; corolla purpurea præsertim dorso parce
lanuginosa, tubo tenui calyce 4-plo longiore, supra basin leviter inflato, curvato,
labium galeâ concavâ pauio brevius, trilobum, lobis brevibus, ovatis; stamina sub
galeâ approximata, subæqualia, demum parum exserta, antheris glabris; Stylus longi-
tudine staminum ; drupa...
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
69
Gaules usque bipedales ; petiolus 3-4 cent., limbo 5-6 cent, longo, 3-5 cent,
lato; pedicelli 3-5 mill., calyx 5-6 mill. ; eorolla 3 cent., tubo fera 4 cent, longo,
2 mill. vix lato.
Moupine, ad oras silvarum et secus campos.
Espèce très distincte par ses feuilles et son inflorescence appauvrie ;
elle a le port d’un Lamium. Le C. moupmense se retrouve dans les hautes
régions du Yun-nan sous une forme un peu plus grande et dans laquelle les
cymes sont portées par des pédoncules plus allongées (4 à 6 cent.J; dans
les spécimens de Moupine, les pédoncules ne dépassent guère 1 à 2 cent.
LABIATÆ.
ELSHOLTZIA. Willd.
259. — E. cristata, Willd.
Willd., Sp., pl. 111, 29
Flor. ofBrit. Ind., IY, 645.
Moupine, in ruderatis frequens.
Forme à feuilles larges, très velue dans toutes ses parties.
CALAMINTHA, Mœnch.
260. — G. umbrosa, Benth.
Benth. in DC., Prodr., XII, 232.
Flor. ofBrit. Ind., IV, p. 650.
Moupine, in silvis et dumetis frequens. Fl. Jun. 1869.
LOPHANTUS, Benth.
261. — L. rugosus, Fisch. et Mey.
Fisch, et Mey., Ind. Sem. hort. Petrop. (1835), p. 30.
Moupine, in vallibus humidisadumbratis. Fl. Sept. 1869.
La spontanéité de cette plante au Japon est très douteuse ; en Chine,
où elle est souvent cultivée, son indigénat n’est pas non plus certain.
70 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
M. Maximowiez la considère comme croissant naturellement sur les bords
de TUssuri et M. l’abbé David l’a rencontrée dans les mêmes conditions
en Mongolie. Son indigénat dans les vallées humides de la région de Mou-
pine est hors de doute et constitue la station la plus occidentale de la
plante.
BRUNELLA, Tourn.
262. — B. yulgaris, L.
L., Sp. pl., edit. 1, p. 600.
Fl. of Brit. Ind., IV, p. 670.
Moupine, in pratis ubique. Fl. Jun. 1869.
Forme glabre, à l’exception du calice à dents longuement ciliées ;
feuilles ovales, entières ; cymes en grappe serrée, cylindrique , très
allongée.
LAMIUM, Tourn.
263. — L. AMPLEXICAULE, L.
L., Sp. pl., ed. 1, p. 579.
Fl. of Brit. Ind., IV, p. 679.
Moupine, in campis et ruderatis ubique.
AJUGA, L.
264. — A. remota, Benth.
Benth. in Wall. Plant. Asiat. rar., I, 59.
Maxim., Mél. biol., XI, p. 817.
Moupine, in campis.
265. — A. lupulina, Maxim.
Maxim., Mél. biol., IX, p. 831, et XI, p. 811 ; Diagn. pl. nov., fasc. V, tab. III,
flg. 10-15.
Hance, Tourn. of Bot., XVI (1878), p. 111.
Moupine, in pratis regionis altissimæ.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
71
PLANT AGINACEÆ.
PLANTAGO, Tourn.
266. — P. major, L.
L., Sp. pl., ed. 1, p. 112.
Moupine, ubique secus yias. Aug. 1869.
PHYTOLAGCACEÆ.
THELIGONUM, L. Pl. XVI, fig. A.
267. — T. macranthum, sp. nov.
Dioicum ; perianthium longe tubulosuin, herbaceum, virescens, demum ad
basin usque 4-5 partitum ; stamina 20; folia inferiora valde decrescentia, minima,
pari infimo nuno squainiforme ; media et superiora abortu alterna.
Moupine, in locis humidis, adfossas. Fl. April. 1869.
Port du T. Cynocrambe ; les feuilles sont plus écartées sur la tige et
dès lors moins nombreuses et la paire la plus inférieure est quelquefois
réduite à deux petites écailles, mais dans tous les cas fort diminuée, ce
qu’on ne voit pas chez le T. Cynocrambe; quant aux feuilles supérieures, elles
ne sont point accompagnées des petites feuilles qui ne paraissent jamais
faire défaut dans la plante européenne. Le T. macranthum paraît être bien
réellement dioïque ou du moins je n’ai pu découvrir sur aucun des 12 spé¬
cimens rapportés de Moupine trace des fleurs femelles qui se développent
si vite et en si grande abondance sur le T. Cynocrambe. Cet état dioïque
sépare bien nettement les deux plantes. Une autre distinction est encore
fournie par la dimension du périanthe, qui atteint jusqu’à 8 mill. dans le
T. macranthum et de plus présente la particularité de s’ouvrir en 4 ou
5 lobes linéaires aigus et non point en 2 lobes comme celui du T. Cyno¬
crambe. L’androcée a la même disposition dans les deux plantes, mais dans
72
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
celle de Moupine les étamines paraissent être constamment au nombre
de 20 et les anthères ont jusqu’à 5 mill. de longueur; elles sont insérées
sur un filet très fin, à peu près vers le tiers inférieur de leur hauteur.
La présence d’un Theligonum dans les hautes régions de l’Asie cen¬
trale est un fait intéressant. La seule espèce connue de ce genre, dont
la place est si discutée, n’a été trouvée jusqu’ici que dans la région médi¬
terranéenne, sauf une station aux Canaries et quelques localités disjointes
de l’Asie Mineure. M. Alph. de Candolle fait pourtant observer que Linné,
Mantissa, II, p. 406, dit que pi plante a été apportée de l’Inde: « Patria
vera est India orientalis, unde aufuga in australem Europam. » Malheu¬
reusement on ne sait où Linné a puisé ce renseignement, et il est certain,
d’autre part, que, jusqu’ici, aucun Theligonum n’a été signalé dans l’Inde.
La découverte d’une espèce de ce genre dans une région qui n’est qu’une
dépendance de i’Himalaya vient, jusqu’à un certain point, à l’appui du
texte linnéen.
SALSOLACEÆ.
SPINACIA, Tourn.
268. — S. OLERACEA, Mill.
Mill., Dict., n. 1.
Moupine, in oleraceis culta.
CHENOPODIUM, Tourn.
269. — C. album, L.
L., Sp. plant., ed. 1, p. 219.
Moupine, in incultis et ruderatis ubique frequens.
(. Persicaria-trigyna ). Gaules gracilesbasi radicantes, ascendentes, glabri, parce
ramosi vel simplices ; folia infra medium ochreæ inserta, brevissime petiolata, e basi
attenuatâ anguste lanceolata longe acuminata, utrâque facie punctis elevatis con-
spersa, ad nervos prœsertim subtus sparse setulosa, setulis appressis; ochreæ tenuiter
membranaceæ tubulosæ, ad nervos strigillosæ, ore setis rigidis elongatis ciliatæ ;
pedunculi leves, erecti, rigidi ; spicæ filiformes, solitariæ vel binæ, stricte erectæ,
densifloræ ; bracteis arcte imbricatis turbinatis, glabris, ore membranaceo oblique
truncatis, eciliatis vel parce et breviter ciliatis flores, albidos (in sicco roseos)
2-3 foventibus, pedicellis parum exsertis ; stamina 6-7 perianthium paulo exce-
dentia ; styli 3 inclusi ; achænium trigonum, lucidum.
Caules bipedales et ultra ; folia 3-4 poil, longa, 20-25 mill. lata ; spicæ 5-6 cent,
longæ finferior duplo brevior), 2-3 mill. latæ.
Moupine, in umbrosis humidis. Fl. Aug. 1869.
Espèce bien caractérisée par ses épis raides et à fleurs très rappro¬
chées, ressemblant à l’axe fructifère du Myosurus minimus ; elle rappelle
assez par son port le P. glabrum Willd., mais elle en diffère par ses feuilles
parsemées sur les nervures de soies apprimées, par ses ochréas longue¬
ment ciliés, par ses fleurs trigynes et ses akènes trigones. Les espèces à
3 styles, telles que P. stagninum Ham. et P. barbatum, L., à côté desquelles
le P. Myosurus doit prendre place, s’éloignent davantage par leur épis plus
épais dont les fleurs sont plus ou moins écartées.
271. — P. VIVIPARUM, L.
L., Sp. pl., ed. 1, p. 360.
J. D. Hook., Fl. of Brit. Ind., V, p. 31.
Moupine, in locis humidis. Fl. Jul. 1869.
Forme très robuste ; tiges de 50 cent. ; feuilles caulinaires lancéo¬
lées, les moyennes atteignant jusqu’à 10-15 cent, de longueur sur 2 cent,
de large.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE.
74
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
272. — P. suffultum, Maxim.
Maxim., Mél. biol. Acad, de Saint-Pétersb., IX, p. 616.
Var. rufescem .— Pumilum, folia omnia cordata, ovatodanceolata, subtus rufes-
centia et pilis albis conspersa ; flores rosei.
Moupine, in montibus apricis. Fl. April. 1869.
Cette espèce n’était encore connue qu’au Japon ; la forme proposée
ici comme variété est très grêle; ses tiges ne dépassant guère 8 à 15 cent. ;
les feuilles sont plus petites et relativement plus étroites que dans la forme
typique, nettement discolores, assez fermes, et non pas molles, concolores,
toujours glabres en dessous, comme celles de la plante du Japon.
273. — P. sinuatum, Royle.
Royle, ex Meisner in DC., Prodr., vol. XIV, pari. I, p. 130.
J.-D. Hooker, Flor. of Brit. Ind., V, p. 44.
Var. vestita. Lobi foliorum 4-6, sub angulo recto patentes, apice rotundati, ter¬
minal! maximo, rhomboideo longe acuminato ; achænia globoso-trigona, nigra niti-
dissima, sub lente valida tantum tenuissime elevato-punctata. Plante valida, tota
pube crispâ vel reflexâ rufescente plus minus dense vestita.
Moupine, in umbrosis et humidis regionis altissimæ. Fl. Aug. 1869.
Forme remarquable, présentant tous les caractères du P. sinuatum
en même temps que la pubescence du P. runcinatum.
274. — P. runcinatum, Hamilt.
Hamilt., ex Meisn. in DC., Prodr., loc. cit., p. 30.
J.-D. Hooker, Fl. of Brit. Ind., V, p. 43.
Var. polycephala. Caules glabri; folia plantæ typicæ, sed pubes magisrara;
capitula fere duplo minora, usque 7-8 fasciculato-cymosa ; achænia oblonga, trigona,
opaca, dense tuberculose.
I
Moupine, in locis humidis. Fl. Jul. 1869.
Variété bien caractérisée par l’état glabre de la tige et surtout par les
petites dimensions et le nombre des capitules ; dans la forme typique, les
tiges sont couvertes de grosses soies réfléchies et les capitules sont habi¬
tuellement géminés.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
75
Il est assez singulier que dans la région de Moupine les P. runcina-
tum et sinuatum fassent, pour ainsi dire, un échange de caractère en ce qui
concerne la pubescence, le premier s’y montrant glabre, le second étant
plus ou moins velu. Si l’on ne considérait que cette particularité, on pour¬
rait être amené à réunir spécifiquement les deux plantes, comme l’a sug¬
géré Meisner ; mais, d’autre part, les akènes sont vraiment différents dans
leur forme et dans leurs ornements, ceux du P. sinuatum étant presque
globuleux-trigones, très luisants et lisses à la surface, tandis que ceux du
P. runcinatum sont allongés, grisâtres, ternes et nettement tuberculeux.
FAGOPYRUM, Gaertn.
275. — F. esculentum, Mœnch.
Mœnch., Meth., p. 290.
J. D. Hook., Fl. of Brit. Ind., V, p. 55.
Moupine, ubique culium in regione inferiore.
RUMEX, L,
/
276. — R. nepalensis, Spreng.
Spreng., Syst., II, p. 159.
J. D. Hook. Flor. of Brit. Ind., V, p. 60.
Moupine, in pratis.
LAURACEÆ
DAPHNIDIUM, Nees.
277. — D. strychnifolium , Sieb. et Zucc.
Sieb. et Zucc., in Abhandl. d. Munch., Akad. Phys. Kl., IV, Abth. 3, p. 207.
Moupine, in silvis. Fl. Mart. 1869.
Bel arbre dressé atteignant 15 m. et plus ; fleurs jaunâtres à odeur de
miel. Les feuilles sont sensiblement plus grandes que dans la plante du
76
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Japon, dont tous les caractères essentiels se retrouvent d’ailleurs dans celle
de Moupine.
278. — D. STRYCHNIFOLIUM.
? Var. longifolia. — Folia e basi rotundatâ vel parum attenuatâ longe ovato-
lanceolata, apice plus minus longe attenuata ; flores quam in præcedente fere duplo
majores.
Moupine, in silvis cum forma typicâ mixtum.
Variété (ou peut-être espèce distincte), remarquable par ses feuilles
allongées, atténuées au sommet et non pas largement ovales, brusquement
acuminées. Par son port, cette variété rappelle le D. pulcherrmum, dont
les feuilles sont plus minces, moins longuement atténuées et les fleurs
différentes.
LINDERA, Thunb.
279. — L. obovata, sp. nov.
(. Benzoin). Arbor; ramulorum cortex levis, viridis ipost siccationem fusco-
lividus) ; folia decidua, papyracea, ad apieem ramulorum novellorum approximata,
longe petiolala, mox glaberrima, limbo late obovato apice rotundato, minutissime
apiculato, apiculo villosulo, utrâque facie virenti, subtus tantum paulo pallidiore ;
cymæ foliis coetanæ umbelliformes, multifloræ in ligno anni præteriti infra gemmam
foliiferam enatæ, pedunculo communi abbreviato dense sericco, pedicellis perianthio
lutescenti duplo vel triplo longioribus, pubescentibus ; fructus ignoti.
Petioli 1-3 cent., limbo sæpius usque o cent, longo, 4 cent, sub apice lato;
pedunculus 3-4 mill., pedicellis (usque ad 20) inæqualibus, longioribus fere 10 mill.
longis.
Moupine, in silvis. Fl. April. 1869.
« Arbre devenant grand, à feuilles et à bois odorant; écorce des rameaux
verte. Nom vulgaire à Moupine ; Sùmg-tjang ». (Arm. David.)
Ce Lindera se rapproche beaucoup des formes japonaises ; il a le port du
Lindera membranacea, mais la forme des feuilles est différente. Les fleurs
ressemblent à celles du L. sericea, mais elles se développent en même
temps que les feuilles ou même un peu après. Le L. Sikkimensis a les
feuilles également obovales, mais plus étroites, plus brièvement pétiolées
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 77
et sont en outre couvertes en dessous d’une villosité rousse très carac¬
téristique.
280.
L. puberula, sp. nov.
( Benzoin ). Arbor excelsa, rarnulis virgatis tomentellis, adultis etiam pubescen-
t il jus, cortice fusco ; folia paulo post flores evoluta, juniores subtus dense albo-sericea,
supra glabra, ovata, subsessilia ; cymæ ad apicem ramorum anni præteriti infra
gemmam foliiferaui enatæ, umbelliformes, breviter pedunculatæ, pedioellis floribus
2-3 plo longioribus ; perianthium ut in specie præcedente ; fructus ignoti.
Moupine, in collibus adumbratis. Fi. Mari. 1869.
Très voisin du Lindera Griffithii Meisn. et du Lindera sencea; il
diffère de l’un et de l’autre par ses rameaux adultes couverts d’une pubes¬
cence fine et très serrée, particularité que je ne connais dans aucune autre
espèce du groupe.
ELÆAGNACEÆ
ELÆAGNUS, Tourn.
281. — E. davidi, sp. nov.
Frutex ramosissimus, hinc inde sninosus, ramis fuscis, vestimento crustaceo
facile detersili ; folia parva breviter petiolata, limbo elliptico apice rotundato vel rarius
subacuto, supra squamis raris consperso, subtus dense lepidoto-argenteo cum squamis
nonnullis fuscis ; flores ad ramulos novellos orti, solitarii vel geminati, brevissime
pedicellati ; perianthium parvum, argenieo-lepidotum, supra ovarium constricturn
rotundatum, breviter tubuloso-campanulatum, limbo brevissimo parum expanso, lobis
rotundatis ; ovarium squamis rufis dense vestitum ; drupa ignota.
Frutex 3-4-pedalis ; folia 10-25 mill. longa, 6-8 mill. lata ; perianthium (supra
ovarium) 4-5 mill. longum, vix 3 mill. latum, lobis 1 mill.
Su-tchuen, in valle fluminis Yang tze Kiang, ad rupes. Fl. Nov.
1868.
Par ses fleurs qui se développent sur les pousses nouvelles VE. Davidi
se rapproche des E. Oldliami Maxim., E. longvpes Asa Gray et E. umbellata;
il est surtout voisin du premier; il en diffère par ses feuilles moitié plus
78
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
petites et surtout par la forme du périanthe arrondi à la base au-dessus de
l’ovaire et dont les lobes sont très courts et non point égaux à la partie
entière du limbe, comme on les voit dans la plante de Formose.
THYMELÆACEÆ
DAPHNE, L.
282. — D. odora, Thunb.
Thunb., Fl. Jap., p. 159.
Var. macrantha. — Folia anguste lanceolata, utrinque longe attenuata ; flores
illis D. odoræ fere duplo majores extus purpureo vel violaceo tincti, lobis lanceolatis
acutis, tubum subæquantibus.
Moupine, in silvis umbrosis. Fl. April., Jun. 1868.
Petit arbrisseau de 1 à 2 mètres, à rameaux divariqués et couverts
d’une fine pubescence un peu rude, ceux de l’année tout à fait soyeux. Les
feuilles sont fermes, glabres, très étroitement lancéolées, longues de 5
à 10 cent., larges de 8 à 15 mill. ; les fleurs, presque sessiles, sont réunies
en capitule au nombre de 6 à 8, accompagnées de larges bractées, glabres;
le tube du périanthe a près de 2 cent, de longueur et le limbe, très étalé,
environ 25 mill. de diamètre; les lobes sont lancéolés et non pas cordi-
formes comme ceux du D. odora.
La plante a tout à fait les fleurs du D. Sinensis Lamk., telles qu’elles
sont figurées dans le Botanical Magazine, tab. 1587, mais ses feuilles sont
beaucoup plus étroites et très aiguës.
Cette belle variété pourrait facilement être prise pour une espèce
particulière; mais elle ne diffère en réalité du D. odora que par ses fleurs
plus grandes, purpurines ou violacées extérieurement, et par la forme des
feuilles.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
79
ARISTOLOCHIACEÆ
ARISTOLOCHIA.
283. — A. moupinensis, sp. nov.
(. Hexodon ). Scandens, ramis gracilibus, novellis dense sericeis, vetustis pube-
rulis; folia longe petiolata, petiolo pilis reversis consperso ; limbus e basi auiiculato-
cordatâ, auriculis non vel vix convergentibus, ovato-lanceolatus, breviter acutus vel
acuminatus, supra impresse punotatus cum pilis brevissimis, subtus breviter cinereo-
pubesoens; pedunculi uniflori, axîllares, solitarii, flore nunc plus duplo longiores,
demum glabrescentes, apice parum incurvi nec refracti; ovarium oblongum, elongatum,
breviter hirtellum ; perianthium lutescens, lineis purpurescentibus percursum, extus
parce pubescens, tubo æquali ad medium refracto simul ac apice incurvo, ore ampliato
cupuliformi, margine integerrimo ; coluinna stylina apice obscure 6-lobata antheris
linearibus inæquidistantibus duplo longior.
Petiolus 4-5 cent., limbo fere usque 10 cent, longo, 4-5 cent, parte latiore lato ;
pedunculus 6-7 cent. ; perianthium (ad medium fractum) bipollicare, labii diametro
fere 2 cent. ; coluinna stylina 4 mill. longa.
Moupine, infruticetis. Fl. Jun. 1869.
Assez voisin de l’A. Kœmpferi, mais bien distinct par la forme de ses
feuilles toujours plus étroites et entières, par ses pédoncules allongés, ses
fleurs presque glabres. Lepérianthe est courbé vers la moitié de sa longueur
et sa longueur totale est de près de 6 cent. A son extrémité, il se courbe
encore légèrement, de sorte que sa lèvre est très oblique.
EUPHORBIACEÆ
ANDRACHNE, L.
284. — A. cordifolia, Muell. Arg.
Muell. Argov. in DC. Prodr., vol. XV, sectio posterior, p. 234.
Leptopus cordifohus Decaisne in Jacq. Voy. IV, p. 155, tab. 156.
Var. leptanthus. — Folia juvenilia subtus fere tomentella, anguste lanceolata-
acuminata; pedicelli glabri; sepala extus lineis glandulosis destituta; flores masculi
ancti ovarii rudimento et stylis tribus
ignoti.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Species fortasse distincta, sed fructus
Moupine, secus vias, in collibus. Fl. April. 1869.
URTICAGEÆ
GIRARDINIA, Gaudich.
— G. vitifolia, sp. nov.
Herba robusta setulis mollibus hirtella aculeisque armata ; folia longe petiolata
petiolo præserlim horrido ; limbus profunde et anguste cordatus, ad medium usque
3-5 lobatus, lobis ovato-deltoideis profunde incisis vel bipartitis, acuminatis, duplicato-
dentatis dentibus triangularibus, supra intense viridis et adpresse setosus, subtus
pilis setosis cinerascens ; stipulæ parvæ, facile deciduæ (vix nonnullæ supersunt) ;
flores dioici; racemi masculi circa medium caulis orti, parce ramosi, ramis valde
elongatis filiformibus petiolum superantibus; pedicelli secus axin-pubescentem con-
ferti, glabri, elongati, perianthium nunc plus duplo superantes, apice articulati;
racemi fæminei in caulis parte superiore quasi laxe paniculati, valde elongati, sub
angulo recto patentes, plus minus compositi, cymis liaud densis, præsertim inferio-
ribus dissitis; perianthium uno latere horridum; achænium fere orbiculatum, lenticu-
lare, ciliatum, stylo diu persistente paulo brevius.
Petiolus 6-8 cent. ; limbus 10-15 cent, longus et fere latus ; racemi masculi
usque 8 cent, longi, fæmineis 15-20 cent. ; achænium maturum 3 mill.
Moupine, in campis.
Voisin de certaines formes du G. heterophylla Decne, mais avec la
forme et les découpures des feuilles assez différentes, le pétiole plus long,
le limbe plus profondément cordiforme ; les grappes femelles sont aussi
moins denses et moins grosses, les rameaux des grappes mâles allongées
et très grêles avec des fleurs portées par un pédicelle relativement très
long.
LAPORTEA, Gaudich.
286. — L. evittata, Wedd.
Wedd. in DC. Prodr., XVI, p. I, p. 79.
L. terminais, Wight le. pl. Ind. 6, tab. 1972.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 81
Moupine, in silvaticis. Aug. 1869.
Achaine concolore; dans les spécimens de l’Inde, il est souvent
marqué de lignes brunes, et les feuilles sont plus grandes et moins velues
que dans la plante du Thibet.
PILEA, Lindl.
287. —• P. fasgiata, sp. nov.
Herbacea, subcarnosa, caulibus ascendentibus, glabris, interne nudis ; folia
longiter petiolata,in eodem jugo conformia; limbus e basi obtusâ vel rotundatà ovatus
vel ovato-lanceolatus, tenuiter caudato-acuminatus, inæquilaterus, præter basin inte-
gram grosse dentatus, triuervius cum nervulis haud crebris transversis, prima ætate
tenuissime et parce pubescens, mox glaber ; stipulæ minimæ e basi latâ breviter
triangulares, acuminatæ; cymæ subsessiles, parum compositæ, sub anlhesir petiolo
duplo breviores; perigonium glabrum.
Caules 50 cent.; petioli 2-4 mill., limbo usque 8-10 cent, longo, 3-4 cent, lato
stipulæ vix 3 mill.
Moupine, in silvaticis, ad rivulos. Jul. 1869.
Port du P. umbrosa Wedd. et du P. bracteosa Wedd., mais plus
voisin, par ses caractères, du P. trinervia Wigh ; il en diffère par ses dents
plus grosses et plus profondes, par ses nervures transversales moins nom¬
breuses et ses stipules beaucoup plus petites. Les feuilles sont parcourues
par deux larges bandes blanches placées de chaque côté de la nervure
médiane.
PIPERACEÆ
HOUTTUYNIA, Thunb.
288. — H. cordata, Thunb.
Thunb., Flor. Jap., p. 234, tab. 26.
Moupine, in locis uliginosis. Jul. 1869.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. - 2 e SÉRIE.
11
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NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
SALICINEÆ
SALIX, L.
289. — S. moupinensis, sp. nov.
Arbor tortuosa, ramorum cortice vitellino ; folia breviter petiolata, novella
subtus molliter sericea, mox nisi subtus ad nervos albo-serioeos glabrescentia,
supra glaberriina, e basi rotundatâ late ovata vel obovata, apice brevissime producta
acuminata, margine tenuiter serrulata; amenta mascula.; fœminea ramulum
foliatum terminantia, gracilia, linearia, haud confertiflora, foliis longiora, erecta vel
ascendentia ; bracteæ conoolores, in sicco fulvæ, mox glabratæ ; capsulæ glabræ secus
axin 3-4 fasciculatæ quasi verticillatæ, pyramidatæ, stylo abbreviato.
Arbor usque 30 ped. alla; petiolus 6-10 mill., limbo 6-8 cent, longo, 3-4 cent,
lato ; ramuli amentiferi usque 3 cent., amentis nunc usque 10 cent, longis; bracteæ
2 mill.; pedicelli vix 1 mill.; capsulæ (haud omnino maturæ) 2 mill. 1/2.
Moupine, in silvîs. Fruct. Mart. 1869.
Les feuilles ressemblent beaucoup à celles du S. populifolia; mais, par
tous ses autres caractères, le S. moupinensis rappelle bien plus le S. Old-
harniana Miq. ; il en diffère par ses feuilles plus larges, brièvement acumi-
nées, les adultes demeurant soyeuses en dessous sur les nervures; par ses
chatons femelles portés par des rameaux feuilles allongés, avec l’axe glabre
et non laineux, comme dans la plante du Japon; par ses capsules assez
longuement pédicellées.
290. — S. variegata, sp. nov.
(Synandræ.) Humilis, ramis virgatis, ramulis confertis, junioribus pilosis mox
glabris, cortice fusco; folia parva breviter petiolata, novella subtus ad nervum parce
pilosa, demurn glaberrima, oblonga, margine integra vel remote et obsolète denti-
culata, subtus glauca; amenta mascula ramulum abbreviatum paucifoliatum termi¬
nantia, secus ramos stricte erecta et præsertim ad apicem conferta, cylindrica, brévia,
axi villosa; squamæ concolores lutescentes, oblongæ, obtusæ, primum ad dorsum
villosæ, mox glabrescentes; stamina 2, filamentis in unum coalitis, apice tantum bre¬
vissime liberis, antheris lutescentibus ; amenta fœminea ramulos sæpius elongatos
graciles plurifoliatos terminantia, cylindrica, confertiflora, erecta; squamæ lanceolatæ
acutiusculæ, dorso villosæ; capsulæ ovato-Ianceolatæ apice breviter attenualæ, pedi-
cellatæ, fuscæ, laxe sericeæ, demum tantum tenuissime pubescentes ; Stylus dis-
tinctus.
PL AN T Æ DAVIDIANÆ EX SINARUM 1MPERI0
Frutex vix ultra pedalis; folia 1-2 cent, longa, 3-7 mill. lata; amenta mascula
2 cent., fœminea circiter 3 cent, longa, ramulo usque 15 mill.; squamæ 3 mill.; cap¬
sula 4 mill., stylo fere 1 mill. longo.
Su-tchuen, invalle üuminis Yang tze kiang, ad râpes immersas.
Assez semblable au S. cæsia Vili., par son port, mais la forme des
feuilles est différente; il s’en éloigne surtout par ses chatons lemelles pot tés
par des ramuscules plus allongés, rapprochés au sommet des rameaux et
comme fasciculés; par ses écailles concolores, sa place est plutôt à côté du
S. incana Schrank., dont il n’a ni les feuilles étroites, ni la villosité. La
coloration jaune des écailles, jointe à la pubescence argentée peu senée
des capsules qui laisse voir leur couleur brune, rend les chatons femelles
très élégamment panachés.
291. - S. MIGROPHYTA, Sp. nOV.
Fruticulus erectus vix palmaris, trunco subterraneo radicante, ramis tastigiato-
flabellatis, glabris; folia parva breviter petiolata, ovata vel obovata, denticulata,
glabra, elevatim reticulato-nervosa, vix lucentia; amenta mascula.; fœminea
ramulum elongatum foliatum terminantia etpræsertim longe pedunculata, axi breviter
pubescente, cylindrica, subconfertiflora ; bracteæ in sicco fuscæ, basi paulo palli-
diores, ovatæ, concavæ, apice late truncatæ, erosæ; capsulæ subsessiles, glabiæ,
ebasi ovatâ longe attenuatæ, réel æ vel parum arcuatæ bracteis 5-plo longiores ; Stylus
brevis bipartitus, stigmate bifido.
Petioli 3-4 mill., limbo 10-15 mill. longo, 5-10 mill. lato; pedunculus ultra
2 cent.; amenta 2-4 cent., 4 mill. circiter crassa; capsulæ 5 mill.
Moupine, in humidis regionis altissimæ. Fruct. haud perfecte maturi
rnense jun. 1869.
Très petite espèce qui paraît avoir de l’analogie surtout avec le
S. furcata Anders. ; il en diffère par ses chatons femelles, qui terminent des
rameaux feuillés et en outre longuement pédoncules; par ses feuilles
ovales ou obovales qui ne sont point glauques en dessous.
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NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
MONOCOTYLEDONES.
ORCHIDEÆ
BLETIA, Ruiz et Pav.
292. — B. hyacinthina, Rob. Bl‘.
Rob. Br., Hort. Kew, ed. 2., vol. V, p. 206.
Blume,Orch. de l’Arch. Ind., I, p. 17, tab. 6, fig. I (1-5).
Moupine, adrupes. Fl. Jun. 1869.
Forme à feuilles étroitement lancéolées, plus coriaces que dans les
spécimens du Japon et de la Chine orientale; fleurs roses.
CGELOGINE, Lindl.
293. - G. BULBOCODIOIDES, Sp. HOV.
(Pleionè). Pseudobulbi oblongi, apiceangustati, glabri; folia (saltem sub anlhesi)
nulla; pedunculi elongati ex toto vaginis membranaceis obtecti, inferioribus truncatis,
superioribus lamina brevi auctis; bracteæ ovarium paulo superantes; flores solitarii,
magni, rosei vel albi ; sepala et petala erecta æquilonga, sepalis anguste lanceolatis
quam petala fere linearia sensim latioribus ; labellum petala subæquans, late rhom-
boideum, glabrum, intus lineis villosis destitutum, trilobum, lobo intermedio paulo
majore ovato, antice rotundato leviter emarginato, circumcirca eroso-flmbriato ; co-
lumna gracilis; clinandrium late obovatum, obscure trilobatum; capsula erecta,
oblonga et columnâ pro parte persistente acuminata.
Pseudobulbi vix 2 cent, longi; pedunculi 3-5 poil.; perianthium circiter 35 mill.;
capsula subpollicaris.
Moupine, in torrentibus, ad rupes madidas. Fl. April. 1869.
Très élégante espèce voisine surtout du C. humilis, mais à pédoncules
plus allongés; labelle dépourvu en dedans de lignes pubescentes purpu¬
rines et plus nettement trilobé. Le C. bulbocodisides a été également observé
dans la province de Ivoui-tchéou, par M gr Faurie, et plus récemment dans
les hautes régions du Yun-nan, par M. Delavay.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
85
CALANTHE, R. Brown.
294. — G. megalopha, sp. nov.
Terrestris; folia sæpius 5, glaberrima, late oblonga, breviter acuminata; pe-
duncnlus puberulus, foliis duplo longior, remote squamatus, squamis membranaceis
e basi ovata in acumen herbaceum attenuatis ; braoteæ ovario 4-plo breviores; flores
laxe spicati ; sepala ovato-lanceolata, breviter acuta, extus parce et tenuissime pube-
rula ; petala oblongo-linearia sepalis subæquilonga, erecta; labellum ecalcaratum plicâ
vix conspicuâ tantum auctum, trilobum, lobis lateralibus obovatis, induplicatis, inter-
medio triplo majore, transverse rhomboideo, antice leviter emarginato, margine ero-
sulo, ad discum latum alis tribus elevatis integris obliquis auctum; ovarium tenuiter
tomentellum.
Folia 5-7 poil, longa, 1-1 1/2 poil, lata ; pedunculus paulo ultra pedalis; flores
diam. vix 2 cent.
Moupine, ad rupes adumbratas. Jul. 1869.
Le C. megalopha a des rapports surtout avec le C. tricarinata ; il en
diffère par ses feuilles plus larges et par son labelle dont les deux lobes
latéraux sont obovales, presque orbiculaires, repliés par la moitié; le lobe
intermédiaire est au moins 3 fois plus grand, rétréci au point où il devient
libre de la colonne, beaucoup plus large que long, émarginé en avant et
un peu érodé sur les bords; le disque est relevé de 3 hautes lamelles minces
entières, placées obliquement.
295. — C. davidi, sp. nov.
Terrestris; folia plura, lanceolato-linearia, firma, glabra, acuta; pedunculus
tenuiter pubescens folia superans ; racemus elongatus, multifiorus; bracteæ lanceolato-
lineares, inferiores florem superantes, superiores ilium subæquantes, patentes vel
reflexæ; flores parvi, glabri; sepala et petala æquilonga, sepalis late oblongis, petalis
fere duplo angustioribus; calcar arcuatum ovarium subæquans; labellum trilobum,
lobis lateralibus oblique obovatis, intermedio paulo majore bilobulo, lobulis ovatis
divaricatis; discus antice trilobus cum totidem lamellis brevibus verruciformibus ante
lobuin intermedium desineutibus; ovarium tenuiter puberulum.
Folia 30-35 cent, longa, 10-15 mill. vix lata; pedunculus subbipedalis, racemo
circiter 20 cent.; flores 20-35, diam. 15 mill. ; calcar 5-6 mill.
Moupine, in silvis. Fl. Jul. 1869.
Espèce bien caractérisée par ses feuilles étroites et allongées et par
86
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
ses petites fleurs; la forme du labelle ne permet de la confondre avec le
C. tricarinala et la rapproche davantage des C.parviflora Lindl. et C. uncata
Lindl. ; elle a l’éperon arqué de ce dernier.
296. — C. fimbriata, sp. nov.
Terrestris; folia glatira oblongo-ovata, breviter acuminata; pedunculus tenuis-
sime pubescens, folia parum superans, nudus ; flores pauci (ex specimine unico viso
tantum 2), rubescentesjbracteæangustelanceolatæacuminatæovariobreviores; sepala
et petala (paulo angustiora) subæquilonga, lanceolata, longe acuminata e basi libéra,
cum labello erecto campanulata; labellum in calcar longum leviter curvatum cylindri-
cum desinens, ungue cum columnâ ad apicem usque coadunato tubum latum efficiente
lamina porrecta integra, antice eroso fimbriata, rotundata ; ovarium glabrum.
Folia 5-7 poil, longa 1-1 1/2 poil, lata; pedunculus subpedalis ; perianthium cir-
citer 2 cent, longum, neglecto calcare fere 3 cent, æquans.
Moupine, in umbrosis regionis montanæ. Fl. Aug. 1869.
Ce n’est pas sans quelque hésitation que je rapporte la plante décrite
ici au genre Calanthe; la végétation et les feuilles semblent bien indiquer ce
rapprochement, mais la fleur affecte une forme qui ne se retrouve, je crois,
dans aucune autre espèce de ce genre. Les pétales et le labelle sont en effet
tous dressés campanulés, comme on les voit dans le genre Cremastra , par
exemple ; l’onglet du labelle est complètement adné jusqu’au sommet de la
colonne et forme avec elle un entonnoir profond d’où se dégage le limbe,
qui, au lieu d’être étalé comme celui des autres Calanthe , est dirigé en
avant, concave, caréné, fîmbrié-lacinié antérieurement, sans trace de lobes
latéraux ; par la disposition du labelle, les fleurs du C. fimbriata rappellent
assez bien celles d’un Pleione. L’éperon est très long, cylindrique, obtus,
droit.
HABENARIA, Willd.
297. — H. davidi, sp. nov.
Usque bipedalis glabra; caulis ad apicem usque foliatus ; folia conferta, e basi
rotundata late amplectente lanceolata, acuminata, erecta; racemus semipedalis;
bracteælate lanceolatæ,acutæ, ovariobreviores; flores 8-12, erecti, subconferti, magni,
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO O/
lutescentes; sepala et petala margine tenuissime ciliolata, oseteruui glabra, sepalis
lateralibus deftexis, intermedio cum petalis paulo angustioribus in galeam ovatam
coadunatis; labellum tripartitum, lobo intermedio integro, lineari, lateralibus laci-
niatis, laciniis setaceis, mullifidis; calcar dependens, longissimum, apice vix sensim
inflatum labello nunc duplo longius; ovarium glabrum.
Folia seeus caulem 8-12, majora, usque tripollicaria, 2 1/2 cent, lata; sepala
5-18 mill. ; labellum usque 3 cent. ; calcar 6-8 cent.
Moupine, in pratis. Fl. Jul. 1869.
Très belle espèce qui peut être comparée surtout avec Y H. pectinata ,
dont l’éperon est constamment plus court, égalant environ le labelle et non
deux fois plus long. L H. intermedia Lindl, a les feuilles moins nombreuses,
plus larges et plus étalées sur la tige : les fleurs sont aussi plus grandes et
les divisions du périanthe qui forment le casque sont plus membraneuses et
plus colorées que les deux autres, tandis que dans Y H. Davidi, comme dans
l’if, pectinata, le casque et les deux sépales latérales sont de même consis¬
tance et de même couleur. L H. ensifolia s’éloigne davantage par ses fleurs
beaucoup plus petites.
EP1PACTIS, Rob. Br.
298. — E. macrostachys, Lindl.
Lindl., in Walld. Cat., n. 7406, et Gen et Sp. Orch., p. 461.
Moupine, in pratis.
Fleurs d’un pourpre pâle en grappe très allongée (15 à 25 cent.),
accompagnée de bractées très grandes, ovales lanceolees, aiguës; ovaire
couvert d’une pubescence crépue ; labelle un peu plus court que les sépales;
feuilles ovales ou ovales-lancéolées, plus ou moins acuminees, hérissées,
papilleuses sur les nervures.
SPIRANTHES, Rich.
299. — S. australis, Lindl.
Lindl. , Bot. Regist., tab. 828, et in Adnot, et Orch., 464.
Gyrostachys australis, Blume, Orchid, de l’Arch. Indien, I, 128 etvar. ilexuosa
'Blume, loc. cit., 130, tab. 38, fig. 3.
Moupine, in pratis. Fl. Jul. 1869.
CYPRIPEDIUM, L.
300. — C. luteum, sp. nov.
Caulis dense pubescens, multifoliatus ; folia ovato-lanceolata, plus minus acumi-
nata, utrâque facie pubescentia ; bractea magna, late lanceolata, inferne complicata;
flos solitarius, luteus, purpureo-punctatus ; sepalum posticum latissime ovatum,
2 antica angustiora et fere duplo breviora in unum ovatum ad apicem usque coadu-
nata, pilis nonnullis conspersa ; petala ovato-oblonga, sepalis paulo minora ; labellum
ventricosum ore constrictuin, ovato-oblongum, sepalo postico paulo longius, antica
connata fere triplo superans ; stamen stérile cordiformi-ovatum.
Sesquipedalis ; folia majora usque 7 poil, longa, 2 poil, lata ; sepalum posticum
25 mill. longum, fere 15 mill. latum, anticis connatis 15 mill. longis et fere latis ;
petala 2 cent, longa, circiter 8 mill. lata ; labellum fere 3 cent, longum.
Moupine, in apertis ad montes rarum. Fl. Jun. 1869.
Ressemble beaucoup au C. spedabile de l’Amérique du Nord, par sa
fleur dont le labelle est plus allongé que les autres divisions du périanthe
et les- deux sépales antérieurs connés jusqu’au sommet et non pas assez
profondément bidéntés comme on les voit dans le C. macranthum Swartz,
avec lequel le C. luteum ne manque pas non plus de ressemblance. Il
diffère d ailleurs nettement de l’un et de l’autre par ses fleurs jaunes
ponctuées de rouge. Cette belle espèce paraît assez répandue dans la haute
région montagneuse qui confine l’Himalaya et M. Delavay l’a trouvée
assez abondante dans le district de Tali.
HÆMODORACEÆ
OPHIOPOGON, Ker.
301. — O. japonicus, Ker.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
Fluggea, japon ica Rich. inSchrad. Neues Journ. bot., Il, part. I, 8, tab. I, flg. A.
Var. intermedia, Maxim., Bull. Acad, de St-Pétersb.,\II, p. 320.
Moupine, in montibus. Maj. 1869.
IRIDEÆ
IRIS, Tourn.
302. — I. japonica, Thunb.
Thunb., Act. Linn. Soc., II, 327.
Evansia Rmbriata, Salisb., Trans. hort. Soc., 1,303.
Moupine, in incultis. Fl. Mart. 1869.
303. — I. SIBIRICA, L.
L., Sp. pl., edit. 1, p. 39.
Moupine, inpratis. Fl. Jun. 1869.
FIFIACEÆ
STREPTOPUS, Mich.
304. — S. PARVIFLORÜS, Sp. ROV.
Glaberrimus ; caulis gracilis, dichotomus ; folia late amplexicaulia, ovato-lanceo-
lata, acuminata, subtus glauca ; pedicelli capillares, erecti vel ascendentes; flores ex
axillis solitarii, albi, parvi ; perianthii campanulati segmenta erecta oblonga obtusa ;
stamina perianthio subduplo breviora, filamenlis e basi paulo latiore late linearibus
antheras oblongas breviter bicuspidatas saltern æquantibus ; Stylus stamina vix æquans,
breviter tricuspidatus; baccæ....
Pedalis usque bipedalis; folia 2-3 poil, longa, 2-2 1/2 cent, lata; pedunculi
pollicares ; perianthium 6 mill. longum.
Moupine, in silvis umbrosis. Fl. Jun. 1869.
Plante grêle à feuilles très glauques en dessous ; elle tient le milieu
entre le S. simplex et le S. roseus Mich. ; elle diffère du premier par ses
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 12
90
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
fleurs deux fois plus petites, par son style très brièvement tricuspidé et non
pas divisé presque jusqu’au milieu, par ses anthères égalant à peine le filet
et non pas une fois plus longues. Il se distingue du second par l’absence
complète de poils sur les pédicelles, sur la tige et sur le bord des feuilles,
par le périanthe à lobes très obtus et ne se recourbant pas en dehors.
REINEGKEA, Kunth.
305. —R. carnea, Kunth.
Kunth, Act. Acad. Berol.(1842), p. 28.
Moupine, in silvis umbrosis frequens. Fl. Jul. 1869.
ALLIUM, Tourn.
306? — A. macrostemon, Bunge.
Bunge, Enum. PI. Chin. in Mem. Acad. St. Pétersb. (1835), p. 139, n. 372.
Moupine, in campis.
Le bulbe fait défaut dans le spécimen de Moupine, ce qui rend un
peu douteuse la détermination de la plante ; l’ombelle est formée d’un
grand nombre de fleurs roses assez petites et qui présentent la même con¬
formation que celles de la plante de Bunge ; quelques bulbilles sont mé¬
langés aux fleurs fertiles.
307. — A. odorum, L.
L., Mant., p. 62.
Moupine, in silvis humidis.
Forme à pédicelles courts à peine deux fois aussi longs que le
périanthe ; feuilles larges de 5 à 7 mill.
LILIUM, Tourn.
308. — L. du'chartrei, sp. nov.
L. speeiosum. —Yar. gracilior parvifolia, Duchartre in Sched. Herb. Mus. Par.
Rhizoïna elongatum, perpendiculare ; bulbi plures parvi ovati edens, squamis
PLANTÆ DAV1DIANÆ EX SINARUM IMPERIO
91
lanceolatis acuminatis, ciliatis ; caulis glaber elatus, apioe ramosus, sæpius triflorus,
polyphyllus; folia conferta, ' sparsa, anguste lanceolata, acuminata, basi attenuata
subpetiolata, subtus glauca nervis tribus magis elevatis ; pedunculierecti; flores sua-
veolentes, subcernui, albi cum maculis purpureis haud papilloso-elevatis ; perianthi 1
interne brevissime infundibuliformis segmenta oblonga obtusa, mox late patentim
recurvata, intus ad basin lineis papillosis elevatis percursi ; stamina porrecta plus minus
e medio divergentia, perianthio sensim breviora ; antheræ filamentis duplo breviores ;
stylus stamina paulo superans, stigmate incrassato.
Usque tripedalis ; bulbi squamæ 1 cent. ; folia 6-8 cent, longa, 7-10 cent, lata,
apicem caulis versus vix pollicaria; flores 8 cent. diam. ; perianthii lobi 7-8 mill. lati,
circiter 5 mill. longi ; filamenta 3 cent., antheris 12 mill.
Moupine, in montibus regionis mediæ. Fl. Jun. 1869.
Port du L. Leichtlinii Hook. fil. ; le L. Moupinense s’en distingue
d’ailleurs assez nettement par son périanthe blanc, maculé de pourpre et
dont les divisions ne sont pas revolutées, mais seulement fortement recour¬
bées; c’est ce qui a porté M. Duchartre à le considérer comme une forme du
L. speciosum Thunb. ; il en diffère par ses feuilles très étroitement lancéolées,
longuement atténuées à la base et non point plus ou moins arrondies et
contractées en pétiole court ; par ses pétales peu ondulés, plus étroits à la
base; par l’absence sur les divisions du périanthe de grosses macules
papilleuses, qui semblent remplacées chez le L. Duchartrei par des plis
longitudinaux ou des lignes élevées de petites papilles.
La forme des feuilles et la coloration des fleurs rapprochent le
L. Duchartrei du L. polyphyllum Don. ; mais la forme du périanthe peu
distinctement campanulé à la base, à segments fortement recourbés, nul¬
lement revolutés, le développement perpendiculaire du rhizome qui porte
plusieurs petits bulbes ovales, espacés, à écailles ciliées et ressemblant tout
à fait à celui du L. Leichtlinn, sont autant de caractères qui ne permettent
pas de rapporter le Lys de Moupine à l’espèce de Don., ainsi que M. Elwes
semble disposé à le faire. Il suffit de voir la figure qu’il donne des fleurs et
du bulbe du L. polyphyllum pour être convaincu des différences qui existent
entre les deux plantes.
309. — L. davidi, Duchartre.
Duch. in Elwes Monogr. of the gen. Lilium (fasc. Mart. 1877), cum icône.
92
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Caulis gracilis ad apicem usque minutissime scaberulus ; folia præsertim caulis
ad medium oonferta, sparsa, margine revoluto anguste linearia, basi breviter, apice
longe attenuata; flores (ex unico specimine) très, pedunculis perianthio longioribus
ascendentibus, lutei (ex icône citato), dense rubro-maculati ; perianthium basi brevis-
sime campanulatum, segmentis latissime patentibus, parum recurvis, anguste oblongis,
oblusis, extus secus nervum medium pilis papillosis dense pubescentes, intus præsertim
basi tenuissime et sparse lanati ; stamina porrecta perianthio fere duplo breviora.
Ultra bipedalis, pennæ anserinæ vix crassitie ; folia media 8-10 cent, longa,
3-4 mill. lata; flores diam. circiter 8 cent., perianthii lobis 6-7 mill. latis; stamina
3 cent, circiter longa.
Thibet orient., in montibus, ad limites prov. Moupine et prov. Se-
tchnen. Fl. Jul. 1869.
Espèce bien caractérisée par ses tiges finement scabres, ses feuilles
étroites, allongées-graminiformes à bords repliés en dessous, par ses fleurs
velues-papilleuses en dessous sur la nervure. Le L. Davidi, de même que
l’espèce précédente, ne peuvent guère s’éloigner du L. speciosum, Tliunb.
310. — L. giganteum, Wall.
Wall., Tent. fl. Népal., 21,.tab. 12-13 ; Elwes Monogr. of the gen. Lilium.
Moupine, in humidis montium.
Fleurs blanches, tachées de pourpre (A. David).
FRIT1LLARIA, Tourn.
811. — F. Roylei, Hook.
Ilook., Icon., tab. 850.
F. verticillata, Wall. ; Royle, 111., 387, tab. 22, fîg. 2, (non Willd).
F. Gulielmi Waldemarii, Klotzscb, Reise Wald., p. 52, tab. 92.
Moupine, in apertis montium altissimarum. Fi. Jun. 1869.
Fleurs jaunes pointillées de pourpre. La racine, qui est un oignon
rond, aplati, est le fameux Pé-mou si recherché dans la médecine chinoise
(A. David). Les Lophophores sont très avides de ses bulbes : « Chemin
faisant, l’un de mes hommes me fait observer des traces de Lophophores,
la mousse et les herbes arrachées par le large bec de ces oiseaux qui vivent
de racines succulentes, surtout de celles des Fritillaria jaunes, nommés
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 93
Pé-inou ; c’est cette plante qui a donné son nom à notre Gallinacé qui,
presque toujours, renferme dans son estomac quelque oignon de cette
Liliacée précieuse ». Arm. David, Journal d’un voyage dans le centre de la
Chine et le Thibet oriental. (. Nom. Arch. du Muséum, X, p. 57).
312.
F. Davidi, sp. nov. PI. XVI, fig. B.
(Liliorhiza). Bulbus multisquamosus avellanæ crassitie, squamis (bulbillis)
crassis, subovoideo-compressis, apiculatis ; folia basilaria 1 vel 2, longe petiolata,
limbo e basi breviter attenuatâ in petiolum anguste productâ ovato-lanceolato, acuto,
trinervio cum nervis tenuibus anastomosantibus ; caulis debilis, præter bracteas
2 suboppositas lanceolatas sessiles perianthio subeontiguas nudus ; flores lutescentes
(nisi ad apicem segmentorum) purpureo tesselati, cernui ; periantbium late campanu-
latum, segmentis oblongo lanceolatis, apice rotundatis basi obscure foveolatis; sta-
mina perianthio duplo breviora, filamentis e basi parum dilatatâ attenuatis, antheris
erectis ; stylus trilîdus.
Caulis 12-20 cent., petiolus 5-20 cent., limbo 4-8 cent, longo, 15-25 mill. lato;
bracteæ 15-20 mill. ; perianthium 3-4 cent, longum, 3 cent, latum.
Moupine, in apertis montium septentrionem versus frequens. Fl.
Mart., April.
Très remarquable espèce à tige nue, portant seulement au voisinage
de la fleur deux feuilles très diminuées ou bractées, d’abord redressées et
appliquées sur le périanthe. La feuille basilaire, très souvent solitaire, res¬
semble à celle de F Erythronium Dens canis ; le périanthe est à peu près de
la dimension de celui du F. Meleagris, mais la coloration est différente ; le
style est celui du F. Kamtschatcensis. Le bulbe est formé d’une réunion de
bulbilles imbriqués, largement ovoïdes, très comprimés, apiculés ; une note
de M. l’abbé A. David dit que ces bulbes ont une saveur douce et sont
très mangeables.
YPSILANDRA, gen. nov. PI.XVII.
Perianthium aperte campanulatum, subexplanatum, persistens, segmentis liberis
paulo infra basin saccato-productis ; starnina 6 imâ basi segmentorum in receptaculo
incrassato affixa et ab illis omnino libéra, filamentis complanatis e basi parum dila¬
tatâ attenuato-subulatis perianthium longe superantibus ; antheræ hippocrepiformes
introrsum ad medium affixæ, uniloculares, extrorsum secus totam longitudinem
déhiscentes, polline emisso explanatæ, demum peltatæ, suborbiculares ; ovarium ses-
94
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
sile, trilobum, triloculare, ovulis in loculis numerosissimis; Stylus-elongatus, inter
lobos ortus, stigmate parvo capitato, subintegro ; capsula (haud matura) alte tri—
loba, lobis gibbis a latere compressis ; semina fusiformi-subulata. — Herba rhizoma-
tosa, foliis basilaribus lineari-lanceolatis vel anguste spatulatis ; pedunculus vaginis
membranaceis vestitus ; flores racemosi ebracteati.
Speciebus generis ffeloniopsis primo adspectu simillima, sed antherarum fabricâ
staminumque situ bene distincta. Inter Narthecieas et Veratreas quasi media.
813. — Y. thibetica, sp. nov.
Glaberrima ; rhizoma obliquum ; folia membranacea, basilaria inferne longe
attenuata, superne spatulata vel anguste lanceolata, acuminata, caulinis inferioribus
ad vaginas adductis, superioribus limbo brevi acuto aucta ; caulis erectus folia subæ-
quans vel illis paido brevior ; flores albi, suaveolentes laxe racemosi ebracteati,
patentes vel subcernui, pedicellis perianthium subæquantibus; perianthii lobi oblongi,
obtusi distincte trinervuli, nervis apicem non attingentibus ; stamina perianthio sub-
duplo longiora, antheris in sicco cinereis ; Stylus stamina parum superans.
Caulis 10-20 cent. ; folia 8-20 cent, longa, 1-2 cent, (parte latiore) lata ; racemus
5-6 cent.; perianthii segmenta 8 mill. longa; stamina 15 mill.
Moupine, in umbrosis montium septentrionem versus. Fl. Mari.
La plante a tout à fait l’aspect de Vffeloniopsis Japonica, si ce n’est que
les fleurs sont en grappe assez longue et non en cyme ombelliforme ; mais
les anthères sont très différentes. Celles des ffeloniopsis sont en effet bilocu-
laires et sagittées, leur dehiscence se fait extérieurement par les côtés, et
après rémission du pollen leur forme n’est pas modifiée. Dans Y Ypsilandra,
l’anthère uniloculaire est courbée en fer à cheval ou en U renversé au
sommet du filet sur lequel elle s’insère par son milieu; sa déhiscence
s’opère en dessus dans tout son pourtour et après l’émission du pollen
chacun des lobes du pollen se rabat, l’un en avant, l’autre en arrière, de
sorte que l’anthère prend alors la forme d’un petit plateau pelté presque
orbiculaire. On voit que c’est tout à fait l’anthère et le mode de déhiscence
des Yeratrées, dont Y Ypsilandra s’éloigne d’autre part par son style unique
inséré dans la dépression centrale de l’ovaire.
Outre la forme des anthères, Y Ypsilandra se distingue encore des
ffeloniopsis par l’insertion des étamines, qui est tout à fait basilaire et indé¬
pendante des pétales dans le premier de ces deux genres. Celles de Y ffelo-
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
95
niopsis sont adhérentes jusqu’au quart inférieur du pétale, qui présente à
sa base un appendice échancré en Y, entre les deux lobes duquel sort
l’étamine.
TOFIELDIA, Huds.
314. — T. macilenta, sp. nov.
Glabra; caulis gracilis irnâ basi tantum foliatus; lolia anguste linearia, caule
duplo breviora, trinervia; flores laxe racemosi (in sicco virescentes) ; pedicelli erecti,
gracillimi perianthio usque duplo longiores ; braeteæ herbaceæ, obovatæ, apice trun-
catæ vel brevissime muoronatæ, pedicellis triplo breviores; calyculusflori contiguus,
oblique truncatus, inæqualiter obscure trilobus; perianthium parvulum, segmentis
oblongo-linearibus ; stamina brevissime exserta; ovarium perianthium subæquans ;
styli ovario subtriplo breviores.
Planta subtripollicaris; folia vix ultra sesquipollicaria 1-1/2-2 mill. lata; braeteæ
vix ultra 2 mill. ; pedicelli 5-6 mill. ; perianthium vix 3 mill.
Moupine, in pascuis montium.
Voisin surtout du T. nuda, Maxim., et du T. himalaica, Baker; il dif¬
fère du premier par la présence de bractées persistantes à la base des pédi-
celles ; il se distingue du T. himalaica par ses fleurs moitié plus petites, par
ses capsules incluses et non d’un tiers au moins plus longues que le pé-
rianthe, par ses feuilles trinervées et non pas à 7 nervures.
315. — T. thibetica, sp. nov.
Rhizoma gracile, horizontale; caulis ascendens supra basin paucifoliatus, ad
medium sæpius unifoliatus ; folia basilaria anguste linearia, longe acutata,
3- 5 nervia, caule breviora vel rarius longiora ; racemi haud Iaxiflori, floribus nunc
2-3 secus axin confertis ; braeteæ hyalinæ ovato-suborbiculatæ, abrupte et brevissime
acuminatæ concavæ, abbreviatæ ; pedicelli erecti bracteis 5-8-plo longiores perian¬
thium æquantes vel illo paulo longiores; perianthium albidum, caliculatum, caliculo
oblique breviter et inæqualiter trilobo subcontiguurn ; stamina segmentis lineari-
oblongis obscure uninerviis quartâ parte longiora, antheris ovatis, luteis ; styli ovario
4- plo breviores.
Moupine, in pascuis montium.
Diffère du T. macilenta et du T. himalaica par ses pédicelles inférieurs
presque une fois plus courts, égalant seulement le périanthe ou à peine
96
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
^Hæia
plus longs que lui, caractère qui le rapproche du T. gracilü Franch. ; il
s’en distingue, ainsi que de toutes les autres espèces voisines, par la brièveté
et la forme des bractées.
DISPORUM, Salisb.
316. — D. sessile, D. Don.
D. Don, Prodr. Népal., 50.
Baker, Asparag., in Journ. Linn. Soc., XIV, p. 589.
Moupine, in silvis. Fl. April. 18G9.
Fleurs plus nombreuses et à divisions plus étroites et plus aiguës que
dans la plante du Japon.
317. — D. pullum, Salisb.
Salisb., Hort. trans., I, 330.
Baker, loc. cit.
Moupine, in umbrosis montium. Fl. Jun. 1869.
Fleurs violacées (A. David); feuilles courtes, brièvement acuminées.
PARIS, L.
318. — P. QUADRIFOLIA, L.
L., Sp. pl., edit. 1, p. 367.
Var. obovata, Reg. et Til., Fl. Ajan., p. 121 ; Maxim., Prim. fl. Amur., p. 272.
P. obovata, Ledeb. Monogr., gen. Par., p. 6, cum icône ; Fl. ross.,IV, p. 120.
Moupine, in silvis umbrosis. Fl. Maj.
Feuilles verticillées par 5 à 7, assez étroitement obovées; 8 éta¬
mines; anthères à connectif allongé.
Var. dahurica.
P. dahurica, Fisch. ex specimine authentico Herbarii parisiensis.
Moupine, in umbrosis humidis montium.
Feuilles verticillées par 7-9, étroitement lancéolées, acuminées;
8 étamines ; anthères à connectif allongé. La plante de Moupine ressemble
tout à fait au spécimen de Fischer, provenant de la Daburie, qui se trouve
PI.ANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
97
dans l’Herbier du Muséum. Le P. verticillata M. Bieb., auquel Ledebour
le réunit à tort, s’en distingue par ses anthères à connectif très court qui en
font un Demidovia. Ce P. verticillata est du reste une plante fort rare, dont
on ne paraît connaître qu’un seul spécimen, que M. Maximowicz soup¬
çonne pouvoir être une monstruosité.
Les deux variétés du P. quadrifolia L., citées ici, n’en diffèrent que
par leurs feuilles plus étroites et plus nombreuses et par leurs folioles invo-
lucrales plus longues et plus larges. On trouve entre le type des forêts
d’Europe et les formes asiatiques toutes sortes d’intermédiaires; le P. hexa-
phylla Chamisso est de ce nombre.
319 — ? P. polyphylla, Smith.
Smith, in Rees Cyclop.
Dori, Fl. Nep., p. 49.
Var : stenophylla. — Folia 12-22 verticillata, indistincte petiolata, fere linearia,
longe aeuminata ; sepala virentia sub anthesi tenuiter membranacea anguste lanceo-
lata, basi contracta, brevissime petiolata ; petala longissima, involucrum subduplo
superantia.
Moupine, in silvis umbrosis. FL April. 1869.
Forme très remarquable du P. polyphylla ou peut-être espèce distincte,
mais dont je n’ai pas vu les fruits ; les feuilles ont 5-7 mill. de largeur sur
10-15 cent, de long, et sont parfois verticillées au nombre de 22; les
folioles de l’involucre sont de consistance plus mince que dans le P. poly¬
phylla et ne paraissent pas s’accroître après l’anthèse comme celles de
l’espèce de l’Inde. Les divisions du périanthe sont extrêmement longues et
dépassent beaucoup l’involucre, même au début de l’anthèse, ce qui n’a
pas lieu, je crois, dans le P. polyphylla. L’androcée et le gynécée sont
semblables dans les deux espèces. Le P. polyphylla, var. stenophylla, a aussi
été trouvé dans le Yun-nan, par M. Delavay.
320. — P. chinensis, sp. nov.
( Euthyra). Rhizoma crassum ; folia 5-7 verticillata, longiter petiolata, e basi
cuneatâ obovata, abrupte et breviter aeuminata; pedunculus gracilis folia plus minus
superans; sepala 5, basi longe unguiculata, ovata vel ovato-lanceolata, basi
NOUVELLES ARCHIVES Dü MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 13
98
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
rotundata vel breviter attenuata, apice obtusa, mucronata, papyracea, dense reticulata;
petala 5, anguste linearia, apicem versus paulo dilatata, involucro breviora vel
illud subæquantia; stamina usque ad 10, antheris quam filamenta paulo longioribus,
conneolivo brevissime producto; ovarium conico-truncatum, apice breviter 8-lobum,
stylo crasso, stigmatibus 4 brevibus.
Sesquipedalis ; foliorum petioli 1-3 cent., limbo 8-12 cent, longo, 3-4 cent, parte
latiore lato ; pedunculus usque ad 18 cent. ; ungues sepalorum 4-5 mill., limbo
25-35 mill. longo, 1-2 cent, lato ; petala 2-3 cent.
Moupine, in silvis umbrosis.
Plante d’un aspect tout particulier à cause cle la forme élargie et
obtuse de ses sépales onguiculés ; elle est néanmoins très voisine du
P. polyphylla, dont elle se distingue surtout par son ovaire qui présente
à son sommet 8 crénelures, ou petits lobes, dont je ne trouve pas trace dans
l’espèce himalayenne.
Le P. chinensis a été aussi observé dans les hautes montagnes de la
province de Koui-tchéou, par M gr Mihière.
TRILLIUM, Mill.
321. — T. tschonoskii, Maxim.
Maxim. Diagn. Pars V, p. 863.
Moupine, in silvis humidis umbrosis. Fl. April. 1869.
Fleurs blanches, inodores (A. David). Le périanthe est tantôt penché,
tantôt presque droit ; les divisions intérieures dépassent très peu les exté¬
rieures. Le T. Tschonoskii est à peine distinct du T. cernuum L., dont les
fleurs sont quelquefois peu penchées; il n’en est probablement qu’une
forme asiatique.
COMMELINACEÆ
COMMELYNA, Plum.
322. — C. communis, L,
L., sp. pl., edit. 1, p. 40.
Moupine, secus vias frequens.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
99
JUNCACEÆ
JUNCUS, Tourn.
323. — J. effusus, L.
L., Sp. pl., édit. d, p. 326.
Moupine, ad fossas frequens. Fl. Aug. 1869.
324. — J. LUZÜL1F0RMIS, sp. nov.
Cæspitosus; oaulis erectus, gracilis, tenuissime striatus; folia fere filiformia
canaliculata, basilaria eulmos superantia, caulina pauca (eirciter 3), infîmo ad vaginam
reducto, superioribus anthelam attingentibus altero ad medium caulis orto, altero
floribus subcontiguo, utroque longe vaginante, vagina apice biaurita; anthela depau-
perata ; pedunculi tantum 3-4, erecti, uniflori, valde inæquales, bracteis scariosis
fulvis acuminatis suffulti ; perianthium bracteolis 2 ovatis acuminatis intense fulvis
involucratum ; segmenta exteriora leviter colorata, lanceolata, mucronata, interiora
albida paulo longiora, acuta ; stamina 6, antheris luteis filamento paulo brevioribus,
perianthio æquilonga ; ovarium ovatum incomplète septatum, in styluni æquilongum
attenuatum.
Caulis semipedalis, 1/2 mill. vix crassus ; pedunculi longiores vix ultra 1 cent.,
breviores 4-5 mill. longi; perianthium 6 mill.
Moupine, inrupibus. Fl. Jul. 1869.
Petite plante très élégante, assez voisine du /. membranaceus Don, à
côté duquel elle doit prendre place. Elle en diffère par ses fleurs plus
grandes, solitaires au sommet du pédoncule et non pas rapprochées au
nombre de 3-6 en petits capitules.
325. — J. allioides, sp. nov.
Cæspitosus, glaucus ; culmi elati, rigidi, tenuiter striati, paucifoliati ; folia
sæpius 3, infnno ad vaginam pallidam adducto, superioribus anthelam non attingen¬
tibus nodulosis, altero longe vaginante paulo supra basin, altero eirciter ad medium
orto, unde culmi superne longe nudi ; anthela ad capituluin unicum multiflorum
adducta ; bracteæ 5-7 membranaceæ, pallidæ, multinerves, e basi ovatâ lanceolatæ,
inæquales, 1-2 cæteris paulo longiores, capitulum æquantes vel superantes ; flores
20-30 arete capitati, nivei, pedicellis paulo inæqualibus perianthio nunc subæquilongis,
100
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
bracteola ovata hyalina tenuiter membranacea ipsis paulo longiore suffultis; perianthii
segmenta anguste lanceolata, subobtusa^ trinervia, interioribus paulisper longioribus;
stamina 6 perianthio æquilonga, antheris luteis filamento brevioribus ; ovarium
oblongum, septis fere completis, in stylum ipso longiorem aUenuatum.
Bipedalis vel paulo ultra; folii inferioris limbus usque pedalis, circiter 2 mill.
diam. ; capitulum 15-18 mill. crassum ; perianthium 6-7 mill. longum.
Moupine, in humidis montium. Jun. 1869.
Ce beau jonc est très bien caractérisé par ses capitules multiflores
solitaires, ses périanthes d’un blanc de neige et par ses feuilles noueuses,
caractères qui ne se trouvent associés dans aucune autre espèce du même
groupe ; les bractées minces, scarieuses, qui forment involucre sous le
capitule, donnent assez bien à la plante l’aspect d’un AUium.
LUZULA, D. G.
326. — L. pilosa, Willd.
Willd., Enum. 1, p. 393.
Var. plumosa G. A. Mey., sp. pr.
Moupine, in silvis. Fl. April. 1866.
La plante se présente sous deux formes ; dans l’une, les feuilles sont
élargies et l’anthèle très composée ; c’est la forme si répandue en Europe ;
dans l’autre, les feuilles sont étroites (3-4 mill.) et l’anthèle beaucoup plus
simple, à rameaux souvent flexueux; c’est alors le L. plumosa E. Mey.,
qui ne parait pas pouvoir être séparée spécifiquement du L. pilosa. Dans
l’une et l’autre, les pédoncules sont réfractés à la maturité.
ARACEÆ
ARISÆMA, Mart.
327. — A. lobatum, Engl.
Engl., Bol. Jalirb. I, p. 487.
Moupine, in silvis umbrosis.
Spathe jaunâtre, tacheté de pourpre.
PLANTÆ DAVID IA N Æ EX SINARUM IMPERIO
101
328. — A. FRANCHETIANUM, Engl.
Engl., loc. cit.
Moupine, in rupibus adumbratis. Fl. Maj. 1869.
329. — A. tatarinowii affinis{ex cl. Engler).
Moupine, in apertis montium. Fl. Maj. 1869.
Cette plante est très voisine de VA. Tatarinoivn, mais, l’appendice
manquant, on ne peut pas dire si elle est de la même espèce. La forme de la
spathe est la même et aussi celle des folioles. — Engler, note dans l’Her¬
bier du Muséum.
CYPERACEÆ
GAREX, Dill.
330. — C. nueigena, D. Don.
D. Don, Fl. Népal., p, 42.
Boott., 111. gen. of Carex, I, tab. 2.
Moupine, in campis. Fr. Aug. 1869.
Forme très grêle; utricules lisses sur les bords. Dans les spécimens
de l’Himalaya et du Népaul, les utricules n’ont pas constamment les bords
ciliés, tels qu’on les voit sur la planche de Boott.
331. — C. rochebruni, Franch. et Sav.
Fr. et Sav., Enum. pl. Jap., II, p. 126 et 555.
Moupine, in collibus adumbratis. Fr. Aug. 1869.
Chaumes grêles atteignant 1 mètre; épillets inférieurs souvent un
peu composés à la base. Le C. Rochebruni garait bien distinct du C. remota
par ses utricules bordés tout autour d’une aile assez large denticulée.
102
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
332. — C. moupinensis, sp. nov.
Rhizoma repens pennæ corvinæ crassitie; culmi leves, debiles, decumbentes;
folia etiam superiora longe vaginantia, anguste linearia, flaecida, glauca, subtus pi-
losula, culmis subæquilonga ; spiculæ sexu distinctæ; masculæ: pedunculi apice com-
positi, pedicellis brevibus bracteis 2 stipatis, exteriore basi scariosâ in laminarn
subulatam desinente, interiore ovatâ ex toto membranaceâ ; spiculæ lanceolatæ sub-
congestæ, patentes, bracteolâ cystiformi ochreatæ, squamis fulvis membranaceis
ovato-lanceolatis, acutis vel breviter acuminatis, dorso uninerviis; spiculæ i'œmineæ :
pedunculi 3-5, inferiores elongati erecti, apice compositi; spicæ ovato-subglobosæ,
confertifloræ, 3-6 alternæ, parum dissitæ, sub angulo recto patentes brevissimæ pe-
dicellatæ, bracteolis membranaceis cystiformibus ochreisque stipatæ; squamæ infe¬
riores 2-3 vacuæ, cæteræ fertiles ovato-lanceolatæ, acutæ, fulvæ, uninerves; utriculi
dense imbricati, patentes vel etiam incurvi, fulvescentes, oblique obovati, inflati,
7-9 nervati, rostro brevi ore truncato ; styli 3.
Culmi 1-2 pedales ; folia 3 mill. lata ; spiculæ masculæ 10-12 mill. longæ, 3-4 mill.
crassæ; pedunculi fœminei distantes, inferiores usque 6 cent., spiculis 4-6 mill. longis
et fere latis.
Moupine, in rupestribus adumbratis. Fr. Apr. 1869.
Très singulière espèce, à inflorescence composée comme celle des
espèces du groupe du C. indica; elle est d’ailleurs bien nettement caracté¬
risée par ses épillets qui sont tous à sexes séparés, contrairement à ce qu’on
voit dans le groupe du C. indica. Les mâles forment au sommet des chaumes
une grappe composée triangulaire, les femelles une sorte de panicule lâche
un peu plus allongée; ils sont remarquables par leur forme arrondie et leurs
utricules extrêmement serrés.
333. — C. ATRATA, L.
L., Sp. pi., edit. 1, p. 976.
Boott., Illustr. gen. of Car., tab. 364.
Moupine, in rupestribus regionis altissimæ. Fl. Aug. 1869.
Chaumes grêles dépassant 60 cent. ; épillets assez gros, rapprochés, à
écailles très noires, lancéolées acuminées plus longues que les utricules,
ceux-ci blanchâtres, ovales-elliptiques, à bec presque nul, noirâtre; une
forme semblable, mais à chaumes moins élevés, croît dans l’Himalaya.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
103
334. — G. thibetica, sp. nov.
Rhizoma validum, ad collum flbrillosum ; culmi graciles, flaccidi, leves, ex toto
vaginato-foliati; folia heteroidea, basilaria latissime linearia, acuminata, etiam ad
margines levissima; folia culmi longe et laxe vaginantia, laminâ abbreviatâ, lineari-
subulatâ; spiculæ 5-6, distantes, terminalis mascula, inferiores androgynæ; spicula
mascula lineari-blonga, squamis fulvis, nervo dorsali valido ultra apicem producto
breviter et rigide acuminatis; spiculæ androgynæ ultra vaginam pedunculatæ, erectæ
e medio ad apicem masculæ ; squamæ fœmineæ masculis pallidiores; utriculi glabri,
(juvéniles) fusiformes squamâ paulo breviores, breviter et late rostrati, rostro bilobo,
dentibus divergentibus margine glabris; styli 3.
Culmi pedales et ultra; folia basilaria 10-12 mill. lata, culmis breviores vel illos
superantes; spiculæ 4-6 cent, longæ.
Moupine, in silvis montanis. Fl. April. 1869.
Le C. thibetica rappelle assez bien par son port le C. Morrowii Boott.,
du Japon; comme lui il appartient au groupe des espèces dont les chaumes
ont des feuilles fort différentes des feuilles basilaires; il s’en distingue
néanmoins très nettement par ses épillets androgynes, sauf le supérieur
qui est mâle, et par la forme des utricules à bec court, large, profondément
lobé, comme celui du C. pumila, par exemple.
335. — C. drepanorhyncha, sp. nov.
Rhizoma ad collum dense flbrillosum; culmi graciles, flaccidi, leves; folia he¬
teroidea, basilaribus glaucescentibus, anguste linearibus, margine scaberrimis, cul-
mos superantibus; culmi imâ basi tantum foliati, foliorum laminâ abbreviatâ, superne
tantum vaginati, vaginis longis, Iaxis, castaneis, in laminam brevissimam subulatam
desinentibus; spiculæ 4-5, distantes, lineares, superiore masculâ, squamis obovatis,
fulvis valide uninerviis; spiculæ fœmineæ præsertim interne laxifloræ, longe et graci-
liter pedunculatæ, præter superiorem masculo contiguam subsessilem ; squamæ fulvæ,
ovatæ, margine angustissime albo-hyalinæ, dorso valide nervosæ, nervo scaberrimo
ultra apicem paulo producto; utriculi squamas superantes, fusiformes, dense pubes-
centes, basi et apice longe attenuati, extrorsum incurvi, longe rostrati, rostro ore
bidentato margine scabro ; styli 3.
Culmi pedales et ultra; folia 3 mill. lata; spiculæ 4 cent., pedunculo usque 5 cent,
longo; utriculi 4 mill.
Moupine, inmontibus. April. 1869.
Appartient au même groupe que le précédent, avec des feuilles beau-
104
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
coup plus étroites; il est bien caractérisé par ses utricules pubescents, à bec
recourbé en dehors, comme dans le C. Morrown, dont l’utricule est glabre
elle bec plus court. Les affinités du C. drepanorhyncha sont d’ailleurs multi¬
ples; par son mode de végétation, ses utricules pubescents, il ne peut être
éloigné du C. conica et des espèces voisines; la forme du bec le rapproche du
C. curvicollis Franch. et Sav., qui en présente un presque semblable; mais
la végétation de la plante est très différente.
GRAMINEÆ
PANICUM, L.
336. — P. SANGUINALE, L.
L., Sp. pl., ed. 1, p. 57.
Moupine, inlocis cultis, ubique. Aug. 1869.
SET ARIA.
337. — S. glauca, P. Beauv.
P. Beauv., Agrost., p. 51.
Moupine, in campis salis frequens. Aug. 1869.
AGROSTtS, L.
338. — A. alba, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 63.
Moupine, in herbosis frequens. Aug. 1869.
339. — A. vulgaris, With.
With., Arrang., p. 132.
Var. ligularis. — Ligula 3-4 mill. Ionga, apice truncata culmumarcte involvens;
paniculæ rami patentes elongati, fere capillares ; spiculæ 1 1/2 mill. longæ. Species
propria ?
Moupine, in arvis. Aug. 1869.
Je n’ai vu qu’un spécimen de cet Agrostis que je rapporte provisoire-
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
105
ment à l’A. vulgaris, dont il offre presque tous les caractères; il s’en dis¬
tingue néanmoins par sa panicule plus élargie, ses épillets plus petits, et
surtout par le développement de la ligule.
MUEHLENBERGIA, Schrob.
340. — M. viridissima, Nces.
Nees Mss., ex Steud. Glum., I, p. 178.
Moupine, incollibus. Jul. 1869.
CALAMAGROSTIS, Adans.
341. — C. collina, sp. nov.
(Deyeuxia). Glaucescens, elata ; cuhni sub panicula leves ; folia late linearia
elongata, asperula, superiora inflorescentiæ basin involventia, omnia longe vagi-
nantia, vagina glabra ; ligula chartacea, in foliis inferioribus ovato-triangularis , in
superioribus brevissima, truncata ; panicula pallida, angusta, ramis erectis, seaberrimis
haud densifloris ; glumæ tenuiter asperulatæ, lanceolatæ, inter se æquales, trinerviæ,
nervis lateralibus parum conspicuis, dorsali setulosâ; pili cingentes brèves, tertiam
partem flosculi vix æquantes; rachilla longe pilosa, pilis glumellæ inferioris dimidium
æquantibus; glumellæ subæquales glumis vix breviores, inferiore apice tenuiter erosâ ;
arista paulo supra basin glumellæ orta, ad medium genniculata, spiculâ duplo longior.
Subtripedalis ; culmi pennæ corvinæ crassitie ; panicula semipedalis vel paulo
ultra, diam. vix ultra 2 cent. ; spiculæ vix 4 mill. longæ.
Moupine, in collibus apricis. Jul. 1869.
Port du C. sciuroides Franch., dont il diffère par ses chaumes lisses
sous la panicule, par le faisceau de poils plus court, égalant à peine le tiers
et non la moitié de la fleur fertile, par ses gaines glabres au sommet. Le
C. arundinacea Roth a les glumelles plus courtes, une arête moins longue
et des feuilles un peu velues en dessous. Le C. Roylei Nees et le C. Neesii
Steud. s’éloignent davantage, le premier par ses glumes inégales, le
second par sa glumelle inférieure velue.
342. — C. SCABRESCENS.
Deyeuxia scabrescens, Munro, in sched. herb. Kew. ; distr. n° 43.
Cæspitosa; culmi graciles sub panicula scaberula, folia plana, latiuscule linearia,
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2® SÉRIE. 14
106 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
nisi ad marginem asperularn fere levia, glabra, culmis haud longiora, superiora a pani-
culà remota ; vaginæ elongalæ, glabræ, ligulâ ovato-lanceolatâ, tenuiter membranaceâ,
panicula violascens, parurn effusa, ramulis dense scabridis, tenuissimis, ascenden-
tibus, 3-5 fasciculatis, basi longe nudis ; glumæ trinerviæ pilis densis brevissimis
asperatæ, niargine breviter ciliatæ, inferior mucronata superiore muticà paulo lon-
gior ; pili cingentes pauci, brevissimi, llosculo fertili 7-plo breviores ; rachilla brevis,
longe pilosa, pilis glumellam inferiorem æquantibus; glumellæ valde inæquales, infe-
riore dorso scabridâ ad tei'tiam partem bilidâ ; arista inter lobos orta spiculam duplo
superans, leviter geniculata; glumella superior tenuiter hyalina inferiore fere duplo
brevior, lanceolata, prolunde in lobos acutissimos fissa.
Ultra bipedalis ; culmi vix pennæ columbinæ crassitie; folia basilaria 5-6 mill.
lata ; panicula 4-6 poil, longa ; spiculæ 4 mill.
Moupine, in silvis.
Espèce bien caractérisée par ses glumes ciliées sur les bords et très
scabres sur le dos ainsi que les rameaux de la panicule et les pédicelles.
Les spécimens de Moupine ne diffèrent pas sensiblement de ceux du Sik-
kim distribués par l’herbier de Kew, n°43, sous le nom de Deyeuxiasca-
brescens Munro. Dans la plante de Moupine, l’arête est insérée sensible¬
ment au-dessus du milieu du dos de la glumelle et une fois seulement aussi
longue que l’épillet; dans celle du Sikkim, 1 arete est plus de deux fois
aussi longue que l’épillet et insérée à peu près au milieu de la glumelle.
343. — G. moupinensis, sp. nov.
Culmi graciles sub panicula leves; folia auguste linearia, scabrida, basilaria cul-
mis breviora, superiora paniculæ fere contigua; vaginæ relrorsum pilosulæ, pilis bre-
vibus ; ligula brevissima ; panicula violacea, angusta, ramis 3-5 fasciculatis, erectis,
culmo sub-appressis, nunc ad basin usque spiculigeris, nunc rarius nonnullis elon-
gatis, fere capillaribus, basi nudis; glumæ trinerviæ, scabriusculæ, lanceolatæ, acu-
minatæ, superiore paulo breviore ; pili cingentes elongati, flosculum fertilein æquarites,
rachilla brevis, longe pilosa ; glumellæ inæquales, inferior glumis quarla pai te bie-
vior, ad medium usque in lobos acuminatos fissa; arista tenuis inter lobos inserta,
geniculata, spicula duplo longior ; glumella superior ovata, apice breviter bilentata,
glumellâ inferiore subduplo brevior.
Bipedalis et ultra ; folia basilaria 3-4 mill. lata ; panicula 4-5 poil, longa, 2-3 cent,
lata ; spiculæ 4 mill.
Le C. Moupinensis parait bien caractérisé, parmi les especes de 1 Inde et
du Japon, par ses longues arêtes insérées entre les 2 lobes de la glumelle,
PLANT Æ D AVI D IA N Æ EX SINARUM IMPERIO
107
par ses poils qui égalent les glumes et par la pubescence de ses gaines ; ces
différents caractères permettent de le distinguer facilement du C. scabres-
cens, avec lequel il a surtout de l’analogie. Le C.montana, dont les poils
sont également presque aussi longs que les glumes, s’éloigne davantage par
l’insertion presque basilaire de l’arête.
La longueur des poils entourant à la base la glumelle inférieure est
une particularité qui se retrouve dans plusieurs autres Calamagrostis du
groupe Deyeuxia, tels que C. montana Host., C. varia Schrad., etc. Dans ces
diverses espèces, ils égalent ou à peu près les glumes. On ne peut donc
admettre que l’un des caractères qui séparent constamment les Deyeuxia des
Calamagrostis est la brièveté des poils dans le premier de ces genres : « Piii
rachillæ glumam florentem circumdantes semper multo breviores quam in
Calamagrostis. » Benth. etHook. Gen., pl. III, 1153. Du reste, aucun des
caractères invoqués pour le maintien du genre Deyeuxia n’est constant.
POA, L.
344. — P. acroleuca, Steud.
Steud., Syn. Glum., II, 256.
Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., II, p. 175.
Moupine, in pratis altissimis. Aug. 1869.
Forme très grêle dans toutes ses parties; rameaux de la panicule
capillaires, solitaires ou géminés, longuement nus inférieurement; feuilles
étroitement linéaires, molles.
345. P. nepalensis, Wall.
Wall., ex sched. herb. Kew.
Moupine, in pratis regionis altissimæ. Aug. 1869.
Viridis, cespitosa, erecta; folia plana, late linearia, glabra; ligula
ovato-lanceolata, tenuiter membranacea; panicula taxa, ramis solitariis
velgeminis, erectis, demum vix patentibus; glumella inferior distincte
5-nervia, dorso glaberrima.
108
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Port d’un P. annua très robuste, mais plus voisin par ses caractères
du P. pratensis; il s’en distingue nettement par sa ligule allongée et ses
glumelles tout à fait glabres.
ERAGROSTIS, Pal. Beauv.
346. — E. ferruginea, Pal. Beauv.
Pal. Beauv., Agrost., p. 71.
Francli. et Sav., Enum. pl. Jap., II, p. 177.
Moupine, in collibus apertis. Aug. 1869.
DACTYLIS
347, — D. GLOMERATA, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 71.
Forma acroantlia .— Spiculæ compressæ, glaueescentes; glumæ et glumellæ
quam in typo longius acuminatæj sæpius aristatæ, margine late albo-scariosæ, aris-
tatæ,
Moupine, inpratis elevatis. Aug. 1869.
La même forme existe dans l’Yun-nan et dans l’Himalaya, d’où elle
a été distribuée par l’herbier de Kew : Dactylis glomerata, L., n° 28.
SCHEDONORUS, Pal. Beauv.
348. — S. remotiflorus, Miq. Prol., 171.
Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., II, p. 181.
Festuca remotiflora, Steud., Syn. Glum., p. 315.
Moupine, in collibus. Aug. 1869.
ELYMUS, L.
349. — E. dahuricus, Turcz.
Turcz., Cat. Baical, n° 1331.
Ledeb., Fl. ross., IV, p. 313.
Moupine, secus vias. Aug. 1869.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
109
ARTHRAXON, Pal. Beauv.
350. — A. MICANS.
Batratherum micans, Nees in Jardine Ann. VII, 220. (Teste Munro, in sched.
herb. Mus. Par.)
Moupine, in collibus. Aug. 1869.
EULALIA, Kunth.
351. —E. nepalensis, Trin.
Trin., Act. Petrop. (1833), p. 333.
Moupine, in collibus apertis. Ocl. 1869.
CRYPTOGAMÆ VASCUIARES.
EQUISETAGEÆ
EQUISETUM, L.
352. — E. ARVENSE, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 1061.
Moupine, in arvis. Mart. 1869.
LYCOPODIAGEÆ
LYCOPODIUM, L.
353. — L. CLAVATUM, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 1101.
Moupine, in collibus inter frutices. Aug. 1869.
HO
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
SELAGINELLA, P. Beauv.
354. — S. caulescens, Spring.
Spring, in Mem. Acad. Roy. de Bel., t. XXIV (1850), p. 158.
Moupine, ad latera monlium. Mart. 1869.
355. — S. atroviridis, Spring.
Spring, Monogr. II, 124; Baker, Journ. of bot. (1884), p. 276.
v
Moupine, in umbrosis silvarum.
La plante de Moupine est tout à fait semblable aux spécimens de
Hong-Kong, distribués par Hance (n. 8,588, in herb. Mus. Par.) sous le
nom de S. concinna Spring, et que Bentham, et plus récemment M. Ba¬
ker, ne séparent pas du S. atroviridis.
" Ç “ ‘ ; * ''' ' "
FILICES
HYMENOPHYLLUM,Sra.
356. — H. microsorum, V. d. Bosch.
V. d. Bosch, (ubi ?)
Hook. et Baker, Synops. fil., ed. 2, p. 59.
Moupine, in silvis umbrosis. Mart. 1869.
357. — H. javanicum, Spring.
Spr. Syst. veget. IV, p. 132; V. d. Bosch., Hymen, javan., p. 50, tab. 40.
Moupine, in silvis umbrosis. Mart. 1869.
Forme grêle, à divisions nombreuses, très rapprochées, étroites,
bordées d’une aile large crispée onduleuse. C’est tout à fait la forme que
Blume a nommée IL dædaleum et qui ne peut être séparée de VH. java¬
nicum.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
111
OXOCLEA, Mett,
358, — O. GERMANICA, Willd.
WillJ. Sp., pl. V, p. 288.
Var. stenophylla. —Frons bipedalis et ultra, lamina pallide viridis, lanceolala
vel anguste lanoeolata inferne longe et valde decrescens; pinnæ stricte sessiles, sen-
sim distantes, lineari-lanceolatæ, vix lobatæ, potius profunde crenatæ, lobis vel cienis
quartam partem limbi attingentibus, rotundatis; pinnæ fertiles inferiores (abortu
limbi) quasi petiolatæ.
Moupine, in silvis umbrosis. Aug. 1869.
Variété très remarquable par l’écartement des segments fertiles et
stériles et par leur forme très étroitement lancéolée, presque linéaire;
leurs lobes sont beaucoup moins profonds que dans les spécimens de 1 Eu¬
rope ou de l’Amérique sept.
CYSTOPTERIS, Bernh.
359. —G. moupinensis, sp. nov.
Glabra ; stipes gracilis, elongatus; lamina ambitu triangularis, subtripinnata;
segmenta omnia petiolulata, dissita, alterna, primi ordinis e basi latiore lanceolata,
acuminata, secundi ordinis ovata, inferioribus ad basin usque lobatis, lobulis ovalis
apice obtusis inciso-denticulatis; sori in segmentis tertii ordinis, vel in lobis, sæ-
pius6-8, nunc tantum 3, in nervis insidentes; indusium glabrum.
Frons 8-10 poil., stipite 4-6 poil.; lamina 4-5 poil, longa, usque 4 poil, basi
lata.
Moupine, in rupibus adumbratis. Aug. 1869.
Le port, le mode de dissection et la forme des lobes sont assez sem¬
blables à ceux du C. fragilis; mais la forme de la fronde est toute diffé¬
rente, largement triangulaire comme celle du C. montana Bernh.
ADIANTUM, Tourn.
360. — A. CAPILLUS VENERIS, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 1096.
Moupine, in rupibus adumbratis. April. 1869.
i
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
361. — A. davidi, sp. nov.
Glabrum; repens; stipes nigricans, lucidus; lamina stipite usque triplo brevior,
texlurâ firmâ, ambilu ovato-triangularis, acuminata, tripinnata ; segmenta primi ordinis
subsessilia, conferta, sub angulo recto patentia vel curvato ascendentia, lanceolata,
acuminata, ex imâ basi pinnuligera,,pinnulis petiolulatis, præter superiores et termi-
nalem obovato-flabellatas, fere dimidiatis, subtus glauccscentibus, parte superiore
argute et profunde serratis, dentibus longe acuminatis; sori in quâquam pinnulâ
solitarii vel rarius geminati.
Stipes semipedales vel fere usque pedales; lamina 3-6 poil, longa, 2 1/2-5 poil,
basi lata; pinnulæ 4-5 mill. longæ.
Moupine, ad rupes. Aug. 1869.
Très élégante espèce, remarquable par ses frondes assez coriaces,
raides, glauques en dessous, formées de segments très rapprochés, pres¬
que sessiles, étalés à angle droit; ces segments portent à leur base et
appliquées contre l’axe d’une façon très régulière des pinnules pétiolées
dressées, qui font paraître le rachis comme ailé. La forme des pinnules
rappelle celles de l’A. venustum ; mais dans l’A. Davidi les inférieures et
les moyennes de chaque segment sont assez exactement dimidiées ; toutes
sont bordées au sommet de dents rigides, acuminées. L’A. venustum diffère
en outre par sa consistance molle, son port diffus, etc.
A. PEDATUM, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 1095.
Su-tchuen, in rupihus madidis vallis Yang tze Iviang. Dec. 1868.
363. — A. CAUDATUM, L.
L. Mant., p. 308.
Su-tchuen, in rupibus madidis vallis Yang tze Iviang. Dec. 1868.
Forme à segments finement velus en dessous.
WOODWARDIA, Sm.
364. — W. radicans, Smith.
Sm., Acta Taurin, V, 412.
Moupine, in sepibus frequens. Aug. 1869.
PLAN.TÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPER10
113
365. — W. JAPONICA, Svv.
Sw., Syn. fil., II, p. 76.
Moupine, in rupibus apricis. Aug. 1869.
GHEILANTHES, Sw.
366. — G. argentea, Ilook.
Hook., Sp. fil., II, p. 76.
Moupine, ad rupes. Aug. 1869.
PELLÆA, Link.
. 367. P. geraniifolia, Fée.
Fée, Gen. fi]., p. 130.
Pteris geraniitolia, Raddi, Fl. brasil., n° 110.
Moupine, in rupibus. April. 1869.
PTERIS, L.
368. — P. cretica, L.
L., Mont., p. 130.
Moupine, in rupibus. April. 1869.
369. — P. longifolia, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 1071.
Moupine, in rupibus adumbratis. April. 1869.
Le nombre des segménts est très considérable et s’élève à 70 de
chaque côté, dans quelques spécimens.
ASPLENIUM, L.
370. — A. pekinense, Hance.
Hance, Journ. of. Bot., vol. V, p. 262.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2° SERIE. 15
H4 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Franch., PL David., pars. I, Nouv. Arch. du Mus., 2 e sér., vol. VII, p. 160.
Moupine, in silvis ad rupes.
Forme robuste atteignant jusqu’à 25 et 30 cent.; les segments du
premier ordre sont parfois dimorphes, les inférieurs bipinnés, à lobes
étroits et très aigus; la couleur du stipe varie du vert au brun foncé.
371. —A. moupinense, sp. nov.
Rhizoma brevissimum apice paleis nigrescentibus linearibus longe acuminatis
vestitum; frondes in rhizomate permultæ, stipite antice late canaliculato, castaneo,
paleis angustissimis raris consperso, 1-2 poil, longo ; lamina firma, crassiuscula,
3-7 poil, longa, anguste lanceolata, basin versus eximie decresoens subbipinnaliseota,
rachi canaliculatâ præsertim apice virescente, interne castaneâ et squamis capillaceis
conspersà; segmenta primi ordinis ulrinsecus usque ad 22, subcontigua, sessilia, vel
brevissime petiolata, patentia, e basi latiore inæquali ovata vel Irapeziforinia; seg¬
menta secundi ordinis vix (nisi infnna) distincta, obovata, profunde incisa, lobulis
obtusis, superiora basi latà confluentia apice tantum 2-3 lobata ; nervatio immersa, pin-
nata, nervulis secundariis furcatis; sori oblongi, recti, nervis fere contigui; indusium
membranaceum, pallidum, margine leviter repandum.
Frondes 5-8 poil, longa, 2-4 cent, ad medium lata; segmenta primaria intima
5-6 mill. longa ; sori 2 mill. longi.
Moupine, in rupibus inter muscos.
Voisin de l’A. varium Hook. et de FA. incisum Thunb.; il diffère de
l’un et de l’autre, et surtout du second, par la consistance ferme et un peu
épaisse du limbe, qui n’est nullement transparent, par ses dimensions plus
grandes, ses segments plus nombreux et beaucoup plus rapprochés; il est
presque intermédiaire entre ces deux espèces et l’A. pekinense, dont il n’a
pas d’ailleurs les lobes étroits et acuminés.
372. — A. MOUPINENSE.
Var. daræiformis (sp. propr. ?). — Præcedente major; lamina ad medium fere
2 poil.-lata; segmenta primi ordinis profunde partita, lobis oblongis apice bilobulis,
æqualibus, præter infimum fere perfecte liberum ovatum, incisum.
Moupine, in rupibus.
Port d’un Dama (v. c. D. stans Bory), à cause de ses segments pri-
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
115
maires très réguliers et un peu écartés ; la position médiane des sores
l’éloigne d’ailleurs tout à fait des espèces de ce groupe.
373. — A. goeringianum, Mett.
Mett., Aspl., p. 198, tab. VI, flg. 11 et 12.
Aspidiam Goeringianum, Kunze, Bot. Zeil., VI, 537.
Moupine, in silvis regionis altissimæ.
L’A. goeringianum parait différer assez nettement de l’A. macrocarpum
par ses frondes largement deltoïdes et non pas décroissantes à la base. La
plante se présente sous deux formes à Moupine; dans l’une, elle présente à
peu près les dimensions que lui attribue Mettenius; dans l’autre, elle est
presque trois fois plus grande, et la fronde atteint jusqu’à 70 cent. ; les
segments primaires inférieurs n’ont pas moins de 30 cent, de longueur,
et quelquefois jusqu’à 50 cent.
ASPIDIUM, Sw.
374. — A. fâlcatum, Sw.
Sw., Syn. fil., p. 43.
Moupine, inrupibus. Aug. 1869.
Var. câryotideum. — A. caryotideum, Wall. Cat., 376.
Moupine, cum præcedente mixtum.
375. — A. craspedosorum, Maxim.
Maxime, Mél. bi'ol., vol. 7, p. 341.
Moupine, in silvis regionis altissimæ.
376. — A. moupinense, sp. nov.
(Euaspidiunv. Rhizoma...; stipes antiec canaliculalus, interne paleis dimorphis
vestitus, aliis late ovatis, fulvo-castaneis, aliis lineari-subulatis; lamina lineari-lap-
ceolata, interne decrescens, pinnatisecta, firma, pallide viridis, rachi squamis fulvis
anguste lanceolatis nonnullis subulatis immixtis vestita; segmenta 24-28 juga, fere
116 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
oontigua, brevissime pedicellata, subtus paleis subulatis conspersa, ovato-rhomboidea,
inciso-pinnatifida, sursum plus minus distincte auriculata, lobis ovatis denticulatis
denlibus rigide inucronatis; nervatio pinnata, nervulis tertii ordinis furcatis; sori2-4
in lobis secus nervum insidentes; indusium firmum, infundibulif'orme.
Frondes 8-12 poil, longæ (incluso-stipite 2-8 poil.), vix pollice latæ ; segmenta
media 15 mill. vix longa, inferiora 5-6 mill.
Moupine, adrupes. Aug. 1869.
Port des formes peu élevées de l’A. Prescottianum Hook., et notam¬
ment de celles qui ont été envoyées par Wallich sous le n° 363 ; VA. mou-
pmense n’en diffère guère que par ses segments primaires plus courts
plus nettement auriculés, ce qui rapproche la plante de celle qui a été dis¬
tribuée des montagnes de Khasia, par le musée de Kew, sous le nom de
Polystichum lentum; mais ce dernier a toujours les segments plus obliques
et moins profondément incisés. L’A. moupinense est intermédiaire entre
VA. Prescottianum et les espèces du groupe de l’A. auriculatum.
377. — A. otophorum, sp. nov.
( Euaspidium ). Rhizoma breve, crassum, apice dense paleaceum, paleis ovato-
lanceolatis, fuscis, opacis, apice denticulatis; stipes pallide stramineus, antice cana-
liculatus, paleis longe lineari-subulatis fuscis, in rachi nigricantibus magis confertis
ebasi ovatâ subulatis vestitus; lamina lineari-lanceolata, firmiter chartacea, pallide
viridis, inferne haud vel vix decrescens, multijuga; segmenta utrinsecus uscpie ad 40,
contigua, subtus squamis angustissimis vestita, breviter séd distincte petiolata, lan-
ceolata, obtusa cum mucronulo, præter lobos 1-3 basales subintegra, obscure crenato-
denticulata, dentibus mucronulatis ; lobus basalis ad latus superius oblique ovatus,
mucronulatus, (nisi in segmentis superioribus) omnino liber, erectus, rachi stricte
adpressus; in segmentis inferioribus, ad latus inferius, haud raro lobi 1-2 adsunt su-
periore fere duplo minores; nervatio pinnata, nervulis tertii ordinis furcatis; sori
parvi secus marginem segmentorum circum circa in lineam haud interruptam seriati;
indusium coriaceum, peltatum, margine integrum, mox deciduutn.
Irons 8-15 poil., incluso stipite 3-4 poil, longo; lamina ad basin et ad medium
1-1 1/2 poil, lata, segmentis 16-25 cent, longis.
Moupine, in rupestribus. Aug. 1869.
Très élégante espèce, voisine par ses caractères de l’A. Lonchitis Sw.,
mais très distincte par la forme subulée et la coloration foncée des écailles
et surtout par la disposition des sores, très petits, formant tout près du bord
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
117
une ligne continue, comme dans plusieurs Nephrolepis. Ce caractère ne
permet pas de confondre l’A . otophorum avec aucune des formes de T A. Lon-
chitis ou de l’A. auriculatum, dont la plante a le port. L’A. otophorum est
également remarquable par le lobe en forme d’oreillette dressée, et tout à
fait libre, qui se trouve à la base et du côté supérieur des segments pri¬
maires moyens et inférieurs, oreillette qui existe aussi parfois dans une forme
de FA. auriculatum. Quelquefois même ces segments primaires ont à leur
base jusqu’à 2 ou 3 lobes de cette sorte, dont un est alors placé au coté
inférieur.
378. — A. cæspitosum, Wall.
Wall., Cat., n. 367; Hook., Sp. fil. IV, p. 14, tab. 213.
Var. stenophyllum. — Lamina linearis, 25 cent, longa, vix 2 cent, lata, coriacea ;
segmenta breviter rhomboidea, subtus paleis pallidis peltatis margine erosis vestita ;
indusium margine integrum.
Moupine, adrupes. Aug. 1869.
Diffère de la forme typique par ses frondes plus étroites, à segments
parsemés en dessous d’écailles peltées très minces, par ses indusies en¬
tières et non fimbriées sur les bords.
379. — A. aculeatum, Doell.
Doell, Rh. 11. 20.
Var . pallescens. — Glaucescens, nitidum, coriaceum, humile; lamina deltoideo-
lanceolata, bipinnata vel simpliciter pinnata, segmentis primariis superne ad basin
lobulo sublibero tantum auctis.
Moupine, in silvis umbrosis ad rupes.
Forme bien caractérisée par ses petites dimensions (20-30 cent.), par
la consistance coriace de ses frondes toujours très pâles et luisantes; le
bord des lobes est épaissi, cartilagineux. Cette variété, qui se trouve égale¬
ment au Japon et dans l’Himalaya, rappelle assez certaines formes euro¬
péennes; mais les spécimens asiatiques s’en distinguent facilement à l’as¬
pect glauque et luisant des frondes.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
118
380. — A. thibeticum, sp. nov.
Rhizoma...; stipes squamis fulvis anguste lanceolatis conspersas; lamina e basi
deorescente lanceolata, papyracea, pallide viridis, multijuga, rachi angulatâ, paleis
linearibus fuscescentibus vel fulvis sat confertis vestitus; segmenta utrinsecus 25-30
sessilia, e basi vix latiore anguste lanceolata, acuminata, patentia, leviter falcata subtus
ad nervu’os squamulis minutis conspersa, vix ad quartam partem æqualiter Iobata,
lobis ovato-rotundatis, margine cartilagineo obsolète denticulatis; nervatio pinnata,
nervulis tertii ordinis 6-7, simplicibus, inferioribus arcualo-ascendenlibus ; lamina
e medio tantum ad apicem sorifera; sori parvi, in quoque lobo 4-8, inter nervum et
marginem seriati; indusium parvum, coriaceum, reniforme, margine integrum, mox
decidnum.
Frons ultra bipedalis, stipite vix 6 poil. ; lamina fere 60 cent., circiter 7 poil, ad
medium lata; segmenta media (latiora) 4 poil, longa, 18 mill. basi lata, inferiora (bre-
viora) 2-3 cent.
Moupine, insilvis, ad rupes. Aug. 1889.
Port de Y A. patens Sw., mais à texture ferme, et bien distinct d’ail¬
leurs par la forme de la lame très atténuée dans sa partie inférieure.
381. — A. patentissimum, Wall.
Wall., n° 310; Hook. Syn. fil., IV, p. 71.
(■ Neplirodium). Rhizoma...; stipes et rachis squamis confertis nigricantibus,
opacis, concoloribus, lanceolato-linearibus longe subulalis vestiti; lamina inferne
decrescens, late lanceolata, firmiter chartacea, glabra, subbipinnatiflda, multijuga;
segmenta primi ordinis utrinsecus usque ad 50, patentia, stricte sessilia, e basi paulo
latiore anguste lanceolata, longe acuminata, falcata, fere ad basin usque pinnatipartita,
segme.ntis secundi ordinis basi totâ adnatis, ovato-oblongis, apice rotundatis, margine
leviter crenuluto-dentatis; nervatio pinnata, libéra, nervulis tertii ordinis furcatis,
nonnullis immixtis simplicibus; sori sccus nervum seriati; indusium reniforme, mar¬
gine integrum, diu persistens.
Irons subtripedalis, stipite 7-8 poil.; lamina ultra bipedalis, ad medium fere
8 poil, lata; segmenta primaria infima 5-6 cent, tantum longa.
Moupine, insilvis. Aug. 1869.
Très belle espèce ayant tout à fait l’aspect de VA. Filix mas, mais char¬
gée sur le stipe et le rachis de nombreuses écailles noirâtres très étroites.
L’A. patentissimum, pourra sans doute être considéré comme une forme de
l’A. FMxmas, plante polymorphe, répandue dans presque toutes les régions
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
119
tempérées du globe, mais dont les limites de variation sont loin d’être
fixées d’une façon précise et qui se présente, notamment dans les hautes
régions de l’Asie centrale, sous des aspects qui la rapprochent un peu de
VA. patentissimum ; elle a aussi beaucoup d’analogie avec l’A. polylepis
Franch. et Sav., du Japon, caractérisé par des écailles discolores et très
fimbriées.
382. — A. nipponicum, Franch. et Sav.
Franch. et Sav., Enum., pl. Jap., II, p. 236 et 631.
Moupine, in humidis silvarum. Aug. 1869.
383. — A. spiNULOsuif, Sw.
Sw. Sp., fil., p. 420.
Moupine, in silvis umbrosis. Aug. 1869.
384. — A. FELLUCIDUM, sp. nov.
( Nephrodium ). Rhizoma gracile, repens ?, paucisquamatum, squamis ferrugineis,
lanceolatis; stipes strarnineus, glaber, lucidus; lamina mollissima, pellucida, lanceo-
lata basi vix vel non laiior, longe acuminata, tripinnatisecta, rachi glabrâ ; segmenta
primi ordinis laxa, alterna vel infima subopposita, petiolata, e basi paulo latiore lan-
ceolata ; segmenta secundi ordinis inferiora brevissime pedicellata, ad basin usque
partita, segmentis tertiariis oblongis denticulatis, infimo ad latas superius paulo
majore, erecto, omnino discreto; nervi tertiarii furcati; sori in lobis 4-6, biseriati;
indusium non vidi.
Stipes 6-8 poil; lamina 5-9 poil, longa, 3 poil, fere lata.
Moupine, in silvis humidis umbrosis. Aug. 1869.
Port de l’A. spinulosum, mais plus petit dans ses dimensions, et bien
différent surtout par la consistance mince et pellucide de la fronde.
POLYPODIUM, L.
385. — P. davidi, sp. nov.
(Phægopteris). Rhizoma...; stipes canaliculatus, brevissimus, squamis fulvis
_
_
H
120 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
ovato-lanceolatis vestitus; lamina subcoriacea, intense viridis, opaca, lanceolata,
inferne decrescens, bipinnatisecta, rachi parce paleacea, paleis minutis ; segmenta
primi ordinis contigua, e basi haud latiore lanceolata, patenlia et leviter ascendentia,
sessilia; segmenta secundi ordinis basi angustissime confluentia, ovata, apice rotun-
data, inciso-crenata, crenis sæpius bilobis; sori ovati vel nonnullis rotundati, 4-8 in
ulroque segmento secundi ordinis, inter costam et marginem a l medium nervi insi-
dentes; nervatio pinnata, libéra, nervis tertiariis furcatis.
Frons 20-30 cent., stipite circiter pollicari; lamina 15-25 cent, longa, 0-10 cent,
lata, segmentis primariis infimis tantum 7-10 mill.
Moupine, in silvis regionis montanæ. Aug. 1869.
La plante a tout à faitl’aspeet d’un Athyrium alpestre Nyl., de petite
taille; mais sa consistance est plus épaisse, ses segments plus rapprochés,
les sores sont plus gros et presque tous ovales. Le P. Davicli peut être placé
à côté du P. athyrioides Hook., dont il se distingue facilement par sa fronde
plus composée, nettement bipinnée.
386. — P. YULGARE, L.
L. Sp., pl., ed. 1, p. 1085.
Moupine, in silvis ad truncos. Aug. 1869.
Forme à segments étalés à angle droit, très étroits (3-4 mill.), aigus,
d’une consistance très mince, pellucide, laissant voir très nettement les
nervures. Le P. vulgare n’a pas encore été signalé dans l’Asie centrale
continentale, mais il existe au Japon, et il est à remarquer que la forme
thibétaine est la même que la forme japonaise, si ce n’est qu’elle ne pré¬
sente pas la disposition à l’enroulement, si fréquente chez cette dernière.
387. — P. AMÆNUM, Wall.
Wall., cat., 290.
Hook., Sp. 111., vol. V, p. 24.
Moupine, ad arbores vetustos et ad rupes. Jun. 1869.
388. — P. hastatum, Thunb.
Thunb., Fl. Jap., p. 335.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
121
Moupine, in silyis. Aug. 1869.
Varie, comme au Japon, à fronde simple ou trifide, ou bien encore ne
présentant un lobe que d’un seul coté.
389. — P. trifidum, Don.
Don, Fl. Népal, prodr., p. 3.
P. oxylobum, Wall., Gat., 294.
Moupine, ad truncos arborum. Aug. 1869.
Forme intermédiaire entre le type très répandu dans l’Himalaya et le
P. senanense Maxim., du Japon; les segments tous aigus, ou quelques-uns
obtus, sont finement serrulés comme dans la plante japonaise ; mais les
nervures secondaires dans chaque lobe sont plus accentuées que dans le
P. senanense et atteignent presque le bord, ainsi que dans les spécimens de
l'Himalaya. Une forme toute semblable à la plante de Moupine a été dis¬
tribuée en mélange avec le type, par le musée de Kew, en 1869, avec cette
mention : Falconer, n° 1306.
390. — P. fortunei, Kunze.
Kunze, in Mett., Polyp., p. 121.
Hook. Sp., ü!., vol. V, p. 95.
Su-tchuen, in valle Yang tche Kiang, ad rupes. Decemb. 1868.
Cette espèce se retrouve aussi dans la province de Koui-tchéou, où
elle a été observée par M. Mihière.
391. — P. lineare, Thunb.
Thunb., Flor. Jap., p. 335 et Icon., Dec. 2, tab. 9.
Moupine, in convallibus, ad rupes. April. 1869.
La plante se rencontre à Moupine avec toutes ses variations, depuis
la forme à fronde linéaire, large de 4 à 3 mill., jusqu’à la forme lancéolée.
392. — P. MOUP1NENSE, Sp. nov.
( Goniophlebium ). Rhizoma graeillimum, longe repens, squamulis parvis, fulvis,
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 16
iç>2
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
e basi ovatâ multifldis parce vestitum, mox omnino denudatum; frondes distantes,
dimorphi, eximie glauceseentes, utrâque facie glaberrimæ, crasse coriaceæ, breviter
stipitatæ, stipite glabro; frondis sterilis lamina late ovata vel obovala, vel ovato-lan-
ceolata, apice obtusa vel rotundala, nervis præter costam immersis; frondis ferlilis
lamina oblonga vel lineari-oblonga, inferne longe attenuata, apice obtusa ; sori secus
costam uniseriati.
Rhizoma vix 1 mill. diam ; stipes 1-6 mill. ; lamina frondis sterilis 1-8 cent, longa,
1 cent, lata, frondis fertilis 2-4 cent, longa, 3-6 mill. lata.
Moupine, in rupibus inter muscos reptans. Mart. 1869.
Port du Drymoglossum carnosum. Espèce bien caractérisée par ses
frondes glauques et dimorphes, ainsi que par la ténuité de son rhi¬
zome.
393. — P. NORMALE, Don.
Don., Prodr. fl. Népal., p. 1.
Var. sparsiflora, Hook. Sp., fil., vol. V, p. 70.
P. longifrons Wall., Cat. 274.
Moupine, adtruncos vetustos. Aug. 1869.
394. —P. sesquipedale, Wall.
Wall., Cat. 275.
Moupine, in silvis ad truncos vetustos.
Forme à texture mince, pellucide; rhizome longuement rampant
couvert d’écailles apprimées, ovales, cuspidées, noires au centre, pâles
sur les bords ; ces écailles se retrouvent plus ou moins abondantes sur le
stipe et sur la portion inférieure du rachis.
Le P. sesquipedale de l’Inde a d’ordinaire une consistance plus ferme
et il n’est que peu ou pas translucide; mais la nervation, la disposition des
sores et les écailles sont identiques dans les deux plantes.
395. — P. ireoides, Poiret.
Poir., in Lamk., Encycl. meth., Bot., vol. Y, p. 513.
Moupine, in rupibus.
Consistance coriace; nervures secondaires nullement apparentes,
4
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
123
comme dans les spécimens de l’Himalaya, contrairement à ce que dit
M. Baker, Synops. fil.
396. — P. LINGUA, S\v.
Sw., Synops. fil., p. 29.
Moupine, in rupibus, ad truncos arborum.
397. — P. drakeanum, Franch.
Franch., PI. David., pars 1, in Nouv. Arch. du Mus., sér. 2 e ; vol. VII, p. 165.
Moupine, in rupibus.
GYMNOGRAMME, Desv.
398. — G. javanica, Blume.
Blume, Fil. Jav., p. 95, tab. 41.
Moupine, in silvis. Aug. 1869.
399. — G. involuta, Don.
Don., Prodr.' Fl. Népal., p. 14.
Moupine, in rupibus regionis inferioris.
400. — G. vestita, Hook.
Hook., Icon., pl. II, tab. 115; Sp. fil., vol. V, p. 143; Beddome, The Feras of
Brit. Ind., tab. 154.
\ar. auriculata. — Segmenta plus minus sinuata, (nisi suprema) longe pe-
dicellata, inferiora et media lobis 2 (vel tantum lobo unico) rotundatis, petioli ad
medium subsessilibus, sæpius aucta.
Moupine, ad rupes. Aug. 1869.
Variété remarquable par la présence de 2 lobes accessoires assez
grands qui accompagnent fréquemment les segments inférieurs et moyens ;
cet état n est d ailleurs que 1 exagération d’une forme qui se trouve dans
124
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
lTIimalaya et à Pékin, dans laquelle plusieurs segments présentent à leur
bord supérieur une dilatation assez prononcée en forme d’oreillette.
VITTARIA, Sw.
401. — V. LINEATA, Sw.
Sw., Synops. fil., p. 109.
Kokonoor orientalis, ad truncos arborum. Febr. 1870.
Forme à frondes très étroites (3 mill.), longues de 25 à 40 cent.
OSMUNDA, L.
402. — O. REGALIS, L.
L., Sp. pl., ed. 1, p. 1065.
Moupine, in humidis silvarum. Apr. 1869.
Toutes les frondes sont stériles et de petite taille; la plante de Mou¬
pine appartient probablement à la variété biformis Hook.
ADDENDA.
Ad n° 162 (Lonicera scabrida), adde :
Folia post flores evoluta, brevissime petiolata, oblongo-elliptica, coriacea, glauca,
eximie reticulata, ad nervos et secus margines setulosa; bracteæ post flores valde
accrescentes, lato ovatæ, usque 18 mill. longæ, rigide membranaceæ pallide vires-
centes; baccæ e basi liberæ setis glandulosis dense vestitæ, calice truncato brevissimo
coronatæ. L. hispidæ primo adspectu similliina, sed jam floribus haud coetanis dis-
tincta.
I
TABLEAU
DE LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
DES
PLANTES RÉCOLTÉES EN CHINE
PAR
M. l’abbé A. DAVID
Nota. — Les espèces suivies du signe f ont été découvertes par M. A. David.
Ranunculaceæ
Clematis fruticosa, Turcz.
— orientalis, L., forma inti'icata .
— - — Wilfordi .
— Æthusæfolia, Turcz.
— brevicaudata, DC.
— angustifolia, Jacq.
— grata, Wall.
— montana, Hamilt.
— paniculata, Thunb.
— Armandi -j-.
— tubulosa, Turcz. var. Davidi Franch
— macropetala, Ledeb.
— alpina, Mill.
Thalictrum simplex, L., var. Thunbergii .
— elatum, Murr.
— • majus, Jacq.
— thibeticum -J-.
— uncinulatum-|-.
— pallidum •}•.
— tenue -j-.
— trigynum, Fisch..
— petaloideum, L.
Anemone chinensis, Bunge.
— pulsatilla, L.
Moupine
Kiang-si
Chensi .
Mong.
mérid.
Pékin.
+
+
+
+
.
+
+
+
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+
•
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+
+
+
+
+
+
+
+
.
+
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+
+
+
+
+
+
•
126
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
— flaccida, F. Schm.
— Davidi -J-.
— vitifolia, Ham.
— rivularis, Ham.... .
Adonis Davidi -j-.
Ranunculus hydrophyllus, Bunge.
— sceleratus, L.
— acris, L....
— ternatus, Thunb.
— stenorhynchusf.
— Cymbalariæ, Pursh.
— plantagineus, Murr.
Caltha palustris, L.
Trollius chinensis, Bunge.
Helleborus thibetanusf.
Eranthis albiflora -j-.
Isopyrum peltatum-|-..
Aquilegia vulgaris, L.; var. oxypetala . ...
— viridiflora, Pall.
Delphinium anthriscifoluem, Hance.
— grandiflorum, L..
— cheilanthum, Fisch.
— longipes -{-.
Aconitum Lycoctonum, L. ; var. Cynootovum, Trautv...
— — var. vulparium, Reg.
— — var. barbatum, Reg.
— Kusnetzoffii, Rchb.
— oehotense, Rchb.
— palmatum, Don.
Actæa spicata, L...
— davurica.
Pæonia albiflora, Pall.
Magnoliaceæ
Sohizandra chinensis, Baill.
Euptelæa Davidiana, Baill.
Menispermaceæ
Menispermum dauricum, DG.
Gocculus Thunbergii, DG.
MOIÎPINE
Kiang-si
ClIESSI.
Mong.
mérid.
PÉRIS.
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PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
127
Lardizabaleæ
Akebia quinata, Done..
— lobata, Dcne.
Holbœllia latifolia, Wall.
Berbeiudeæ
Berberis vulgaris, L. ; var. amurensis, Reg...
—■ sinensis, Desf. ; var. cratægina, Reg,
— — var. angustifolia, Reg.
— sanguinea.l*...
— Wallichiana, DG.
Epimedium Davidi -)-.
Papaveraceæ
Papaver alpinum, L.
Meconopsis horridula, Hook..
Ghelidonium majus, L.
Boooonia cordata, Willd.
Hypecoum erectum, G. A. Mey.
— chincnse -j-.■
Corydallis bulbosa, DC.
— mucronatal*.
— chinensis-j-.
micropoda-]-.
— anthriscifolia ]-....
— racemosa, Pers....
— flexuosa.
— pallida, Pers-]-.....
— Bungeana, Turcz..
moupinensis-j-.
— albicaulis-|-.
— Davidi -j-.
Cruciferæ
Nasturtium montanum, DC.
— microspermum, DC..
— palustre, DG.
— globosum, Turcz....
Moupine
Kiang-si
Ciiesni.
Mono.
mérid.
PÉRIS.
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•
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128
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Cheiranthus aurantiacus, Bunge.
— apricus, Stev.
Cardamine scaposa f.
— parviflora, L. ; forma hispida.
— hirsuta, L.
— impatiens, L.
— macrophylla, Willd.
Arabis pendula, L.
Alyssum tenuifolium, Steph.
Draba incana, L.
— nemorosa, L. ; var. leieoarpa .
— — var. hekecarpa .
— moupinensis 1-.
Sisymbrium Sophia, L.
— heteromallum, G. A. Mey ..
Dontostemon matthioloidos -J-.
— dentatus, Ledob.
— micranthus, C. A. Mey....
Eutrema thibeticum -J-.
Erysirnum cheiranthoides, L.
— macilentum, Bunge.
— stigmatosum -J-.
— alyssoides -J-.
Smelowskia cinerea, G. A. Mey.
Thlaspi arvense, L.
— Bursa pastoris, L.
Lepidium incisum, Roth.
— chinense -j- .
Oriehophragmus sonchifolius, Bunge.
Sinapis juncea, L.
Capparideæ
Gynandropsis viscida, Bunge.
VlOLARIEÆ
Viola pinnata, L.
— Patrinii, DG.
— variegata, Fisch.
— — var. chinensis, Bunge.
Moupoe
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ClIENSI.
Mong.
mérid.
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PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPÈRIO
Viola Selkirki, Gold.
— palustris, L. ; var. moupinensis, Franch,
— mongolica -f-.
— hirta, L.
— diffusa, Ging.
— acuminata, Ledeb.
— sylvestris, Lamk.
— Grayi, Franch. et Sav.
— Davidi -f-.
— biflora, L.
POLYGALACEÆ
Polygala arillata, Hamilt.
— sibiriea, L.; var latifolia .
— — var. tenuifolia .
— japonica, Houtt.
— — var. cinerascens .
— triphylla, Don (P. Tatarinowii, Reg.).
Caryophyllaceæ
Dianthus superbus, L.
— Seguieri, Chaix, var. asper .
— — var. dentosus .
Gypsophila acutifolia, Fisch.
— — var. chinensis, Reg.
Cucubalus bacciferus, L.
Silene Vaccaria, L.
— eonoidea, L.
— Fortunei, Vis.
—■ tenuis, Willd. ; var. staticæfolia .
— — var. Jenissea .
— repens, Patr.
— aprica, Turcz.
■—• firma, Sieb. et Zucc.
Lychnis fulgens, Fisch.
— Davidi .
Sagina Linnæi, Presl.; var. maxima .
Krascheninnikowia Davidi -j-.
Stellaria discolor, Turcz.
— gypsophiloides, Fenzl.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e
Moupine
Kiakg-si
Chensi.
+
+
+
+
+
+
+
+
1
+
+
+
+
+
+
+
SÉRIE.
130
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.
Stellaria diehotoma, L.
— diversifolia, Max.
— graminea,L.
— media, L.
Myosoton aquaticum, Mœnch.
Arenaria serpillifolia, L...
— juncea, M. Bieb.
Spergularia media, Pers.; var. heterosperma, Fenzl...
Tamariscineæ
Tamarix juniperina, Bunge.
— Pallasii, Desv.
Myricaria alopecuroides, Schrenk.
— germanica, Desv.
Hypericineæ
Hypericum attenuatum, Choisy.
— Ascyron, L.
— patulum, Thunb.
— Seniawini, Maxim.
— Napaulensis, Choisy.
— Japonicum, Thunb.
Ternstroemiaceæ
Adinandra Drakeana -j-.
Actinidia Davidi -j-.
— Kalomitka, Rupr.
— callosa, Lindl.
Camellia theifera, Griff.
— Sasanqua, Thunb.
Stachyurus himalaicus, Hook. et Th.
Malvaceæ
Malva pulohella, Berhn..
Hibiscus mutabilis, L.
— Trionum, L.
Abutilon Avicennæ, Gaerln.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPÉRIO
Tiltaceæ
Grewia parviflora, Bunge.
Gorchoropsis crenata, Sieb. et Zuee.
Tilia mandshurica, Rupr. et Maxim-,
— mongolica, Maxim.
Lineæ
Linum perenne, L.
— usitatissimum, L.
— stelleroides, Planch.
Zygophylleæ
Tribulus terrestris, L.
Nitraria Sehoberi, L.
Geraniaceæ:
Géranium sibirieum, L.
— Wilfordi, Maxim.
— eriostemon, Fisch....
— pratense, L .
— davuricum, DG..
— WlassoYvianum, Fisch
— moupinense f-.
— nepalense, Sweet....
Erodium stephanianum, Willd..
Oxalis corniculata, L.
— japonica, Franch. et Sav .
Impatiens Noli-tangei'e, L .
— Davidi -f-.
— vittata -J-.
—• rostellata -j-.
Rutaceæ
Ruta dahurica, DG.
Peganum nigellastrum, Bunge ..
Bœnninghausenia albiflora, Rchb
Zanthoxylum Bungei, Planch.
Moupine
Kung-si
Chensi.
Mo^G
mérid
132
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.
Zanthoxylum Bungei; var. inermis .
— planispinum, Sieb. et Zuce
Phellodendron amurense, Rupr.
Citrus trifoliata, L.
Skimmia Laureola, Hook. fil.
SlMARUBEÆ
Ailanthus glandulosa, Desf.
Mf.liaceæ
Melia Azedai'ach, L.
Cedrela Ghineasis, Juss.
Ilicienæ
Ilex Pernyi -j-,
Gelastrineæ
Evonymus Bangeana, Maxim.
— Thunbergiana, B1.
Gelastrus articulata, Thunb.
—• flagellaris, Rupr.
Rhamnf.æ
Paliurus Aubletia, Rœm. et Sch.
— australis, Rœm. et Sch.
Zizyphus vulgaris, Lamk. ; var. siaeasis....
— — var. inermis , Bunge.
Rhamnus arguta, Maxim.
— erythoxylon, Pall.
— catharctica, L.; var. dahuriea, Max
— virgata, Roxb..
— parvifolia, Bunge.
— crenata, Sieb. et Zucc.
Ampelidæ
Vilis amurensis, Rupr.
Mocpine
Kiang-si
Chensi.
Mono.
mérid.
Pékin.
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PLANTÆ DAVID IANÆ EX SINARUM IMPER10
133
Vitis heterophylla, Thunb.; var. cordata , Reg
— serianæfolia, Maxim. ; var. aconitifolia.
Sapindaceæ
Kœlreuteria paniculata, Laxm.
Xanthoceras sorbifolia, Bunge.
Acer tataricum, L.
— — var. acuminata .
— truncatum, Bunge.
— pictum, Thunb.; var. Mono .
— Lobelii, Ten.
— Hookeri, Miq.
— Davidi -j-.
Euscaphys staphyleoides, Sieb. Zuce.
Sabiaceæ
Sabia japonica, Maxim.
Meliosma cuneifolia -J-.
Anacarbiaceæ
R’nus Cotinus, L.
— semialata, Murr.;var. Osbeckii, DG
— succedanea, L.
— vernicifera, DC.
Pistacia chinensis, Bunge.
IjEGUMINOSÆ
Thermopsis lanceolata, R. B.
Grotalaria rufescens -j-.
Medicago ruthenica, Ledeb.
— saliva, L.
— denticulata, Willd.
— lupulina, L.
Melilotus
M. alba, Lamk....
— parviflora, Desf
.
- . . . ' . • . - , . . . - A- . ■ - ■ . •' •
34
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Melilotus graveolens, Bunge.
Lotus
L. corniculatus, L.
Indigofera macroslachya, Vent.
— tinctoria, L.
Bungeana, Steud.
Sphœrophysa salsula, DG.
Garagana frulescens, DG.
— pygmœa, DC.
— microphylla, DG.
Astragalus mongolieus, Bunge.
— complanatus, R. Br.
— Davidi -J-.
— sciadophorus •}•.
— moupinensis -J-. .
— chinensis, L. fil.
— capillipes, Fisch......
— tenuis, Turcz.
— — var. scoparla, Franch.
— dahuricus, DC.
— Hoantchy -j*.
— tataricus -j-..
— ulachanensis 4 .
— adsurgens, Pall.
— scaberrimus, Bunge.
Oxytropis subfalcata, Hance..
— Drakeana -j-.
— squarnulosa, DG.
— Davidi 7 -.
— oxyphylla,DG.
— myriophylla, DG.
— chrysotricha -j-...
— uratensis -j-.
Guldenstadtia multiflora, Bunge.
— — var. longiscapa , Franch
Giycyrhiza uralensis, Fisch.
— squarnulosa -f - .
Milletia cinerea, Benth.
Hedisarum brachypterum, Bunge.
Desmodium microphyllum, DG.
Moupixe
Kiang-si
Chensi.
Mono.
mérid.
Pékin.
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Desmodium japonicum, Miq.
Lespedeza eriocarpa, DG.
— macrocarpa, Bunge.
Davidi -J-.
— bicolor, Turcz.
—• floribunda, Bunge.
— juncea, Pers.
— medicaginoides, Bunge.
triehocarpa, Pers.
— tomentosa, Sieb..
— striata, Hook. et Arn.
Æschinomene indica, L.
Yicia pseudo-Orobus, L.
— gigantea, Bunge.
— amcena, Fisch.
—- multicaulis, Ledeb.
— cracca, L.
— tridentata, Bunge.
—■ angustifolia, Roth.
— hirsuta, Koch.
— unijuga, Al. Br. .
Lens eseulenta, Moench.
Lathyrus palustris, L.
— Davidi, Hance.
Glycine soja, Sieb. Zucc.
— hispida, Fr. et Sav.
Sophora japonica, L. ; var. oligophylla....
— flavescens, Ait.
— alopecuroides, L.
— Moorcroftiana, Benth.; var. Davidi
Cassia mimosoides, L.
Albizza Julibrissin, Boiv.
Gleditschia heterophylla, Bunge.
Rosaceæ
Maddenia himalaica, Hook. et Thomps.
Prunus thibetica -f-...
— japonica, Thunb.
— mongolica,Max...
— persiea.
— Davidiana, Franch.
-
- - •' : ----- ----- - y-
136 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Moupine
Kiaïg-si
ClIENSI.
Mong.
mérid.
PÉKIN.
Prunus Armeniaca, L.
+
— humilis, Bunge.
+
+
— triloba, Lindl.
—* pedunculata, Franch.
— cinerascens -|-...
+
— Padus, L.
4-
+
Kerria Japonica, DG.
-1-
Neillia thyrsiflora, Don.
+
— rubiflora, Don.
Spirœa pubesoens, Turcz.
4
— dasyantha, Bunge.
— trilobata, L.
1
— uratensis .
4
— betulifolia, Pall. .
4-
— japonica, L.; var. acuminata, Franch.
4-
— — var. ovalifolia , Franch.
+
— Kirilowii, Pall.
+
4-
— angustiloba, Turcz.
— palmata, Pall.
+
Rubus Fockœanus, Kurz...
+
4-
— hakonensis, Franch. et Sav.
— pirifolius, Sm.; var. tomentosus, 0. Kuntze....
— tephrodes, Hance.
+
4-
— corchorifolius, L. fil.
4
— cratæg-ifolius, Bunge.
+
+
— saxatilis, L.
— parvifolius, L.
+
4-
4-
— macilentus, Camb.
— rosæfolius, Sm.
+
4-
— thibetanus -J-.
— cochinchinensis, Tratt.; var. stenophyllus,
Franch .
4-
Geum strictum, Ait.
+
Fragaria indica, Andr.
— collina, Ehrh.
4-
Potentilla fruticosa, L.
+
,
+
— — var. tenuifolia , Lehm.
4
— — var. ochreata, Lehm.
4-
— bifurca, L.
4-
— — var. glabrata, Lehm.
4-
— verticillaris, Steph.
— sericea, L.
4*
-1-
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
137
Potentilla subacaulis, L.
— viscosa, Don.
— chinensis, Ser.
— Davidi -j-..
— moupinensis -j-.
— leuconota, Dan.
— discolor, Bunge.
— fragarioides.
— reptans, L.; var. sericophylla, Franch.
— — var. incisa , Franch..
— Kleiniana, Wight et Arn.
— flagellaris, Lehm.
— supina, L.
— anserina, L.
Chamærhodos erecta, Bangc.
Agrimonia Eupalorium, L........
— pilosa, Ledeb.
Sanguisorba oflicinalis, L.
Rosa moschata, Mill.
— Banksiæ, R. Br.
— macrophylla, Lindl.; var. mongolica, Franch....
— — var. hypoleuca, Franch.
— Davidi, Crép.
— davurica, Pall.
— acicularis, Lindl.
— xanthina , Lindl .
Gratægus cuneata, Sieb. et Zucc.
— pinnatifida, Bunge.
— sanguinea, Pall.
Gotoneaster integerrima, Medik.
— nniltiflora, Bunge.
— moupinensis -j-.
— salicifolia -J-.
— nummularia, Fisch. et Mey.
Ghcenomeles japonica, Lindl.
Stranvæsia Davidiana, Dcne.
Pirus microphylla, Wall.
— aucuparia, Gaertn.
— Calleryana, Dcne.
— baccala, L.; var; sibirica , Maxim.
— — var. mandshurica, Maxim. . ....
— spectabilis, Ait.
Moupine
Kiang si
ClIENSI.
MOiNG.
mérid.
PÉKIN.
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NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE.
18
mm
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Modpine
Kiang-si
ClIESSI.
Mong .
merid
Pékin.
Saxifragaceæ
Astilbe chinensis, Maxim.
+
+
Saxifraga sarmentosa, L.
1
— pekinensis, Maxim.
"T
+
— Davidi -j-.
+
[
Saxifraga cardiophylla f.
— nutans, Hook et Thomps.
F
+
+
— stellariæfolia -J-.
— frinervia -J-.
— hispidula, Don.; var. dentata, Franeh.
— eortusifolia, Sieb. etZucc.; var. Fortunei..
— purpuraseens, Hook. et Thomps..
H -
+
_J_
Chrysosplenium alternifolium, L. ; var .japonicum....
— Grifflthii, Hook. et Thomps.
+
4-
— Davidianum, Dcne.
4-
— gracile -J-.
HT
4_
■
Parnassia palustris, L.
*r
— Davidi -J-.
!
+
— pusilla, Hook. et Thomps.
4
4_
Tiarella polyphylla, Don.
_L
Penthorum sedoides, L.
"T
4-
Rodgersia podophylla, Asa Gray... .
r
Schizophragma hydrangeoides, Sieb. et Zuco
4^
+
Gardiandra alternifolia, Sieb. et Zucc.
4-
Hydrangea Davidi -j-.
1
r
— longipes -J-.
\
— vestita, Wall.; var . pubesoens, Wall
— aspera, Don.
~T
+
Deutzia parvitlora, Bunge.
"h
j
— grandit!ora, Bunge.
4_
— longifolia -J-.
i
— glomeruliflora -j-.
■+*
Philadelphus coronarius, L.; var. pekinensis, Max.
Ribes macroealyx, Hance..
+
+
— pulchellum, Tarez...
4“
i.
— alpinum, L. ; var. mandshuricum , Max.
T-
4-
~r
— — var. japonicum, Franeh_
i
— petræum, Wulf.
I
— longeracemosum f. .
4^
— moupinense -j-,...
+
— glaciale, Wall.
4~
+
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
\IorpiNE
KlANG-S!
Chensi.
Mong.
mérid.
PÉKIN.
Ribes Davidi -J-.
+
Crassulaceæ
Crassula mongolica -J-.
+
Sedum ramosissimum, L.
+
— limbriatum, Franch.
+
— malacophyllum, Franch.
+
— Aizoon, L.
+
— — forma angustifolia .
— dumulosum f-.
+
— macrolepis -f-.
+
— Fabaria, Koch.
+
— stellariæfolium •{-...
+
— Alfredi, Hance...
+
— drynarioides, Hance..
+
— subtile, Miq.
+
elatinoides -j-.
+
Hamamelidbæ
H. virginiana, L.; var. japonica, Franch.
.
+
Loropetalum chinense, Oliv.
_u
Liquidambar Maximowiczii, Miq.
•
-h
Melastomaceæ
Osbeckia chinensis, L.
+
COMBRETACEÆ
Camptotheca acuminata, Dcne.
+
Davidia involucrata, Baill.
+
•
Lytrarieæ
Ammania baccifera, L.
+
.
Lythrum salicaria, L.
.
.
+
Lagerstroemia indica, L.
+
•
Onagrarieæ
Epilobium spicatum, Lamk.
'■ i'
«
140
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Moepinf
Kiang-s
ClIENSI.
Mon g.
mcrid.
PÉKIN.
Epilobium tetragonum, L.
+
— palustre, L.
+
— nepalense, Hausskn.
+
— himalaicum, Hausskn.
■f
— lætum, Wall.
4-
1
— hirsutum, L.
+
Cireæa alpina, L.
+■
— lutetiana, L.-.
+
— cordata, Rovle.
+
CUCURBITAGEÆ
Thladiantha dubia, Bunge.
.
-1-
— Davidi -J-.
+
.
MomorJica cochinchinensis, Spreng.
4-
.
Gymnostemma pedata, B1.
+
Actinostemma lobatum, Cogn.; var. genuinum .
!
Begoniaceæ
Bégonia Evansiana, Anlr.
4-
Ficoideæ
Mollugo strieta, L.
+
Umbelliferæ
Uickinsia hydrocotyloides -j-.
+
Sanicula elata , Iîamilt.
+
Bupleurum falcatum, L.; var. scovzonerifoliam .
— pekinense (B. chinense, Franch.).
+
Trachydium daucoides -j-...
+
Pternopetalum, Davidi -j-.
+
Gicuta virosa, L.
+
Apium dahuricuin, Benth. et Hook.
!
“h
Garum buriaticum, Turcz.
— Garvi, L.
+
Pimpinella albescens -J-.
+
Nothosmvrnium japonieum, Miq.
+
Gonopodium cyminum, Franch.
+
+
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
141
Seseli Libanotis, Koch. ; var. sibirica ....
CBnanthe stolonifera, DG.
Siler divaricatum, Benth. et Hook.
Pleurospermum austriacum, Hoffm.
— Davidi j-...
Angelica anomala, Lall...
— mongolica -J-.
— Miqueliana, Maxim.
decursiva, Franch. et Sav.
— læwigata, Franch.
Peueedanum therebinthaceum, Fisch.
— rigidum, Bunge.
— graveolens, Benth. et Hook.
Heraclenm lanatum, Mich.
— microearpum -j-.
— var. subhipinnalum , Franch..
Gryptotænia canadensis, DG.
Torilis prætermissa, Hance.
— japonica, DC.
— Ànthriscus, Gmel.
Araliackæ.
Panax sessiliflorum, Rupr. et Maxim..
— Davidi f.
Eleutherococeus senticosus, Maxim. ...
Aoanthopanax aculeatum, Seem.
— asperulatum, Fr. et Sav,
— setulosnm .
Hedera Hélix L.
CoRNAGEÆ.
Helwingia japonica, Dietr; var. himalayca Hook. et
Thomps.
Cornus scabrida j-.
.— officinalis, Sieb. et Zucc.
— tatarica Mill.
Caprifoliackæ.
Adoxa moschateliina, L .
142
NOUVELLES ARCHIVES Dü MUSÉUM
Sambucus Thunbergiana, Blume.
— Williamsi, Hance.
— racemosa, L...
— Ebulus, L.
Viburnum erosum, Thunb.
•— plicatum, Thunb. ; var. parvifolium Miq.,.
— Opulus, L.
— Davidi -j-...
— stellulatum, Wall.
— tomentosum, Thunb.
— cordifolium, Wall.
— nervosum, Don.
— dahuricum, Pall.
Abelia biflora, Turcz...
Diervilla rosea, Walp.
Lonicera acuminata, Wall.
— seabrida -J*.
— Ferdinandi -j-.1.
— Elisæ -j-.
— chrysantha, Turcz...
— Tatarinowii, Maxim.
— microphylla, Willd.
Rubiaceæ.
Nauclea pilulifera, H. Baill..
Ophiorhiza japonica, Blume.
Hamiltonia oblonga, Franch.
Serissa Democritea, H. Baill...
Pæderia chinensis, Hance..
Rubia cordifolia, L., var. rotundifolia , Franch.
— tatarica, var. grandis , Fr. Schm.
Galium boreale, L...
— aspreilum, Mich...
— linearifolium, Turcz.
— triflorum, L..
— verum, L..
— Aparine L.
Valerianeæ.
Patriniâ heterophylla, Bunge.
Moupine
IÜANG-S1
Chensi.
Mon g.
mérid
PÉKIN.
4
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4
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4
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Patrinia soabra, Bunge.
— ovata, Bunge......
—■ scabiosæfolia, Lenk.
— villosa, Juss.
Valeriana, offlcinaiis, L.
— flaccidissima, Maxim...
— Hardwickii, Wall...
Scabiosa Fischeri, D. G.
Dipsacus japonicus, Miq.
Synantherbæ.
Adenostemma viscosum, Forst.
Vernonia Monosis, D. C.
Eupatorium cannabinum, L.
— chinense, L..
■— japonicum, Thunb.
Dichrocephala latifolia, D. G...
Myriactis nepalensis, Less..
Aster hispidus, Thunb.
— indicus, L...
— integrifolius, Franch.
— scaber, Thunb.
— mongolieus -J-.
— trinervius, Roxb.
— heterochæta, Benth.
— altaicus, Willd.
— tataricus, L.
Brachyactis ciliata, Ledeb.
Erigeron moupinensis -f-.,..
— canadensis, L.
— aeer, L. ; var. elongatus , Herd.,...
Leontopodium sibiricum, Cass...
— alpinum, Gass.; var. himalayanum....
Anaphallis nubigena, D. G.
— pterocaulon, Maxim.
— cuneifolia, ITook.
— araneosa, D. C.
Gnaphalium luteo album, L.
— multiceps, Wall.
Inula ouspidata, Clarke; var. saligna Franch.
■— ammophila,Bunge.
144
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Inula britannica, L.
— — var. chinensis Reg.
Carpesium cernuum, L.
— abrotanoides, L.
Adenocaulon bicolor, Ilook.
Xanthium strumarium, L.
Siegesbeekia orientalis, L..
Eclipta alba, L.
Bidens cernua, WillJ.,.
— tripartita, L. ; forma fastigiata .
— bipinnata, L.
Sheareria Polii, Franch.
Àchillæa sibirica, Ledeb.
Chrysanthemum coronarium, I.
— sibiricum, Turcz.
Pyrethrum indicum, Cass.
— var. lavandulæfolium , Fisch.
— sinense, Sabine.
Centipeda orbicularis, Lour.
Artemisia scoparia, Waldst. et Kit.
— eampestris, L.
— Dracunculus, L.
— sibirica, Maxim.
— eriopoda , Bunge.
— japonica, Tlmnb.
— annua, L.
— palustris, L.
— pectinata, Pâli.
— vulgaris, L.; var. vulgatissima, Ben..
_ — var. laliloba, Ledeb-
_ — var. incanesoens .
_ — var. integrifolia , Max.. .
—- sacrorum, Ledeb.; var. intermedia....
_ _ var. minor, Ledeb.
— intricata -}-.
— brachyloba -J-.
— laeiniata, Willd.
— frigida, Willd.
— Sieversiana, Willd..
Tanacetum trifidum -J-.
Petasites tricholubus -j-.
Qynura pinnatifida, DC.
Moüpi.ne
Kiang-«i
+
4-
+
4-
ClIENSI.
-4-
Mong.
mérid.
+
+
4-
+
+
+
+
Pékih.
+
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+
+
+
+
+
+
+
+ ■
PLANT JE DAVXD1ANÆ EX SINARUM IMPERIO
145
IV
lOUPiNE
Uang-si
Chensi.
Mong.
mérid.
Pékin.
Senecio vulgaris, L.;var. dubius .
— argunensis, Tarez...
+•
•
Jacobæa, L.; var. graudiüorus, Turcz.
.4-
— nemorensis, L.; var. genuinus .
4-
campestris, L. ; var. genuinus, Koch.
+
4-
— — var. tomentosus, Franch....
-4
var. oliganthus .
4-
— scandens, Don.
+
|
+
— stenocephalus, Maxim.
— quinquelobus, Hook. et Thomps.; var. moupi-
4_
nensis, Franch..
4-
— Przewalskii, Maxim.
+
— aeonitifolius, Turcz.
4- :
— Davidi -J-. . .
+
— sagittatus, Sehultz Bip.
+
Eehinops dahuricus, Fisch.
•
— Gmelini, Turcz.
1
Atractylis ovata, Thunb.
+ ■
Arctium mnjus. Schkuhr.
4-
Carduus crispus, L.
“h
4-
4-
— japonicus, Franch.
4 |
arvensis, Kalm.; var. setosus .
+
— segetum, Bunge.
+
— linearis, Thunb..
+
•
.Saussurea Suglioo, Clarke.
_L
1
4“
— iodostegia, Mance.
+
— eriolepis, Bunge.
1
— paleala, Maxim.
"T"
— — var. macrocephalu, Franch.
4-
— serrata, DG.
+
— ussuriensis, Maxim.; var. mongol ica , Fr ..
4-
— amara, DC.
+
4-
— — var. miorocephala, Franch.
+
— triangulata, Trautv. et Mey.
4-
japonica, DC.; var. alata, Regel.
4-
— Bungei, Benth.
-j-
Serratula ohinensis, Ce March. Moore.
4-
— ccntaurioides, L.; var. miorocephala Fr..
l
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SERIE.
19
146
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Serratula radiata, M. Rieb.; var. mongolica..
•— atriplicifolia, Benth. et Hook.
Àcroptilon Picris, C. A. Mey.....
Rhaponticum uniflorum, RG.
Myripnois dioica, Bunge.
Gerbera Anandria, Sch. Bip.
Ainsliæa frangrans, Champ..
— lancifolia •}•...
Lampsana apogonoides, Maxim..
Picris hieracioides, L.
Launæa lampsanoides -j-,... ...
— glabra, Franch.
Crépis Turczaninowii, G. A. Mey.
— japoniea, Benth..
— flexuosa, Franch.
Hieracium umbellatum, L. . .
Hypochæris grandiflora, Ledeb.
Taraxacum bicolor, DG.
— ceratophorum, DG.
— corniculatum, DG.
Lactuca scariola, L.; var. sativa, Bisch.
-— squarrosa, Miq.
■— triangulata, Maxim.
— sibirica, Benth. et Hook.
tatarica, G. A. Mey...
— denticulata, Maxim.; var. typica .
— — var. sonchifolia
— versicolor, Schultz Bip.
— polycephala, Franch......
Prenanthes Tatarinowii, Maxim.
Sonchus oleraceus, L.
«— asper Vill.....
-— uliginosus, M. Bieb.
Scorzonera divaricata, Turcz.
— macrcsperma, Turcz.. . .
— austriaca, Willd.
— radiata, Fisch..
CampanulaCeæ
Lobelia Davidi -j-.
— radicans, Thunb..
MOIPINF
Kiakg-s
Chensi.
Mong.
mcrid.
Pékin.
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4
PLANTAS DAVIDU.*’■K, DX SINARUM IMPERIO
Wahlenbergia gracilis, Alph. DG. .
Gampanumæa pilosula f .
Platycodon grandiflorum, Alph. DG.; var. glaucum.. ■
Gampanula oanescens, Wall.
— punctata, Lamk..
Adenophora polymorpha, Ledeb.; var. latifolia .
— — var. Gmelini, Trautv.
— — var. marsupiiflora .
— — var. denticulata, Fisch.
— trachelioides, Maxim.
MOUPINE
Kiang-si
4-
Chensi.
Ericacbæ
Vaccinium bracteatum, Thunb.
— moupinense -{•.
Gaultheria fragrantissima, Wall.
— nummularioides, Don.
Enkianthus himalaicus, Ilook. et Thomps.
Pieris ovalifolia , Don..
Rhododendron calophyturn -J-.
— décorum -{•.
— oreodoxa -j-.
— rotundifolium -j-..,.
— Davidi-J-......
— argyrophyllum -j-.
— pachytrichum f ...
— strigillosum f ...
— floribundum -j-...
— polylepis -j-.....
— dendroeharis -j-.
— moupinense .
— lutescens- 5 -.
— sp ..
— sp .
— dauricum, L. ; var. mueronulatum, Mx.
— indicum, Sweet; var. Simsii , Maxim.
— micranthum, Turcz..
Glethra scandens f .......
Pyrola rotundifolia, L... .......
Chimaphila japonica, Miq...
Shortia thibetica, Franch...
+
+
+
+
+
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+
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4 -
4-
4-
4-
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'148
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Plumbaginkæ.
Statice aurea, L...
— bicolor, Bunge.
— — var. densiflova, Bunge
PnlVIULCE.K.
Cortusa Matthioli, L.
Primula heucheræfolia -J-.
— obconica Hancer.
— oreodoxa f. .
— David i .
— ovalifolia -j-.
— moupinensis -J*.
— incisa -j-.
— Maximowiczii, Regel.
Androsace saxifragæfolia, Bunge..
— rotundifolia, Hardw.
— villosa L. var. incana, Duby.
— septentrionalis, L.
— elongata, L. ; var. nana, Franch.
Lysimachia platypelala -j-.
— csndida, Lin 1!.
barystachys, Bunge.
— Fortune!, Maxim.
— pentapetala Bunge.
— ncmorum L. ; var. moupinensis Franch...
Glaux marilima, L...
Myrsineaceæ.
Myrsine africana, L.; var. hifavia.
Oleace.k.
Jasminum discolor -J-.
— nudiflorum, Lindl..
Fraxinus Bungeana, DG.
— rhynchophylla, Hanee
Syringa villosa, Vahl....
— Emodi, Wall.
PLANTÆ D AVI DI AN Æ EX SINARUM IMPERIO
149
Syringa oblata, Lindl.
— amurensis, Rupr.
Ligustrum brachystachyum, Decne.
— thibetieum, Decne.
— mellosum, Decne.
Styraceæ.
Styrax serrulatum, Roxb. ; var. virgatum, Hook-
Symplocos japonica, D.C...
— botryantha -}•.
— cratægoides, Don.
Apocynaceæ.
Apocynura venetum L.
Trachelospermum jasminoides, Lem..
Asci.epiadeæ
Metaplexis Stauntoni, Rœm. et Sch.
Pycnostelma chinensis, Bnnge.
Periploca sepium, Bunge.
Vineetoxicum atratum, Moyv. et Decne.
— sibiricum, Decne.
— — var. australe, Max
Cynoctonum roseum, Decne.
Cynanchum Bnngei, Decne. ...
— pubescens, Bunge..
Ge.ntianacëæ.
Erythrœa ram isissima, Pers.
Gentiana rubicunda, Franch.
— lïigida, Haenke..
— aquatica, L.
— squarrosa, Ledeb..
— decnmbeus. L.
— Davidi -J-...
— detonsa, Fries . . .
— macrophylla, Pall.
Pterigocalyx volubilis, Maxim.
Moüpine
Kiang-si
Chensi
4-
+
+
+
4-
.
4-
+
4-
4-
+
4-
+
+
Mono.
rnérid.
+
+
+
+
PÉKIN.
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
150
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Anagallidium dichotomum, Griseb.
Swertia Davidi -f-...
Ophelia chinensis, Bunge..
— diluta, Ledeb.
— pulchella, Don.
Halenia sibirica, Borkh........
POLEMONIACEÆ.
Polemonium cœruleum I,.
Gesneiuaceæ..
Didissandra lancifolia -j-..
Didymocarpus lanuginosus, Wall...
Bæa hygrometrica, Comm.
Bignoniaceæ.
Campsis adrepens. Lour.
Catalpa Bungei, G. A. Mey.
Amphicome arguta, Lindl....
Incarvilla sinensis, Juss.
Boragineæ
Tournefortia Arguzia, Rcem. et Schult.
Lithaspermum arvense, L.
— Zollingeri, Alph. DG.
— erythrorrhizon, Sieb. et Zuec
Stenosolenium saxatile, Turcz..
Anchusa orientalis, Rchb.
Eritrichium pectinatum, Alph DG.
— pedunculare, Alph. DG.
Echinospermum anisacanthum, Turez.
Cynoglossum divaricatum, Steph.
— furcatum, Wall.....
— micranthum, Desv.
Bothryospermum secundum, Maxim.
— Kusnetzowii, Bunge.
— chinense, Bunge..
Thyroearpus gloehidiatus, Maxim.
Mong.
mérid.
+
+
+
+
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+
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PÉ IN.
H—1— H * • H—1—K * * H— H • * Hh "h’-h' +•• +
wmmmi
PLANTÆ DAVIDIAÎIÆ EX SINARUM IMPERIO
Omphalodes moupinensis f..
Gonv olvulaceæ
Pharbitis Nil, Ghoisy..
Ipomœa sibiriça, Pers.
Convolvulus tragacanthoides, Pers.
— Ammani, Desr.
— arvensis, L. ; var. aogustata, Led..
— sepium, L. ; var. breripes ..
— aeetosæfolia, Turcz...
— dahuricus, Bot. Mag..
— — var. pellita, Choisy.
Guscuta lupuliformis, Krok.; var. asiatica, Engelm...
— chinensis, Lamk.
— colorans, Maxim.
SoLANAQEÆ
Lycium ehinense, Mill.
Solanum nigrum, L.
— septemlobum, Bunge..
— lyratum, Thunb.
Physalis Alkekengi, L.
Hyoscyamus niger, L.
Datura Stramonium, L.
SCROPHULARINEÆ
Linaria vulgaris, L.
Serophularia canescens, Bougird. ; var. glabrata. Fr.
— Oldhami, Oliv.
Mimulus nepalensis, Benth. ; var. platyphylla, Franoh.
— tenellus, Bunge..
Torenia cordifolia, Roxb.
Mazus rugosus, Lour.
— stachydifolius, Maxim.
Limnophila sessiliflora, B1.
Rehmannia glutinosa, Lib.
Buddleia Davidi f.
— panieulata, Wall.
— Lindleyana, Fort.
Moupine
+
Kiang si
Ciiensi.
+
+
+
+
+
Mong.
mérid.
+
+
151
PÉKIN.
4-
+
+
I
152
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Veronica sibirica, L.
— grandis, Fisch.'-i.
spuria, L.
— spicata, L.
— Anagallis, L.
— laxa, Benth.
— peregrina, L...
Buchnera cruciata, Hamilt.
Siphonostegia chinensis, Benth. et Hook.
Phteirospermum chinenso, Bunge.
Euphrasia offlcinalis, L. ; var. vulgaris , Benth.
— Odontites, L.
Cymbaria dahurica, L. '•••••
— — var. aspera , Franoh.
Pedicularis macrosiphon 1-.
—• trichoglossa, Hook.
— moupinensis f.
— Davidi f.
— verticillata, L.
— striata, Pâli.
— — var. arachnoidea, Franoh,. . .
Melampyrum roseum, Maxim.
OnODANCHAOEÆ
Orobanche pyenostachya, Hance.
— ammophila, G. A. Mey.
Æginetia indica, Roxb.
Acanthaceæ
Rostellularia prociimbens, Nees.
Dicaptera Buergeriana, Miq.
Eranthemum crenulatum, Wall.
_ var. angustifolium, Nees.
— var. evosum, Franch.
Verhen'aceæ
Clerodendron moupinense f.
— amplius, Hance.
Cariopteris nepetæfolia, Maxim.
Moupine
Kiang-si
Chemsi.
Mong-
merid.
PÉKIN.
+
4-
4-
1
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1
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1
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4-
+
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
Moupine
Kiang-si
Chensi.
Mong.
mérid.
PÉKIN.
Carioperis mongolica, Bunge.
+
Vitex Negundo, L.
+
— incisa, Lamk.
+
— — var. heterophylla .
4-
Verbena offieinalis, L.
_1_
1
Phryma leptostachya, L.
4-
Labiatæ .
Plectranthus glaucocalyx, Maxim.
+
Elsholtzia cristata, Willd.
4-
— Stauntoni, Benth. ; forma puberula .
4-
-
Perilla ocymoides, L.
4-
Mosla punctata, Maxim.
+
Dysophylla verticillata, Benth .
+
Lycopus lucidus, Turcz.
Mentha arvensis, L.
+
4-
Origanum vulgare, L. ; var. virens, Benth.
+
Thymus Serpyllum, L.;var. angustifolia , Led.
+
+
Calamintha umbrosa, Benth.
+
— chinensis, Benth.
4-
Salvia miltiorrhiza, Bunge.
+
— umbratica, Hance.
+
— japonica, Thunb. ; var. ternata, Franch. et Sav.
4-
— — var. lanuginosa, Franch.. .
4-
— plebeia, Bob. Br..
Lophanthus rugosus, Fisch. et Mey.
+
+
~h
Nepeta teuuifolia, Benth..
+
— lavandulacea, L. fil.
+
4-
— macrantha, Fisch.
+
— Glechoma, Benth.
+
4-
— Everardi, Le March. Moore.
+
Dracocephalum grandiflorum, L.
+
4 -
■— Moldavica, L.
+
+
— — var. laxiflora , Franch. ...
— heterophyllum, Benth.
+
— Ruyschiana, L. ..
4-
Seutellaria macrantha, Fisch. ; var. glabresoens....
4-
-L
i
— — var. pubesoens Franch.
4-
-- scordifolia, Fisch. ; forma glabresoens...
4-
4-
— indica, L. var. pekinensis, Maxim.
4-
Stachys aspera, Mich., var. baicalensis Maxim.
+
4-
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2° SÉRIE.
20
154
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Brunella vulgaris, L.
Lamium amplexicaule, L.
— album, L.
Phlomis umbrosa, Turcz.
— mongolica, Turcz.
— dentosa -J-.
Leonurus macranthus, Maxim. ..
— sibiricus, L.
— - lanatus, sp.
Marrubium incisum, Benth. . .
Lagochilus ilicifolius, Bunge. ...
Amethystea cœrulea, L.
Teucrium Pernyi f .
Àjuga genevensis, L.
— remota, Benth.
■—• lupulina, Maxim.
Plantagineæ.
Plantago major, L.
— depressa, Willd.
— mongolica, Dcne.
Phytlaccaceæ.
Mo r PIN K
+
Kiang-si
Chensi
Mong.
mérid.
PÉKIN.
+
Theligonum macranthum J t - .. . .
Phylolacca acinosa, Roxb.
Amarantaceæ .
A. retroflexus, L..
Salsolaceæ .
Teloxis aristata, Moq.
Ghenopodium acuminatum Willd. ; var. virgatum,...
— album, L. . .
— hybridum, L.
— Botrys, L.
— glaucum, L.
Obione fera, Moq.
— muricata, Gaertn.
• + +
Atriplex littoralis, I
Eurotia ceratoides, G. A. Mey
Axyris amarantoides, L
Koehia scoparia, Schrad
— —■ var. oblongifolia, Franch
— prostrata, Schrad
— mollis, Bunge
Agriophyllum arenarium, M. Bieb
Gorispermum hyssopifolium, L.
— Gmelini, Bunge
— Redowskii, Fisch
Suæda glauca, Bunge
— corniculata, Bunge
Salsola Kali, L.
Rheum Emodi, Wall
Rumex nepalensis, Spren ;
— Patientia, L.
— pulcher, L
— marschallianus, Rehb
— acetosa, L
Polygonum aviculare, 1
— — var. minutiflorum , Franch ...
— gymnopus, Franch. et Sav.
— Posumbu, Hamilt.
— hydropiper, L
— japonieum, Meisn
— filiforme, Thunb
— Myosurus -j-
amphibium, L
— Persicaria, L
— nodosum, Pers
orientale, L., forma glabrescens..
— viviparum, L.
— suffultum, Maxim. ; var. rutescens .
— Bistorta, L
nepalense, Meisn
— sinuatum, Royle; var. vestitum, Franch. .
runcinatum, Hamilt.; var . polycephaluni.
— perfoliatum, I
— —MT— tfft
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Polygonum sag'ittatum, L., var. sibiricum, Meisn. ...
— strigosum, Rob. Br.
scandens, L. var. alato dentatum, Schm. .
— cuspidatum, Sieb. et Zucc.
— sibiricum, Laxm.
— polymorphurn, Ledeb.; var. salignum ,
Meisn.
— divaricatum, L.
— Fagopyrum, L.
— cymosum, Trev..
Moupine
Aristolochiaceæ.
/
Aristolochia moupinensis -j- ..
— contorta, Bunge.
Ceratophyllageæ .
Geratophyllum demersum, L.
IPERACEÆ.
Houttuynia cordata, Thunb.
Ghloranthaceæ .
Ghloranthus japonicus, Lieb.
Lauraceæ .
Daphnidium strychnifolium, Sieb. et Zucc.
— -— var. longifolium , Franch.
Lindera obovata -j-..
— sp..
— sp...
— puberula -J-.
Thymelæaceæ.
Daphné Genkwa, Sieb. et Zucc. var. Fortunei, Lindl.
— odora, Thunb.; var. macrantha , Franch. ...,
Wikstroemia chinensis, Meisn.
+
Kiang-si
Chensi.
Mong.
mérid.
PÉKIN.
+
+
+
x
H -
+
+
.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
157
Wikstroemia chamædaphne, Meisn.
Stellera chamæjasme, L.
Diarthron linifolium, Tarez.
Elæagnaceæ ,
Hippophae rhamnoides, L.
Elæagnus Davidi, sp. nov..
Lorànthaceæ.
Loranthus Europæus, L.
Viscum album, L.
— articulatum, Burm.
Santalaceæ.
Thesium chineuse, Turez.
Euphorbiaceæ.
Euphorbia humifusa, Willd.
— lasiocaula, Boiss.
— helioscopia, L...
— lunulata, Bunge.
Argyrothamnia tuberculata, Mull...
Acalypha pauciflora, Horn.
— brachystachya, Horn. .
Alchornea Davidi f.
— rufescens -j-. .
Andrachne chinensis, Bunge.
— cordifolia, Muell.; var. leptantha, Pranch.
Glochidion sinicum, Hook. et Arn.
Phyllanthus anceps, Vahl.
Fluggea suffruticosa, Baill.
Sapium sebiferum, Roxb.
Urticaceæ.
Ulmus Davidiana, Planch.
— glauceseens -j-.
— macrocarpa, Hance. .
158
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM •
Moupïne
Kiang-si
ClIENSÎ
Mong .
mérid.
PÉKIN.
Ulmus pumila, L.
1
— campestris, Sm.; forma suberosa .
T"
+
Hemiptelea Davidi, Planch.
Geltis sinensis, Pers -.
+
4
— Bungeana, Blume.... ..
+
Cannabis sativa, L.
Humulus japonicus, Sieb. et Zucc.
Broussonetia papyrifera, Vent.
!
i
Morus alba, L.; var. monqolica , Bur.
~r
JL.
Gudrania triioba, Hance.
4^
Boehmeria japonica, Miq.; var. platanifolia .
4~
_4_
Urtica dioiea, L.; var. angustifolia, Ledeb.
\
,
— cannabina, L.
"t -
:
Laportea evittata, Wedd..
+
1
i
Pilea fasciata -j-.
— mongolica, Wedd..
1
i
Elatostemma involueratum, Franeh. et Sav.
Memorialis hirta, Wedd.
+
+
Girardinia vitifolia -J-.
!
G. cuspidata Wedd.
4^
Parietaria debilis, G. Forst.
+
Gupuliferæ.
Quereus dentata, Thunb.
4^
— sessiliflora, Salisb. ; var. mongolica .
+
4-
— glandulifera, Blume.
— Fabri, Hance.
4
4_
— spinosa, A. David.
— phyllirœoides, Asa Grav.
T
4-
— Bungeana, Forbes.
+
— serrala, Thunb.
— chinensis, Rob. Brown.
4-
— glauca, Thunb.
4-
— sessiliflora, Blume.
4-
Caslanopsis caudata, Spach.
4-
Gastanea vulgaris, Lamk.
4-
Gorylus heterophylla, Fisch.
— rostrata, Ait.; var. mandshurica, Reg.
+
Davidiana, H. Baill..
4-
Garpinus Turczaninowii, Hance.
+
— laxiflora, B1.
4-
PLÀNTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
159
Betulaceæ.
Àlnus viridis, DG.; var. julacea, Franch..
Betula alba, L.; var. mandsliurica, Regel.
i — — var. verruoosa ..
— dahurica, Pall.
JüGLANDACEÆ.
Juglans mandshurica, Maxim...
Platycarya strobilacea, Sieb. et Zncc .
Salicineæ.
Salix babylonica, L.
— Wiihelmsiana, M. Bieb.
— phylicifolia, L.
— capræa, L.
— moupinensis •{•.
— variegata -f-.
— microphyta -f-.
— purpurea, L. ; var. stipularis, Franch
Populus tremula, L.
Gnetaceæ .
Ephedra proeera, Fisch. et Mey.
Goniferæ.
Pinus Thunbergii, Parlât .
— Armandi -J-.
Larix? Kaempferi, Garr.
— sibirica, Ledeb.
Abies Tsuga, Sieb. et Zuec.
— sp.
— sp.
— Davidiana, Franch.
— sacra, Arm. David.
— sp.
Cunninghamia sinensis, Rob. Br.
Gryptomeria japonica, Don.
Moupine
Kiaxg-si
ClIENSI.
Mong .
mérid.
PÉKIN.
+
+
+
4--
+
+
1
f
+
+
+
+
+
+.
+
+
+
+■
+
+
.
i-
+
+
+
_L
+
+
+
+
+
160
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Juniperus chinensis, L.; var. pendula .
— — forma typioa .
— rigida, Sieb. et Zuce.
— recurva, Hamilt...
Cephalotaxus Fortunei, Hook.
— pedunculata, Sieb. et Zucc.
Torreya grandis, Fortune.
Taxus baccata, L.
Orchideæ.
Malaxis monophyllos, Swartz.
Bletia hyacinthina, Rob. Br.
Cœlogyne bulboeodioides -f. .
Calanthe megalopha -[•.:.
— Davidi -J-.
— fimbriata -j-.
Perularia fusceseens, Lindl.
Gymnadenia Conopea, Rob. Br.
Habenaria Davidi -J-...
Epipaetis macrostachys, Lindl.
Herminium monorehis, Rob. Br..
Spiranthes australis, Lindl..
Gypripedium guttatum, Swartz. ..
— macranthum, Sw.:.
— luteum -j-...
Hæmodoraceæ . '
Liriope spicata, Lour.; var. latifolia Maxim.
— — var. latifolia , Franch. ..
Ophiopogon japonicus, Iver; var. intermedius , Max..
Irideæ.
Iris Bungei, Maxim. r .
— tenuifolia, Pall...
— ensata, Thunb.
— sibirica, L...
— ruthenica, Dryand..
— Tigridia, Bunge.
— teetorum, Maxim.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
161
Moupine
Kiang-si
ClIENSl.
Mong.
mérid.
Pékin.
Iris japonica, Thunb.
(
— dichotoma, Pall..
Belameanda punctata, Mœncli .
4-
4-
Amaryllideæ .
Lycoris aurea, Herb.
Dioscorea.
Dioscorea quinqueloba, Thunb.
.
Liliaceas.
Smilax Davidiana, Alph. D.G.
Asparagus longiflorus, L.
— trichophyllus, Bunge..
— maritimus, Pall.
Davuricus, Fisch.
;
— schoberioides, Kunth ; var. subsetaceus
Franch.
1
Streptopus parviflorus -J-.
4-
T
Polygonatum offloinale, Ail.; var. papillosum , Franch.
— macropodum, Turcz.
+
— sibiricum, Redout.
Smilacina bifolia, Desf.
— japonica, A. Gray.
,
~T~
Convallaria majalis, L.
Reineckia carnea, Kunth. .. .
Hemerocallis minor, Mill.
Anemarrhena asphodeloides, Bunsre. ..
Allium condensatum, Turcz.
— macrostemon, Bunge.
— uratense j-.
1
1
+
— Grayi, Regel..
i
— geholense f.
-U
— senescens, L.
H'
4-
— stellerianum, Willd.; var. prostratum, Franch.
— splendens, Willd.
•
— Victorialis, L.
+
-U
— odorum, L.
4-
-U
— Thunbergii, Don.
-F-
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 8 SÉRIE. 21
162
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Scilla ehinensis, Benth.
Lilium tenuifolium, Fisch.
— speciosum, Thunb.
— tigrinum, Gawl.
— Busehianum, Lodd.
— longiflorum, Thunb.
— Duchartrei .
— Davidi, Duchartre.
— cordifolium, Thunb.
— giganteum, Wall...
Fritillaria dagana, Turcz..
— Roylei, Hook.
— Davidi -J- .
Gagea pauciflora, Turcz.
Glintonia udensis, Trautr. et Mey.
Ypsilandra thibetica -p..
Tofieldia macilenta -f-.
— thibetica . .
Disporum sessile, D. Don.
— pullum, Salisb.
Paris quadrifolia L. ; var. obovata Reg.
— — var. liexaphylla, Chain. .
— thibetica -j-..
— polyphylla, Sm.; var. polyphylla, Franch
— ehinensis y.
Trillium Tschnoskii, Maxim.
VeratrumMaximowiczii, Baker.
— nigrum, L.
PONTEDERIACEÆ.
Monochoria Korsakowii, Regel..
COMMELINACEÆ .
Commelina communis, L.
Aneilema Keisak, Hassk.
Streptolirion volubile, Edgw.
JuNCACEÆ.
Juncus effusus, L
Moupine
Kiang-si
ClIF.NSI.
Mong.
mérid.
Pékin.
-f
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4 -
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+
+
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4-
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+
+
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4-
•
y
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPÉRIO 163
Moüpixe
KIA.NG-S
CllENSl.
Mon g
mcrid.
Pékin.
Juncus lamprocarpus, Ehrh.
— cornpressus, Jacq.
4"
4-
— bufonius, L.
_L
— luzulæformis f.
+
— allioides 4.
4“
Luzula campestris, DG.; var. multiflora, Lej. (sp. pr.) .
+
— pilosa, Willd.; var .plumosa, Mey. (sp. pr.)...
+
Typhaceæ.
Typha Laxmanni, Lepech.
-f
— minima, Funk.
Araceæ .
-4
Arisæma lobatum, Engl.
4-
— Franchetianum Engl.
-f-
— Tatarinowii ( affinis ) .
4-
Pinellia Wawræ, Engler.
+
— tuberifera, Ten.; var. subpandurata Engl. .
4-
Acorus Calamus, L., var. terrestris, Spreng.
+
Alismaceæ.
Alisma plantago, L. var. latifolium .
4-
— ranunculoides, L.
■ +
Sagittaria sagittæfolia, L .
+
Butomaceæ.
Butomus umbellatus L.
+
Naiadageæ.
Triglochin maritimum, L.
+
Potamogeton natans, L .
+
— pusillus, L.
4
Eriocauloneæ.
Eriocaulon sexangnlare, L.
+
164
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Cyperaceæ .
Cyperus complanatus, L.
— Eragrostis, Vahl.
— serolinus, Rotth.
— glomeratus, L.... .
— rotundus, L.
— difformis, L...
— Iria L.
Scirpus Pollichii, Gren. et Godr ..
— maritimus, L.
— radicans, Schk...
— palustris, L.
— uniglumis, Link.
—- plantagineus, Retz.
Fimbristylis miliacea, Vahl.
Garex, stenophylla, Wahlb....
— — var. rigescens Franch_
— siccata, Dew.
— leiorhyncha, G. A. Mey.
— Davidi -J-.
— nubigena, D. Don.
— Rochebruni, Franch. et Sav.
— moupinensis -J-.
— atrata, L.
— vulgaris, Fries.
— Buxbaumii, Wahl.
— Maximowiczii, Beckl.
— thibelica f.
— drepanorhyncha -j-.
— siderosticta, Hance.
— nulans, Host; forma melanostachys ...
— orthostachys, G. A. Mey.
— — var. hirtæformis, Maxim
Gramineæ .
Eriochloa villosa, Kunth.
Beckmannia erucæformis, Host.
Panicum Crus galli, L..
— — var. compacta ..
— sanguinale L.
Moupine
+
+
Kiang-si
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
165
Moipine
Kiang-si
Ch ens i.
Mong.
mérid.
PÉKIN.
Setaria glauca, Pal. Beauv.
L
+
+
+
+
+
— viridis, Pal. Beauv.
'
Pennisetum flaccidum, Fraach.
— japonicum, Trin.
Arundinella anomala, Steud.
Phænosperma globosa, Munro.
Tragus raeemosus, Hall.
Imperata arundinacea, Gvrill.
: '
Miscanthus sacchariflorus, Benth. et Hook.
r
Spodiopogon sibiricus, Trin.
"1
Eulalia nepalensis, Trin.
+
r
Arthraxon eiliare, Pal. Beauv.
+
— micans Franeh.
Andropogon tropieus, Spreng...
+
JL
Anthistiria ciliata, L.
— arguens, Willd.
T
Phalaris arundinacea, L.
.....
Ilierochloa dahurica, Trin.
■ r
Alopecurus fulvus, Sm.
*
■ r
— ruthenieus, Weinm.
Aristida cærulescens, Desf.
+
+
Stipa capillata, L.
— inebrians, llanee.
+
— Bungeana, Trin.
— orientalis, Trin.
f-
i
— sibirica, Lamk.
+
+
+
— pekinensis, Hance.
r
Lasiagrostis splendens, Kunth.
+
+
Crypsis aculeata, Lit.
Galamagrostis Epigeios L.
-r
+
— — var. clensiûora , Ledeb.
—• Ünœi, Franeh. et Sav.
r
+
— sciuroides, Franeh. et Sav.
— Langsdorfîi, Trin.
— collina -j-.
r
seabrescens, Franeh.
•+
— moupinensis j .
Agrostis alba L.
— laxiflora, Rob. Br.
— vulgaris, With.; var. ligularis Franeh....
Muehlenbergia viridissima, Nees.
+
4_
~T
Sporobolus elongatus, Rob. Br. |
-f
:
m
NOUVELI.es ARCHIVES DU MUSEUM
Moupine
Kiangsi
ClIEN'I.
Mono.
mérid.
PÉKJN.
Avena sativa, L.
- +
— chinensis, Hortul.
4-
— pratensis, L.
+
Cynodon Dactylon, Pers.
1
Ohloris caudata, Sw.
Eleusine indica, Gaertn.
4-
Diplachne serotina, Mert. et Koch., var. sinensis
Maxim.
4_
Phragmites communis, Trin.
4-
Koeleria cristata, Pers.
4-
Eragrostis tenella, P. Beauv.
4-
-— pilosa, P. Beauv.
+
— •—• var. imberbis , Franch.
4
— ferruginea, R. Br.
+
4-
— megastachya, Kœl.
4-
Melica Gmelini, Turcz.
4-
— scabrosa, Trin.
+
“H
4-
+
— radula -j-.
— virgata, Turcz.
+
Lophaterum gracile, Brongn.
4-
Briza minor, L.
+
+
Poa pratentis, L.
— —- var. angustifolia , L.
4-
— — var. humilis , Kunth.
— sphondylodes, Trin.
4_
— fertilis, Host.
,
— acroleuea, Stend.
4-
\
— nepalensis, Wall.
4-
Glyceria convoluta, Fries.
— aquatica, Walb.
4-
Dactylis glomerata, L.; var. acroantha, Franch.
Schedonorus remotiflorus, Miq.
+
+
Nardurus fîliformis, Steud., var. chinensis .
+
Bromus inermis, Pall.
4-
Triticum vulg.ire, Vill.
4-
Agropyrum cristatum, Bess.
—■ slrigosum, Bess.
4_
pseudo-agropyrum, Franch.
ciliare, Srin.
Hordeum hexastichon, L.
+
+
4-
-— himalayense, Ritt.
4-
— pratense, Huds.
4-
PLANTÆ DA VIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
167
i,
y
s
Elymus dasystachys, Trin.
— dahuricus, Turcz.
— — var. oylindricus, Franch
Equisetaceæ.
Equisetum arvense, L.
— ramosissimum, Desf.
Lycopodiaceæ.
Selaginella sanguinolenta, Spring.
— mongholica, Rupr.
— Davidi -J-.
— ?helvetica, Link .
— affînis, Milde.
— caulescens, Spring .
— involvens, Spring.
— atrovirens, Spring.
Lycopodium clavatum, L.
Filices .
Gleichenia glauca, Hook.
Onoclea germanica, Willd.
— var. steaophylla, Franch.
Hymenophyllum microsorum, V. d. Bosch.
— javanicum, Spring.
Woodsia ilvensis, Robr. Br.
— polystichoides, Eaton.
Davallia tenuifolia, Sw.
— hirsuta, Sw.
Cystopteris fragilis, Berhn .
— monpinensis -J-.
Adiantum Edgeworthii, Ilook.. ..
— caudatum, L.
— Capillus Junonis, Rupr.
— Capillus Veneris, L.
— Davidi .
— pedatum, L.
Cheilanthes Kuhnii, Milde.
— — var. gracilis, Franch.
Moupine
Kiang-si
Chensi.
Mo>g.
mérid.
+
• +
+
1
+
' 1
~r
+
+
+
+
+
+
_ 1 _
+
+
+
+
+
PÉKIN.
+
+
+
+
+
+
168
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Moupinf.
Kiang-si
Ciiensi.
Mong.
mûrid.
PÉKIN.
Cheilanthes argentea, Kunze.
Pellæa geraniifolia, Fée.
Pteris cretica, L.
— longifolia, L. ■
— serrulata, L.
— aquilina, L.
Lomaria Euphlebia, Kunge.
Woodwardia japonica, Sw.
— radicans, Sm.
Asplénium Trichomanes, L.
— pekinense, Hance.
— moupinense -j-.
_ — var. daræiforme , Franch
— incisum, Thunb.
— varians, Hook.
— crenatum, Fries.
— maorocarpum, Blume.
— Goeringianum, Mett.
— nipponicum, Mett...
— mongolicum -f-.
-— japonieum, Thunb.
— Filix fsemina, Berhn.
+
+
+
+
+
+
+
+
Camptosorus sibiricus, Rupr.
Aspidium craspedosorum, Maxim.
_ — var. mandshurioum, Max...
— aculeatum, Dôll.
_ — var. pallescens , Franch.
— falcatum, Sw.
Aspidium moupinense f .
— otophorum -}-. • • • •
— cæspitosum, Wall.; var. stenophyllum.. ..
— deeursive-pinnatum, Kunze. .
— lacerum, Sw.; var. ambigens, Fr.
_ — var. j bipinnatum, Franch. etSav..
— oxyodon •}•.
— thibeticum -J-.
patentissimum -J-.
— spinulosum, Sw.
— pellucidum -j-.
— sophoroides, Sw.
— pteroides, Franch.
— nipponicum, Franch. et Sav.. ..
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+ + •
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
169
Moupine
Kiang-si
Ciiensi.
Mong.
raérid.
I
Pékin.
Polypodium Davidi f.
+
— Dryopteris, L...
— vulgare, L.
+
— amœnum, Wall.
+
— lineare, Thunb...
+
+
+
— normale, Don.; var. sparsiflora , Hook. .
. +
— sesquipedale, Wall..
+
— iræoides, Poiret.
+
— moupinense -f-.
+
— trifldum, Don.
+
— Fortunei, Kunze.
+
— hastatum, Thunb.
+
— Onæi, Franeh. et Sav.
+
— assimile, Baker.
+
— Lingua, Sw.
+
+
— Drakeanum j-..
+
+
Drymoglossum earnosum, Hook.
4-
Gymnogramme javanica, Blume.
+
— japonica, Desv.
+
— vestita, Hook.
+
— — var. auriculata , Franeh.
+
— involuta, Don.
+
Vittaria lineata, Sw.
+
Osmunda regalis, L.
+
+
Lygodium japonicum, Sw.
+
Lindsaya cultrata Sw.
+
Onychium japonicum Kunza... ..
+
Espèces a ajouter :
Pedicularis siphonantha, Don.
+
Paris thibetica, Franeh.
+
Total des espèces pour chaque région .
405
201
129
314
67 T
Le tableau qui précède ne peut évidemment donner qu’une idée très
incomplète delà végétation de l’empire chinois; ce n’est là qu’un échan¬
tillon de la flore de ces riches provinces, comme l’a écrit le voyageur lui-
même. Les conditions dans lesquelles il a parcouru la Chine, trop souvent
en dehors des saisons favorables à la récolte des plantes, ne lui ont guère
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 22
170
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
permis de réunir plus que les éléments d’une esquisse de la répartition des
espèces sur quelques points, très éloignés entre eux il est vrai, de cette vaste
contrée dont les conditions climatériques, orographiques et hydrographiques
sont si diverses ; qui occupe une superficie s’étendant sous plus de 20 degrés
de latitude et de 30 degrés de longitude ; dont le sol est presque partout sil¬
lonné de profondes et fertiles vallées, parcourues par des fleuves qui roulent
leurs eaux sur plusieurs milliers de kilomètres et naissent de groupes mon¬
tagneux dont les cimes rivalisent presque avec les hauts sommets hima-
layens (1).
Les recherches botaniques faites depuis vingt-cinq années dans les diver¬
ses parties de la Chine et dont les voyages de M. l’abbé David, accomplis
de 1862 à 1873, marquèrent à peu près le début, ont singulièrement
augmenté les connaissances que l’on avait sur la végétation de cette contrée
et assuré à sa flore une place très importante. L 'Index Floræ sinensis,
publié en ce moment par MM. Forbes et Hemsley, sous les auspices de la
Société Linnéenne de Londres, en fournit la preuve irrécusable. On trouve,
d’ailleurs dans ce livre, presque à chaque page, l’indice de la part vrai¬
ment considérable qui revient à M. l’abbé David dans ce rapide accroisse¬
ment dont une des premières conséquences a été de permettre d’apprécier,
avec beaucoup plus d’exactitude que par le passé, les affinités multiples
d’une flore aussi variée que le sol quelle occupe.
En se plaçant à ce point de vue, il peut être intéressant de résumer
brièvement les découvertes botaniques du savant voyageur, comme il a
été fait ailleurs pour ses découvertes zoologiques. C’est à lui, en effet, que
l’on doit les premières notions un peu complètes sur la flore de la Mongolie
méridionale, ainsi que les premières plantes du Chensi, sans parler des col¬
lections faites dans le nord du Kiang-Si, au voisinage de la ville de Kiu-
Kiang (2). Seul jusqu’ici, parmi les naturalistes, il a pu pénétrer dans cette
(1) Les montagnes du massif de Moupine (Tliibet chinois) atteignent 6,000 mètres, selon M. l’abbé
David; d’après M. l’abbé Delavay, missionnaire au Yun-nan, celles qui constituent le groupe du
Li-kiang, au nord de cette province, dépassant cette altitude et la zone do végétation s’y élève jus¬
qu’à 5,000 mètres.
(2) A l’époque même où M. l’abbé David formait à Kiu-Kiang un herbier de 200 espèces, M. de Moel-
lendorf parcourait les montagnes du sud de la province de Kiang-Si et communiquait à Hance 63 es-
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
ni
région dangereuse de Moupine, si riche en animaux et en plantes, et s’y
maintenir durant six mois au péril de sa vie. Si à ces diverses collections,
qui forment un total de plus de 1,000 espèces, on ajoute celles qu’il réunit
au nombre d’environ 600 dans le district de Pékin, où il sut encore faire
d’intéressantes découvertes (1 ) après le R.P. d’Incarville, Bunge et Kirilow,
on comprendra tout l’intérêt qui s’attache à ses récoltes botaniques et de
quelle importance elles sont pour la flore de la Chine.
Un trop court séjour dans la province de Chensi et dans le nord du
Kiang-Si, séjour contrarié, de plus, par des accidents de toutes sortes,
ne lui a permis de rassembler, dans ces deux provinces, qu’un modeste
herbier de 330 espèces, toutes récoltées d’ailleurs dans la région monta¬
gneuse ou sur les hautes collines, c’est-à-dire là où la végétation montre
avec plus d’intensité son caractère d’originalité.
Cent vingt-neuf espèces proviennent des hautes montagnes de Tsin-
ling, qui occupent la partie méridionale du Chensi ; beaucoup d’entre elles se
retrouvent dans la région japonaise moyenne et plusieurs sont même carac¬
téristiques de cette flore. On peut citer entre autres : Corydallis racemosa,Poly-
gala japonica, Stellaria diversifolia, Rubus corchorifolius, Chœnomeles japonica,
Senecio stenocephalus, Lampsana apogonoides, Crépis japonica, Chimaphila japo¬
nica, Litliospermm Zollingeri, Daphné Genkwa, Quercus phyllirœoides et Q.
glauca,AbiesTsuga, Pinus Thunbergii, Cephalotaxus pedunculata, Iris tectorum,
Lilium tigrinum, etc.; puis toute la série des fougères, dont quelques-unes
ont d’ailleurs une aire considérable d’extension, telles que Adiantumpedatum,
Pteris longifolia et P. serrulata, Aspidium sophoroides, Polypodium Onœi, P.
assimile et P. Lingua, Drymoglossum carnosum, etc. (1).
Les espèces himalayennes sont fort rares dans cette partie de la
pèces de celte région (Jour. of. Bot., XII., p. 258). D’autre part le docteur Shearer réunissait dans la
partie septentrionale de la même province une collection beaucoup plus considérable, GÜ0 espèces en¬
viron, dont les types les plus importants ont été signalés et décrits dans le Jour. of. Bot.,X II, p. 199
et 225, par MM. Baker et Le Marchant Moore.
(1) C’est M. l’abbé David qui a signalé le premier à l'attention des botanistes la riche végétation de
l’Ipéohachan (montagne aux Cent-Fleurs), située à 30 lieues au nord de Pékin et dont le sommet atteint
3,000 mètres. Cette montagne est tout entière recouverte d’une luxuriante végétation. Elle a été visitée
de nouveau en 1874 par le docteur Brelschneider, et les plantes qui furent le résultat de cette explo¬
ration ont été énumérées et décrites par llance, Jour. of. Bot ., 1875. Hance donne à la montagne le nom
de Po-hua-shan.
172
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Chine, bien que le massif de Tsin-ling soit relié assez directement avec les
groupes montagneux du Yun-nan et du nord de l’Inde par une série non
interrompue de petites chaînes intermédiaires et qu’on y trouve des alti¬
tudes égales à 4,000 mètres. Le Juniperus recurva Hamilt. s’y montre
pourtant sur quelques points; mais les autres conifères, en y comprenant
le bel Abies sacra de Hantchong-fou, rappellent bien d’avantage les formes
japonaises. C’est aussi du type himalayen Sophora Moorcroftiana qu’il faut
rapprocher le Sophora épineux des hautes collines du Chensi méridional,
que j’ai réuni à l’espèce indienne au titre de simple variété (S. Moorcroftiana,
var. Davidi ) et que MM. Forbes et Hemsley, IndexFlor. sinensis, p. 203,
rapportent au S. viciœfolia Hance, en le déclarant très distinct du S. Moor¬
croftiana, Benth., ce que je n’ai pu voir.
Si maintenant, en tenant compte seulement des matériaux réunis par
M. l’abbé David autour de la ville de Kiu-Kiang, on cherche le caractère
de la végétation du nord du Kiang-Si, dans le voisinage du Yang-tzé-Kiang,
on trouve encore que c’est avec le Japon moyen que les relations sont sur¬
tout accentuées. La liste suivante des plantes communes aux deux régions
en fait foi : Clematis paniculata, Cocculus Thunbergii, Akebia quinata, Camélia
Sasanqua, Corchoropsis crenata, Zanthoxylum planispinum, Rhamnus crenata,
Desmodiumjaponicum, Cratœgus cuneata, Cardiandra alternifolia, Sedum subtile,
Liquidambar Maximowiczii, Hamamelis virginiana, var. japonica, Nothosmyr-
nium japonicum, Angelica decursiva, Acanthopanax aculeatum, Sambucus Thun~
bergiana, Viburnum erosum, et V.plicatum var. parvifolium, Anaphallispterocau-
lon, Cardans linearis, Vaccinium bracteatum, Symplocos japonica, Polygonum
japonicum, P. filiforme et P. cuspidatum, Euphorbia lasiocaula, Elatostemma
involucratum, Quercus glandulifera, Q. glauca, Q. serrata et Q. sessilifolia,
Platycarya strobilacea, Larix Kæempferi?, Lïlium speciosum, L. longiflorum et
L. cordifolium, Veratrum Maximowiczii, Aneilema Keisak, Woodsiapolystichoides
Lomaria Euphlebia, Woodwardia japonica, Asplénium incisum et A. japonicum,
(1) M. l’abbé David cite encore comme croissant spontanément dans la région du Tsin-ling des
espèces appartenant aux genres Paulownia, Catalpa, Stevculia, Cedrela, Melia, Rhododendron. A
l’exception de deux espèces de Rhododendron, trouvées sans fleurs, toutes celles appartenant aux
autres genres ont été perdues dans le voyage.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
173
Aspidium decursive-pinnatum, Gymnogramme japonica, Lygodium japo¬
nie mn, etc., etc.
Il faut bien reconnaître que c’est là une somme considérable d’espèces
communes aux deux flores, surtout lorsque, d’une part, les récoltes de
M. l’abbé David, sur les collines de Kiu-Kiang, ne dépassent guère
200 espèces, et que, d’autre part, la liste que je donne ici ne comporte que
des types très franchement japonais; cette liste eût été plus que doublée si
j’eusse fait entrer en ligne de compte beaucoup d’autres espèces appar¬
tenant également à la ilore du Japon, mais en même temps généralement
répandues dans toutes les parties tempérées de l’Asie orientale.
Cette étroite affinité de la ilore du centre de la Chine avec celle du
Japon pourrait encore être considérée comme insuffisamment affirmée
en raison de la faiblesse numérique des collections (330 espèces) sur les¬
quelles elle est ici établie, car il faut bien admettre que ces collections ne
représentent guère que le dixième des espèces qu’on peut espérer ren¬
contrer dans ces provinces; aussi j’ai hâte d’ajouter que l’examen de l’en¬
semble des collections réunies depuis par les différents voyageurs qui
les ont explorées, amène à des conclusions analogues.
L’exploration des environs d’Ichang, commencée par M. Watters et
poursuivie avec tant de zèle et de succès par le docteur Henry, est aussi
venue apporter des éléments considérables et tout à fait nouveaux. Ichang
est une ville située sur les bords du Yang-tzé-Kiang, à proximité de hautes
montagnes, et occupant un point placé à peu près exactement au centre
de la Chine. La flore du Japon s’y trouve représentée par un nombre
vraiment considérable de formes spécifiques qu’on y rencontre au contact
d’une végétation d’un tout autre caractère, en partie autonome, mais pré¬
sentant par plusieurs côtés une analogie frappante avec celle de l’Hi-
malaya (1).
Si l’on s’en tient aux données actuellement acquises, je crois donc que
(1) Les espèces très nombreuses rassemblées à Ichang par le docteur Henry sont énumérées dans V/n-
dex Floræ sinensts, de MM. Forbes et Hemsley. L’Herbier du Muséum de Paris a reçu de la Direction
de l’Herbier de Kew une très importante série de ces plantes, et c’est la connaissance que j’ai pu pren¬
dre de cette collection qui m’a mis à même de constater le double caractère de la végétation d’Ichanq.
174
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
l’on peut dire, sans trop de crainte d’erreur, que le centre de la Chine et le
Japon (plus particulièrement File de Nippon) possèdent en commun plus
de 25 0/0 d’espèces, soit en plantes ligneuses, soit en plantes herbacées,
sans tenir compte de beaucoup d’autres types spécifiques qui leur sont éga¬
lement communs, mais dont la dispersion géographique est très étendue.
Les provinces du centre de la Chine étant séparées du Japon non seule¬
ment par une grande étendue de mer, mais aussi par une large bande con¬
tinentale dont la végétation est loin d’avoir avec le Japon des affinités
aussi accentuées, on peut voir dans ce fait une nouvelle preuve que la dis¬
persion ne s’est point effectuée dans le sens de la latitude.
Les autres éléments de la flore de la Chine centrale sont empruntés
soit aux provinces voisines, soit, pour une petite part, à celles du nord, à
la Mongolie ou à la Sibérie; l’élément autonome ne s’y montre qu’avec
une faible intensité, si ce n’est toutefois dans le voisinage d’Ichang, où la
végétation est d’une grande richesse en formes spéciales ; il semble aussi,
autant du moins qu’on peut en juger par ce que l’on sait aujourd’hui, que
ces formes spéciales franchissent rarement la barrière que leur pose le cours
du Yang-tzé-Kiang, de même que, par réciprocité, on ne trouve guère au
sud de ce dernier les espèces autonomes du bassin du Han-Kiang contenu
tout entier dans le vaste sinus fermé au nord par les monts Tsin-ling, au
sud par les monts Lan-chan et Ou-tsang-chan (1).
Ce fait mérite d’être signalé, d’autant mieux qu’en présence de ce
cantonnement des types spéciaux, on constate une dispersion des espèces
endémiques tout à fait indépendante des barrières naturelles qu’elles peu¬
vent rencontrer, comme si cette dispersion s’était produite à une époque où
ces obstacles n’existaient pas, ou ne se manifestait que faiblement.
Ainsi qu’on était en droit de s’y attendre d’un pays complètement neuf
de toute exploration, tout entier occupé par de hautes chaînes de montagnes,
doué d’un climat très chaud en été et tenu constamment humide par les
brouillards qui l’enveloppent, c’est le Thibet oriental qui a fourni à M. l’abbé
David les matériaux les plus intéressants pour ses collections. On sait depuis
(1) Voir la carte de la première partie du troisième voyage de M. l’abbé David dans l’empire Chinois.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
175
longtemps quelles richesses zoologiques il en a rapportées; on peut voir
aujourd’hui que la botanique, dans ces régions inhospitalières, ne le cède
en rien à la zoologie, soit pour la rareté, soit pour la nouveauté des
types.
' Deux faits frappent tout d’abord dans la végétation de Moupine; le
premier, c’est son analogie avec celle de l’Himalaya dont elle offre non seu¬
lement les caractères généraux, tels que l’abondance des Rosacées et des
Saxifragacées, la multiplicité des formes de Rhododendron et de Primula,
l’appauvrissement en Glumacées, la richesse en Fougères, mais encore avec
laquelle elle possède en commun plus de 25 0/0 d’espèces.
Le second fait, c’est le grand nombre de types autonomes qu’on y
rencontre. Sur un total de 405 espèces (1 ), il s’en est en effet trouvé 152 nou¬
velles, ayant d’ailleurs, pour la plupart, un faciès himalayen très mar¬
qué.
Parmi les espèces communes à Moupine et aux régions élevées de
l’Himalaya je citerai surtout: Clematis gratae t C. montana, Anemone vitifolia,
Aconitum palmatum, Meconopsis horridula, Polygala arillata, Actinidia callosa,
Stachyurus hmalaicus, Skimmia Laureola, Acer Hookeri, Lespedeza eriocarpa,
Maddenia hmalatca, Neillia thyrsiflora et N. rubiflora, Rubus Fochœanus et R.
macilentus, Potentilla leuconota, Pirus microphylla, Saxifraga nutans, S. hispi-
dula et S. purpurascens, Chrysosplenium Grijfithii, Ilydrangea aspera, Ribes
glaciale, Viburnum stellulatum, V. cor difolium et V.nervosum,Loniceraacuminata,
VernoniaMonosis, Anaphallis cuneifolia et A. araneosa, Inulacuspidata, Senecio
scandens et S. quinquelobus, Saussurea Sughoo et S. auriculata, Launœa
(Crépis) glabra, Gaultheria fragrantissima et G. nummularioides, Enkianthus
hmalaicus, Pieris ovolifolia, Amphicome arguta, Pedicularis trichoglossa et P.
siphonantha, Polygonum runcinatum et P. Royleanum, Fritillaria Roylei, Carex
nubigena, Calamagrostis scabrescens, Muelhenbergia viridissima, Poa nepa-
lensis, etc, etc.
(1) Les récoltes botaniques faites à Moupine par M. l’abbé David atteignaient le chiffre de 800 es¬
pèces. La moitié s’est perdue au milieu des péripéties de tout genre qui ont marqué son séjour dans
cette principauté.
176
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
L’élément japonais, auquel l’élément himalayen vient ainsi se substi¬
tuer dans la végétation du Tbibet chinois, n’est pourtant pas complètement
banni de ces hautes régions, où les plus basses vallées sont placées à une
hauteur qui dépasse 2,000 mètres; on y trouve encore quelques types qui sont
éminemment de son domaine. Je citerai tout particulièrement: Kerria japo-
nica, dont la spontanéité à Moupine est hors de doute, et qui, plus récemment,
a été observé à Kiu-Kiang (spontané?), par M. Maries, et, aux environs
d’Iehang, par M. Henry; Rodgersia podophylla, dont une deuxième espèce,
R. pinnata (1), vient d’être découverte dans la région alpine du Yun-nan;
Schizophragma hydrangeoides, Cornus officinahs; puis encore quelques autres
espèces, les unes dispersées çà et là dans toute l’Asie Orientale tempérée,
les autres signalées jusqu’ici seulement au Japon, telles que : Anemone flaccida,
Akebia lobata, Oxalis japonica, Saxifraga cortusifolia, var. Fortunei, Notho-
smyrnium japonicum, Ophiorhyza japonica, Polygonum suffultum, var. rufes-
cens, Car ex Rochebruni, Poa acroleuca, etc., etc. (2).
Les recherches botaniques faites depuis quelques années et qui se
poursuivent encore actuellement dans la partie la plus montagneuse du Yun-
nan, située à 6 degrés environ plus au sud que le Thibet chinois, ont fait
voir que malgré la similitude des deux régions, au double point de vue des
altitudes etdes conditions hygrométriques, des dissemblances assez profondes
existaient dans leur végétation, dissemblances que la différence des moyennes
thermométriques sont insuffisantes à expliquer. En effet, s’il est vrai que le
Thibet chinois et le Yun-nan empruntent l’un et l’autre une notable partie
de leur flore à celle de l’Himalaya, il faut en même temps reconnaître, d’une
part, que les espèces empruntées ne sont pas les mêmes dans les deux pays
et, d’autre part, qu’elles n’ont en commun presque aucun de leurs types auto¬
nomes. L’étude des plantes du Yun-nan n’étant point terminée, je ne puis
encore citer tous les types communs aux deux flores, mais je crois pou-
(11 Cette belle espèce, observée par M. l'abbé Delavay, est caractérisée surtout par ses feuilles com
posées-pinnées. _ (
(2) M. l’abbé David signale encore à Moupine’uu Chamœrops ( C■ excelsa ?) qui prospère jusqu à plus
de 1,000 mètres d’altitude, le Néflier du Japon, un Liquidambar ( formosana?), un Pterocarya, un
Peuplier pyramidal très élevé. Ces plantes no se sont point retrouvées dans ses collections.
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SI-NARUM IMPERIO
177
voir dire d’une façon générale que leur chiffre ne dépasse guère 5 à
6 0/0 ( 1 ).
Si l’on compare la flore du Thibet chinois à celles des régions les plus
montagneuses de la Chine centrale, on trouve que, parmi les types auto¬
nomes, il n’en est que trois qui soient communs à Moupine et au Chensi et
deux seulement à Moupine et aux collines de Kiu-Kiang; mais il est probable
que les affinités seront plus affirmées avec le Su-tchuen quand on connaîtra
mieux la végétation de cette contrée, et aussi avec le Kansu, lorsque M. Maxi-
mowiez aura publié les récoltes de M. Przewalski.
11 me reste maintenant à résumer brièvement les résultats botaniques
du voyage de M. l’abbé David dans la Mongolie méridionale et autour de
Pékin.
C’est la région de l’Ourat ou Ourato, appelée encore Oula-chan, qui a
été surtout l’objet de ses investigations. On donne le nom d’Ouratà un groupe
important de hauts plateaux situés à un niveau qui n’est guère supérieur à
800 ou 1,000 mètres, tout en étant dominés çà et là par des sommets attei¬
gnant 2,000 mètres. Au bas de ces montagnes; du côté sud, on rencontre des
plaines salées s’étendant jusqu’au Hoang-ho, ou Fleuve Jaune, qui sépare
l’Ourato du pays des Ortous ou Ordos, principauté indépendante formant
la pointe la plus méridionale de la Mongolie, limitée au sud et au sud-est
par le Kansu et le Chensi, à l’ouest par la chaîne de l’Ala-Chan. Si l’on
excepte quelques rares points privilégiés, tels que la vallée du Hoang-ho et
quelques basses montagnes qui ont conservé leurs forêts, toute cette région
montre partout une végétation assez pauvre, non seulement en formes
spécifiques, mais aussi en individus. M. l’abbé David est le premier voya¬
geur qui l’ait explorée au point de vue de l’histoire naturelle (2); il en a
(1) Parmi les premières familles des Polypétales (Renonculacées-Légumineuses), sur un total de
133 espèces autonomes soit à Moupine, soit au district de Tali, je puis citer aujourd’hui seulement
3 espèces appartenant à la fois aux deux flores : Viola moupinensis (V. palustris, var. moupinensis),
Viola Davidi et Acer Davidi; sur 48 Rhododendron, le seul R. décorum, appartient aux deux
régions, et encore s’y montre-t-il sous deux formes assez distinctes ; le Gentiana rubicunda se trouve
à Moupine et dans i’Yun-nan. Les types si nombreux de Primula diffèrent dans les deux pays.
(2) Ce voyage a été fait de mars à octobre 1866; le récit en a été publié dans les Nouvelles Archives
du Muséum, vol. III et IV. M. Przéwalski a exploré de nouveau la région de l’Ordos, lors de son
voyage dans la Mongolie australe, en 1871-1873.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 23
178 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
rapporté une collection de 314 plantes, dont un petit nombre récoltées dans
le voisinage immédiat de la route qu’il a parcourue en venant de Pékin, la
plus grande partie provenant soit des montagnes de l’Oula-chan et de Tou-
met, où il a séjourné plusieurs mois, soit de la plaine qui s’étend à leur base.
La végétation de l’Ourato offre la plus grande similitude avec celle de
la Sibérie baïcalienne, non seulement dans son aspect général, mais encore
pour l’identité des formes spécifiques. Ainsi, c’est la même abondance de
Caragana, d ’Astragalus et surtout d 'Oxytropis, d ’Artemisia, de Salsolacées
dont la présence est déterminée par l’existence de plaines salées; en même
temps, les fougères en sont presque totalement absentes. Quant à l’élément
japonais ou chinois, c’est à peine s’il s’y trouve représenté par quelques
types d’ailleurs peu caractéristiques, si l’on en excepte pourtant le Pinus
Thunbergii et le Juniperus rigida, qui abondent l’un et l’autre dans toute la
chaîne de l’Oula-chan, en société du Juniperus chinensis un peu moins ré¬
pandu que son congénère.
Aussi n’est-ce pas sans quelque étonnement que l’on constate, au milieu
d’une végétation si exclusivement sibérienne, quelques types qui semblent
échappés à la flore de l’Himalaya, derniers vestiges marquant les étapes
d’une végétation venant du pôle, tels que VAnemone nvularis, dont VA. bar-
bulata est si peu distinct; le Dracocephalum heterophyllum, i’Hydrangea vestita,
assez répandu aux environs de Pékin, et le Rlieurn Emodi, le Thae-hoang
des Chinois, qui n’est point rare dans les vallées fraîches des plus hautes
montagnes de l’Ourato, vers 1,800 mètres.
Quant aux formes spécifiques nouvelles découvertes dans l’Ourato,
elles sont peu nombreuses, et, à l’exception d’une seule, Corydallis albicaulis,
toutes ont une physionomie sibérienne. Ce sont: Erysimum alyssoides et
E. stigmatosum, Astragalus Hoantchy et A. ulaschanensis, Oxytropis Drakeana,
O. Davidi, 0. uratensis et O. chrysotricha, Glycyrrhiza squamulosa, Prunus
mongohca, Spiræa uratensis, Lonicera Ferdinandi, Artemisia intricata, Tanace-
tum trifulum, Senecio Przewalskii Maxim., Campammœa pilosula, Phlomis den-
tosa. Quant au Corydallis albicaulis, c’est une espèce à grosse souche d’un
type tout particulier et qui n’a d’analogie qu’avec certains types de l’Hi—
».
PLANTÆ DÀVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
malaya; il a été aussi rencontré dans l’Yun-nan par M. l’abbé Delavay.
Un séjour de plusieurs années dans la capitale de la Chine a permis
à M. l’abbé David d’étendre ses recherches autour de Pékin beaucoup
plus loin que ne l’avaient fait ses devanciers. C’est ainsi qu’il a exploré
avecsoin les environs de Géhol, où il fixa sa résidence durant six mois, et la
célèbre montagne d’Ipéohachan, qui, par son nom seul : montagne aux Cent-
Fleurs, devait attirer l’attention d’un botaniste.
La ville de Géhol, résidence d’été des empereurs, est située à 125 ki¬
lomètres environ au nord-nord-est de Pékin ; elle confine à la grande mu¬
raille, et c’est dans son voisinage que se trouvent ces vastes forêts réservées
aux chasses du Fils du ciel. Il ne paraît pas qu’aucun naturaliste ait visité
cette région depuis Staunton, à la fin du dernier siècle; la végétation en est
pourtant fort intéressante, et c’est de là que M. l’abbé David a rapporté la
majeure partie d’une riche collection formée de près de 700 espèces. Je
citerai ici les plus intéressantes, c’est-à-dire celles qui peuvent le mi eux faire
apprécier la physionomie de cette flore, dans laquelle l’élément sibérien
domine, l’élément japonais ne s’y trouvant représenté que par un nombre
assez restreint de formes spécifiques. Un certain nombre d’espèces étaient
nouvelles pour la Chine, ou même tout à fait inédites, au moins à l’époque
où M. l’abbé David fit son voyage.
Pour la flore de Géhol, je dois mentionner les plantes suivantes : Clematis
alpina, Ranunculus Cymbalariæ,Schizandra chinensis, Cardamine scaposa, sp.
nov., Violamongolica, sp. nov., V.Selkirhii, V. flirta, Silene Talarinowii, Krasche-
ninnikowia Davidi, sp. nov., Tilia mongolica, Vitis amurensise t F. serjaniœfolia,
le rare Xanthoceras sorbifolia, représenté seulement par quelques individus,
mais qui se retrouve beaucoup plus abondamment dans la chaîne de l’Ou-
rato; Acer Lobelii, Astragalus complanatus, A. sciadophorus, sp. nov., A. tata-
ricus, sp. nov., Lespedeza floribunda et L. medicaginoides, Lathyrus Davidi ,
Prunus Davidiana, que les auteurs de Y Index Florœ sinensis ont, je crois, mal
à propos rapporté au P. Persica, Rubus saxatilis, Chamœrrhodos erecta, Hy-
drangea vestita, espèce himalayenne qui se retrouve aussi plus à l’ouest
dans la Mongolie, Philadelphus coronarius dont les fleurs n’ont point l’odeur
180
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
agréable de celles de la plante introduite et naturalisée en Europe, Sanicula
data, Angelica mongolica, sp.nov., et A. Miqueliana, Heracleum microcarpum,
sp. nov., Acanthopanax asperulatum, sp. nov., Abelia biflora, Diervilla rosea,
Lonicera Elisœ, Aster mongolicus, Artemisia japonica, Senecio stenocephalus et
S. sagittalus, Atractylis ovata, Saussurea Davidi, Serratula radiata, plante de
l’Asie occidentale qui se montre à Géhol sous une forme spéciale, Scorzo-
nera macrocarpa, Adenophora trachelyoides, Rhododendron dauncum, var. mu-
cronulatum, Syringapubescens, Turcz. (1), Vincetoxicum atratum, Scrophularia
Oldhami, Elshollzia Stauntoni, Pledranthus glaucocalyx, Dracocephalum Ruys-
chiana, Polygonum Posumbu, Ulmus Davidiana et U. macrocarpa, Hemiptelæa
Davidi, Qaercus dentata, Q. sessüiflora, Corylus Davidiana, Pinus Thunbergii,
Asparagus longiflorus, sp. nov., Polygonum macropodum et P. sibiricum, Smi-
lacina japonica, Allium Grayi, Allium geholense, sp.nov., et Allium Thunbergii,
Lilium Buschianum, Fritillaria dagana, Clintonia udensis, Scirpus Pollichii,
Car ex Buxbaumii, C. Maximowicm et C. siderosticta, Diplachne serotina, var.
sinensis, Selaginella affinis, Woodsia polystichoides, Camptosorus sibiricus,
Gymnogramme vestita, qui se trouve en même temps dans l’Ilimalaya et
autour de Pékin sous un aspect assez particulier, avec des segments de fronde
auriculés, forme dont M. l’abbé David a rencontré une sorte d’exagération
dans les montagnes de Moupine.
La flore de l’Ipéohachan offre également un grand nombre d’espèces
intéressantes, presque toutes empruntées à la Sibérie ou à la Mongolie; mais,
ce qui peut paraître singulier, c’est que la végétation de l’Himalaya s’y trouve
aussi représentée par quelques types qu’on ne pouvait s’attendre à ren¬
contrer là; je signalerai, parmi les espèces qui lui sont communes avec la
Sibérie: Thalidrumpetaloideum, Papaver alpinum, Viola biflora, Tilia mongo¬
lica, Cortusa Matthioli, Gentiana macrophylla, Pedicularis striata, Perularia
fuscescens, Gymnadenia Conopea, Herminium Monorchis, Cypripedium guttatuin
et C. macranthum, Calamagrostis, Langsdorfn, Nardurus f H for mis, Onoclea
germanica, Woodsia ihensis, Cystopteris fragilis; plusieurs de ces plantes se
(1) Cette espèce a pour synonyme S. villosa, Decaisne, Monogr. Syr. et Ligustr.; Franch, PI.
David, pars. I, n° 614 (esel. syn. Vahl).
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
181
rencontrent également en Europe et atteignent ainsi, sur Flpéohachan, la
limite extrême de leur dispersion orientale.
Les deux plantes himalayennes sont : Rosa macrophylla et Rheum
Emodi; la première est représentée sur Flpéohachan par une variété parti¬
culière (mongolica) et se retrouve aussi sur la limite occidentale de la
Mongolie, à Siwan, sous une autre forme (hypoleuca) sensiblement différente
du type hymalayen. La dispersion du Rheum Emodi (1 ) offre une particu¬
larité identique, puisqu’il est en même temps assez répandu dans l’Ourato
et sur les pentes de ripéohachan. La station de ces deux plantes sur cette
montagne est curieuse en ce sens qu’elle constitue une étape plus occidentale
de 10 degrés marquant leur migration du nord au sud.
Quant au Syringa Emodi, Wall., que j’avais signalé sur Flpéohachan,
d’après une détermination de Decaisne, il n’appartient point, jusqu’ici du
moins, à la flore du nord de la Chine. La plante trouvée par M. l’abbé
David est en effet le véritable Syringa villosa Vahl, ainsi que j’ai pu m’en
assurer en le comparant avec le spécimen type qui existe au Muséum,
dans l’herbier du P. d’Incarville (2). Je dois toutefois faire observer que le
Syringa Emodi est fort peu différent du S. villosa peut donc être considéré
comme un type représenté en même temps dans FHimalaya et dans le nord
de la Chine, mais sous deux formes différentes.
Les types autonomes ne font point défaut à Flpéohachan : je puis
signaler comme ayant été découverts par M. l’abbé David : Oxytropis sub-
falcata Hance, Ribes macrocalyx Hance, Sedum dumulosum, Primula Maxi-
mowiczii Reg. En 1875, M. Hance (3) a donné une liste des plantes récoltées
sur cette même montagne par M. le docteur Bretschneider. Il est àremarquer
que l’on ne retrouve dans la liste du botaniste anglais qu’un petit nombre
(1) Je n’ai pas vu de spécimen authentique du Rheum Emodi Wall. ; J. D. Hook. Fl. of. Brit.
Ind. V. 56. La plante de l’Ourato à laquelle je donne ici ce nom a les rameaux de la panicule plus
1
ou moins papilleux, les fleurs blanches d’un diamètre de 2 - mill. environ, les fruits étroitement ailés,
surtout au sommet ; le R. australe, Don, paraît différer par ses fleurs d’un pourpre brun ; le/?. Webbianum,
Royle, à peine distinct du R. Emodi, a, d’après M. J.-D. Hooker, les rameaux de la panicule tout à
fait glabres, les fleurs plus petites et jaunâtres.
(2) Cf. A. Franchet, Sur les Syringa du nord de la Chine (Bull. Soc. pliil. de Paris, juillet 1885).
(3) Journal of Botany, XIII (1875), p. 129.
182
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
des espèces signalées ici d’après les collections de M. l’abbé David, sans
doute parce que le collecteur a visité à une époque différente quelque autre
partie de l’Ipéohachan. Le caractère de la flore de cette montagne n’en est
d’ailleurs nullement modifié ; l’élément sibérien s’y montre toujours domi¬
nant, presque à l’exclusion de toute autre. C’est à peine, en effet, si quelques
types remarquables de la flore de Pékin (Oresitrophe rupifraga) y trouvent
place, en compagnie de rares espèces autonomes. (Primula Maxmowiczn).
[P. oreocharis, Hance], Pirus pohuashanensis, etc.).
Je termine ici le résumé de la partie botanique des voyages de M. l’abbé
David. En groupant les principaux faits qui s’en dégagent et intéressent
surtout la géographie botanique, j’ai tenté de mettre en relief la part qui lui
revient dans la connaissance que nous avons acquise de la flore de Chine.
Cette part est considérable; elle l’eût été bien plus encore si des accidents
de toutes sortes n’eussent diminué, presque de moitié, le chiffre des espèces
rassemblées, au prix de constantes fatigues et des plus grands dangers,
dans des régions qui aujourd’hui encore nous sont presque inconnues.
J’ajouterai que le temps qui s’est écoulé entre l’époque où furent
réunies ces collectious et celle de leur publication a pu faire perdre le
bénéfice de la nouveauté à plusieurs faits botaniques dont la première
constatation appartient à M. l’abbé David. Mais pouvait-il en être autre¬
ment en présence de la multiplicité des matériaux qui, chaque année,
viennent accroître nos collections botaniques nationales et appellent à un
degré égal les soins et la sollicitude du professeur qui dirige l’herbier?
Aussi est-ce un devoir pour celui auquel a été confiée la publication
de ces collections de reconnaître la part si large qui lui a été faite dans les
Archives du Muséum, et mon dernier mot sera l’expression de ma vive
gratitude à MM. les professeurs-administrateurs pour le bienveillant accueil
qu’ils ont fait à mon travail.
PI.ANTÆ DAVIDIAN'Æ EX SINARUM IMPER10
ADDENDA ET EMENDANDA
Première partie. — Plantes du nord de la Chine et de la Mongolie,
p. 5 de la préface, ligne 31 : vers le 42° lat. lisez : vers le 40° lat.
N° 359. — Ribes petræum, var. mongolicum = R. multiflorum, Maxim.
N° 391. — Rupleurum chinense (non DG). =B. pekinense, Franch.
N° 614 :
Syringa villosa Decne (non Valh) = S. pubescens Turcz., Bull. soc. mosc. (1840),
p. 73; Franch., Bull. soc. phil., 7 me sér., t. IX, p, 125.
Syringa Emodi Dens (non Wall.) = S. villosa, Vahl, Enum., I. p. 38 ; Franch.,
loc. cit., p. 124.
N° 724. — Verbena officinalis.
ajoutez :
Hupeh septentrionalis. Mai 1873.
N° 732. — Lycopus lucidus.
ajoutez :
In humidis circa Géhol. (n. 2004).
Avant le n° 797, ajoutez :
POLY GONACEÆ.
Deuxième partie. — Plantes dü Thibet oriental.
N° 24 : B. Wallichiana (non DG.) = B. Ievis, Franch. PI. Yunn.
Avant le n° 26, ajoutez :
PAPAVERACEÆ.
N° 36 : Au lieu de Dr. nemoralis, lisez : Dr. nemorosA.
N° 241, ligne 22 : Au lieu de Fr. et Sav. il faut mettre : Lemaire, Fl. des Serres,
VI., p. 263, tab. 615.
184 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
N° 253 to . — Pedicularis siphonantha, Don.
Don, prodr. p. 95.
Moupine, in pratis humidis. Aug. 1869.
Fleurs roses ou rouges.
N° 318***. — Paris thibetica, sp. nov.
Rhizoma abbreviatum ; folia sæpius 9, rarius 7 vel 10, anguste lanoeolata, acu-
minata, basi attenuata, breviter petiolata, parum undulata ; sepala 4 vel sæpius 5,
membranacea, virescentia, longe acuminata, sub anthesi patentia ; petala lineari-subu-
lata totidem quot sepala et illis demum longiora; staaiina 8-10 perianthio duplo bre-
viora, connectivo partem antheriferam æquante; ovarium ovato-cyiindricum, apice
breviter et abrupte attenuatum ; Stylus subnullus ab ovarii apice crasso indistinctus,
stigmatibus 6, crassiusculis, leviter recurvis ovario triplo brevioribus.
Folia 6-8 cent, longa, 15-20 mill. medio lata ; sepala sub anthesi 4 cent, longa,
demum paulo accreta; ovarium 7 mill. longum, 3-4 mill. latum.
Moupine in silvis. Mart., April. 1869.
Espèce bien caractérisée; les étamines ont leur connectif très allongé,
comme celles du P. quadrifolia et de ses nombreuses variétés; l’ovaire est
celui du P. polyphylla, dont la plante a le port.
p. 112, avant: WOODWARDIA, ajoutez:
LINDSAYA Dryand.
363***. —L. CULTRATA, Sw.
Sw. Synops, fil. p. 119.
Moupine, in rupibus madidis.
avant : PTERIS, ajoutez :
ONICHIUM, Kaulf.
367 Ws . — O. japonicum, Kunze.
Kunze, Pterid. Jap. p. 507.
ËS1
v. .
EXPLICATION DES PLANCHES
Fig. i.
Fig. 1.
TOME VIII.
Clematis armandi, Franch.
1. — Étamine grandie.
2. — Anthère.
3. — Carpelle très jeune.
PLÀNCI-IE II.
PLANCHE III.
Adonis Davidi, Franch.
1. — Sépale interne.
2. — Sépale externe.
3. — Étamine.
4. — Réceptacle.
5. — Carpelle très grandi.
PLANCHE IV.
Fig. 9. — Isopyrum peltatum, Franch.
1. — Fleur grandie.
2. — Fleur avant l’épanouissement.
3. — Sépale.
4. — Nectaire grandi.
5. —• Anthère grandi.
6. — Carpelles grandis.
1. — Carpelle ouvert.
8. — Base du pétiole.
PLANCHE V.
Fig. 10. — Berberis sanguinea, Franch.
1. — Fleur grandie.
2-4. — Série des enveloppes florales.
5. — Étamines.
6. — Pistil.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SERIE.
24
186
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
PLANCHE VI.
Fig. 1. — Epimedium Davidi, Franch.
2. — Fleur grandie.
3. — Pistil grandi.
4. — Androeée grandi.
PLANCHE VIL
Fig. A. — Saxifraga stellariæfolia, Franch.
1. — Fleur grandie.
2. — Pétale grandi.
3. — Androeée et pistil.
Fig. B. — Ribes Davidi, Franch.
1 et 2. — Fleur grandie.
PLANCHE VIII.
Fig. A. — Dickinsia hydrocotyloides, Franch.
1. — Fleur grandie.
2. — Pétales grandies.
3. — Styles grandis.
4-5. — Fruit.
6. — Coupe du même.
Fig. B. — Pternopetalum Davidi, Franch.
1. — Fleur grandie.
2. — Pétale.
3. — Ovaire très grandi.
4. — Coupe du même.
PLANCHE IX.
Fig. A-B. — Camptothega aguminata, Decaisne.
1. — Boulon.
2. — Fleur très grossie.
3. ■— Coupe de l'ovaire.
4-5. — Étamines a divers degrés de développement et anthères.
6-7. — Ovaire et ovule.
PLANCHE X.
Fig. 1. — Davidia involucrata, Baill.
2. — Bractée florale.
3. — Fleur grandie.
4. — Gynécée.
5. — Coupe de l'ovaire.
6. — Étamine.
■■■■■■■■■■■■■■■■■■
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
188
Fig. B. — Fritillaria Davidi Franch.
b'. — Section de la corolle.
PLANCHE XVII.
Fig. A. — Ypsilandra thibetica, Franch.
1. — Fleur grandie.
2. — Section de la Heur.
3. — Étamines après l'émission du pollen.
4. — Ovaire.
TABLE
(Le chiffre romain indique le volume
Acanthopanax .VIII
setulosus, Franch.VIII
Acer .. . VIII
Davidi, Franch.VIII
Hookeri, Miq.VIII
Aconituin .VIII
palmatum, Don.VIII
Actinidia .VIII
callosa, Lindl.VIII
Kalomitka, Lindl.VIII
Adcnocaulon. X
bicolor, Hook. X
Adiantum . X
Gapillus Veneris, L. X
caudatum, L. X
Davidi, Franch. X
pedatum, L. X
Adonis .VIII
Davidi, Franch.VIII
Agrimonia .VIII
Eupatorium.VIII
Agrostis .. x
alba, L. x
vulgaris, L. var. ligularis , Fr. X
Ainslisea. x
lancifolia, Franch. X
A j“S». X
lupulina, Maxim. X
remota, Benlh. x
Nouvelles Archives, le chiffre arabe la page.)
Akebia .VIII 194
lobata, Dcne.VIII 194
Allium . X 90
macrostemon. Bunge. X 98
odorum, L. X 90
Amphicome . X 63
arguta, Lindl. X 63
Amphirapis ouspidata, DG... . X 37
Anaphallis .v»- . X 36
araneosa, DC. .. X 37
cuneifolia, DG. X 37
nubigena, DG. X 36
Andrachne . X 79
cordifolia, Muell. vav.leptantha. X 79
Audrosace . X 54
rotundifolia, Hardw. X 54
saxifragæfolia, Bunge. X 54
Anémone .VIII 185
Davidi, Franch.VIII 185
flaccida, Fr. Schm.VIII 185
vitifolia, Hamilt.VIII 185
Antennaria triplinervis . X 37
var. cuneifolia DC . '. X 37
APOCYNACEÆ.VIII 206
ABAGEÆ. X 100
Arisæma . X 100
Franchetianum, Engl. . . . X 101
lobatum, Engl. X 100
Tatarinowii afiinis . X 101
des
: 249
249
212
212
212
192
192
206
206
206
38
38
111
111
112
112
112
188
188
223
223
104
104
104
41
41
70
70
70
TABLE
190
ARALIACBÆ.VIII
Arenaria.VIII
serpillifolia, L.VIII
ARISTOLOCHIACEÆ. X
Aristolochia. X
moupinensis, Franch ..... X
Arlhi-axon. X
micans, Franch. X
Aspidiuin. X
aculeatum, Doell.
var. pallescens . X
cœspitosum, Wall.
var. stenophyllum . X
caryotideum, Wall. X
craspedosorum, Maxim .... X
falcatum, Sw. X
var. caryotideum . X
moupinense, Franch. X
nipponicum. Franch et Sav . . X
otophorum, Franch. X
patentissimum, Wall. X
pellucidum, Franch. X
spinulosum, Sw. X
thibeticum, Franch. X
Asplénium. X
Goeringianum, Mett. X
moupinense, Franch .... X
var. daræiforme . X
pekinense, Hance. X
Aster. X
alpinus, Hook et Th. X
heterochætus, Benth. X
Heterochæta asteroides, DG ... X
Astilbe.
chinensis, Maxim.VIII
Astragalus.VIII
Davidi, Franch ..VIII
moupinensis, Franch.VIII
Batratherum micans , Nees ... X
BERBERIDEÆ.VIII
Berberïs.VIII
sanguinea, Franch.VIII
levis, Franch. X
Berneuxia thibetica . X 54
BIGNONIACEÆ. X 63
Bletia. X 84
hyncinthina, Ruiz et Pav. ... X 84
BORRAGINEÆ. X 64
Brunella. X 70
vulgaris, L. X 70
Buddleya. X 65
Davidi, Franch. X 65
Calamagrostis. X 105
collina, Franch. X 105
moupinensis, Franch. X 106
scabrescens, Franch. X 105
Calainintba. X 69
umbrosa, Benth. X 69
Calantlie. X 85
Davidi, Franch. X 85
fimbriata, Franch. X 86
megalopha, Franch. X 85
Caltha.VIII 189
palustris, L.VIII 189
CAMPANULACEÆ. X 43
Campanula. X 43
canescens, Wall. X 43
Camptothcca.VIII 241
acuminata, Decne.VIII 241
CAPRIFOLIAGEÆ.VIII 251
Cardainine.VIII 199
impatiens, L.VIII 199
hirsuta, L.VIII 199
macrophylla, Willd.
var. moupinensis, Franch . . VIII 200
Carex. X 102
atrata, L. X 102
Davidi, Franch. X 103
moupinensis, Franch. X 102
nubigena, D. Don. X 101
Rochebruni, Franch. et Sav. . X 101
thibetica, Franch. X 103
Carpesium. X 38
abrotanoides, L. X 38
GARYOPHYLLEÆ.VIII 204
248
205
205
79
79
79
109
109
115
117
117
115
115
115
115
115
119
116
118
119
119
118
113
115
114
114
113
35
35
35
35
235
213
214
213
109
194
194
194
183
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO
Cheilanthcs . X 113
argentea, Hook. X 113
Chenopodium . X 72
album, L. X 72
Chrysosplcniiini .VIII 234
Davidianum, Decne.VIII 234
gracile, Francb.VIII 234
Griffith», Hook.VIII 234
Clematis .VIII 183
Armandi, Franch.VIII 184
grata, Wall.. . VIII 183
montana, Hamilt.VIII 184
Vitalba, var. gràta, O. Kunze . VIII 183
Clerodendron . X 68
moupinense, Franch. X 68
Clethra . X 53
scandens, Franch. X 53
Coelogyne . X 84
bulbocodioides, Franch .... X 84
COMBRETACEÆ.VIII 241
GOMMELINACEÆ. X 98
Commclyna . X 98
communis, L. X 98
CORNACEÆ. ... VIII 250
Cornus .VIII 250
offlcinalis, S. Z.VIII 250
scabridus, Franch.VIII 250
Corydallis .VIII 196
anthriscifolia, Franch.VIII 196
flexuosa, Franch.VIII 197
mucronata, Franch.VIII 197
Davidi, Franch.VIII 198
moupinensis, Franch.VIII 198
Cotoneaster .VIII 224
moupinensis, Franch.VIII 224
Nummularia, Fisch et Mey. . . VIII 225
salicifolia, Franch.VIII 225
CRASSULACEÆ.VIII 240
Crépis, acaulis , Hoock. X 42
GRUCIFERÆ.VIII 199
Cucubaliis.VIII 204
bacciferus, L.VIII 204
GUCURBITAGEÆ.VIII 243
191
Cynoglossuni. X 64
fureatum, Wall. X 64
GYPERACEÆ. X 101
Cypripedium. X 88
luteum, Franch. X 88
Cystopteris. X 111
moupinensis, Franch. X 111
Dactylig. X 108
glomerata, L. forma, aoroantha
Franch. X 108
Daphné. X 78
odora, Thunb. var. maorantha . X 78
Davldia.VIII 242
involucrata, Baill.VIII 242
Daphnidiuni. X 75
strychnifolium, Sieb et Zucc. . X 75
var. longifolium . X 76
Delphinium.vill 191
longipes, Franch.VIII 191
Desmodinin.VIII 215
japonicum, Miq. . ..VIII 215
Deutzia.VIII 235
glomeriflora, Franch.VIII 236
longifolia, Franch.VIII 235
Deyenxia scabrescens, Munro. . X 105
Dichrocephala. X 35
latifolia, DC. . .. X 35
Dickinsia. VIII 244
hydrocotyloides, Franch. . . . VIII 244
Didissandra. X 63
lancifolia, F’ranch. X 63
Disporum,. X 96
pullum, Salisb. X 96
sessile, Don. X 96
Draba.VIII 200
moupinensis, Franch.VIII 200
nemoralis, L.VIII 200
ELÆAGNACEÆ. x 77
Eioeagnus. . . x 77
Davidi, Franch. X 77
Elsholtzia. X 69
cristata, Willd. X 69
TABLE
192
Elyinus . X
dahuricus, Turcz. X
Enkianthus . X
himalaicus, Hook. fil. et Th . . X
Epilohiiim .VIII
himalayense, Haussn.VIII
lætum, Wall.VIII
nepalense, Haussn.VIII
Epiviedinm
Davidi, Franeh.VIII
Epipactis
maerostachys, Lindl. X
EQUISETACEÆ. X
Eqiiisctiiin
arvense, L. X
Eranthis .VIII
albiflora, Franeh.VIII
ERICACEÆ. X
Erigeront . X
acer, L. X
elongatus, Ledeb. X
moupinensis, Franeh. X
Eulalia . X
nepalensis, Trin. X
Eupatoriiuii, L. X
cannabinum, L. X
EUPHORBIACEÆ. X
Euptelea .VIII
Davidiana, H. Baill.VIII
Eutrema .VIII
thibeticum, Franeh.VIII
Evansia fimbriata, Salisb .... X
Eagopyrum . X
eseulentum, Mœnch. X
Festuca remotiflora, Stend ... X
FI LICES. X
Fritillaria . X
Davidi, Franeh. X
Roylei, Hook. X
Galiiim .VIII
asprellum, Mich.VIII
triflorum, Mich.VIII
Gaulflieria. X 44
fragrantissima, Wall., var. hir-
suta, Gardn. X 44
nummularioides, Don. ... X 44
Gentiana. X 62
frigida Haenke, var. algida Bail. X 62
rubicunda, Franeh. X 62
squarrosa, Ledeb. X 62
GENTIANACEÆ. X 62
GERANIACEÆ.VIII 208
Géranium.VIII 208
moupinense, Franeh.VIII 208
nepalense, Sweet.VIII 208
GESNERIACEÆ. X 63
Geiiin.VIII 218
strictum, Ait.VIII 218
Girardiuia. X 80
vitifolia, Franeh. X 80
GRAMINEÆ. X 104
Gnaphalium.'. . X 37
luteo-album, L. X 37
Gyninograniine. X 123
involuta, Don. X 123
javanica, Blume. X 123
vestita, Hook, var. auriculata . X 123
Gynura. X 38
pinnatifida, DG. X 38
Habenaria. X 86
Davidi, Franeh. X 86
Hedera.VIII 249
Hélix, L.VIII 249
HÆMODORACEÆ. X 88
Helleborus.VIII 190
thibetanus, Franeh.VIII 190
Helwingia.VIII 249
japonica, Dietr., var. himalaica
Hook et Th.VIII 249
Ilolboellia.VIII 194
latifolia.VIII 194
llydrangea.VIII 227
aspera, Don.VIII 228
Davidi, Franeh.VIII 227
longipes, Franeh.VIII 227
108
108
44
44
242
243
243
242
195
87
109
109
191
191
43
36
36
36
36
109
109
34
34
79
193
193
201
201
89
75
75
108
110
92
93
92
254
254
251
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 193
Ilynicnopliylluin.
javanicum, Spring.
microsorum, V. d. Bosch . . .
HYPE RICINEÆ ........
IBypcricuin.
napaulense, Choisy.
patulum, Thunb.
Impatiens.. . . .
rostellata, Franeh.
vittata, Franeh.
Innla.
cuspidata, Clarke, var. saligna.
polycephala, Klatt.
IRIDEÆ.
Iris.
japonica, Thunb.
sibirica, L.
Isopyrum.
peltatum, Franeh.
•lasiiiinimi.
discolor, Franeh.
JUNCACEÆ.
Jiincus.
allioides, Franeh.
effusus, L.
luzulæformis, Franeh. . . . ,
Kerria..
japonica, DO.
LABIATÆ.
1.milium.
amplexicaule, L.
Lapnrtea.
evittata, Wedd.
terminalis, Wight.
Lniuuea.
X 110
X 110
X -
110
VIII 205
VIII !
205
VIII !
206
VIII !
205
VIII ‘
209
vin :
209
VIII
209
X
37
X
37
X
37
X
89
. X
89
X
89
X
89
. VIII
190
. VIII
190
X
59
. X
59
X
99
. X
99
. X
99
. X
99
. x
99
. VIII
216
. VIII
216
. X
69
X
70
X
70
80
80
. X
80
. X
42
Lespedcza .
. . . VIII 215
eriocarpa, DG.
. . . VIII 215
lâgustriun.
. . . X
60
mellosum, Deene ....
... X
60
thibeticum, Deene. . . .
... X
60
LILIACEÆ. .........
... X
89
I.ilium.
... X
90
Davidi, Duchartre ....
... X
90
Duchartrei, Franeh . . .
... X
91
giganteum, Wall . . . .
... X
92
Blindera.
... X
76
obovata, Franeh.
... X
76
puberula, Franeh . . . .
... X
77
Lindsæa. X 169
eultrata. X 169
ï.onicera.VIII 252
acuminata, Wall.VIII 252
scabrida, Franeh.... VIII 252 et X 124
liophanthus. X 69
rugosus, Fisch. et Mey ....
X
69
I.otus.
VIII
213
cornieulatus, L.
VIII
213
B.iizula.
X
100
pilosa, Willd.
X
100
I.yclmis.
VIII
204
Davidi, Franeh ..
VIII
204
LYCOPODIÀCEÆ.
X
10
Eycopodiuin.
X
109
clavatum, L.
X
109
I.ysimacliia.
X
58
grammica, Hance.
X
59
nemorum, L. var. moupinensis,
Franeh .
X
58
platypetala, Franeh.
X
59
glabra, Franeh, var. rufescens,
Franeh. X 42
lampsanoides, Franeh. X 42
LAURACEÆ. X 75
LEGUMINOSÆ.VIII 213
lieoiitopodium. X 36
alpinum, cass. var. himalayana. X 36
himalayanum, DG. X 36
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X
Maurorhynchus glabra, Wight . X 42
Macrorliynchus aoaulis, Kurz. . X 42
Maddenia .VIII 215
himalaica, H. et Th.VIII 215
MAGNOLIACEÆ.VIII 192
Malva .VIII 207
pulchella, Berhn.VIII 207
MALVACEÆ.VIII 207
— 2 e série, 25
L
194 TABLE
Mcconopsis.
VIII 196
Panicuni.
X
104
horridula, Hook.
VIII 196
glaucum, L.
X
104
Hfliosma.
VIII 211
sanguinale, L.
X
104
cuneifolia, Franch. . .
VIII 211
Parechites Thunbergii, A.Gray. .
X
61
.VScii'oius.
VIII 213
Paris.
X
96
alba, Lamk.
VIII 213
chinensis, Franch.
X
97
SSilIetia.
VIII 214
daliurica (non Fisch).
X
96
cinerea, Benth.
VIII 214
thibetica, Franch.
X
163
Mimnlus.
X 65
obovata , Ledeb.. .
X
96
nepalensis, Benlh, var,
platy-
polyphylla, Srn. var. sténo-
phyllus, Franch. . . .
X 65
phylla , Franch.
X
97
AInchlenbcrgia.
X 105
quadrifolia L. var. daliurica. .
X
96
viridissima, Nees. . . .
X 105
var. obovata , Reg.
X
96
MYRIACTIS.
X 35
Parnassia.
VIII
237
nepalensis, Less.
X 35
Davidi.
VIII
237
Myricaria.
VIII 205
pusilla, Hook et Th.
VIII
237
germanica, Desv. var. laxiflora,
Patrinia.
X
33
Franch.
VIII 205
villosa, Juss.
X
33
Ncillia.
VIII 217
Petasites.
rubiflora, Don.
VIII 217
tricholobus, Franch.
X
38
thyrsiflora, Don.
VIII 217
Pedicularis.
X
66
OLEACEÆ.
X 59
Davidi, Franch.
X
67
^isapiialodcs.
X 64
macrosiphon, Franch.
X
68
moupinensis, Franch . .
X 64
moupinensis, Franch.
X
67
ONAGHARIEÆ.
VIII 242
siphonantha, Don.
X
163
©jsocïca.
X 111
trichoglossa, Hook.
X
67
germanica, Willd. var.
sténo-
verticillata, L.
X
68
phylla .
X 111
Pellæa.
X
113
Onycliium.
X 184
geraniifolia, Fee.
X
113
japonicunr, Kunze . . .
X 184
PHYTOLACCACEÆ.
X
71
Opislorhiza.
VIII 253
Picris.
X
42
japonica, B1.
VIII 253
hieracioides, L.
X
42
©püuopogojs.
Pieris .
X
44
japonicus, Kcr.
X 88
ovalifolia, Don., var .pubescens.
X
44
var, intermedius, Max
X 89
Pilea .
X
81
Fluggea japonica , Rich . .
X 89
fasciata, Franch.
X
81
ORCHIDEÆ.
X 84
PIPERACEÆ.
X
81
fôsmuaada.
X 124
BSouUuynia .
X
81
regalis, L.
X 124
cordata, Thunb.
X
81
$>xalàs.
VIII 208
Piras .
VIII
226
japonica, Franch. et Sav.
. . .
VIII 208
microphylla, Wall.
VIII
226
fPaiiax.
VIII 248
PLANTAGINEÆ.
X
71
Davidi, Franch.
VIII 248
ËSEius .
VIII
211
PLANTÆ DAVIDIANÆ
EX SINARUM IMPERIO
Plantago .. X
major, L. . ,. X
Pleurosperiuum.VIII
Davidi, Franch.VIII
Poa. X
acroleuca, Steud. X
nepalensis, Wall. X
Polygala.VIII
arillata.Hamilt.VIII
POLYGALEÆ.. . VIII
POLYGONACEÆ. X
Polygonuin. X
Myosurus, Franch. X
runcinatum, Ilamilt, var. poly-
cephalum . X
sinuatum, Royle var. vestitum. X
suffultum, Max. v. rufescens , Fr. X
viviparuin, L. X
Polypodiuni. X
amœnum, Wall. X
Davidi, Franch. X
Drakeanum, Franch. X
Forlunei, Kunze. X
hastatum, Thunb. X
ireoides, Poir. X
lineare, Thunb. X
Lingua, Sw. X
longifrons, Wall. X
moupinense, Franch. X
normale, Don., var. sparsiflora,
Hoock. X
oxylobum , Wall. X
sesquipedale, Wall. X
trifidum, Don. X
vulgare, L. X
Porophyllum japonicum, DG. . . X
Polcntilla.VIII
Davidi, Franch.VIII
fruticosa, L.VIII
Kleiniana, W. et Arn.VIII
leuconota, Don.VIII
moupinensis, Franch.VIII
Wallichiana, Del.VIII
195
Priniula . X 55
Davidi, Franch. X 55
heucheræfolia, Franch .... X 55
incisa, Franch .. X 58
moupinensis, Franch. X 51
obconiea, Hance. var. hispida . X 55
oreodoxa, Franch. X 55
ovalifolia, Franch. X 57
poculiformis, Hook. fil ... . X 55
PRIMULÂCEÆ. X 54
Prunus .VIII 215
thibetica, Franch.VIII 215
cinerascens, Franch.VIII 216
Ptcris . X 113
aquilina, L. X
cretica, L. X 113
geraniifolia, Raddi. X 113
longifolia, L. X 113
Pternopetalum .VIII 246
Davidi, Franch.VIII 246
Pyrola . X 54
rotundifolia, L. X 54
RANUNCULACEÆ.VIII 183
Ranunculus .VIII 189
ternatus, Thunb.VIII 189
stenorhynchus, Franch .... VIII 189
Ifccineckea . X 90
carnea, Kunth. X 90
Rhododendron . X 45
argyrophyllum, Franch .... X 48
calophytum, Franch. X 45
Davidi, Franch. X 47
décorum, Franch. X 46
dendrocharis, Franch. X 51
floribundum, Franch. X 50
lutescens, Franch. X 52
moupinensis, Franch. X 52
orbiculare, Decne. X 47
oreodoxa, Franch. X 46
pachytrichum, Franch. X 49
polylepis, Franch. X 50
rotundifolium, A. David. ... X 48
strigillosum, Franch. X 49
71
71
247
247
107
107
107
203
203
203
73
73
73
74
74
74
73
119
120
119
123
121
120
122
121
123
122
121
122
121
122
121
120
38
222
222
222
223
223
222
223
196
TABLE
vernicifera, DG.. VIII
Rhynchosp erm um jasini uoides ,
Lem. x
Itibcs.VIII
alpinum, var. japonicum . . . VIII
Davidi.VIII
glaciale, Wall.VIII
moupinense, Franch.VIII
multillorum , var. mandshuri-
cum , Max .. X
longeracemosum, Fr..VIII
Itodgcrsia.VIII
podophylla, A. Gr.VIII
ROSACEÆ.VIII
BEosa.VIII
Brunonii , Lindl.VIII
Davidi, Grep.VIII
moschata,Mil).v. Brunonii , Grep. VIII
K il Ilia.VIII
tatari.ea, var. grandis .VIII
RUBIACEÆ.VIII
■tubas.VIII
cochinchinensis, Trait, var. ste-
nopliyllus , Franch.VIII
Davidianus, Focke.VIII
Fockæanus, Kurz.VIII
hakonensis, Franch. etSav. var.
Davidianus .VIII
inacilentus, Camb.VIII
pirifolius, Lm.VIII
purpureus, Bunge.VIII
rosifolius, Sm.VIII
thibetanus, Franch.VIII
Itnincx. X
nepalensis, Spreng. X
RUTACEÆ.VIII
SABIACEÆ.VIII
SALICINEÆ. X
ftalix. X
microphyta, Franch. X
moupinensis, Franch. X
variegata, Franch. X
SALSOLACEÆ. X
Spinacia. X 72
oleracea, Mill. X 72
Sambiicus ..VIII 251
Ebulus, L . ..VIII 251
SAPINDACEÆ.VIII 212
Saussurea. .. X 40
auriculata, Franch ...... X 40
Sughoo, Clarke. X 40
SAXIFRAGACEÆ
Saxifraga.VIII 229
cardiophylla, Franch.VIII 230
cortusifolia, Sieb. et Zucc . . . VIII 232
Davidi, Franch.VIII 229
hispidula, Don, var. dentata, Fr. VIII 232
micrantha, Edg.VIII 229
nutans, Hook et Th.VIII 230
purpurascens.Hook et Thomps.,
var. macrantha, Franch. . . VIII 233
stellarifolia, Franch ✓.VIII 231
trinervia, Franch.VIII 232
Schcdonorus. X 108
remotiflorus, Miq. X 108
Schizandra.VIII 192
S. chinensis, IT. Baill.VIII 192
Schizophragma.VIII 226
hydrangeoides, S. et Z., var.
integrifolium, Franch. . . . VIII 226
SCROPHULARINEÆ. X 65
Seduni.VIII 240
Alfredi.VIII 241
macrolepis.VIII 240
Selaginella. X 110
atroviridis, Spring. X 110
caulescens, Spring.
SENEGIO. X 39
chinensis, DG. X 39
Davidi, Franch. X 40
japonicus , Thunb. X 38
nimborum, Franch. X 39
quinquelobus, Hook et Thunb.,
var. moupinensis, Franch . . X 40
Savatieri, Franch. X 39
scandens, Don. X 39
211
61
238
239
240
239
238
238
228
228
215
224
224
224
224
254
254
253
218
220
219
218
219
221
219
220
221
221
75
75
210
211
82
82
83
82
82
72
PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINAKUM IMPERIO
Shortia . X
thibetica. X
Skiimnia .VIII
Laureola, Hook.VIII
Siegesbeckia . X
orientalis, L. X
Solidago cuspidata, Wall ... X
Sonclius . X
oleraceus, L. X
Sorbus microphylla Decne. . . VIII
Spira utiles.
australis, Lindl. X
Spiræa .VIII
japonica, var. aouminata. . . . VIII
japonica, var. ovalifolia. . . . VIII
Stacliyiiriis .VIII
himalaicus, Hook et Th . . . . VIII
Stellaria.
media, Vill.VIII
Stranvœsia .VIII
Davidiana, Decne.VIII
Strcptopus . XI
parviflorus, Franch. X
STYRACEÆ. X
Swerlia . X
Davidi, Franch. X
Symplocos . X
botryantha, Franch. X
cratægoides, Don. X
japonica, DG. X
SYNANTHEREÆ. X
TAMARISCINEÆ.VIII
TERNSTROEMIACEÆ.VIII
Thalictriun .VIII
pollidum, Franch.VIII
thibeticum, Franch.VIII
uncinulatum, Franch.VIII
Theligotiuin, L. X
macranthum, Franch. X
Thladianlha .IIVI
Davidi, Franch.VIII
THYMELÆAGEÆ. X
197
Tiarella.VIII 235
polyphylla, Don.VIII 235
Tofieldïa. X 95
macilenta, Franch. X 95
thibetica, Franch. X 95
Torilis.VIII 248
Anthriscus, Gmel.VIII 248
Trachelospci-nuun ... X 61 et 183
jasminoides, Lem. X 61
Tracliydiuui.VIII 245
? dancoides, Franch.VIII 245
Trilliinn. X 98
Tchonoskii, Maxim. X 98
UMBELLIFERÆ.VIII 244
URTICACEÆ. X 80
Vacciiiiiim. X 43
moupinense, Franch. X 43
Valeriana. X 34
flaccidissima, Maxim. X 34
Hardwickii, Wall. X 34
villosa, Thnnb. X 33
VALERIANÆ. X 33
VERBENAGEÆ. X 68
Vernonia. X 34
arborea, var. Wightiana, Hook. X 34
Monosis. X 34
Veronica. X 66
laxa, Benth. X 66
Tliunbergii , A. Gray. X 66
Vikiiriiuin. VIII 251
cordifolium, Wall.VIII 252
Davidi, Franch.VIII 251
nervosum, Don.VIII 252
stellulatum, Wall.VIII 251
tomentosum, Thunb.VIII 252
Vicia.VIII 215
Cracca.VIII 216
Viola.VIII 201
Patrinii, DC. var. chinensis ,
Ging.VIII 201
prionantlia Bunge,.VIII 201
variegata, Fisch.
var. chinensis, Bunge. . . . VIII 201
54
54
211
211
38
38
37
42
42
226
87
217
218
318
207
207
204
225
225
89
89
60
62
62
60
60
61
60
34
205
206
186
187
187
187
71
71
243
243
78
193 TABLE
palustris, L., var. moupinen-
sis .VIII 202
sylvestris, Lamk.VIII 202
diffusa, Ging.VIII 202
Davidi, Franch.VIII 203
VIOLARIEÆ.VIII 201
Vitlaria. X 124
lineata, Sw. X 124
Woailivardia.
112
japonica, Sw.
113
radicans, Sm.
. . . X
112
Ypsilandra.
. . . X
93
thibetica, Franch ....
. . . X
94
Zanllioxylon.
. . . VIII
210
Bungei, Plancli.
210
Bungeanum, Maxim. . .
. . . VIII
210
SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE
DE MÉGAPTÈRE (MEGAPTERA INDICA)
PROVENANT
DU GOLFE PERSIQUE
PAR
H.-P. GERVAIS
Aidc-naluraliste.
Le squelette, dont je vais donner ici la description, a été apporté en 1883
à Marseille par un navire venant du golfe Persique ; il fut déposé, à cette
époque, comme objet marchand, chez un négociantde cette ville, où M. le
professeur Marion put l’examiner. Le savant professeur de Marseille, sa¬
chant tout l’intérêt que le professeur d’anatomie comparée portait à
l’accroissement des collections cétologiques du Muséum, signala aussitôt
ce squelette à M. Georges Pouchet, qui voulut bien me charger de recher¬
cher à quelle espèce il appartenait et d’en apprécier la valeur scientifique.
L’examen de la caisse tympanique, qui me fut alors communiquée, me
permit de reconnaître que le squelette en question était celui d’une Méga-
ptère. Un dessin de l’omoplate, envoyé quelques jours plus tard par M. le
professeur Marion, vint confirmer cette détermination, et l’acquisition du
squelette fut décidée.
Il est inscrit aujourd’hui sous le n° 1883-2255 du journal du Laboratoire
d’anatomie comparée. Le lieu seul d’origine de ce squelette, rapporté du
fond du golfe Persique, disait tout l’intérêt qu il y avait a le voir figurer
dans les collections, déjà si riches, de notre Musée national.
Les cétacés à fanons, qui fréquentent l’océan Indien et ses dépendances
200
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
sont en effet peu connus, et aucun squelette de ces animaux netigure dans
les Musées européens. Seuls l’Indian Muséum et le Musée asiatique de Cal¬
cutta contiennent les restes de sujets pris dans ces parages; à part quelques
fragments peu importants de Mégaptères, provenant de la baie de Bengale
et du golfe Persique, toutes les autres pièces se rapportent au genre Balé¬
noptère.
Les Mysticètes, ainsi que le rapporte Duhamel, sont pourtant fort nom-
breuxdans l’océan Indien. M. le capitaine de vaisseau, delà marine française,
Jouan (1), et plus tard M. Giglioli (2), qui fit partie de l’expédition scienti¬
fique autour du monde, sur la corvette italienne le Magenta, eurent l’oc-
> casion d’en rencontrer plusieurs, parmi lesquels des Mégaptères.
Anderson, dans le grand ouvrage publié en 1878 (3), admet qu’il existe
dans les eaux indiennes trois espèces de Balénoptères.
La première de ces espèces, à laquelle il donne le nom de Balænoptera
indica, doit être confondue avec la Balænopt. Sibbaldn; la taille qu’atteindrait
cette espèce d’après Anderson, 84 pieds, esta peu près celle d’un individu
adulte de notre grande espèce de Balénoptère du Nord, qui existe aussi dans
les mers voisines du pôle sud, ainsi que le confirme un squelette entier, rap¬
porté du cap Horn, dont je vais prochainement publier la description.
Les débris connus de Balænopt. indica se rapportent à deux sujets : l’un,
provenant de Juggoo (Amherst Island), était arrivé à l’âge adulte; il
n’en reste qu’un radius, deux vertèbres lombaires et une vertèbre caudale.
L’autre, encore très jeune, a été trouvé échoué, en 1874, à l’embouchure
du Bramapootra ; son crâne à peu près complet, des vertèbres de différentes
régions, des côtes, une omoplate, un radius et un cubitus, ainsi que l’os
hyoïde, ont seuls été conservés. Les restes de ces deux cétacés sont déposés
à l’Indian Muséum de Calcutta.
La seconde espèce, signalée par M.Anderson, est la BalænopteraBlythii;
(I) Notes sur quelques animaux et quelques végétaux rencontrés dans les mers australes et clans
les îles du Grand Océan (Mém. Soc. Sc. Nat. Cherbourg, 1874).
(-2) H. Giglioli, I Getacei osservati durante il viaggio interno al Globo délia R. pirocorvetta « Ma¬
genta » 1865-68, Napoli 1874.
(3) Anderson, Western Yunnan Expéditions, 1868-75. Vol. I, p. 551, pl. XLIV.
egaæsi aaBegMBMHaB
mssm
_
g,
MB
MÉGAPTÈRE DU GOLFE PERSXQUE 201
sa taille, qui atteint 60 pieds, indique, comme le faitremarquer M.Yan Be-
neden, qu’elle doit correspondre à la Balœnoptera musculus. Ce Gétacé est
représenté par une mandibule, des vertèbres lombaires, quelques vertèbres
caudales et un radius.
La troisième espèce d’Anderson est la Balœnopt. Edeni (Sittang-Whale),
qui atteindrait 40 pieds. Tous les caractères donnés par Anderson rappro¬
chent cet animal de la Balœnopt. Schlegelü, espèce très voisine elle-même
de la Balœnopt. borealts, à laquelle il faudra probablement la réunir, lors¬
qu’on aura pu comparer entre eux des individus adultes provenant de
différents points du globe. Ce qui nous porte à émettre cette opinion, c’est
l’étude que nous venons de faire d’un squelette de Balénoptère adulte pro¬
venant du cap Horn, Cétacé dans lequel nous croyons retrouver des carac¬
tères communs aux deux espèces du Nord, Balœnopt. borealts et Balœnopt.
Schlegelü, admises jusqu’ici comme distinctes l’une de l’autre.
Les Mégaptères qui fréquentent l’océan Indien, où elles ont été signalées
par différents navigateurs, et qui pénètrent même jusque dans le golfe Persique,
sont moins connues que les Balénoptères vivant dans les mêmes régions. A
part quelques débris insignifiants se rapportant à des animaux de ce groupe,
dont nous avons indiqué plus haut la provenance, le squelette trouvé près
de l’embouchure du Chat-el-Arab, non loin de Bassorah, dont le Muséum
de Paris a fait l’acquisition, constitue le seul spécimen de Mégaptère réel¬
lement important recueilli jusqu’à ce jour dans l’océan Indien.
Le genre Mégaptère, tel qu’il a été établi par Van Beneden et Paul Ger-
vais dans Y Ostéographie des Cétacés fl), comprend quatre espèces distinctes:
les deux premières, la Megaptera boops et la Megaptera Lalandii, y sont
données comme certaines ; les deux autres, la Megaptera Novœ Zelandiœ et
la Megaptera Kuzira, n’y sont inscrites que d’une façon toute provisoire, car
l’une d’elles n’est fondée que sur l’examen d’une caisse tympanique encore
attenante au rocher, l’autre sur des dessins probablement peu exacts, rap¬
portés par les naturalistes qui ont visité les mers du Japon.
1
(1) Van Beneden et P. Gervais : Ostéographie des Cétacés, genre Mégaptère, p. 116 à 136, pi. IX. X. XI.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 6 SÉRIE. 26
202
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
A ces quatre espèces signalées par les auteurs que nous venons de nom¬
mer, M.Cope (1) en a ajouté plus tard une cinquième à laquelle il a donné le
nom de Megaptera bellicosa, établie sur l’examen d’un squelette qui présen¬
terait tous les caractères du Képorkak, c’est-à-dire de la Mëgaptère du Nord.
Les naturalistes, en établissant des différences spécifiques entre ces ani¬
maux se rapportant à un même type, se sont laissé entraîner, comme le fait
observer avec justesse M. Yan Beneden, par cette idée que ces Mysticètes
auraient, comme les Balænidés, des stations géographiques bien définies et
que ceux de ces animaux qui habitent un hémisphère ne passeraient jamais
dans l’hémisphère opposé.
Dans un mémoire publié il y a plus de vingt ans, M. Yan Beneden émettait
cette opinion que la Megaptera boops était une espèce cosmopolite; il réunis¬
sait dans ce travail, sous le nom de Kyphobalœna longimana, la Megaptera
longimana (M. boops), et la Megaptera Lalandii, Mysticètes qu’il décrit quelques
années plus tard comme différents l’un de l’autre.
Quelques naturalistes, parmi lesquels nous citerons Schleegel, Turner,
Murray, etc., ont fait remarquer cependant, dans leurs écrits, que de faibles
différences séparaient la Mégaptère du Nord ou Képorkak de l’espèce du
Cap, et, dans un travail tout récent, M. Van Beneden lui-même, revenant à
l’opinion qu’il avait émise en 1860, réunit de nouveau, sous une seule dé¬
nomination spécifique, toutes les Mégaptères vivantes, c’est la Megaptera
boops qu’on rencontrerait dans toutes les mers du globe.
L’examen de nouveaux matériaux rassemblés dans les collections du
Muséum d’histoire naturelle de Paris depuis la publication des ouvrages
que nous venons de mentionner, parmi lesquel nous citerons :
1° Un crâne de Megaptera Lalandii provenant des îles Pomotou et offert,
en 1876, parle musée des Colonies (A. 2979);
2° Un crâne dej eun eMegaptera boops venant du Groenland (A. C.1871 -344) ;
3° Un squelette de femelle adulte de Megaptera boops rapporté de Laponie
par M. le professeur Pouchet (A. C. 1882-19) :
(1) Cope, on Megaptera bellicosa, American Philosophical Society, octobre 1870.
4° Un sujet presque adulte provenant de la baie de Bassorah à 1 entrée
du golfe Persique,
Est venu jeter quelques doutes dans notre esprit au sujet de la réunion en
une seule espèce des différents sujets décrits jusqu’à ce jour par les eéto-
logues (1), et nous a conduit à l’une des deux conclusions suivantes: ouïes
animaux du groupe des Mégaptères présentent des caractères ostéologiques
susceptibles de variations plus étendues que cela n’a lieu pour les espèces de
autres genres qui constituent avec eux le sous-ordre des Cétacés à fanons;
ou bien il y a plusieurs espèces de Mégaptères. C’est cette dernière opinion
que nous croyons la plus acceptable.
Le squelette du Mysticète de la baie de Bassorah n’est pas complet. A la
tête manquent: les deux intermaxillaires, la portion antérieure du vomer,
le jugal gauche, la caisse tympanique du même côté; le palatin droit et le
ptérygoïdien gauche sont en partie cassés. La colonne vertébrale est com¬
plète jusqu’à la sixième vertèbre caudale inclusivement. Tous les os qui la
constituent sont en parfait état de conservation.
Les dix premières côtes du côté gauche sont présentes, la première du
côté droit manque ainsi que les dixième, onzième, douzième et quatorzième.
L’os hyoïde a été mutilé et la seule partie existante correspond au corps ;
les grandes cornes et les petites cornes sont ou cassées ou perdues. Le mem¬
bre antérieur gauche est presque complet; c’est lui que nous avons figuré;
quant à celui du côté droit, il est très incomplet, les seuls os qui nous soient
parvenus sont le radius, le cubitus, les quatre métacarpiens et ti ois pha¬
langes. Les os pelviens sont absents.
L’animal auquel ces débris ont appartenu était sur le point d atteindre 1 âge
adulte. La longueur du squelette prise de l’extrémité antérieure du rostre à la
face postérieure de la sixième vertèbre caudale est de 13 m ,90. Son corps, lors¬
qu’il était complet, ne devait pas mesurer moins de 15 mètres en longueur.
Il différait donc très peu, quant à la taille, du sujet adulte femelle, rap¬
porté de Laponie, dont la longueur totale est de 17 mètres.
(1) Il faut ajouter à cette liste quelques ossements séparés ou quelques fanons provenant de diffe¬
rentes localités, ainsi que le squelette d’un jeune individu femelle pris à Buse, baie de Saint-Nazaire ( ar„
mais il ne nous a pas été possible d’en prendre connaissance.
204
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
En comparant la tête de ce Cétacé, figurée planche XVIII, figures 1,2 et 3,
avec celle de la Megaptera boops, nous remarquons, tout d’abord, que les diffé¬
rents os qui constituent cette région du corps chez le premier de ces animaux
présentent une plus grande épaisseur dans toutes leurs parties et une plus
grande densité. Nous retrouvons ce même caractère dans toutes les régions
du squelette. Un simple examen suffit, en outre, pour se convaincre que la
tête du même animal diffère par ses formes générales de celle de toutes les
Mégaptères connues jusqu’ici. En l’examinant, en effet, plus attentivement,
on ne tarde pas à saisir, sous ce rapport, des différences assez marquées, et,
ce qui frappe le plus, c’est de voir que les lignes qui indiquent les contours
supérieurs du crâne, en allant soit de la partie postérieure de l’occipital à
l’extrémité antérieure du rostre, soit du bord externe d’un maxillaire supé¬
rieur au bord externe de celui du côté opposé, ont une courbure plus accu¬
sée que dans toutes les autres Mégaptères adultes avec lesquelles nous
avons pu la comparer. En outre de cette convexité beaucoup plus accu¬
sée de toute la face supérieure de la tête, le rostre paraît plus court et plus
obtus que chez la Megaptera boops, le crâne est aussi proportionnellement
plus large; ce qui permet de supposer que la tête de la Mégaptère du golfe
Persique, lorsque le squelette de l’animal était encore recouvert de ses par¬
ties molles, devait être plus globuleuse que chez les autres Mégaptères
connues.
La courbure exagérée des maxillaires inférieurs semble aussi confirmer
cette hypothèse.
Le crâne de notre sujet présente un rétrécissement assez accusé au niveau
du bord antérieur de l’occipital. Par une sorte de compression latérale,
les faces externes des deux pariétaux sont fort rapprochées l’une de
autre.
La région postérieure du crâne (pi. XVIII, fig. 3) formée en grande partie
par l’occipital, de chaque côté duquel s’étendent les prolongements apo-
physaires des temporaux, est moins excavée chez notre sujet que chez la
Megaptera boops. La crête longitudinale, occupant le milieu de la face ex¬
terne de cet os suivant le plan sagittal, est très accusée; la convexité des
m
m
occipitaux latéraux est plus marquée et la région condylienne moins sail¬
lante en arrière que dans la Mégaptère du Nord. Le trou occipital de la Mé-
gaptère du golfe Persique est en outre situé moins haut et regarde plus en
arrière; il est de forme circulaire.
Les condyles de l’occipital sont très convexes, leur forme est elliptique,
ils se dirigent un peu obliquement en dehors. Les fosses condyliennes su¬
périeures sont peu accusées. Il n’existe chez notre sujet qu’un seul trou con-
dylien supérieur, c’est celui du côté gauche, le droit qui est indiqué par
un léger sillon est complètement oblitéré. Nous n’avons trouvé aucune
trace des trous condyliens inférieurs. C’est la première fois que nous cons¬
tatons chez un Mysticète la persistance de cet orifice vasculaire. Si l’on
mène, par la pensée, un plan vertical et transversal passant par la partie la
plus saillante des protubérances occipitales, la tête étant mise horizonta¬
lement, ce plan laisse bien en avant de lui les deux condyles occipitaux chez
notre sujet. Chez toutes les Mégaptères adultes capturées dans les mers de
l’hémisphère Nord décrites jusqu’à ce jour, chez la Megaptera Lalandii
elle-même qui fréquente les mers du Sud, on remarque que les condyles occi¬
pitaux font au contraire saillie, en arrière de ce plan, de toute leur épaisseur.
Les occipitaux latéraux sont très épais chez notre Mégaptère et les crêtes
formées par la jonction des bords supérieurs des pariétaux et externes de
l’occipital sont très saillantes.
La région temporale de notre sujet présente aussi des caractères différen¬
tiels assez importants ; les expansions apophysaires latérales sont proportion¬
nellement plus courtes et plus massives; le prolongement zygomatique du
temporal est dirigé plus obliquement en dehors que chez la Megaptera boops.
Les pariétaux sont plus élevés et recouvrent sur une assez grande éten¬
due les prolongements orbitaires des frontaux. La région moyenne de l’os
est beaucoup plus excavée que cela n’a lieu ordinairement chez les Mégap¬
tères, ce qui entraîne un rétrécissement exagéré du crâne à ce niveau et
nous indique que l’interpariétal, os qui se trouve intimement soudé aux
pariétaux chez un animal de cet âge, est ici moins développé en largeur
que chez les autres sujets que nous avons sous les yeux.
206
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Les os frontaux offrent aussi chez nos deux sujets un aspect assez diffé¬
rent. Le prolongement orbitaire du frontal chez la Mégaptère du golfe Per-
sique se différencie de la région qui lui correspond chez le Képorkak par une
direction un peu plus oblique en dehors et en avant. Son bord postérieur
est en outre presque droit, au lieu de présenter la convexité si prononcée
qu’il accuse chez la Megaptera boops.
La face supérieure du frontal est en outre moins plane et présente dans
le voisinage de son tiers externe deux crêtes rugueuses assez marquées. La
face inférieure de l’expansion orbitaire du même os se distingue tout parti¬
culièrement par la gouttière logeant le nerf optique et son plexus vasculaire,
gouttière largement ouverte jusqu’à la base du crâne chez notre Mégaptère,
à l’encontre de ce qui a lieu chez la Megaptera boops où elle est convertie
par la juxtaposition de ses bords en un véritable canal protégeant le pédi¬
cule du globe oculaire.
Le bord orbitaire du frontal est très épais, beaucoup plus étendu et beau¬
coup plus arqué que chez la Megaptera boops.
Le cercle orbitaire complété en avant par l’apophyse externe du lacry¬
mal, inférieurement par l’os jugal qui est lui-même plus épais et plus arqué,
limite une cavité orbitaire plus largement ouverte et plus arrondie que chez
la Megaptera boops.
Il ne m’a pas été possible de comparer entre elles les régions sphé¬
noïdales chez nos deux sujets, celle de la Mégaptère du golfe Persique ayant
été mutilée et les débris perdus. Le vomer est absent et les palatins eux-
mêmes, surtout celui du côté gauche, sont incomplets.
Ces derniers os, qui donnent par leur forme et leurs rapports avec les os
voisins de si bons caractères au point de vue de la distinction des espèces
chez tous les Mysticètes connus, nous fournissent aussi chez ces deux Mé-
gaptères des différences assez marquées : leur forme, leur épaisseur plus
considérable, leur large articulation avec le maxillaire supérieur, chez la
Mégaptère du golfe Persique sont les caractères les plus saillants qui dis¬
tinguent ces os de ceux du Képorkak.
De même que les palatins, les ptérygoïdiens sont très épais et présentent
MÉGAPTÈRE DU GOLFE PERSIQUE
207
des apophyses plus courtes, plus massives, à sommet plus recourbé en de¬
hors en haut et en arrière que chez les autres Mégaptères.
Les maxillaires supérieurs, dont les bords externes sont moins droits que
ceux de l’espèce du Nord, présentent en avant du point où les prolongements
frontal et orbitaire se joignent au corps de l’os un rétrécissement très accusé,
puis le rostre s’élargit notablement dans sa région moyenne pour diminuer
ensuite progressivement jusqu’à l’extrémité antérieure qui est beaucoup
moins effdée que dans tous les autres sujets connus.
Les prolongements orbitaires du maxillaire sont massifs. On remarque
sur leur face supérieure une crête très saillante, qui suit le bord antérieur
du prolongement orbitaire du frontal. Le bord du maxillaire qui limite en
avant la fosse temporale forme lui-même une crête très saillante, la bran¬
che montante rejoignant le frontal pour s’articuler avec lui est plus courte
et plus large que chez la Megaptera boops.
Quant à la face inférieure des maxillaires, elle est plus concave que dans
l’espèce du nord de l’Atlantique, conséquence inévitable de la plus grande
convexité de la face supérieure de l’os et de son élargissement vers le milieu
du rostre.
L’os jugal est proportionnellement plus long et plus arqué que chez la
Megaptera boops ; il est en outre plus arrondi et son bord externe se fait sui-
tout remarquer par sa grande épaisseur. L’extremité postérieure de 1 os
présente une surface articulaire large et creuse en rapport avec le sommet,
du prolongement zygomatique du temporal. L extrémité antérieure porte
une dépression très marquée maintenant 1 os en rapport avec 1 apophyse
du maxillaire supérieur et au-dessus de cette dépression se trouve (comme
chez la Megaptera boops mais avec des proportions plus fortes) un épais pio-
longement dirigé en haut et en dedans et pénétrant dans la rainure aiticu-
laire creusée le long du bord postérieur du lacrymal.
L’os lacrymal (pi XX,fig. 2, 2\ 2\ 2 e ) diffère par son volume et sa
forme général de celui de la Megaptera boops. Il se rapproche a certains égai ds
par son aspect de celui de la Megaptera Lalandn . Il est pourtant beaucoup
moins long, moins large et beaucoup plus épais que celui du premiei de
208
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
ces sujets. Son extrémité externe est plus renflée, son bord antérieur plus
droit, son bord postérieur plus relevé dans toute la partie en rapport avec
le frontal et le maxillaire supérieur, beaucoup plus large et creusé d’une
cavité articulaire plus profonde là où il est uni avec l’os jugal.
Le maxillaire inférieur gauche de notre Mégaptère du golfe Persique, le
seul que nous possédions, diffère beaucoup par son aspect de celui des
autres sujets que possède le Muséum. Il est beaucoup plus haut dans sa
partie moyenne, plus grêle au contraire dans sa région antérieure, sa cour¬
bure externe est beaucoup plus accentuée. Le condyle est plus épais et
dirigé plus obliquement en haut et en dedans, le col du condyle est élevé
et aplati, l’orifice du canal logeant les vaisseaux et les nerfs du maxillaire
est large. L’apophyse coronoïde est plus élevée que dans toutes les autres
Mégaptères et son sommet dirigé plus en dehors.
La face interne de l’os est presque plane, l’externe au contraire très con¬
vexe, le bord supérieur tranchant dans toute la région avoisinant l’apophyse
coronoïde s’élargit insensiblement dans toute la portion antérieure de l’os.
Le bord inférieur du maxillaire est presque horizontal.
C’est comme nous l’avons dit plus haut sur le simple examen de la caisse
tympanique du Célacé de Bassorah que nous avons pu établir que l’animal
auquel appartient cet os devait être classé parmi les Mégaptères. Cette par¬
tie de l’appareil auditif a en effet chez notre sujet la forme ovalaire et arron¬
die caractéristique des animaux de ce groupe, mais elle est proportionnel¬
lement plus large dans la région postérieure, plus effilée en avant et surtout
beaucoup plus courte que celle de la Megaptera boops; elle se rapproche au
contraire par ces caractères de la bulle auditive de la Megaptera Lalandii.
Nous avons figuré (pi. XX, fi g. 3 et 3 a ) en entier l’appareil auditif de notre
Mégaptère, nous représentons la caisse auditive isolée à la figure 3 b et 3 e de la
même planche. Si nous examinons la caisse tympanique par sa face supé¬
rieure, nous voyons que son bord columellaire d’abord, très large, diminue
brusquement vers la région moyenne de l’os, pour se diriger ensuite pres¬
que en ligne droite vers l’extrémité, sans présenter la saillie que montre en
ce point la bulle auditive des autres Cétacés de ce groupe. Le pédicule
MÉGAPTÈRE DU GOLFE PERSIQUE
209
par lequel la caisse auditive se rattache au rocher est ici très épais.
La face inférieure de la caisse est régulièrement convexe, les sillons
aboutissant l’un en avant, l’autre en arrière de l’apophyse à la base de la¬
quelle s’insère le marteau étant ici peu marqués. L’extrémité antérieure est
moins haute et moins large, l’extrémité postérieure de la caisse, presque
hémisphérique, par suite de l’absence des crêtes que nous voyons chez les
autres sujets.
Le rocher présente aussi, chez notre Mégaptère, des différences assez
marquées; il est proportionnellement moins massif que chez la Mégaptère
de Laponie. Notons cependant que le promontoire est étroit et aplati, la py¬
ramide au contraire plus large, la fenêtre ronde moins ouverte, la fenêtre
ovale plus large que chez la Baleine à bosse du Nord.
Les apophyses du rocher ont chez notre sujet un développement très iné¬
gal, l’apophyse antérieure du temporal est courte, 1 apophyse postérieure
ou temporo-occipitale très large et très épaisse.
Les vertèbres, comme nous l’avons dit plus haut, sont remarquables par
l’extrême densité de la substance osseuse qui les constitue. Il y a sept cer¬
vicales, quatorze dorsales, neuf lombaires et six caudales seulement chez
notre sujet, les autres os de cette dernière région ayant été perdus.
La longueur des corps vertébraux est proportionnellement plus grande
que chez la Megaptera boops, celle des vertèbres cervicales et des trois pre¬
mières dorsales leur est même supérieure, bien que les apophyses trans¬
verses et épineuses aient une moins grande longueur que chez ce derniei
sujet, ce qui est peut être une conséquence de son âge moins avancé.
A partir de la troisième dorsale, le corps des vertèbres augmente graduel¬
lement et dans les mêmes proportions que chez la Mégaptère du Noid,
jusqu’à la seconde vertèbre caudale qui est la plus épaisse; il diminue en¬
suite d’une façon régulière jusqu’à la sixième vertèbre caudale qui est la
dernière que nous connaissions chez notre sujet.
Nous ne pouvons dire si le nombre des vertèbres était le meme dans
les deux espèces.
Les apophyses transverses des vertèbres de la Mégaptère du golfe Per-
' 91
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2° SERIE.
210
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
sique diffèrent comme forme et comme direction de celles de la Megaptera
boops. Nous les étudierons, quant à la forme, en décrivant chaque région en
particulier. Nous dirons cependant, d’une façon générale, qu’elles sont moins
obliques en arrière dans les premières cervicales ainsi que dans les quatre
premières dorsales et que celles de la région moyenne du dos se relèvent
davantage, caractère par lequel l’animal que nous décrivons se rapproche
plus qu’aucun autre Mysticète des vraies baleines. Les apophyses transverses
qui occupent le douzième, le treizième et le quatorzième rang sont dirigées
presque perpendiculairement à l’axe du corps. Celles des vertèbres lom¬
baires et caudales ne présentent rien de particulier à signaler.
Toutes les apophyses articulaires sont petites, saillantes et plus rejetées
en dehors. Les apophyses épineuses augmentent de hauteur depuis la troi¬
sième vertèbre dorsale; elles se font remarquer par leurs fortes proportions
dans la région cervicale et leur faible hauteur à partir de la région du dos.
Elles sont toujours beaucoup plus larges et plus épaisses surtout à leur som¬
met que dans les vertèbres appartenant au squelette de la Megaptera boops
auxquelles nous les comparons. Leur direction est aussi différente dans
les deux espèces.
L’arc supérieur de l’atlas (pl. XIX, fig.3) est beaucoup moins élevé que chez
la Megaptera boops et l’apophvse épineuse qui le surmonte moins saillante,
moins longue et dirigée d’arrière en avant. Nous remarquons sur la face
supérieure des lames vertébrales, et, dans le voisinage de leur bord posté¬
rieur, deux cavités articulaires très profondes dans lesquelles pénètrent deux
apophyses venant du bord antérieur des lames correspondantes de l’axis.
Nous n’avons rien observé de semblable chez la Megaptera boops.
Les apophyses transverses supérieures de la même vertèbre sont plus
courtes mais plus massives. Sur le côté gauche du corps de l’atlas se trouve
une apophyse transverse inférieure rudimentaire. L’apophyse transverse
du côté droit a pris son entier développement et forme par la soudure com¬
plète de son extrémité avec l’apophyse transverse supérieure une masse
apophysaire en apparence unique, à la partie inférieure de laquelle se trouve
un large canal pour le passage de l’artère vertébrale.
MÉGAPTÈRE DU GOLFE PERSIQUE
211
L’arc inférieur de l’atlas est beaucoup moins épais que dans la Megaptera
boops, les surfaces articulaires condyliennes sont aussi moins excavées et
plus larges, ce qui est en rapport avec la disposition particulière des con-
dyles occipitaux. Ces surfaces condyliennes sont séparées à leur partie infé¬
rieure par un très large sillon. La face postérieure de la même vertèbre
présente aussi dans la portion articulaire de grandes différences chez les
deux sujets que nous comparons. Les facettes articulaires postérieures sont
séparées de l’arc par un sillon très profond qui contourne leur bord supérieur;
ce canal est destiné à la deuxième paire nerveuse.
Le trou vertébral est beaucoup plus large que chez la Megaptera boops et se
trouve divisé en deux parties à peu près égales par un étranglement assez
marqué.
La partie inférieure de ce trou, logeant l’apophyse odontoïde, présente
surtout un grand développement en largeur.
La deuxième vertèbre cervicale de la Mégaptère du golfe Persique
(pl.XlX,figA) s’éloigne autant par son aspect de celle de l’espèce du Nord, que
les deux vertèbres atlas diffèrent entre elles dans les deux sujets que nous
avons sous les yeux. L’arc supérieur de cet os, dans la première de ces deux
espèces, se fait surtout remarquer par sa grande épaisseur et l’exagération
des saillies osseuses qu’il présente.
Les lames vertébrales sont pourvues, comme nous l’avons déjà dit, d une
apophyse articulaire s’appuyant sur le bord supérieur de la partie postérieure
de l’arc neural de l’atlas. L’apophyse épineuse de cette vertèbre est beau¬
coup plus courte que' chez la Megaptera boops.
La troisième vertèbre cervicale porte une apophyse transverse supé¬
rieure très développée. L’apophyse transverse inférieure est aussi très
longue.
La quatrième vertèbre de cette région ne présente pas la moindre saillie
osseuse indiquant une apophyse transverse inférieure, tandis que la même
vertèbre, chez la Megapteraboops , porte une grosse apophyse tranverse infé¬
rieure, allongée et recourbée en haut. L’apophyse transverse supérieure de
la septième cervicale est large et aplatie à son extrémité.
212 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Toutes les lames des arcs neuraux prennent dans les vertèbres cervi¬
cales une très grande largeur, les apophyses epineuses présentent aussi
un plus grand développement que celles de la Megaptera boops. Elles sont diri¬
gées plus en arrière dans le sujet provenant des cotes de Laponie ; celles des
deux dernières vertèbres sont les seules qui soient réellement apparentes,
elles sont presque verticales.
Les vertèbres dorsales sont au nombre de 14.
Dans les première, deuxième et troisième vertèbres de cette région, les
apophyses épineuses suivent à peu près l’inclinaison des neurépines de la ré¬
gion cervicale ; mais à partir de la quatrième elles se redressent graduelle¬
ment, pour redevenir encore une fois obliques d’avant en arrière, mais sans
jamais atteindre le degré d’obliquité qu’elles ont chez la Megaptera boops. Ce
qui frappe surtout dans ces vertèbres dorsales, c’est la largeur et l’épaisseur
des apophyses épineuses, largeur et épaisseur bien supérieures à celles que
nous observons dans l’espèce du Nord dont la taille est pourtant supé¬
rieure.
Les apophyses transverses de la région dorsale présentent aussi, chez nos
deux sujets, des différences notables dans leur conformation générale. Nous
avons déjà mentionné celles qui ont trait à leur direction et à leur volume.
C’est à partir de la septième dorsale que ces apophyses s’insèrent directe¬
ment sur le corps de la vertèbre. Leur caractère le plus saillant est de s’in¬
curver en dehors et en haut, rappelant jusqu’à un certain point, par cette
disposition, les apophyses transverses des vraies baleines.
Les vertèbres lombaires, comme chez la Megaptera boops, sont au nombre
de 10. Nous savons que c’est la dernière vertèbre de cette région qui présente
l’apophyse épineuse la plus saillante. La forme des corps vertébraux diffère
sensiblement dans nos deux espèces ; elle est pentagonale chez le Mysticète
de Bassorah, tandis que, chez la Mégaptère du Nord, elle est presque circu¬
laire. Les apophyses transverses sont proportionnellement plus larges chez le
premier de ces deux sujets ; leur direction est plus oblique en avant. La direc¬
tion des apophyses épineuses se rapproche davantage de la verticale.
Nous ne connaissons que les six premières vertèbres de la région caudale
MÉGAPTÈRE DU GOLFE PERSIQUE
213
de la Mégaptère de Bassorah. Les troisième, quatrième et cinquième ont
seules conservé leur os en V.
Le corps des vertèbres de cette région (pl. XIX, fig. 7) est beaucoup plus
haut que large; les facettes articulaires, terminant les crêtes osseuses
donnant insertion aux os en Y, sont aussi très saillantes.
Les arcs neuraux sont peu élevés, mais beaucoup plus massifs dans toutes
leurs parties que cela ne se voit ordinairement chez les Cétacés de ce groupe.
Les côtes, comme cela a lieu chez la Megaptera Lalandii et la Megaptera
boops, me paraissent avoir été, chez ce sujet, au nombre de 14 de chaque
côté. La quatrième paire est la plus longue.
Plusieurs de ces os, comme nous l’avons dit plus haut, ont été perdus.
Ceux qui restent sont dans un état parfait de conservation; leur double cour¬
bure, chez la Mégaptère du golfe Persique, est beaucoup plus accentuée
que dans les autres sujets; elles sont aussi moins larges et plus arrondies.
La première côte, proportionnellement plus étroite, est grêle dans le voi¬
sinage de l’extrémité supérieure ; elle s’élargit bientôt graduellement pour se
terminer inférieurement par une extrémité aplatie et tronquée. Son bord
interne, d’abord arrondi, s’amincit à mesure que la côte s’élargit et devient
même tranchant dans tout le tiers inférieur de l’os.
La seconde et la troisième côte présentent une tête très distincte. Cette
partie de l’os est surtout très développée à la troisième paire, dans laquelle la
tubérosité de la côte devient beaucoup plus forte.
Les côtes de la quatrième paire présentent un rudiment de tête.
MM. VanBeneden et P. Gervais figurent, dans leur Ostéographie des
Cétacés, les cinq premières côtes de la Megaptera boops; les trois premières
paires sont représentées avec une tête surtout développée, dans celle qui
occupe le troisième rang.
Il en est de même chez notre sujet, mais l’individu femelle rapporté de
Laponie, qui était arrivé à l’âge adulte, ne montre rien de semblable; la
troisième côte seule présente un rudiment de tête. C’est donc un carac¬
tère qui ne peut entrer en ligne de compte pour la distinction des espèces et
sur lequel nous n’insisterons pas davantage.
214
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Le sternum, qui varie beaucoup d’aspect suivant l’âge des sujets chez les¬
quels on l’examine, fournit malgré cela des caractères certains pour la classi¬
fication des différentes espèces des Mysticètes.
Chez la Mégaptère de Bassorah (pl. XX, fig. 1, ï a ,1 \) il diffère complète¬
ment par sa forme de celui de toutes les espèces décrites jusqu’ici. Nous
connaissons les formes successives que présentent cet os chez la Megaptera
boops depuis le jeune âge jusqu’à l’âge adulte. Lorsqu’il a atteint son entier
développement chez la Mégaptère du Nord, il se présente sous la forme
d’un large bouclier dont la face antérieure est convexe, carénée, la face pos¬
térieure concave, le bord antérieur arrondi et mince, le bord postérieur
arrondi et terminé par une forte pointe. De chaque côté du corps se trouve
une expansion en forme d’aile. Cet os, chez la Mégaptère du golfe Persique,
est beaucoup plus petit que celui de la Megaptera boops ; sa configuration est
aussi très différente.
Sa forme générale est celle d’une sorte de battoir losangique dont la face
antérieure est concave dans le sens antéro-postérieur, convexe au contraire
transversalement. Les prolongements latéraux, s’articulant avec la première
paire de côtes, sont àpeine sensibles. Tous les bords, surtout le bord antérieur
qui est épais et recourbé en avant, sont arrondis. Le bord postérieur se ter¬
mine par une forte pointe triangulaire.
Le sternum ne pourrait guère être comparé pour la ressemblance qu’à un
sternum de Balœnoptera rostratra arrivé à l’âge adulte, mais dont toutes les
parties se seraient considérablement épaissies, tandis que le prolongement
postérieur aurait subi au contraire un arrêt de développement en longueur.
Le membre thoracique de la Mégaptère du golfe Persique (pl. XIX, fig. 10)
devait être, suivant nous, proportionnellement plus long et surtout beau¬
coup plus large que celui de la Mégaptère de Laponie, bien que le bras et
l’avant-bras du premier de ces sujets soient un peu plus courts.
L’omoplate (pl XIX, fig. 9), comme chez toutes les Mégapt ères, est dépour¬
vue d’apophyses acromion ; son apophyse coracoïde est représentée chez
notre sujet par une petite saillie osseuse située sur la partie antéro-externe
du bourrelet glénoïdien. Mais la forme de l’omoplate diffère sensiblement
MÉGAPTÈRE DU GOLFE PERSIQUE
215
chez notre sujet; son bord supérieur est plus convexe, son bord antérieur
plus surbaissé et dirigé presque horizontalement, son bord postérieur plus
concave et moins oblique en arrière. Le col de l’omoplate est proportion¬
nellement beaucoup plus large.
Les faces externe et interne de cet os sont presque planes à l’encontre de
celles de l’omoplate de la Megaptera boops où elles présentent des dépres¬
sions et des saillies opposées assez marquées, mais qui pourraient ne venir
que de l’âge plus avancé du sujet. Le bord supérieur de l’omoplate est très
épais. Cette remarque peut s’appliquer à toutes les parties de cet os et sur¬
tout au bourrelet glénoïdien. La cavité glénoïde est uniformément concave.
Nous ne possédons que l’humérus gauche de ce sujet et encore est-il in¬
complet. Son épiphyse supérieure a été perdue.
Les proportions de cet os ainsi que sa forme générale diffèrent légèrement
de celui de la Megaptera boops. Il est cependant plus court, plus large et
plus épais.
Le radius et le cubitus ne présentent que de légères différences dans nos
deux sujets. Ces deux os sont cependant sensiblement moins arqués chez la
Mégaptère du golfe Persique. Quant à l’apophyse olécranienne, si nous en
jugeons par l’étendue de la surface d’insertion du cartilage, elle parait plus
développée que chez la Mégaptère du Nord.
Tous les os de la région du carpe sont absents.
Les métacarpiens de notre sujet, quelque soit le rang qu’ils occupent, sont
beaucoup plus forts dans toutes les dimensions que ceux de la Mégaptère
du Nord. Nous savons que dans le groupe des Mysticètes dons nous par¬
lons, 'comme chez les Balénoptères, le nombre des doigts est réduit à
quatre par suite du non-développement de celui qui correspond au pouce.
Le métacarpe du second doigt chez notre sujet est plus long que celui
qui lui correspond chez la Megaptera boops , de trois centimètres et demi,
celui du troisième doigt a deux centimètres en plus, celui du quatrième, cinq
centimètres et celui du cinquième un peu plus de deux centimètres. Si nous
comparons les phalanges, nous voyons que celles de la première rangée
sont plus courtes que chez la Mégaptère du golfe Persique, sauf celle du
216 nouvelles archives du muséum
cinquième doigt qui est sensiblement plus longue que celle de la Megaptera
boops. A la seconde rangée, la phalange du troisième doigt est plus courte.
Celle qui appartient au troisième doigt de la quatrième rangée est plus
longue chez notre sujet.
La seule phalange que nous connaissions de la cinquième rangée appar¬
tient au quatrième doigt. Sa longueur est de beaucoup supérieure à celle
qui lui correspond chez la Mégaptère du Nord.
Ce qui frappe surtout en examinant la nageoire de la Mégaptère du golfe
Persique, c’est de voir le grand développement que prennent en largeur et
en épaisseur les métacarpiens. Les phalanges sont surtout très developpees
et beaucoup d’entre elles mesurent plus du double de la largeur de celles
qui leur correspond chez la Megaptera boops .
Les os représentant le bassin et les membres postérieurs sont absents.
Tel sont les caractères qui distingent la Mégaptère du golfe Persique
des autres sujets du même groupe auxquels nous avons pu la comparer.
Nous avons pensé que ces différences qui « dépassent en importance les
modifications individuelles », comme le dit M. le professeur Yan Beneden,
nous autorisaient à distinguer spécifiquement ce Cetace des autres Megap-
tères décrites jusqu’à ce jour par les cétologues.
Dans un récent travail paru dans les mémoires de l’académie de Bel¬
gique (1), M. le professeur Yan Beneden s’exprime ainsi au sujet de ce
Cétacé : « M. H. Gervais pense qu’il existe trois espèces du genre Mégap¬
tère : celle du Nord (boops), celle du Cap (. Lalandii ) et celle des Indes
(indica) ». « Nous avons vu le squelette de cette dernière Megaptère, et nous
avouons que les os du crâne, y compris surtout 1 os jugal et lacrymal, tym-
panique et mandibule, et principalement le sternum, présentent des diffé¬
rences assez grandes pour justifier l’opinion de l’aide-naturaliste du Mu¬
séum. »
(1) P. J. Van Beneden. Histoire naturelle de la Baleine a bosse ( Megaptera boops), (Mémoires cou¬
ronnés 1S87, p. 32).
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE XVIII.
1
Figures 1 à 3, réduites à —.
Figures 4 à 6, — à
10 '
Figure 1, tête vue par la face supérieure.
Figure 2, tête vue par la face inférieure.
Figure 3, tête vue par la face postérieure.
Figure 4, portion du corps de l’hyoïde vu par la face supérieure.
Figure 5, fanon vu par la face antérieure.
Figure 6, trois fanons vus par leur bord interne.
PLANCHE XIX.
, 1
Figures 1 et 2, réduites a
1
Figures 3 à 10, — a — •
Figure 1, colonne vertébrale vue de profil.
Figure 2, colonne vertébrale vue par la face supérieure.
Figure 3, atlas vu par la face antérieure.
Figure 4, axis vu par la face antérieure.
Figure 5, septième vertèbre dorsale vue par la face antérieure (l’épiphyse du corps a été
perdue).
Figure 6, quatrième vertèbre lombaire vue par la face antérieure.
Figure 7, cinquième vertèbre caudale vue par la face antérieure (l’épiphyse du corps a
été perdue).
Figure 8, 8 a , os en V de la vertèbre précédente vue de face et de profil.
Figure 9, omoplate gauche.
Figure 10, le membre antérieur gauche.
Ces deux figures n’ont pas été renversées au moment de la mise sur pierre.
PLANCHE XX.
1
Figures 1, l a , 1‘; 2, 2 a , 2‘, 2 e ; réduites à g.
1
Figures 3, 3 a , 3‘, 3° réduites a^.
NOUVELLES ARCHIVES BU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE.
SSSSSSBSBÈaSË
■ '
218 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Figure 1, sternum vu par la face inférieure.
Figure i a , — vu de profil.
Figure l b , — vu par son bord antérieur.
Figure 2, os lacrymal vu par sa face supérieure.
Figure 2 a , — vu par sa face inférieure.
Figure 2 b , — vu par son bord antérieur.
Figure 2°, — vu par son bord supérieur.
Figure 3, caisse tympanique et rocher vus par la face externe.
Figure 3% — vue par la face interne.
Figure 3 b , — vue par la face inférieure.
Figure 3 e , — vue par le bord columellaire.
ÉTUDES
SUR
LES MAMMIFERES ET LES OISEAUX
DES ILES COMORES
PAR
MM. Alphonse MILNE EDWARDS et E. OUSTALET
Les naturalistes admettent aujourd’hui, pour la plupart, que Mada¬
gascar s’étendait jadis fort loin vers le sud et qu’une portion de ce continent
s’est peu à peu enfoncée sous les eaux de l’Océan, mais ils ne sont pas
encore parfaitement d’accord sur la question de savoir si cette grande terre
se prolongeait également vers le nord. Pour la solution de ce problème,
l’étude de la faune des îles Comores, Aldabra, Cosmoledos, Farquhar, etc.,
et la comparaison de cette faune avec celle de Madagascar peuvent fournir
des éléments importants qui permettront de compléter et de contrôler les
renseignements obtenus par des recherches géologiques et géographiques.
Il est évident en effet que, si l’on trouve les mêmes animaux sur ces terres
aujourd’hui séparées par de vastes étendues de mer, on est en droit de sup¬
poser qu’elles étaient autrefois en continuité, et qu'inversement on peut
supposer qu’elles ont toujours été distinctes, si l’on constate des différences
profondes entre leurs populations zoologiques. Toutefois la question est
un peu plus complexe qu’elle ne paraît au premier abord : car, pour recon¬
naître et circonscrire des foyers zoogéniques, il ne suffit pas de faire le
dénombrement de toutes les espèces signalées par les différents auteurs
220
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
dans la région que l’on étudie, mais de noter, d’une part, celles qui sont com¬
munes à plusieurs terres aujourd’hui distinctes, d’autre part, celles qui sont
strictement localisées; il faut examiner chaque espèce, en peser la valeur
et lui donner en quelque sorte un coefficient; il faut tenir compte des moyens
de locomotion plus ou moins puissants qui facilitent ou entravent sa dissé¬
mination; il faut enfin avoir égard à son importance organique. En effet,
tandis que la présence, sur divers points éloignés les uns des autres, d’un
type zoologique très répandu et, pour ainsi dire, banal ne fournit que des
indications sans valeur, l’existence simultanée, dans les mêmes localités,
d’un autre type fortement caractérisé et nettement circonscrit donne des
renseignements beaucoup plus utiles. Nous croyons pouvoir publier au¬
jourd’hui un travail de ce genre pour les îles Comores, en joignant aux
résultats précédemment obtenus par MM. Ph. L. Sclater,E. Newton etG.E.
Shelley, le fruit de quelques études dont les principaux éléments nous ont
été procurés par M. Humblot.
Ce voyageur infatigable, déjà connu par ses explorations dans l’ile de
Madagascar, a rapporté en effet, successivement des îles Comores, en 1884,
1885 et 1886, trois collections très importantes dans lesquelles le Muséum
d’histoire naturelle a pu faire choix d’une nombreuse série de Mammifères
et d’Oiseaux, que nous nous sommes empressés d’étudier et de comparer
aux animaux des terres voisines. Les résultats de ce premier examen se
trouvent consignés dans une note présentée à l’Académie des sciences, dans
la séance du 20 juillet 1885 (1), et la description détaillée des espèces les plus
remarquables que nous avons eues entre les mains a paru en 1887 dans
les Annales des Sciences naturelles (2), mais c’est aujourd’hui seulement que
des circonstances indépendantes de notre volonté nous permettent de donner
les figures de ces mêmes espèces et le catalogue, aussi complet que
possible, des Mammifères et des Oiseaux qui ont été rencontrés jusqu’ici
dans l’archipel des Comores. Nous ne nous bornerons point, d’ailleurs,
dans ce travail, à la simple énumération des espèces; nous discuterons
(1) Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 1885, t. CI, p. 218.
(2) VIII” série, t. II, art. n” 5, p. 213,
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
221
leurs affinités; nous signalerons celles qui se retrouvent à Madagascar,
aux Seychelles et en Afrique et celles qui sont spéciales aux Comores; mais
nous appellerons surtout l’attention sur les animaux que M. Humblot a
obtenus dans File de la Grande Comore, où il a fait, à deux reprises, un
séjour de plusieurs mois. En raison des guerres civiles dont elle était le
théâtre, cette île était restée, en effet, jusqu’à ses derniers temps, presque
entièrement en dehors de la sphère d’exploration des Européens et constituait
un champ d’investigation à peu près vierge, le docteur Kirk étant le seul
naturaliste qui eût réussi à y former quelques collections (1).
La Grande Comore, que l’on appelle aussi Ngaziya, Angaziza ou An-
gazija, est une île de forme rectangulaire, mesurant environ 66 kilomètres
de longueur et 24 de largeur. Elle s’annonce de loin aux navigateurs par
un panache de fumée couronnant une valeur de 2,900 mètres d’altitude,
mais elle n’est abordable que sur trois des points. Son sol est en grande
partie couvert par d’épaisses forêts où croissent des arbres énormes et qui
devraient, semble-t-il, servir d’asiles à quelques-uns de ces Makis, de ces
Lémuriens qui donnent à la faune de Madagascar un cachet si particulier.
Cependant on n’a découvert jusqu’à présent et il n’existe probablement à la
Grande Comore aucun représentant de ce groupe. Bien plus, il ne paraît pas
y avoir dans toute File un seul Mammifère indigène ; ceux que l’ony rencontre
actuellement y ont été transportés ou y sont arrivés en volant. Quelques-
uns appartiennent a des espèces domestiques et servent à l’alimentation, ce
sont des Bœufs-Zébus et des chèvres, les autres vivent à l’état sauvage et
nous en donnons plus loin la liste. La faune d’Anjouan présente des carac¬
tères plus spéciaux et quelques-uns des Mammifères qui y ont été recueillis
par M. Humblot n’ont été jusqu’à présent trouvés sur aucune des terres
voisines : les plus remarquables sont une grande Chauve-souris (Pteropus
Livingstoni) et le Maki à mains blanches (Lemur albimanus Geoffroy).
Les collections fournies par M. Humblot comprennent en outre65 es¬
pèces ou variétés d’oiseaux que nous passerons également en revue en in-
(1) Voyez Ph. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands in Ibis, 1864, p. 292 et G. E. Shelley,
On the Birds from the Comoro Islands in Procecd. Zool. Soc. Lond., 1877. p. 673.
222 nouvelles archives du muséum
sistant seulement sur celles qui sont autochtones, c’est-à-dire qui ne pa¬
raissent avoir d’analogues sur d’autres parties du globe et sur celles qui,
étant originaires de contrées plus ou moins lointaines, ont subi, par suite
de leur séjour prolongé dans l’archipel des Comores, des modifications
parfois peu considérables, mais toujours facilement appréciables et résultant
des conditions biologiques nouvelles qui agissaient sur elles.
MAMMIFÈRES.
1. Lemur mongoz.
Lemur mongoz Linné, Buffon. — Geoffroy Saint-Hilaire, Catalogue méthodique de
la collection des Mammifères du Muséum d'histoire naturelle , 1851, p. 73.
Cette espèce, très variable dans ses caractères, a été trouvée à Mayotte
par M. Humblot en 1884; les deux exemplaires qui ont servi à établir celte
détermination offrent les caractères de la variété à front noir, considérée pen¬
dant longtemps comme une espèce et désignée sous le nom de Lemur nigri-
frons par Geoffroy Saint-Hilaire. Le Lemur anjucinensis du même auteur qui
provient, comme tout nous l’indique, de l’ile d’Anjouan et qui a été décrit
d’après un exemplaire unique que possède le Muséum de Paris, doit être
rayé des catalogues zoologiques, car ce n’est qu’un Lemur mongoz probable¬
ment importé de Madagascar.
Lemur albimanus.
Lemur albimanus Geoffroy Saint-Hilaire, Tableau des quadrumanes 1812. — Ca¬
talogue méthodique de la Collection des Mammifères du Muséum d'histoire naturelle ,
p. 73.
Le Maki à mains blanches est très répandu dans les forêts d’Anjouan
à 1,000 mètres environ d’altitude. M. Humblot en a rapporté plus de cent
individus, les uns vivants, les autres préparés pour la taxidermie, il en a
possédé plus de trois cents; il lui était facile de les capturer par le procédé
MAMMIFERES ET OISEAUX DES 1RES COMORES
223
suivant : la nuit, par un clair de lune, il prenait un de ces makis, l’attachait
à une corde et, après l’avoir transporté dans la forêt, il le laissait grimper sur
un arbre, les Makis des environs accouraient en foule pour attaquer F intrus;
ils étaient si ardents à cette poursuite qu’il était facile au chasseur de les
prendre au lacet, ou même à la main. En allant ensuite dans une autre
partie de la forêt, la même scène se reproduisait et, comme les troupes de ces
Makis étaient nombreuses et comptaient environ 100 à 200 individus, on en
prenait autant qu’on pouvait en désirer.
Les mâles diffèrent beaucoup des femelles, ils ont tous une fraise jaune;
les femelles ont la poitrine blanche, la teinte du corps varie plus ou
moins du gris au roux, mais les caractères que nous venons d’indiquer sont
constants et se remarquent même chez les jeunes sujets.
Le Lemur albimanus a été décrit par Geoffroy Saint-Hilaire d’après un
exemplaire de la collection du Muséum rapporté par Pérou et Lesueur, lors
de l’expédition de la corvette le Géographe, en 1803, et indiqué comme re¬
cueilli à Madagascar. Or jamais, à notre connaissance, cette espèce n’a été
trouvée sur cette grande terre et il est probable que la provenance avait été
donnée d’une manière approximative par Péron et Lesueur, ce qui n’étonne
pas quand on sait combien, à cette époque, on attachait peu d’importance
aux questions de géographie zoologique. Lorsque M. Günther, en 1879, a
dressé la liste des Mammifères recueillis à Anjouan par M. Bewsher, il a
cru devoir rapporter les Makis au Lemur anjuanensis, tandis qu’en réalité ils
appartenaient tous à l’espèce à mains blanches, ainsi qu’il est facile de s’en
assurer par la description qu’il en donne (1).
3. Pteropus Etlvardsii.
Pteropus edwardsii Geoffroy, Annales du Muséum, t. XV, p. 92, 18t0. — Peters,
Reise nach Mossambique, p. 23. — Dobson, Catalogue of the Chiroptera in the col¬
lection of the Dritish Muséum, p. 53, 1878.
Cette grande Chauve-Souris se trouve communément à Mayotte, où
M. Humblot en a recueilli une douzaine d’exemplaires en tout semblables
(1) Günther, on Mammals and Reptiles fi-om Johanna, Comoro Islands (Annals and Magazine of
Natural History, 1879, 5 9 série, t. 3, p. 215.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
224 '
à ceux provenant de Madagascar. Elle se rencontre aussi à Mohillaet à An-
jouan. L’un de nous a montré que les Roussettes des îles Seychelles, que
tous les naturalistes avaient considérées comme appartenant à cette espèce,
doivent en être distinguées, car leur coloration est constamment différente,
elles ont été désignées sous le nom de Pteropus seychellensis (1).
4. Pteropus Livingitonii.
Pteropus Livingstonii Gray. Proceedings of tlie Zoological Society of London,
1866, p. 66. — Dobson, op. cit., p. 55.
Jusqu’à présent, cette Chauve-Souris n’était connue que par un seul
exemplaire faisant partie du Musée britannique et ayant servi à la descrip¬
tion originale de Gray; ce spécimen avait été capturé à l’île d’Anjouan par le
docteur Livingstone; on était donc en droit de considérer l’espèce comme fort
rare, quand M. Humblot a reconnu qu’elle existait en abondance dans les
grandes forêts qui couvrent le sommet du pic d’Anjouan, mais qu’elle ne se
montrait jamais dans les parties basses au voisinage de la mer. Ce voyageur
a offert au Muséum une série nombreuse d’individus d’âges différents dont
les caractères extérieurs offrent d’ailleurs une grande fixité.
5. Vespertilio CSomloti.
Vespertilio goudoti Smith, African Zoology, p. 122, 1834. — Dobson, op. cit.,
p. 801.
Vespertilio madagascariensis, Proceed. Zool. Soc., 1858, p. 89.
Vespertilio sylvicola, Grandidier, Revue et Magasin de zoologie, 1870, p. 49.
Cette espèce qui semblait confinée à Madagascar a été capturée, en
grand nombre, à Anjouan, en 1886, par M. Humblot.
6. Myetinomus pumilus.
Nyctinomus pumilus Cretschmar RuppeTs Atlas Reise in nord. Afrika, Zoolog.,
p. 69, pl. 22. 1826. — Dobson, op. cit., p. 427.
Deux exemplaires de cette espèce ont été recueillis à Mayotte, en 1884.
Elle n’avait encore été signalée qu’en Afrique, depuis le nord jusqu’à laré-
(1) Bulletin de la Société philomathique, 7 S série, tome II, p. 221, 1878.
üiflüitlüi
MAMMIFERES ET OISEAUX DES 1RES COMORES
gion équatoriale. Le docteur Hildebrandt a reconnu à Anjouan la présence
de plusieurs autres Chéiroptères tels qu’un Cynonycterus et le Miniopterus
serotinus, mais ces espèces n’ont pas été trouvées par M. Humblot.
9. Oentet«8 ecaudatiis.
Centetes ecaudatus, Schreber, Sâugethiere, 1778, 23, p. 584, pi. 164.
Ce Tanrec se trouve non seulement à Madagascar, dont il est originaire,
mais dans les îles voisines, Nossi-Folie, Nossi-Bé, Sainte-Marie, Maurice,
La Réunion, Mayotte, Anjouan et la Grande Comore. Les individus de ces
deux dernières îles atteignent une taille considérable, mais ne présentent
aucun caractère spécial.
8. Sorex Madagascariensis.
Sorex Madagascariensis, Coquerel, Annalesdes Sciences naturelles ; Z ool ., 3'série,
t. XI, 1848, p. 193, pl. 11, flg. 1.
Un exemplaire de cette petite espèce de Musaraigne a été capturé par
M. Humblot, à Mayotte, en 1884.
9 , Orocidnra albicauda.
Crocidura albicauda, Peters, Mouatsbericht Akad. Berlin, 1866, p. 885.
Cette Musaraigne, déjà signalée par le professeur Peters à la Grande
Comore, y a été retrouvée par M. Humblot.
flO. Vivcrrft Seldegeli.
Viverra Schlegeli, Pollen, Recherches sur la faune de Madagascar ; Mammifères,
p. 16, pl. 10.
La Civette de Schlegel, qui présente beaucoup de ressemblance avec
la Civette de l’Inde, n’avait d’abord été rencontrée qu’à Madagascar et à
Mayotte par Pollen et Alfred Grandidier. M. Bewsher a ensuite indiqué son
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE.
226
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
existence à Anjouan (1), et M. Humblot l’a capturée à la Grande Comore.
Elle ne paraît pas cantonnée dans ces îles, car l’un de nous l’a reconnue
parmi les Mammifères rapportés de Zanzibar par M. Révoil.
il. Fêlas eafra.
Felis cafra, Desmarest, Supplément, 1822, p. 540.
Nous croyons devoir rapporter à cette espèce deux jeunes Chats pris
à Anjouan par M. Humblot et très semblables à ceux que M. A. Grandidier
avait trouvés à Madagascar et qu’il avait décrits comme constituant une va¬
riété particulière (2).
OISEAUX.
i. Coraeopsis Comorensis.
Coracopsis Comorensis, Peters., Monatsh. Akad. Wissensch. Berlin, 1854, p. 371.
— Ph. L. Sclater, Ibis., 1864, p. 300.
Psittacus Comorensis, O.Finsch., Papag., 1868, t. II, p. 304, n° 170.
Coracopsis Comorensis, G. Hartlaub., Vôgel Madag., 1877, p. 230, n° 142. —
E. Newton, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 296, n° 4.— G. E. Shelley, Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 674, n° 5.
Treize individus de cette espèce, obtenus par M. Humblot (3) à la
Grande Comore et à Anjouan, se rapportent aux descriptions publiées par
M. Peters et par M. Finsch : ils diffèrent des Grands Vasas (Coracopsis
obscura Bechst.) de Madagascar par leur taille généralement plus faible et
par les teintes moins sombres de leur plumage, le corps étant, chez les
Perroquets des Comores, d’un brun noirâtre plutôt que d’un noir uniforme
et les grandes plumes des ailes et de la queue étant plus ou moins fortement
(1) Sclaler, Proceedings of the Zoological Society of London, 1872, p. 861.
(2) Grandidier, Revue et Magasin de zoologie, 1867, p. 317.
(3) M. Humblot a rapporté en réalité un plus grand nombre de spécimens de Coracopsis Comorensis,
mais pour cette espèce, comme pour les suivantes, nous ne mentionnons que les exemplaires qui sont
entrés dans les collections du Muséum et que nous avons pu étudier en détail.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 227
glacées de bleu verdâtre clair. Nous devons faire remarquer toutefois que,
chez certains individus provenant d’Anjouan, la livrée est déjà un peu plus
terne, et que si, sur l’un des exemplaires provenant de la Grande Comore,
l’aile ne mesure que 0 m ,265, elle atteint 0 m ,290 et 0 ra ,302 sur deux spé¬
cimens d’Anjouan et 0“,305 sur un autre spécimen de la Grande Comore
et qui paraît, il est vrai, plus âgé que le premier ; enfin, chez un dernier in¬
dividu originaire de la même île, l’aile dépasse de 1 centimètre 1/2 le
chiffre indiqué par l’un de nous et par M. A. Grandidier comme repré¬
sentant la longueur moyenne de l’aile de Coracopsis obscura (1).
La queue des Yasas de la Grande Comore et d’Anjouan est aussi dé¬
veloppée ou même plus développée que celle des grands Yasas de Mada¬
gascar (2) et les mandibules seules paraissent un peu moins robustes que
chez ces derniers oiseaux, parmi lesquels du reste M. A. Grandidier a
constaté de grandes variations de taille. Enfin il ne faut pas oublier que,
chez les Coracopsis, les mâles se distinguent souvent des femelles par des
proportions plus fortes et des couleurs plus foncées.
Le Coracopsis Comorensis est très commun dans les forêts d’Anjouan
et d’Angazija, où MM. Bewsher et Kirk en avaient déjà tué une dizaine de
spécimens (3), mais il n’a pas encore été signalé à Mayotte, ni à Mohilla.
*. Coracopsis sibilans.
? Coracopsis Barklyi, E. Newton, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 296,
n* 5 (nec Proceed. Zool. Soc., 1867, p. 346, pl. 22).
? CoracopsisBarklyi, G. E. Shelley, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 675, n°6.
Coracopsis sibilans, Alph. Milne Edwards etE. Oustalet, C. H. Ac. d. Sc. 1885,
t. CI, p. 220, et Ann. des Sc. net.; Zool, 1887, VII e série, t. II, art. n° 5, p. 214.
Coracopsis C. Barklyi similis, sed alis amplioribus, pénis fuscis, alis et caudâ
obscurioribus distincta.
Long, tôt., 0 m ,330;a7ae,0 m ,195 velO m , 205; caudæ, 0“, 165; rostri (culm .) a fronte,
0 ,n ,025 ; digiti medii sine ungue, 0 m ,022.
(1) Histoire physique, politique et naturelle de Madagascar ; Oiseaux, vol. XII, t. I, 1885, p. 3.
(2) La queue mesure en moyenne chez le Coracopsis obscura (Alph. Milne Edwards et AU.
Grandidier, op. cit.; Oiseaux, t. I, p. 4) comme chez le C. Comorensis; chez un Grand Vasa de Mada¬
gascar elle n’a même que 0",190.
(3) Voyez E. Newton et G. E. Shelley, loc. cit.
228
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Le Coracopsis sibilans que nous avons décrit d’après des exemplaires
provenant de la Grande Comore n’est point cantonné dans cette île, mais
se trouve aussi à Anjouan. Plusieurs spécimens rapportés d’Anjouan par
M. Humblot en 1886 ne diffèrent en effet sous aucun rapport, soit d’autres
spécimens tués dans la même année à la Grande Comore, soit des types de
l’espèce obtenus antérieurement, en 1885. Il est donc absolument certain
qu’il faut attribuer à la même forme les oiseaux d’Anjouan et de la Grande
Comore désignés par MM. E. Newton et G. E. Shelley sous le nom de
Coracopsis Barklyi (1). Cette espèce nouvelle représente dans l’archipel des
Comores, ou plutôt dans une partie de cet archipel (car elle n’a pas été ren¬
contrée à Mayotte), le Vasa des Seychelles, dont elle se distingue par ses
ailes généralement plus longues et par son plumage de teinte plus sombre
et plus uniforme. Chez les Coracopsis sibilans, les joues en effet ne sont pas
grises comme chez le C. Barklyi et les grandes pennes affaires et caudales
ne présentent pas ces reflets d’un bleu verdâtre clair que l’on observe dans
l’espèce des Seychelles (2). En outre, suivant M. Humblot, le Coracopsis
sibilans ne crierait pas à la manière des autres Perroquets, mais ferait en¬
tendre aussi des sifflements harmonieux. Une observation analogue ayant
été faite sur le Coracopsis nigra de Madagascar (3), il serait intéressant de savoir
si la même particularité se retrouve chez le Coracopsis Barklyi des Seychelles.
Les trois espèces Coracopsis nigra, C. Barklyi et C. sibilans sont en effet très
voisines l’une de l’autre, quoique distinctes.
Les recherches que l’un de nous a publiées, en collaboration avec
M. A. Grandidier, sur la faune ornithologique de Madagascar ont dé¬
montré (4) que les Coracopsis appartiennent à la famille des Psittacidés,
mais qu’ils se distinguent des Perroquets proprement dits, des Pionias, des'
Amazones, des Psittacules, des Éclectes, des Tanygnathes, etc., par des
particularités ostéoiogiques importantes, justifiant leur séparation géné-
(1) M. E. Newton avait même considéré un spécimen de ce prétendu C. Barklyi comme un oiseau
échappé d'une cage et importé des Seychelles, opinion qui avait été combattue par M. Shelley (Proceed .
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 675}.
(2) Ces différences de coloration avaient déjà été constatées par M. Shelley sur deux spécimens
des îles Comores que cet ornithologiste avait cru devoir rapporter néanmoins au Coracopsis Barklyi
(8j Finsch, Papagaien, t. II, p. SOI.
(4) Hist. de Madagascar; Oiseaux, 1.1, p. 10.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
229
rique. En d’autres termes, le genre Coracopsis offre certaines affinités avec
des genres africains, américains et asiatiques, mais il possède une valeur
propre, en même temps qu’une distribution géographique bien délimitée.
Il ne se trouve, en effet, à l’heure actuelle, qu’à Madagascar, à la Réunion,
aux Seychelles, aux Comores, et s’il est possible qu’on en découvre un jour
quelque représentant dans les îles Amirantes, on ne possède aucun indice
qui permette de supposer qu’il ait eu jadis une plus grande extension.
En laissant de côté le Perroquet mascarin, espèce éteinte, qui ne pa¬
raît décidément pas se rapporter au genre Coracopsis, on compte dans ce
dernier groupe cinq espèces, ou plutôt cinq races locales d’une espèce pri¬
mordiale qui se répartissent de la manière suivante : le C. obscura habite à
la fois Madagascar etl’îlede la Réunion; le C. nigra est spécial à Mada¬
gascar ; le C. Comorensis et le C. sibilans se rencontrent tous deux dans les
îles Comores, et le C. BarklyiVit seul aux Seychelles. La présence d’une race
unique dans ce dernier archipel mérite d’être notée, puisque l’archipel des
Comores, dont l’importance est, il est vrai, plus considérable, possède deux
races, comme l’île de Madagascar. Cependant l’exploration des Seychelles
a été faite, il y a quelques années, d’une manière si complète par M. Lantz (1)
qu’il n’y a aucune probabilité en faveur de l’existence, dans ce groupe d’iles,
d’une seconde forme qui serait, par rapport au Coracopsis Barklyi, ce qu’est
le C. Comorensis par rapport au C. sibilans, et le C. obscura par rapport au
C. nigra.
3. Psittacula Madagraseariensis.
PsiTTAcuiAMADAGASCARiENSis,Brisson, Ornithologie ou Synopsis méthodique, in-4°,
1760, t. IV, p. 394, n° 88, pl. 30, fig. II, et in-8“, 1763, t. II, p. 151. — Alph. Milne
Edwards et A. Grandidier, Hist. de Madagascar; Oiseaux, t. I, p. 17, et atlas, pl. 7 et 8.
Psittacula cana, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 675, n° 7.
Cette espèce, qui se trouve non seulement à Madagascar, mais dans
les îles de la Réunion, de Maurice, de Rodrigue et de Mafia (sur la côte
(1) Voyez E. Oustalet, Faune ornithologique des lies Seychelles (Bull. Soc.philom. 1877-78, p. 161).
230
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
orientale d’Afrique), n’existait peut-être pas originellement dans l’archipel
des Comores; en effet, s’il est difficile d’admettre que toutes les petites
Perruches tuées par M. le D r Kirk à Anjouan et par M. Humblot à Mayotte
étaient toutes des oiseaux échappés d’une volière, en revanche rien ne
prouve que ce n’étaient pas les descendants d’individus introduits par
l’homme.
4. Astur brntns.
Nisus brutus, Pollen, Nederl. Tijdschr., 1866, t. III, p. 80.— Schlegel et Pollen,
Faun. Madag.; Oiseaux, 1868, p. 38 et pl. 12, fîg. 2.
Accipiter brutus, Gui'ney, Ibis, 1869, p. 448.
Astur brutus, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1875, t. I, Accipitres , p. 107.
Scelospizias brutus, G. Hartlaub, VogelMadag., 1877, p. 30, n° 19.
Le Muséum a reçu, en 1884 et en 1886, deM. Humblot sept individus,
tous capturés à Mayotte, de cette petite espèce d’Autour dont M. Daullé
avait déjà donné un spécimen (1) au Jardin des Plantes, en 1857 et qui,
sept ans plus tard, a été retrouvée à Mayotte par le voyageur Pollen.
5. Astur pusillus.
Accipiter Francesii, Ph. L. Sclater, Ibis, 1864, p. 298 et pl. 7 (nec A. Smith).
Scelospizias pusillus, Gurney, Ibis, 1875, p. 358. — G. Hartlaub, Vogel Ma¬
dag., 1877, p. 311, n° 20.
Astur Franciscæ, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. (1875), t. I, Accipitres,
p. 116, n° 18.
Accipiter pusillus, E. Newton, Proceed.Zool. Soc.Lond., 1877, p. 296, n° 1.
Astur pusillus, G. E, Shelley, Proceed. Zool. Soc. Bond., p. 674, n° 2. —
Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. B. Acad. Sc. 1885, t. CI, p. 220.
L 'Astur pusillus, découvert par M. Dickinson dans l’île d’Anjouan, re¬
présente, dans l’archipel des Comores, Y Astur Francesii (ou Franciscæ) de
Madagascar (2), dont il n’est sans doute qu’une race locale (3). En effet les
(1) C’est par erreur que M. le D r Hartlaub indique (Vôg. Madag., p. 37) deux individus adultes, de
sexes différents, d ’Astur brutus comme ayant été donnés, en 1857, parM. Daullé. Les galeries du Mu¬
séum ne renferment qu’un seul individu (mâle) donné par ce voyageur, et en nous reportant au ca¬
talogue de la petite collection offerte par M. Daullé, nous nous sommes assuré que si elle comprenait
en effet deux Autours, le second spécimen n’était pas un Astur brutus mais un Astur Morelii.
(2) Hist. de Madagascar; Oiseaux, t. I, p. 99 et pl. 31 à 34.
(3) Hist. de Madagascar; Oiseaux, 1.1, p. 99, note.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 231
différences très légères que l’on a signalées entre ces deux formes tendent
parfois à s’effacer complètement. Ainsi, M. Grandidier a vu des petits
Autours de Madagascar qui, par la teinte foncée de leur manteau et la cou¬
leur blanchâtre des parties inférieures, ressemblaient entièrement à YAstur
Francesii, et d’autre part nous trouvons, dans la collection rapportée par
M. Humblot de la Grande Comore, deux femelles d’ Asturpusillus dont la
poitrine, d’une teinte saumonée, présente encore des traces manifestes de
barres transversales. Ces femelles adultes sont d’ailleurs de taille notable¬
ment plus forte qu’un individu, de même âge et de même sexe, provenant
d’Anjouan et mesuré par M. Shelley, et se rapprochent beaucoup par
leurs dimensions d’une femelle d ’Astur Francesii de Madagascar. Tou¬
tefois, hâtons-nous de le dire, elles n’offrent pas les mêmes différences par
rapport à d’autres femelles (Y Astur pusillus obtenues à Anjouan par M. Hum¬
blot. C’est ce qui ressort clairement du tableau suivant :
LONGUEUR
LONGUEUR
LONGUEUR
LONGUEUR
de
de
du
TOTALE.
,
L AILE.
LA QUEUE.
TARSE.
1” Astur pusillus.
Femelle adulte, tuée à la Grande Comore
par M. Humblot.
0»,328
0»,173
0", 138
0 m ,050
Femelle adulte, tuée à la Grande Comore
0,340
0,170
0,150
0,030
Femelle presque adulte, tuée à Anjouan par
M. le D r Kirk (d’après M. Shelley).
0,293
0,163
0,133
0,032
Femelle presque adulte, tuée à Anjouan par
M. Humblot..
0,340
0,168
0,140
0,048
Femelle plus jeune, tuée à Anjouan par
M. Humblot.
0,330
0,160
0,133
0,043
Femelle en plumage de transition.
0,330
0,163
0,135
0,048
2° Astur Francesii.
Femelle do Madagascar (côte sud-est'.
0,330
0,173
0,130
0,050
Femelle de Madagascar (côte est).
0,360
0,180
0,160
0,050
En revanche, les mâles ne se rapprochent jamais autant des individus
de même race de Y Astur Francesii, comme le montrent les chiffres ci-
après :
1
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
LONGUEUR
TOTALE.
LONGUEUR
de
l’aile
LONGLEUR
de
LA QUEUE.
LONGUEUR
du
TARSE.
1» Astur pusillus.
Mâle adulte, tué à la Grande Comore par
0 m ,288
0“,150
0“,125
0",045
Mâle adulte, tué à la Grande Comore par
M. Humblot..
0,265
0,148
0,128
0,045
Mâle adulte, tué à la Grande Comore par
M. Humblot.
6,310
0,150
0,130
0,045
Mâle adulte, tué à Anjouan par le D' Kirk
1 (d’après M. Shelley).
Mâle adulte, tué à Anjouan par M. Humblot.
0,245
0,143
0,122
0,047
0,300
0,145
0,125
0,045
Mâle adulte, tué à Anjouan par M. Humblot.
0,300
0,150
0,125
0,045
Mâle en plumage de transition par M. Hum-
0,310
0,140
0,122
0,046 I
Le Muséum possédant, grâce à MM. Grandidier et Lantz, un grand
nombre de spécimens à'Astur Francesn, et ayant reçu, en outre, de
M. Humblot 19 exemplaires d ’Astur pusillus, d’âges et de sexes différents,
nous aurions pu multiplier les exemples, mais ceux que nous venons de citer
montrent suffisamment que les deux espèces ne sont pas toujours aussi
distinctes qu’elles le paraissent au premier abord.
D’après M. Bewsher (E. Newton, op. cit., p. 296), Y Astur pusillus
porte, à Anjouan, le nom de Shmpangar.
6. Circïis Maillardi, var. maerosceless.
Circus macrosceles, A. Newton, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1863, p. 180.
Circus Maillardi, Ph. L. Sclater, On the Birds of the Gomoro Islands, in Ibis,
1864, p. 298.
Circus macroscelis, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus, 1874, t. I, Accipitres,
p. 73, et Contr. Ornith. Madag., in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1875, p. 71.
Circus Maillardi, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1874, 1 .1, Accipitres, p. 59
(part.). . ...
Circus Maillardi etC. macroscelis, R. B. Sharpe, On Birds ofprey, in Ibis,
1875, p. 253.
Circus macroscelis, Gurney, Notes on M. Sharpe’s Catal. of Accipitres, in
Ibis, 1875, p. 230, et Ibis, 1876, p. 129.
Circus macroscelus, Gurney, Ibis, 1876, p. 278.
Circus macroscelus et C. Maillardi, G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 38 et 39
(part.).
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 233
Circus macrosceles, G. E. Shelley, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 674, n° 1.
Circüs Maillardi, var. macrosceles, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier,
> Hist. de Madag. ; Oiseaux, t. I, 1885, p. 90 et pl. 25 à 29 inclusivement.
Circus Humrloti, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. R. Acad. Sc., 1885,
t. CI, n° 3, p. 220, nec C. Humbloti, Alph. Milne Edwards et Al f . Grandidier, op. cit.,
p. 747, notes et pl. 29, 29 1 * et 29 1> .
Circus Maillardi, var. macrosceles, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, Ann. des
Sc. nat., Zool., 1887, art. n° 5, p. 216, n° 2.
Dans nos Observations sur quelques espèces d'oiseaux de la Grande Comore
{Ann. des Sc. nat., 1887, loc. cit.), nous avons déjà fait observer que c’est
par suite d’une erreur d’impression que, dans la note présentée à l’Aca¬
démie des sciences en 1885, trois Busards rapportés d’Angazija par
M. Humblot ont été désignés sous le nom de Circus Humbloti. En réalité,
ces trois spécimens, de même que cinq exemplaires obtenus plus récemment
dans l’ile d’Anjouan, se rapportent à une variété du Circus Maillardi.
Parmi les Rapaces des Comores, il y a des individus adultes et des jeunes.
Les adultes ressemblent extrêmement, parle plumage, aux adultes du Circus
Maillardi typicus de Pile de la Réunion, mais s’en distinguent par une taille
plus forte, leurs ailes beaucoup plus longues, leur bec plus mince, leurs
tarses plus longs etplus grêles et leurs doigts pluscourls; en un mot, par des
différences de dimensions qui portent sur certaines parties du corps, qui al¬
tèrent les proportions et qui, par conséquent, ne sauraient être attribuées à
l’âge ou au sexe. En outre, chez les Busards adultes des Comores, le sommet
de la tête est d’unton plus foncé et plus uniforme que chez les Busards, éga-
s lement adultes, de File de la Réunion, qui figurent dans les collections du
Muséum ; la teinte noire du ventre s’avance, en effet, jusqu’à la base du bec,
et les côtés de la tête sont, en revanche, un peu plus clairs, la partie anté¬
rieure des joues tirant au blanc grisâtre, tandis que chez les Circus Mail¬
lardi une teinte noire descend des oreilles sous les yeux et jusque vers le
menton. Les ailes offrent le même système de coloration dans les deux es¬
pèces; mais, chez les oiseaux des Comores, les pennes secondaires sont
marquées d’une bande noire un peu moins large ; enfin, la queue est d’un
gris cendré encore plus clair et plus uniforme, les vestiges de barres trans-
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 30
234
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
ver sales ayant presque entièrement disparu, même sur les rectrices laté¬
rales.
Les jeunes Busards qui ont été rapportés par M. Humblot d’Anjouan
et d’Angazija, et qui se rapportent évidemment au même type que les
adultes, présentent aussi quelques différences avec les individus, d’âge
correspondant, provenant de l’ile de la Réunion; leur manteau est, en
effet, d’un brun moins foncé, plus fortement lavé de roux; leur front et leurs
joues sont d’un blanc strié debrunroussâtre ; les parties inférieures de leur
corps portent des flammèches un peu plus étroites et leur queue est mar¬
quée transversalement de sept barres foncées, dont la première disparaît
sous les couvertures supérieures. Le même nombre de barres transversales
existe chez la plupart des jeunes Circus Maillardi, de la variété macrosceles,
originaires de Madagascar (1), tandis que chez les jeunes Circus Maillardi
typicus de l'ile de la Réunion on ne compte que six bandes brunes (2).
Enfin les dimensions des jeunes Busards des Comores ne concordent
pas mieux que celles des adultes avec les dimensions des jeunes Circus
Maillardi typicus : les ailes, en particulier, sont beaucoup plus développées,
sans atteindre, pourtant, l’extrémité de la queue, lorsqu’elles sont ployées,
comme chez le Circus Humbloti de Madagascar (3).
Le Circus Humbloti, dont on ne connaît encore qu’un spécimen, por¬
tant la livrée du jeune âge, est d’ailleurs remarquable par la gracilité de son
bec et par les teintes foncées de son plumage (4).
Au contraire, si nous nous reportons aux descriptions du Circus Mail¬
lardi, var. macrosceles de Madagascar, et si nous comparons aux individus de
cette race malgache qui figurent dans les collections les Busards adultes et
jeunes de la Grande Comore et d’Anjouan, nous ne trouvons plus que des
différences très légères. Les dimensions des ailes, du bec et des tarses son
presque les mêmes et le plumage, dans ses différentes phases, esta peu près
(1) Un spécimen de cette variété, donné par M. Grandidier au Muséum et capturé à Madagascar,
n'a cependant que six bandes brunes sür les rectrices.
(2) Hist. de Madagascar; Oiseaux, t. I, p. 93.
(3) Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar; Oiseaux, t. I, p. 747, note et pl. 29*-
(4) Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, op. cit., 29*.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
235
identique. M. Gurney et M. Shelley étaient déjà arrivés aux mêmes conclu¬
sions, en comparant aux Circus macrosceles des Busards captures dans 1 ile
d’Anjouan et de la Grande Comore (1).
-.-...
LONGUEUR
LONGUEUR
de
du
l’aile.
TARSE.
Circus Maillardi typhus.
Adultes de l’ile de la Réunion (musée de Paris).
0“,367
0,073
Mâle adulte de la même ile (musée de Paris).
0,370
0,076
Mâle (?) en livrée de transition (musée de Paris).
0,335
0,070
Jeune mâle (musée de Paris).
0,373
0,074
Jeune mâle (musée do Paris).
0,368
0,074
Dimensions maximum des individus exercés par M. Gran-
didier.
0,390
0,083
Circus Maillardi, var. macrosceles.
Mâle adulte do Madagascar (musée de Paris).
0,433
0,090
Femelle de Madagascar (d’après MM. Milne Edwards et
Grandidier. .
0,433
0,096
Mâle de Madagascar (type du C. macrosceles d'après M.Gurney).
Plus de 0,380
0,102
Mâle de l’ile d’Anjouan (d’après M. Gurney!.
0,423
0,093
Mâle de l’ile d’Anjouan (d’après M. Gurney).
0,423
0,091
Adulte de l’ile d'Anjouan (collection de M. Humblot).
0,430
0,090
Adulte de l’ile d’Anjouan (collection de M. Humblot).
0,428
0,090
Individu en plumage de transition de l’ile d’Anjouan (collée-
tion de M. Humblot).
0,422
0,090
Femelle (?) jeune de l’ile d’Anjouan (collection de M. Hum¬
blot).
0,438
0,091
Femelle (?) jeune de l’ile d’Anjouan (collection de M. Hum-
blot)..
0,435
0,090
Mâle (?) adulte de la Grande Comore (collection de M. Hum
blot).
0,420
0,083
Mâle (?) adulte de la Grande Comore (collection de M. Hum-
0,420
0,083
Femelle (?) jeune de la Grande Oomore (colleclion de M. Hum-
blot)..
0,430
0,093
Circus Humbloti.
0,420
0,082
-
Gomme M. Salvadori l’a fait observer et comme l’un de nous i’a cons¬
taté également (2), il existe à la Nouvelle-Calédonie une sorte de Busards,
le Circus Wolfi, qui offre avec le Circus Maillardi et particulièrement avec la
(1) Gurney, op. Shelley, op. cit ., p. 6/4. Ce dernier auteur considéré, à tort selon nous, le C•
macrosceles comme la femelle du C. Maillardi. Voyez aussi Alph. Milne Edwards et Grandidier
Hist. de Madagascar; Oiseaux, t. I, p. 94.
(2) Hist. de Madagascar ; Oiseaux , t. I, p. 94.
a&ï&sâi&sssssi
.
“236
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
variété macrosceles de frappantes analogies. Ce n’est pas d’ailleurs le seul
point de contact que la faune ornithologique de Madagascar et des îles avoi¬
sinantes présente avec la faune de l’Océanie.
Les œufs du Circus Mattlardi, var. macrosceles, qui, à notre connaissance,
n’ont pas encore été décrits et dont nous possédons plusieurs exemplaires pris
à Anjouan par M. Humblot, sont en général un peu plus petits que ceux du
Busard Harpaye ( C. œruginosus) et mesurent en moyenne 0 m ,048 de long
sur 0 ,n , 037 de large; parfois cependant ils affectent une forme plus al¬
longée et leur grand diamètre atteint 0 m ,049, tandis que leur petit diamètre
descend à0 m ,036. Leur surface est un peu plus crayeuse que celle des
œufs du Busard européen, et paraît, sur un exemplaire, nuancée de bleu
pâle.
Un nid de Busard qui a été rapporté également par M. Humblot et
qui renfermait quelques-uns des œufs dont nous parlons se compose de
fragments de branches, de roseaux, de larges feuilles desséchées et de touffes
d’herbes encore munies de leurs racines, le tout grossièrement entre¬
lacé.
ï. Mihns Horsehun, var. Ægyptius.
Accipiter Korschun, Ginelin, Nov. Comm. Acad. Petropol. , 1771, t. XV, p. 444,
pl. ll a .
Falco Ægyptius, Gmelin, Syst. Nat., 1788, t. I, p. 261, n°61.
Milvus Ægyptius, Ph. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis,
1864, p. 298.
Milvus Ægyptius et M. Korschun, H. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1874, t. I,
Accipitres, p. 820 et 822. —• G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 27.
Milvus Korschun, var. Ægyptius, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Ilist.
de Madag. ; Oiseaux, t. I, p. 66.
œ Milan noir ou Milan parasite, dont l’aire d’habitat s’étend
sur une grande partie de l’Ancien Monde et qui peut être cité parmi les
espèces les plus communes de la faune malgache, avait déjà été observé
par M. le D r Ivirk et par M. Bewsher à Anjouan, où il porte le nom de
Coosee. M. Humblot en a rapporté trois spécimens de Mayotte.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
237
8. §»»jss Eaianadensis.
Scops manadensis, Quoy et Gaimard, Vov. de « T Astrolabe » ; Oiseaux, 1830, t. I,
p. 170, et pl. 2.
Scops rutilus, Pucheran, Rev. et Mag. de zoologie, 1849, p. 29 (note), et Arch.
du Muséum, 1849, t. IV, p. 326, et pl. 22. — R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1875,
t. Il, Striges, p. 80. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 44.
Scops manadensis, Alph. Milne Edwards et Aif. Grandidier, Hist. de Madagas¬
car ; Oiseaux, t. I, p. 133, pl. 40 et 40 a .
M. Humblot a rapporté des îles Mayotte et Anjouan dix-sept Petits-
Ducs qui ne nous paraissent pas pouvoir être séparés de ceux qui vivent à
Madagascar, et que l’un de nous, d’accord avec M. Grandidier, a cru devoir
attribuer au Scops manadensis de Célèbes. Parmi les Scops des Comores, nous
n’avons pas trouvé, il est vrai, la variété individuelle à livrée rousse sur
laquelle Pucheran a fondé son Scops rutilus, mais nous avons rencontré
des spécimens à plumage sombre, moucheté de gris blanchâtre, de roux
et de brun, absolument semblables à ceux qui ont été obtenus à Madagascar
par MM. Grandidier, Lantz et Humblot. Chez un de ces oiseaux desCo-
mores, la face est presque blanche; chez un autre, le ventre a pris une
teinte très claire; chez un troisième, le plumage tout entier a revêtu une
teinte gris isabelle presque uniforme; en un mot, on constate parmi ces
Rapaces des modifications de costume analogues à celles qui ont été ob¬
servées chez des Scops vivant sur d’autres points du globe.
Il est d’ailleurs fort possible que la plupart des Petit-Ducs de Mada¬
gascar, des Comores, des Philippines, de Célèbes, de Céram, de Batchian,
doivent être rattachés, comme le dit M. Schlegel (1), à une espèce assez
largement distribuée, au Scops magicus.
9. Slrix fflammca.
Strix flammea, Linné, Fauna Suecica, 1746, p. 17,n°49,et<S7sL Nat., 1756, p. 17.
— R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1875, t. II, Striges, p. 231.
Aluco flammeus, E. Newton, On tlie Birds of Anjouan, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1877, p. 296, n° 3.
(1) Muséum des Pays-Bas, Oti, p. 22 et suiv. — R. B. Sharpe, op. oit., p. 09.
assiîi
Strix flamme a, G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 52.— G. E. Shelley, OnBirds
lrom the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 674, n° 4. — Alph.
Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar ; Oiseaux, t. I, p. 111.
Quelques spécimens de cette espèce cosmopolite avaient déjà été ob¬
tenus par le D r Kirk et par M. Bewsher à la Grande Comore et à Anjouan,
où elle est connue sous le nom d e Bondee (Bondi). M. Humblot en a rapporté
d’Anjou an un exemplaire qui ne diffère par aucun caractère important des
Chouettes effraies que le même voyageur et M. Grandidier avaient tuées
précédemment à Madagascar.
f O. Iieptosomus discolor.
Cuculus discolor, Hermann, Tabul. affin. anim., 1783, p. 186.
Cuculus Afer, Gmelin, Syst. Nat., 1788, t. I, p. 418.
Leptosomus Afer, Temminck, Man. cFOrnith., 2 e éd., 1820, pl. 74.
Leptosomus discolor, Cabanis et Heine, Muséum Heineanum , t. IV, l re partie,
1862, p. 57. — Pii. L. Solater, On the Birds of the Comoro Islands Ibis, 1864, p. 299,
n° 11. —G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 255. — Alph. Milne Edwards et Alf.
Grandidier, Hist. de Madagascar ; Oiseaux, t. I, p. 224, pl. 83 à
Leptosoma discolor, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands,
in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 673, n° 8 (part.).
Les Courols capturés à Mayotte par M. Humblot ressemblent absolu¬
ment, sous le rapport du plumage et des proportions des diverses parties
du corps, à ceux de Madagascar, dont le Muséum possède une nombreuse
série. Nous en dirons autant de la plupart des Courols obtenus dans l’ile
d’Anjouan par le même voyageur; et comme MM. Sclater et Shelley ont
déjà identifié au Leptosomus discolor deux spécimens (dont un jeune) obtenus
dans cette dernière île par M. Dickinsôn et par le D r Kirk, nous pouvons en
conclure que le Leptosomus discolor de Madagascar, sous sa forme typique,
se retrouve à Mayotte et à Anjouan. Cependant sur ce dernier point l’es¬
pèce tend déjà à se modifier, car dans la série des Courols rapportés par
M. Humblot il y a un oiseau qui, par son bec plus grêle, manifeste une cer¬
taine tendance vers le variété gracilis.
MAMMIFERES ET OISEAUX DES ILES COMORES
239
II. Leptosomns tliscolor, var. gracilis.
Leptosomus discolor, Ph. L. Sclater, op. cit., in Ibis, 1864, p. 299, n° 11.
Leptosomus discolor, G. E. Shelley, OnBirds from the Comoro Islands, in Pro-
ceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 675, n° 8 (part.).
Leptosomus gracilis, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, R. Acad. Sc., 1885,
t. CI, p. 220).
Leptosomus discolor, var. gracilis, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, Ann.
des Sc. nat.; Zool., 1887, art. n° 5, p. 219, n° 3.
M. Humblot ayant remis an Muséum, en 1885, plusieurs Leptosomes,
mâles et femelles, tués à la Grande Comore, nous avions déjà constaté que
ces oiseaux différaient tous des Courols de Madagascar par leur taille
plus faible, leurs formes plus sveltes et leur bec plus grêle, et nous avions
dit à ce propos, dans un mémoire précédent : « De semblables différences
« ayant été constatées par M. G. E. Shelley, nous pensons quelles mé-
« ritent d’être prises en considération, d’autant plus qu’elles sont accom-
« pagnées de certaines particularités de coloration. Les pennes caudales,
« en effet, qui sont, chez les femelles adultes du Leptosomus discolor, d’un
« brun pourpré ou olivâtre, à peine nuancé de roux (1), sont, chez les fe-
« melles du Leptosome de la Grande Comore, d’un roux cannelle uniforme,
« avec ou sans tache brune à l’extrémité; enfin, chez ces derniers oiseaux,
« le sommet de la tête est d’un brun moins foncé, le front et la nuque
« offrent des teintes plus claires et les ailes sont plus fortement nuancées
« de roux. » Nous en avions conclu que ces Leptosomes de la Grande
Comore constituaient une race locale du Leptosomus discolor, pour laquelle
nous proposions le nom de Leptosomus discolor, var. gracilis.
L’examen d’une nouvelle série de Courols rapportés de la Grande Co¬
more pâr M. Humblot et la comparaison de ces oiseaux avec d’autres in¬
dividus provenant d’Anjouan nous autorisent à maintenir ces conclusions
dans leur intégrité. Tous les Leptosomes de la Grande Comore que nous
avons eu sous les yeux offrent les mêmes particularités de coloration par
(1) Voyez Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 226, et
di. 84.
'
240 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
rapport à ceux de Madagascar, de Mayotte et d Anjouan; tous sont de taille
plus faible et ont le bec plus petit.
Sous le rapport des dimensions, les Leptosomes de Mayotte et d’An-
jouan établissent cependant jusqu’à un certain point la transition entre ceux
de la grande terre et ceux d’Angazija, comme le montre le tableau suivant :
LONGUEUR
LONGUEUR
LONGUEUR
LONGUEUR
LONGUEUR
DU BEC
( culmen )
de
de
à partir
DU DOIGT
TOTALE.
l’aile.
LA QUEUE.
des plumes
frontales.
médian.
A. Leptosomus discolor ty-
picus.
1° Spécimens de Madagascar.
Femelle adulte de la côte est...
Femelle adulte de la côte sud-
0“,490
0",280
0",230
0",030
0-\031
0,034
0,458
0,260
0,260
0,205
0,200
0,030
0^450
0,030
0,034
Individus mesurés par M. Gran-
0,033
o,soo
0,270
0,220
»
2° Spécimens de Mayotte.
0,470
0,280
0,260
0,220
0,028
0,030
0,470
0,210
0,028
0,030
0^460
0 i 270
0,220
0,028
0,030
3° Spécimens d’Anjouan.
0,480
0,250
0,240
0,200
0,028
0,031
0,430
0,190
0,025
0,031
0,430
0,231
0,235
0,185
0,029
0,035
<L440
0,200
0,028
0,031
Mâle ieune (mesuré par M. Shel-
0,185
lev).
0,410
0,230
?
B. Leptosomus, var. gracilis
de la Grande Comore.
0,410
0,430
0,415
0,225
0,225
0,222
0,185
0,020
0,028
0,175
0,021
0,021
0,030
0,195
0,028
Mâle adulte (l’un des types de
0,020
0,028
0,395
0,228
0,185
0,425
0'229
0,175
0,021
0,028
Jeune individu..
0,420
0^231
0,182
0,019
0,030
Mâle adulte (mesuré par M. Shel-
0,190
0,400
0,241
•
Mâle adulte (mesuré par M. Shel-
0,185
?
?
0,380
0,372
0,225
Femelle (mesurée par M. Shelley).
0,222
0,185
?
Femelle (mesurée par M. Shelley).
0,380
0,215
0,175
- !
Il semble donc que le type Leptosome ait dégénéré en allant vers le
nord-ouest, de Madagascar à la Grande Comore, à travers les îles de
Mayotte et d’Anjouan.
Le Rollede Madagascar, Daubenton, PL Enl. de Buffon, 1774, pl. 501.
Coracias glaucurus, Müller, Linné's Vollst. Natursvst. Suppl. 1776, p. 86.
Coracxas madagascariensis, Boddaert, Tabl. des Pl. Enl. de Daubenton, 1783,
p. 29.
Coracias madagascariensis, Hermann, Tab. affin. anim. 1783, p. 197. — Gmelin,
Syst. Nat. 1788, t. I, p. 379.
Eurystomus violaceus, Vieillot, Nouv. Dict. d’Hist. nat., 1819, t. XXIX, p. 426.
Eurystomus (Cornopio) glaucurus, G. R. Gray, Handlist of Gen. and. Spec. of
Birds, 1869, t. I, p. 76.
Eurystomus glaucurus, R. B. Sharpe, On Birds from Madag. in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1870, p. 397, et Coraciidæ of the Æthiopian Begion, in Ibis, 1871, p. 271.
— G. E. Shelley, On the Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond.,
1879, p. 675, n° 9.
Eurystomus Madagascariensis, G. Hartlaub, Vôgel. Madag., 1877, p. 67.
Eurystomus glaucurus typicus, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist.
de Madag.; Oiseaux, t. I, p. 215 et pl. 80 à 82 incl‘.
•»
Un jeune individu et un adulte de cette espèce ont été rapportés de la
Grande Comore et de Mayotte par M. Humblot en 1886, et un adulte avait
été obtenu précédemment à Anjouan par M. le D r Kirk.
13. Corytliornis cristata.
Aludo cristata, Linné, Syst. Nat. 1766, t. I, p. 176.
Le petit Martin-Pêcheur huppé des Philippines, Daubenton, Pl. Enl. de Buffon,
p. 756.
Alcedo vintsioides, J. Verreaux, Cat. de la coll. du duc de Rivoli, 1846, p. 23.
Corythornis vintsioides, Kanp, Die Familie der Eisvogel, 1848, p. 73. —
R. B. Sharpe, Monogr. Alcedin, 1869, p. 33 etpl. X. — E. Newton, On the Birds of
Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 297, n° 6.
Corythornis cristata, R. B. Sharpe, On Birds from Madag., in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1870, p. 398. —G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 78. - G. E. Shelley,
On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p.676, n°10.
— Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madag. ; Oiseaux, t. I, p. 255 et
pl. 90 et 91.
Cette espèce, si commune à Madagascar, a été trouvée par M. Hum¬
blot, par M. Bewsher et par le D r Ivirk, à Mayotte, à la Grande Comore et à
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 31
--- „.- . .-
242 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Anjouan, où elle est désignée par les indigènes sous le nom de Mouam Mo-
ran. Les spécimens rapportés par M. Humblot de divers points de l’archipel
des Comores présentent une particularité qui a déjà été constatée par M. E.
Newton chez les oiseaux obtenus à Anjouan par M. Bewsher, et que nous
avons reconnue également sur un spécimen venant de Zanzibar : ces Mar¬
tins-Pêcheurs ont en effet les plumes du dos et du croupion d’un bleu plus
clair que les Martins-Pêcheurs de Madagascar.
14- Merops madagascariensis.
ApiAster madagascariensis, Brisson, Ornith ., 1760, t. IY, p. 756, et pl. 32, fig. 1.
Merops superciliosus, Linné, Syst. Nat., 1766, t. I, p. 183.
Le Guêpier de Madagascar, Daubenton, Pl. Enl. de Buffon, 1783, pl. 259.
Merops superciliosus, Ph. L. Sclater, On theBivds fromthe Comoro Islands, in
Ibis, 1864, p. 299, n° 12. — G. Hartlaub, Die Vôgel Madag., 1877, p. 81. — E. New¬
ton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond.; 1877, p. 297, n° 7. —
G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond.,
1879, p. 676, n° 11.
Merops madagascariensis typicus, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist.
de Madagascar; Oiseaux, t. I, p. 262, et pl. 90 et 92.
Plusieurs Guêpiers ont été obtenus successivement à Mohilla, à An¬
jouan, à la Grande Comore et à Mayotte par M. le D r Kirk, par M. Bewsher
et par M. Humblot.
Les oiseaux tués par le D r Kirk ont été attribués sans hésitation au
Merops superciliosus par MM. Sclater et Shelley; mais les spécimensrapportés
par M. Bewsher d’Anjouan avaient, d’après M. Newton, le sommet de la
tête moins brun et les rectrices médianes moins allongées que les Merops
superciliosus de Madagascar. Enfin, sur trois Guêpiers pris à Mayotte par
M. Humblot, nous en avons trouvé deux qui étaient semblables aux Guêpiers
de Madagascar et un qui en différait par sa calotte verte, son dos plus forte¬
ment glacé de bleu verdâtre, et qui se rapprochait, à certains égards, du Me¬
rops œgyptius. Toutefois, nous ne voulons pas nous appuyer sur la présence
de cet unique spécimen, qui paraît encore jeune, pour affirmer la présence
d’une deuxième espèce de Guêpier dans 1 archipel des Comores, a cote du
Merops superciliosus, qui porte à Anjouan le nom local de Cimbangoolee.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
243
fl 5. Cypselus parvus.
Cypselus parvus, Lichtenstein, Verzeich. Doublelt. Zool. Mus. d. k. Univers.,
zu Berlin, 1823, p. 58.
Cypselus ambrosiacus, Temminck, PL Col. 1837, t, IV, pl. 460, flg. 2.
Cypselus parvus, Ph. L. Sclater, On the Cypselidæ, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1865, p. 601. — Schlegel, On new animais from Madagascar, in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1866, p. 421. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madag.,
Oiseaux, t. I, p. 189, et pl. 71 à 74.
Cypselus gracilis, R. B. Sharpe, Proceed. Zool. Soc. Lond. ; 1871, p. 31o. —
G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 58.
Cette espèce de Martinet, qui se trouve sur divers points du continent
africain et à Madagascar, est représenté dans les collections de M. Humblot
par deux spécimens pris à Mayotte, seul point de l’archipel des Comores où
l’espèce ait été rencontrée jusqu’ici.
fl6. t'hætnra Grandidieri.
Chætura Grandidieri, J. Verreaux, in Schlegel, On new animais from Madagascar,
Proceed. Zool. Soc. London, 1866, p. 421, et Nouv. Arch. du Muséum, 1867, t. III,
p. 3, pl. 1, et G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 61. — Alph. Milne Edwards et Alf.
Grandidier, Hist. de Madagascar; Oiseaux, t. I, p. 196, et pl. 71 et 76.
Un spécimen rapporté, en 1885, de la Grande Comore par M. Hum¬
blot montre que la Chætura Grandidieri n est pas absolument confinée dans
l’île de Madagascar, comme on le supposait primitivement.
1». Cinnyris notâtu*.
Certhia notatus, Millier, Linné's Vollst. Natursyst. Suppl., 1776, p. 99.
L’Angala-Dian, G. de Montbeillard, Hist. nat. des Oiseaux de Buffon, 1778, in-4°,
t. V, p. 510 et 1783, in-fol., t. VI, p. 343. — Audebert et Vieillot, Hist. nat. des Oi¬
seaux dorés, 1802, t. II, p. 19 et 20, et pl. 3 et 4.
Le Grimpereau vert de Madagascar, Daubenton, Pl. Enl. de Buffon, 1783, pl. 575,
flg. 2 et 3.
Nectarinia angladianus, Jardine, Naturalist’s Library, 1843, t. XIII, Nectari-
niidæ, p. 276.
Nectarinia angladiana, Ch.-L. Bonaparte, Consp. av., 1850, t. I, p. 407, n° 22.
— G. Hartlaub, Vôg. Madùg., 1877, p. 89.
244
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Cinnyris notatus, G. E. Shelley, Monogr. of the Ginnyridæ, 1870, p. 195 et
pl. 59.
Cinnyris notata, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 676, n° 12. — H. Gadow, Cat. B. Brit. Mus., 1884, t. IX,
Cinnyrimorphæ, p. 54, n° 15.
Nectarinia notata, Alph. Milne Edwards et AU. Grandidier, Hist. de Madag. ;
Oiseaux, t. I, p. 283, et pl. 106 à 107 a .
M. Humblot a rapporté, en 1885 et en 1886, de la Grande Comore
une nombreuse série de Soui-Mangas d’âges et de sexes différents que
nous n hésitons pas à rapporter au Cinnyris notatus, quoique ces oiseaux
aient en général le bec plus allongé que les Angaladians de Madagascar, et
que les mâles offrent des couleurs un peu moins brillantes que ceux de la
grande terre, du bleu pourpre foncé étant venu se mêler au vert métal¬
lique de la gorge et de la région interscapulaire. Cette dernière particula¬
rité, qui avait déjà été constatée par M. Shelley sur d’autres Soui-Mangas
tues a la Grande Comore par le D r Kirk, ne paraît pas avoir grande impor¬
tance et rentre dans la catégorie de ces dégradations de nuances que l’on
observe si fréquemment chez les oiseaux des Comores; quant aux propor¬
tions du bec, elles ont encore moins de valeur, puisque l’on rencontre déjà
parmi les spécimens provenant de Madagascar quelques différences dans la
longueur et la forme des mandibules.
A en juger par le nombre de spécimens (plus de 30) obtenus par
M. Humblot et par M. le D r Kirk, le Cinnyris notatus doit être fort commun
à la Grande Comore, tandis que, fait digne de remarque, il paraît man¬
quer dans les autres îles de l’archipel.
18. Cinnyris comorensis.
Nectarinia comorensis, Peters, Journ. f. Ornith., 1864, p. 161. — Ph. L. Scla-
ter, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis, 1864, p. 299, n° 9. — E. Newton,
On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 297, n° 8, et p. 302.
— G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 297 et 299.
Cinnyris comorensis, G. E. Shelley, Monogr. of the Cinnyridæ, 1879, p. 221, et
pl. 68. On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879,
p. 676, n°13. — H. Gadow, Cat. B. Brit. Mus., 1884, t. IX, Cinnyrimorphæ, p. 48,
n° 8.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
245
Cette espèce, découverte il y a 25 ans, parleD r Peters, à Anjouan, n’a
pas été rencontrée depuis lors sur d’autres points des Comores; c’est de la
même île que provenaient six spécimens obtenus par M. Bewsher, trois
spécimens envoyés parle D r Kirk à M. Shelley et onze spécimens d’âges
et de sexes différents rapportés au Muséum par M. Humblot, en 1886. Le
Cinnyris comorensis est très commun à Anjouan, où, d’après le D r Kirk, il
est connu des indigènes sous le nom de Shetozee. Son nid ressemble à celui
des autres Soui-Mangas et ses œufs sont d’un blanc grisâtre, tachetés de
brun cendré.
19. Cinnyris Coquereli.
Nectarinia Goquerelii, J. Verreaux, Journ. f. Ornith.,1 860, p. 90. —G. Hartlaub,
Vôg. Madag., 1877, p. 92.
Nectarinia Goquerelii, Schlegel, On new animais {rom Madag., in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1866, p. 421. — Schlegel et Pollen, Faun. Madag.; Oiseaux, 1868, p. 71
et pl. 18, flg. 1. — E. Newton, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 302.
Cinnyris Coquereli, G. E. Shelley, Monogr. of theNectariniidæ, p. 243, et pl. 75.
— H. Gadow, Cat. B. Brit. Mus., 1884, t. IX, Cinnyrimorphæ, p. 39, n° 3.
Le Soui-Manga de Coquerel paraît être cantonné dans l’ile de Mayotte,
où il est appelé Colibri par les colons français. Neuf individus de cette espèce
ont été remis au Muséum par M. Humblot.
a». Cinnyris IKumbloti. (Pl. 4).
Cinnyris Humbloti, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. B. Acad. Sc. 1885,
t. CI, p. 219. — Ann. des Sc. nat., Zool., 1887, art. n° 5, p. 220, n° 4.
Cinnyris C. comorensi dissimilis tergo maris olivaceo üavo et abdomine
rubro.
Long, tôt., 0 m ,110; alæ, 0 m ,055 ; caudæ, 0 m ,040; rostri [culm.), 0 m ,019; tarsi,
0 m ,015.
Chez le Cinnyris comorensis de File d’Anjouan, les mâles adultes ont
la tête, le cou, le dos et la partie antérieure des ailes d’un beau vert métal¬
lique ; les grandes pennes alaires et leurs couvertures, l’abdomen et la
queue d’un noir de fumée, la poitrine ornée d’une écharpe d’un rouge
246 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
marron et de deux touffes latérales d’un jaune orangé. Au contraire, dans
la nouvelle espèce que nous décrivons et figurons et dont M. Humblot a
obtenu successivement plus de vingt individus (1), les mâles ont le front,
le sommet et les côtés de la tête, le menton, la gorge et la partie supérieure
de la poitrine d’une couleur bronze florentin, c’est-à-dire d’un vert métal¬
lique à reflets pourprés, le dos d’un vert olive glacé de fauve, le milieu de
la poitrine et l’abdomen d’un ton d’ocre rouge très vif, rehaussé de chaque
côté par une petite touffe d’un beau jaune orangé, la région postérieure de
l’abdomen et les lisérés des pennes secondaires d’un vert olive, les rémiges
brunes, les rectrices d’un noir bleu, avec une bordure grise à 1 extrémité.
Les femelles, en revanche, portent à peu près la même livrée dans
les deux espèces, les parties supérieures étant d’un vert olivâtre, les ailes
brunes, le ventre d’un vert olive et la gorge d’un gris verdâtre avec des
marques d’un brun foncé au centre des plumes, qui ont un aspect métallique;
cependant les pennes caudales paraissent être d’une teinte moins sombre
chez les femelles du Cinnyris comorensis que chez celles du C. Humbloti, où
les rectrices sont d’un noir bleu, avec un liséré gris à l’extremité, absolu¬
ment comme chez les mâles de la même espèce. Chez les Cinnyris Hum¬
bloti, comme chez les C. comorensis, le bec et les pattes sont d un noir pro¬
fond.
Il est très intéressant de constater que chacune des principales îles de
l’archipel des Comores possède une espèce de Soui-Manga absolument
distincte, Mayotte ayant le Cinnyris Coquereli, Anjouan le C. comorensis et
Angazija le C. Humbloti.
3t. Zosterops mayottensis.
Zosterops flavifrons, Pollen, Nederl. Tijdsch., 1860, p. 87 ( nec Latham).
Zosterops mayottensis, Schlegel, On uew animais froni Madagascar, in Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1866, p. 422. — Schlegel et Pollen, Faun. Madag.; Oiseaux, 1868,
p. 73, et pl. 19, flg. 2. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 103, n° 65. — H. Gadow,
Cat. B. Brit. Mus., 1884, t. IX, Cinnvrimorphæ, p. 191, n° 62. — Tristram, Ibis,
1887, p. 370.
(1) Dix-huit spécimens d’âges et de sexes différents ont été remis au Muséum, et d autres ont été
cédés à divers musées de France ou de l’étranger.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
247
Gomme le Nectarinia Coquereli, avec lequel on le voit souvent associé, le
Zosterops mayottensis est une espèce propre à l’ile de Mayotte, où elle a été
rencontrée successivement par M. Pollen, par le D r Monestier et par
M. Humblot. Ce dernier a remis, en 1884, au Muséum quatre spéci¬
mens de ce Zosterops, qui, par les teintes des parties inférieures de son
corps, ressemble au Z. semiflam E. Newt. (1) des Seychelles, mais qui en
diffère par sa taille plus faible et son bandeau frontal d’un jaune vif.
33. Zosterops anjuanensis.
Zosterops anjuanensis, E. Newton, On the Birds ofAnjuan, in Prooeed. Zool.
Soc.,Lond., 1877, p. 297,n°9,etpl.33,fig. 1. — G. E. Shelley, On Birds from the Co-
moro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 676, n° 14.—H. Gadow, Cat. B.
Brit. Mus. 1884, t. IX, Cinnyrimorphæ, p. 170, n° 23. — Tristram, Ibis, 1887, p. 370.
Le Zosterops anjuanensis, qui, par son système de coloration, se rattache
au même groupe que le Zosteropspoliogaster Heugl. de l’Afrique orientale,
le Z. capensis Sund. de l’Afrique australe, le Z. madagascariensis L. de
Madagascar et le Z. palpebrosa Tem. de l’Asie méridionale et orientale,
n’est pas rigoureusement cantonné, comme on le croyait primitivement,
dans l’île d’Anjouan, puisqu’il a été obtenu, une fois seulement, il est vrai,
dans l’ile de la Grande Comore, par le D r Kirk. Tous les spécimens, au
nombre de huit, rapportés parM. Humblot proviennent de File d’Anjouan,
de même que ceux que M. Bewsher a soumis à l’examen de M. Newton.
Dans cette île, l’espèce porte, d’après M. Bewsher, le nom local de Nean
Teughnan.
33. Zosterops mouroniensis. (PI. 5, ûg. 2).
Zosterops Mouroniensis, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. B. Acad. Sc.
1885, t. CI, p. 121. — Ann. des Sc. nat. Zool., 1887, art. n° 5, p. 222, n° 5.
Zosterops Z. anjuanensi, madagascariensi et mayottensi abdomine virescente
Haro, nec albo, nec cinereo, nec fulvo, dissimilis. Long, tôt., 0' n , 118; alæ, 0 m ,066 ;
caudæ, 0 m , 057 ; rostri ( culm.), 0 m ,012; tarsi, 0 m , 019.
(1) Ibis, 1867, p. 354 et 359. — G. Harllaub, Vog. Maday., 1877, p. 104, n° 66. — E. Oustalet, Bull.
Soc. Philom. 1878, p. 170.
248
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
QuatreZosterops, quiontététuéspar M. Humblotdans l’île d’Angazija
et dont deux font partie de la collection publique du Muséum nous ont paru
différer nettement des Zosterops ordinaires de Madagascar ( Zosterops mada-
gascariensis ) et des Zosterops d'Anjouan (Z. anjuanensis ) par la coloration
d’un jaune verdâtre uniforme de toutes les parties inférieures de leur corps,
depuis la poitrine jusqu’à la région sous-caudale, celle-ci étant d’un jaune
plus vif, de même que la gorge. Chez le Z. madagoscariensis Gm., au con¬
traire, le ventre et la poitrine sont d’un gris très pâle, contrastant avec la
jaune citron de la gorge (1); chez le Z. anjuanensis, comme nous le di¬
sions tout à l’heure, l’abdomen est d’un blanc sale, la poitrine grise et la
gorge jaune, et chez le Z. mayottensis tout le dessous du corpsest d’un jaune
vif, à l’exception des flancs qui sont fortement nuancés de brun rougeâtre.
En outre, dans ces trois espèces, la queue est toujours d’une teinte moins
foncée, plus brunâtre ou plus verdâtre que chez le Zosterops mouromensis,
où elle est d’un noir mat.
D’ailleurs, cette dernière espèce l’emporte décidément, par sa taille,
sur les Zosterops de Mayotte, d’Anjouan et de Madagascar et peut être com¬
parée au Z. xanthochroa Gr. de la Nouvelle-Calédonie (2).
Le nom du Zosterops mouroniensis est tiré de la ville de Mouroni, rési¬
dence du principal chef de la Grande Comore (3).
*4. Zosterojts Hlrki. (PI. 5, ûg. 1).
Zosterops Kirki, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 676, n° 15. — Gadow, Cat.B. Brit. Mus., 1884, t. IX, cin-
nyrimorphæ , p. 182, n° 42. — Tristram, Ibis, 1887, p. 370. — Alph. Milne Edwards
et E. Oustalet. Ann. des Sc. nat., Zool. 1887, art. n° 5, p. 223, n° 6.
Zosterops Angazizæ, Alph. Milne Edwards etE. Oustalet, C.R. Acad. Sc. 1885,
t. CI, p. 221.
Parmi les Zosterops rapportés de la Grande Comore en 1885 par
(t) Voy. Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Ilist. de Madagascar ; Oiseaux, t. I, p. 291, et
pl. 113 et 114.
(2) Gray, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1859, p. 161, et Brenchley’s Cruise of Curaçoa, 1873, p. 366
et pl. 7, fig. 2. — H. Gadow, Cal. B. Brit. Mus., 1884, t. IX, p. 174, n» 28.
(3) Cette espèce a été omise par M. Tristram dans son énumération des Zosterops des îles Masca¬
reignes et de Madagascar [Ibis, 1887, p. 370).
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 249
M. Humblot, il y en avait un qui était de taille beaucoup plus faible que les
autres et que nous avions d’abord considéré comme le représentant d’une
espèce nouvelle; mais une étude plus approfondie nous a convaincus que
ce spécimen, de même que trois autres exemplaires obtenus à une date plus
récente, dans la même île, par le même voyageur, appartient décidément
à l’espèce décrite par M. G. E. Shelley sous le nom de Zosterops Kirki (1).
Jusqu’à présent, cette espèce paraît spéciale à l’ile de la Grande Comore.
35. Ellisia typica.
Ellisia typica, G. Hartlaub, Ueh. Vôg. Madag.,m. Journ. Ornith., 1860, p. 92
et Vôg. Madag., 1877, p. 113, n° 71.
Ellisia madagascariensis typica, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist.
de Madagascar ; Oiseaux, t. I, p. 329, et pl. 127 à 129 inclusivement.
Ellisia longicaudata, E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1879, p. 299, n° 12.
Ellisia typica et E. longicaudata, R. B. Sharpe, Cat. P. Prit. Mus., 1883, t. VII,
Ciclomorphæ, part. IY, p. 120, n° 1, et p. 122.
Sept Ellisies rapportées de la Grande Comore par M. Humblot, en 1885
et en 1886, semblent, au premier abord, mériter d’être distinguées, au moins
à titre de race, des Ellisies de Madagascar, à cause de leur queue générale¬
ment plus courte. Nous avions donc été disposés à désigner ces oiseaux
d’Angazija sous le nom d 'Ellisia brevicaudata, par opposition au nom d ’El-
lisia longicaudata précédemment appliqué par M. E. Newton à certaines
Ellisies d’Anjouan offrant un caractère précisément inverse. Mais, en com¬
parant ces Ellisies des Comores ainsi que d’autres spécimens obtenus à
Anjouan par M. Humblot avec une nombreuse série d’Ellisies tuées sur
les côtes est, nord-est et sud-est de Madagascar par MM. Lantz et Hum¬
blot, nous n’avons pas tardé à reconnaître que la longueur des pennes cau¬
dales est trop variable pour fournir des caractères d’espèces ou de races.
Certaines Ellisies de Madagascar ont la queue presque aussi courte
que les Ellisies de la Grande Comore, et d’autres l’ont plus développée que
(1) C’est par erreur que M. Tristram (Ibis, 1887, p. 370) attribue à l’un de nous la description du
Z. Kirki.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X.
2 a SÉRIE.
250 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
les Ellisies d’Anjouan. C’est ce que montre le tableau ci-dessous, qui indique
également des variations sensibles dans les dimensions du bec et des ailes.
LONGUEUR
BU BEC
( culmen )
à partir
du front.
LONGUEUR
de
l’aile.
LONGUEUR
de
LA QUEUE.
1» Ellisies de Madagascar ( E . typica).
Mâle de la côte est.
0“,012
0",064
0”,090
Mâle do la côte nord-est.
0,012
0,064
0,090
Mâle de la côte nord-est.
0,012
0,060
0,087
Femelle de la côle est.
0,011
0,061
0,087
Femelle.
0,011
0,059
0,035
Femelle de la côte sud-est.
0,011
0,061
0,083
Femelle de la côte nord-est.
0,011
0,052
0,080
Individu de sexe indéterminé rapporte
par
M. Hum-
0,064
blot.
0,010
0,0/9
Individu de sexe indéterminé rapporté
par
M. Hum-
0,039
0,078
blot.
0,011
2” Ellisies d'Anjouan {E. longicaudata ).
Types de l’espèce, d'après M. E. Newton
0,016
0,064
0,083
Individu rapporté par M. Ilumblot.
0,013
0,064
0,095
Individu rapporté par M. Humblot.
0,013
0,062
0,080
Individu rapporté par M. Humblot.....
0,013
0,064
U ,U88
Individu rapporté par M. Humblot.
0,012
0,031
0,080
Individu rapporté par M. Humblot. ...
0,012
0,064
0,090
3° Ellisies de la Grande Comore.
Individu rapporté par M. Humblot.
0,012
0,062
0,068
Individu rapporté par M. Humblot.
0,013
0,063
0,072
Individu rapporté par M. Humblot.
0,012
0,06.3
0,071
Dans ces conditions, les doutes exprimés parM. Sharpe sur la va¬
lidité de YEllisia longicaudata nous semblent légitimes, et nous ne voyons
pas de raisons suffisantes pour séparer les Ellisies des Comores de celles
de Madagascar.
D’après M. E. Bewsher (1), les Ellisies sont désignées sous le nom de
Dhadhacolee par les habitants d’Anjouan.
*6. Pratineala tonjuata.
Muscicapa torquata capitis Bonæ Spei et M. madagascariensis, Brisson, Ormth.,
1760, t. II, p. 379, t. III, p. 439, pl. 36, fig. 4, et 34, lig. 4.
Muscicapa torquata et M. sybilla, Linné, Syst. Nat. 1766, t. I, p. 328 et 337.
Le Fitert, Bulïon, Hist. nat. des Oiseaux, in-4°, 1778, t. V, p. 331, et in-fol.,
1783, t. VI, p. 122.
(1) E. Newton, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 299, n° 12.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 251
Le Traquet pâtre, Levaillant, Oiseaux d’Afrique, 1805, p. 88, et pl. 180.
Pratincola sybilla, G. Hartlaub, Ueb. Vôg. Madag., in Journ. f. Ornith. 1860,
p. 93, et Vôg. Madag., 1877, p. 121, n» 77.
Pratincola torquata, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Mada¬
gascar-, Oiseaux, 1.1, p. 338, et pl. 132 et 134.
M. Humblot a rencontré à deux reprises dans l’ile de la Grande Co¬
more des Traquets absolument semblables à ceux de Madagascar et de
l’île de la Réunion, qui, comme M. Schlegel Fa reconnu, ne diffèrent eux-
mêmes que par des particularités sans importance des Traquets rubicoles
de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie méridionale.
39. Turdus Bewsheri.
Turdus Bewsheri, E. Newton, Onthe Birds of Anjouan, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1877, p. 299, n° 14, et pl. 34. — G. E. Shelley, On Birds from tbe Comoro
Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677, n° 20. — H. Seebohm, Cat. B.
Prit. Mus., 1881, t. V, p. 183.
Le Merle de Bewsher, qui est représenté dans les collections de
MM. Newton, Shelley, Seebhom, dans celles du Musée de Brême et,
grâce à M. Humblot, dans celles du Musée de Paris, parait être sédentaire
et cantonné dans File d’Anjouan.
Les sept spécimens rapportés par M. Humblot en 1886 sont tous
adultes, de sorte que, pas plus que M. Seebohm, nous ne pouvons faire
connaître la livrée du jeune.
38. Turdus comorensis (Pl. 6, flg. 2).
Turdus comorensis, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, G. H. Acad. Sc. 1885,
t. CI, p. 221. — Ann. des Sc. nat.; Zool., 1887, art. n° 5, p. 224, n° 7.
Turdus T. olivaceo, tephronoto, Bewsheri af/inis, sed rostro et pedibus fulris,
pectore et lateribus brunneis, vix squamatis, distinguendus.
Long, tôt., 0 m ,215; alæ, 0 m 110; caudæ, 0 m ,083; rostri (culin.), 0 m ,021 ; tarsi,
0 m ,033.
Cette espèce, dont M. Humblot a obtenu une vingtaine d’exem-
252
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
plaires (1), tous adultes et exactement semblables, appartient au groupe
du Turdus olivaceus (2), mais se distingue de cette espèce de l’Afrique
australe par sa taille plus faible, par son bec et ses pattes de couleur plus
foncée et par son front, qui offre la même teinte brune que le sommet de la
tête, au lieu de tirer au roussâtre, comme chez le Turdus olivaceus. D’autre
part, le Turdus comorensis, ayant toutes les parties supérieures du corps
d’un brun olivâtre trèsfoncé et parfaitement uniforme nepeut être confondu
avec le T. tephronotus (3) et la côte de Zanzibar. Il diffère également des
T. libonyanus (4), T. pelios (5) et T. Cabanisi (6) de Cafrerie, d’Abyssinie et
du Gabon, par les nuances beaucoup plus sombres de son manteau et par
la couleur de ses mandibules et il n’a pas, comme le Turdus Bewsheri
d’Anjouan, les flancs ornés de marques en croissant. En outre, dans cette
dernière espèce, la seconde rémige dépasse légèrement les autres, la se¬
conde est à peu près égale à la huitième, tandis que chez le T. comorensis,
comme chez le T. Cabanisi, la quatrième et la cinquième remige sont à peu
près égales, et la seconde est intermédiaire sous le rapport de la longueur,
entre la septième et la huitième penne. Somme toute, c’est encore avec
le T. Cabanisi que le T. comorensis présente le plus d’affinités.
Comme nous l’avons fait observer dans un mémoire précédent (2), on
n’a pas rencontré de véritables Merles à Madagascar, et l’on n en a pas
signalé non plus jusqu’à ce jour dans les lies Seychelles; la présence de
deux espèces distinctes, vivant l’une à Anjouan, 1 autre a la Grande Co¬
more, constitue donc un fait particulièrement intéressant et établit un nou¬
veau point de contact entre la faune des Comores et celle du continent
africain.
(1) Douze exemplaires ont été remis au Muséum.
(2) Turdus olivaceus Linné, Syst. Nat., 1766, t. I, p. 292. — H. Seebohm, Cat. B. Brit. Mus., 1881,
t. V, p. 227. „ , ,
(3) Turdus tephronotus, J. Cabanis, Journ. f. Ornith., 1878, p. 218, pi. 3, flg. 2. — H. Seebohm
Cat. B. Brit. Mus., t. V, p. 226. „ , n
(4) Turdus libonyanus, Smith, 111. Zool. S. Afr., Birds, 1839, pi. 38. - H. Seebohm, Cat. B.
Brit. Mus., t. V, p. 229. _
(5) Turdus pelios, Ch.-L. Bonaparte, Consp. av., 1850, t. I, p. 273. - H. Seebohm, Cat. B. Brit.
Mus. t. V, p. 230. _
(6) Turdus Cabanisi, Ch. Bonaparte, in Cabanis, Mus. Hein. 1850, t. I, p. 3. — H. Seebohm, Cat.
B. Brit. Mus., 1881, t. V, p. 228.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
253
»9. Hypsipetes parvirostris (PI. 6, fig. 1).
Hypsipetes parvirostris, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. R. Acad.
c. 1885, t. CI, p. 222. — Ann. des Sc. nat., Zool., 1887, art. n° 5, p. 233, n° 13.
Nous avons décrit, dans un mémoire précédent, et nous figurons au¬
jourd’hui, sous le nom A'Hypsipetes (.Ixocincla) parvirostris, un oiseau que
M. Humblot a rapporté de son premier voyage à la Grande Comore, et qui
porte une livrée presque identique à celle de Y Hypsipetes crassirostris (1)
des Seychelles, mais qui est de taille notablement plus faible, 0 m ,230 au
lieu de 0 m , 250, qui ale bec un peu plus court (0 m ,019 au beu de 0 m ,021)
et beaucoup plus grêle, les tarses bien moins robustes et les ailes un peu
plus courtes. Chez l’oiseau de la Grande Comore, l’extrémité des grandes
pennes alaires ne dépasse pas autant la base de la queue, lorsque l’aile est
repliée, que chez Y Hypsipetes des Seychelles; les rectrices sont d’ailleurs,
chez le premier, dépourvues de lisérés blancs à l’extrémité et les pattes
semblent avoir été d’une nuance plus foncée que chez Y Hypsipetes crassi¬
rostris.
« L 'Hypsipetes parvirostris et Y H. crassirostris, disions-nous dans
notre première description, se distinguent facilement par leur livrée verte,
de Y Hypsipetes madagascariensis (2) de Madagascar, qui porte égale¬
ment une calotte noire, mais dont le reste du plumage est d’un gris de fer,
nuancé de brun. Toutefois, en comparant un Hypsipetes de la grande
terre avec l’oiseau des Comores, on voit que le bec est aussi grêle chez
l’un que chez l’autre, que les pattes sont aussi faibles et colorées de la même
façon et que la taille est à peu près la même. En revanche les proportions
des rémiges diffèrent. Les quatre premières pennes sont, en effet, chez
Y Hypsipetes parvirostris dans les rapports suivants: 33, 70, 89 et 90,
(1) Hypsipetes crassirostris E. Newton, Proceed. Zool. Soc. Lord,, 1867, p. 334; Ibis, 1867,
p. 344. — Dawson Rowley, Ornith. Miscell., t. IL, p. 52, pl. 42, fîg. 4 a et 4 b. — E. Oustalet, Cat.
Ois. Seychelles, in Bull. Soc. philom., 7* série, t. I, 1877, p. 101, et t. II, 1878, p. 172, n“ 11. — Ixo-
cincla crassirostris, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1881, t. VI, p. 47.
(2) Turdus madagascariensis, Müller, Linne’s VoIIst. Natursyst., Suppl. 1776, p. 139. — Hypsi-
potes ourovang, J. Verreaux, Cat. coll. Rivoli, 1846, p. 6.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
i I Mil ■ "
254
tandis que chez l’ Hypsipetes madagascariensis elles sont dans les rapports
30, 67, 83 et 90 et chez YH. crassirostris dans les rapports 52, 82, 102
et 107. »
Nous avions été d’autant plus surpris de constater ces différences que
nous savions que M. Ph. L. Sclater, M. E. Newton et M. le capitaine G.
E. Shelley n’avaient pas hésité à rapporter au véritable Hypsipetes mada¬
gascariensis de très nombreux spécimens faisant partie de la collection du
D r Kirk provenant de Mohilla, d’Anjouanet de la Grande Comore (1). Quoi¬
que le fait nous semblât extraordinaire, nous avions donc été obligés d’ad¬
mettre l’existence, dans cette dernière île, de deux sortes <X Hypsipetes,
Y Hypsipetes madagascariensis et VH. parvirostris ; mais, en même temps, nous
nous étions demandé si Y Hypsipetes parvirostris était une espèce distincte
ou bien le produit du croisement de Y Hypsipetes madagascariensis et de
17/. crassirostris.
Aujourd’hui nous penchons décidément vers cette dernière hypo¬
thèse, après avoir étudié huit nouveaux Hypsipetes qui ont été obtenus
par M. Humblot, les uns dans Pile d’Anjouan, les autres dans l’ile de la
Grande Comore et qui nous sont parvenus postérieurement à la publica¬
tion de notre description de Y Hypsipetes parvirostris. Parmi ces spécimens
en effet, il y en a deux, pris à la Grande Comore, qui ressemblent com¬
plètement, par leur livrée verte, au type de Y Hypsipetes parvirostris, que
nous figurons aujourd’hui, mais qui ont le bec un peu plus fort et qui se
rapprochent déjà, par conséquent, de P Hypsipetes crassirostris-, ilyenaquatre
autres pris à Anjouan qui portent un costume gris, glacé de vert et qui, par
les nuances de leur plumage, aussi bien que par les dimensions du bec
et des ailes tiennent le milieu entre l’espèce malgache et l’espèce des Sey¬
chelles. Chez quelques-uns de ces individus, la longueur de la première ré¬
mige atteint 40 millimètres, celle de la seconde 68, celle de la troisième 82
et la quatrième 85 millimètres; chez d’autres, au contraire, ces diffé-
(1) Ph. L. Sclater, On Birds ot the Comoro Islands, in Ibis, 1864, p. 298, n° 6. — E. Newton,
On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 299, n“ 13 et G. E. Shelley, On
Birds of the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677 n” 19 (sous le nom d’H.
ourovang.)
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 255
rentes pennes sont dans les rapports suivants : 34, 68, 77, 83 ou 35,
62,84, 85, en un mot, même dans les proportions des grandes pennes
alaires, on constate des variations qui tendent à rapprocher les Hypsipetes
des Comores tantôt de ceux de la grande terre, tantôt de ceux des Sey¬
chelles. Dans ces conditions, nous le répétons, nous conservons des doutes
sur la valeur spécifique de Y Hypsipetes panirostris , qui n’est peut-être
qu’une forme métisse. On comprendrait facilement en effet que des Hyp¬
sipetes soient venus, en volant, des Seychelles dans l’archipel des Comores
et que là ils se fussent croisés avec d’autres oiseaux, appartenant au même
genre et à une espèce très voisine, émigrés de Madagascar.
Enfin une deuxième hypothèse, que nous nous contentons de signaler,
consisterait à regarder Y Hypsipetes parvirostris comme une forme de tran¬
sition de Y Hypsipetes crassirostris dont quelques couples auraient passé suc¬
cessivement des Seychelles aux Comores et des Comores à Madagascar, en
subissant à chaque étape de nouvelles modifications qui les auraient amenés
finalement à la forme de Y Hypsipetes madagascariensis.
Quoi qu’il ensoitàcet égard, il estcertain que Y Hypsipetes madagascarien¬
sis, de Madagascar, Y H. borbonicus, de la Réunion, Y H. olivaceus, de l’île Mau¬
rice, Y H. parvirostris (?) des Comores, et Y H. crassirostris des Seychelles
sont des espèces très voisines les unes des autres, si voisines même qu’on
peut les regarder comme des espèces dérivées d’un même type primitif.
D’autre part, il nous paraît impossible de séparer génériquement, comme
l’a fait M. R. B. Sharpe (1), sous le nom générique d 'Ixocincla, lesformes ci-
dessus mentionnées des Hypsipetes typiques tels que Y Hypsipetes psaroides
Vig., Y IL concolor Bl., Y H. ganeesa Sykes, Y IL nigerrimus Gould, Y IL vires-
cens Bl., etc., qui habitent l’Inde, la Birmanie, la Chine méridionale,
le Japon, les îles de Hainan, de Formose, de Ceylan, et le petit ar¬
chipel de Nicobar. L’absence d’écailles sur le devant du tarse n’est pas, en
effet, un caractère constant chez les Hypsipetes asiatiques, puisque nous
avons sous les yeux un spécimen d H. psaroides , rapporté de l’Inde par
M. de Souza, et montrant des scutelles assez distinctes. En supprimant la
(1) Caf. B. BriL, t. VI, p. 44
WBB&Bm
256 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
subdivision des Ixocincla, on obtient un genre bien défini, qui paraît avoir
son centre d’expansion dans le sud de la région asiatique et qui vient mou¬
rir, pour ainsi dire, dans la grande île de Madagascar et les îles avoisi¬
nantes, sans atteindre la terre d’Afrique.
30. Dicrnrus forficatus.
Lanius forficatus, Linné, Syst. Nat., 1766, t. I, p. 134.
LeDrongo, Buffon, Hist. Nat. des Oiseaux, in-4°, 1778, t. IV, p. 586 et in-fol., 1783
t. V, p. 290.
Gobe-mouche hupé de Madagascar, Daubenton,/V. Enl. de Buffon, 1783, pl. 189.
Dicrurus forficatus, Stephens. Skaw's G en. Zool., 1826, t. XIII, 2 e part. p. 138.
— Ph. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis, 1864, p. 299, n° 6. —
G. Hartlaub, Vôg. Madag. 1877, p. 148. — E. Newton, On the Birds of Anjuan, in
Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 297, n° 10. — Alph. Milne Edwards et Alf. Gran-
didier, Hist de Madagascar-, Oiseaux, t. I, p. 399, et pl. 152 et 153.
Edolius forficatus, G. Cuvier, Règne animal, l re édit., 1817, p. 350. — B. B.
Sharpe, Cat.B. Brit. Mus., 1877, t. III, Coliomorphæ, p. 254. — G. E. Shelley, On
Brids from. the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 277, n° 18.
A en juger par le nombre des exemplaires obtenus par MM. Kirk,
Bewsher et Humblot, le Drongo à queue fourchue doit être aussi commun
dans l’île d’Anjouan qu’à Madagascar; mais, fait digne de remarque, il
n’a pas été signalé jusqu’ici sur d’autres points de l’archipel des Comores.
En comparant cinq individus de cette espèce, rapportés par M. Hum¬
blot d’Anjouan avec une dizaine d’individus capturés à Madagascar, soit
par le même voyageur, soit par M. Grandidier ou M. Lantz, nous avons
constaté les légères différences signalées par M. E. Newton. Les Drongos
d’Anjouan ont en effet le bec plus robuste et la crête plus fournie que les
Drongos de Madagascar, et ils sont en général de taille plus forte. Sans
attacher trop d’importance à ces particularités, on peut en conclure ou
que les Dicrurus forficatus, originaires de Madagascar, ont trouvé, en s’ins¬
tallant sur un point des Comores, des conditions exceptionnellement favo¬
rables, ou qu’Anjouan est leur véritable patrie et qu’ils ont subi dans l'ile
de Madagascar une certaine dégénérescence. La première hypothèse paraît
d’ailleurs la plus vraisemblable et l’on peut même admettre que les Dron-
MAMMIFERES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
257
gos ont émigré de la grande terre à Anjouan, à la suite d’une bande de
Sauterelles, insectes dont les Dicruridés se montrent particulièrement
friands.
Dansl île d Anjouan, le Dicrurus forficatus porte le nom vulgaire de
Maremondou, d’après M. Bewsher.
31. ISueliauga atra, var. Waldeni.
Dicrurus Waldeni, Schlegel, Nederl. Tijdsch. Dierk., 1865, p. 86. — On new
animais from Madagascar, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1868, p. 423. — Schlegel et
Pollen, Recli. Faun. Madag., p.80, etpl. 23. — G. Hartlaub, Vôg.Madag., 1877, p. 150,
n° 96.
Buchanga Waldeni, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1877, t. III, Coliomor-
phæ, p. 213, n° 8.
Buchanga atra, yar. Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. R. Acad. Sc., 1885,
t. CI, p. 221.
Buchanga atra, var fuscipennis, A. Milne Edwards et E. Oustalet, Ann. des Sc.
nat., Zool., 1887, art. n° 5, p. 225, n° 8.
Cette espèce, découverte à Mayotte par MM. Pollen et Van Dam,
était, naguère encore, si mal connue que M. E. Newton se demandait si ce
n’était pas une sorte de Tchitrea; mais en en étudiant quatre spécimens,
complètement adultes, obtenus par M. Humblot à Mayotte, et se rappor¬
tant aux descriptions données par MM. Schlegel et Pollen, Sharpe et Har¬
tlaub (1), nous avons reconnu qu’elle appartenait bien, comme le supposait
M. Schlegel, au groupe du Dicrurus macrocereus, c’est-à-dire au genre
Buchanga de Hodgson. En dépit de ses dimensions plus fortes et des reflets
décidément verdâtres de son plumage, le Buchanga de Mayotte parait être
une simple variété du B. atra Herm. (2) de l’Inde, de même que le B. assi-
(1) Dans un mémoire précédent (Ann. Sc. Nat., loc. cil.), nous avions hésité à rapporter ces deux
oiseaux aux Dicrurus Waldeni, à cause de leurs dimensions plus fortes. Leur aile mesure en effet
6 pouces anglais et leur penne 8 pouces.
(2) Obser. zool., p. 208 ( Muscicapa atra). — Dicrurus macrocereus, Vieillot, Nouv. Dict., t. IX,
P. 388. — Jerdon, Birds of India, t. I, p. 427. — Buchanga atra, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit.
Mus., t. III, p. 246, n° 1.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2“ SÉRIE. 33
258
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
milis Bechst. (1) d’Afrique, qui se distingue au contraire de la forme ty¬
pique par ses dimensions plus faibles.
Entre les Drongos noirs de Mayotte et ceux que nous avons décrits
précédemment sous le nom de Buchanga atra var. fuscipennis, il n’existe
d’autre part que des dissemblances peu importantes, portant principalement
sur la coloration de la tête et du dos, qui ont plutôt des reflets bleus que
des reflets verts, et sur la teinte des ailes et de la queue, dont les pennes
sont d’un brun presque uniforme, quoique les oiseaux paraissent adultes.
Dans ces conditions, nous hésitons maintenant à conserver aux Drongos
de la Grande Comore le titre de race distincte et nous les rapportons plutôt
à la même forme que les Drongos de Mayotte.
Quoi qu’il en soit à cet égard, les Drongos noirs ont dû, comme les
Drongos à queue fourchue, rencontrer sur quelques points de l’archipel
des Comores des conditions très favorables à leur développement, car ils
s’y présentent avec des dimensions qu’ils n’atteignent jamais ni dans
l’Inde, ni, à plus forte raison, sur la terre d’Afrique. Leur présence dans
l’archipel des Comores constitue d’ailleurs, à elle seule, un fait très inté¬
ressant, sur lequel M. Schlegel a déjà appelé l’attention des ornithologistes,
puisque Madagascar ne possède aucun représentant du genre Buchanga.
33. GraurRlun (Ceblepyris) cncullatus (PL 7, fig. 2).
Graucalus cucullatus, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. R. Acad. Sc.,
1885, t. CI, p. 221.
Graucalus (Ceblepyris) cucullatus, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, Ann.
des Sc. nat., Zool., 1887, art. n° 5, p. 227, n° 9.
Huit Choucaris, complètement adultes, tués par M. Humblot à la
Grande Comore et remis par lui au Muséum, en 1885 et 1886, diffèrent
nettement des Choucaris de Madagascar (2) par la couleur des parties infé-
(1) Latham, Al/gc Ueb. V'og., t. II, p.562 (Corvus adsimilis). Le Drongear, Levaillant, Ois. d’Afrique,
p. — Dicrurus musions, Vieillot, Nouv. Dict ., 1. XI, p. 586. — Buchanga atra, var. assimilis
H. B. Sharpe, Cat. B. B rît. Mus., t. III, p. 247.
(2) Muscicapa cinerca Müller, Syst. Nat., App., p. 171. — Ceblepyris cana, G. Cuvier, R'egne anim.,
U» édit., 1817, t. I, p. 348, part. — Campophaga cana, Gray et Mitchell, Gen. of B-, 1.1, p. 283, et
MAMMIFERES ET OISEAUX DES ILES COMORES
rieures de leur corps. En effet, chez le Graucalus cinereus, en plumage de
noces, la poitrine, l’abdomen et les sous-caudales sont d’un gris cendré
uniforme, tandis que chez le G. cucullatus toutes les parties inférieures du
corps, depuis la gorge jusqu’à la queue, sont d'un blanc pur ou très légè¬
rement lavé d’ocre pâle sur le milieu de la poitrine. Il en résulte que chez
les Graucalus de la Grande Comore le capuchon se trouve encore plus net¬
tement délimité que chez les Graucalus de Madagascar. Ceux-ci sont d’ail¬
leurs constamment de taille plus forte ; leur longueur totale varie de 0 m ,230
à 0 m ,240, et celle de leurs ailes oscille entre CT, 105 et 0 m , 113; tandis que
les dimensions correspondantes du Graucalus cucullatus sont 0 m ,212 et
0 m /107. Enfin, chez ces derniers oiseaux, le manteau est aussi d’un gris un
peu plus clair que chez le Graucalus cinereus, les ailes sont moins foncées et
les taches des rectrices latérales tirent fortement au blanc.
Ces différences, qui nous avaient frappés immédiatement lorsque nous
avions étudié les premiers spécimens remis au Muséum par M. Humblot,
nous paraissent tout aussi nettes aujourd’hui que nous avons une série
d’exemplaires plus nombreux à notre disposition; nous pouvons donc re¬
produire sans aucune modification la diagnose de l’espèce telle que nous
l’avons tracée dans un mémoire précédent :
Graucalus G. cinereo affinis, secl slatura minore, pectore et abdomine alhis
\alde distinctus.
Long, tôt., 0 m ,212; alæ, 0 ra , 107; caudæ, 0 m ,092; rostri (culm.), 0 ra ,C15 ; tarsi,
0 m ,035; digiti medii (sine ungue), 0 m ,016.
Nous ajouterons seulement que, chez les jeunes, le capuchon esta
peine indiqué, le vertex étant d’un gris à peine plus foncé que le dos, et le
menton et la gorge tirant fortement au blanc; en outre, il ne serait pas
impossible que, dans le premier âge, l’abdomen fut rayé transversalement
de gris, car chez un individu qui paraît plus jeune que tous les autres
et dont les pennes caudales ne sont pas encore toutes également dévelop¬
pées, il existe sur les flancs des traces de ce dessin qui est si fréquent chez
pl. LXIX, fig. 2. — Graucalus cinereus, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1879, t. IV, p. 28. —
Campoptiaga cinerea, AIp. Milne Edwards et AIL Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I,
p. 393, et pl. 163 et 156, fig. 2.
psm
ï ' ' - *
260
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
les Choucaris asiatiques et papouans, et que l’on retrouve également à un
degré plus faible chez le jeune du Graucalus canus de Madagascar.
Rappelons encore que le genre Graucalus, auquel le genre Ceblepyris
doit être réuni, est répandu depuis l’Afrique jusqu’en Papouasie et en Aus¬
tralie, à travers Madagascar, l’Inde, l’Indo-Chine, l’archipel Malais et les
Moluques, mais qu’il n’avait pas été signalé, avant la publication de notre
première note, dans l’archipel des Comores, et qu’il n’a pas été rencontré
jusqu’ici dans l’archipel des Seychelles.
33 (?). Graucalus (Ceblepyris) sulpliureus (PI. 7, fig. 1).
Graucalus sulphureus, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. R. Acad. Sc.,
1885, t. CI, p. 221 '
Graucalus (Ceblepyris) sulphureus, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, Ann.
des Sc. Nat., Zool., 1887, art., n° 5, p. 228, n“ 10.
Dans la première collection réunie par M. Humblot, nous avons cons¬
taté, non sans surprise, la présence d’un oiseau du genre Graucalus diffé¬
rant notablement des Gr. cucullatus par sa livrée. Chez cet oiseau, dont nous
publions aujourd’hui une figure, le sommet de Jatête, le dos, une grande
partie des ailes et le milieu delà queue sont en effet d’un vert terne, au
lieu d’être gris comme chez les Graucalus cucullatus adultes et jeunes; la
gorge est d’un jaune verdâtre, la poitrine, l’abdomen et les sous-caudales
sont d’un beau jaune soufre, aulieu d’êtred un blanc pur ou légèrement teinte
soit de gris, soit d’ocre jaune comme dans l’espèce précédente. Les joues et
les côtés du cou sont lavés de vert jaunâtre, des lisérés jaunes remplacent
les lisérés grisâtres au bord des pennes secondaires et de quelques-unes des
couvertures alaires, et la queue elle-meme est nuancée de jaunâtre, aussi bien
sur les pennes médianes, dont le fond est grisou noirâtre, que sur les pennes
latérales, dont la base seule est de couleur foncée. En un mot, des teintes
vertes ou jaunes dominent sur le plumage de cet oiseau que nous avons
caractérisé en ces termes dans nos Observations sur quelques espèces d oiseaux
récemment découvertes dans l île de la Grande Coinoie.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 261
Graucalus sulphureus, G. cinereo et G. cucullalo affinis, sed capite et dorso
virescentibus, gulê, pectore et abdomine flavis distinctus.
Long. tôt.j 0 m ,218; alæ, 0 m ,103; caudæ, 0 m ,091 ; rostri (culm.), 0 m ,016; tarsi,
0 m ,024; digiti medii (sine lingue), 0 m ,016.
Ce Graucalus sulphureus constitue-t-il une espèce ou tout au moins une
race distincte? Nous le pensions primitivement et nous n’avons pas encore
complètement abandonné cette opinion, car, à notre connaissance, aucun
Choucari ne porte, dans son premier âge, une livrée verte et jaune, le cos¬
tume du jeune étant, dans toutes les espèces décrites jusqu’ici, plus ou
moins fortement moucheté de brun, de blanc et de fauve que les parties
supérieures du corps, et parfois rayé de gris sur les parties inférieures. Tou¬
tefois nous devons constater que les proportions du Graucalus sulphureus
diffèrent à peine de celles du G. cucullatus, que le dessin des rémiges et des
rectrices est exactement le même dans les deux espèces et que l’on observe
déjà sur les côtés de la tête et sur la nuque du G. sulphureus une teinte noi-
râtre qui semble indiquer que l’oiseau, en avançant en âge, aurait revêtu
un capuchon semblable à celui de l’espèce précédente. Nous ajouterons que
chez un individu faisant partie de la seconde collection de M. Humblot, et
provenant également de la Grande Gomore, nous avons trouvé une combi¬
naison des caractères appartenant aux deux formes cucullatus et sulphu¬
reus. Le dessous du corps est en effet teinté de jaune, quoique à un degré
moindre que chez le G. sulphureus typique, mais la tête tire décidément au
gris sur le vertex et sur les joues, au noirâtre sur la nuque ; les lisérés des
pennes alaires sont encore jaunes, mais les rectrices médianes sont grises, et
le dos offre un mélange de gris et de vert, le bord des plumes étant vert et
la base grise. En résumé, cet individu établit la transition entre le Grauca¬
lus sulphureus et le G. cucullatus.
34. IIuiMblotia fiavirostrid (PI. 8, flg, 2).
Humblotia flavirostris, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. R. Acad. Sc.
1885, t. CI, p. 221. — Ann. des Sc. nat., Zool., 1887, art., n° 5,p. 229, n°ll.
262
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Humblotia îiovuïïi gcuus Muscic9.pid9.ruw., rostro doprcsso scd curinuto, nuribus
conspicuis, sctis Jj 9 S 9 libus longissiwis y frontîs pluwis squuwosis y cuudsc et 9 I 91 ui 22
forma Culicicapis et Cryptolophis affine, sed pedibus longioribus et colore valde dis-
tinctum.
Humblotia flavirostris, nova species coloribus Hemichelidoni sibiricæ simil-
lima, sed ironie albo, brunneo striato, rostro et pedibus flavis diversa.
Long, tôt., 0 m , 125; alæ, 0 m ,070; caudæ, 0 m ,053; rostri (culm.), 0 m ,009; tarsi,
0 m ,019; digiti medii (sine ungue), 0 m ,010.
Nous avons eu sous les yeux une vingtaine de Gobe-Mouches de cette
espèce, recueillis en deux fois à la Grande Comore par M. Humblot, mais
tous semblables et répondant également bien à la diagnose que nous
avons formulée précédemment et que nous reproduisons ci-dessus. Au
premier abord, ces oiseaux, comme nous le disions, pourraient être pris
pour des Hemichelidon sibirica (1). Ils ont, en effet, les parties supérieures
du corps d’un gris brunâtre foncé, la queue et les ailes brunes avec des
lisérés clairs au bord des pennes secondaires et à l’extrémité des rectrices ;
la gorge, la poitrine et l’abdomen, d’un blanc pur avec de nombreuses
flammèches brunes; mais ils ont les plumes frontales plus longues, plus
étroites et d’un blanc pur avec une raie brune au centre, et leur bec et
leurs pattes sont d’un jaune clair. En y regardant de près, on découvre
des différences encore plus importantes qui justifient la création d’un genre
particulier en faveur des Gobe-Mouches de la Grande Comore. Ainsi, chez
ces derniers oiseaux, les ailes sont relativement beaucoup plus courtes que
chez les Hemichelidon, et, lorsqu’elles sont ployées, n’arrivent pas à la
moitié de la queue; elles affectent, quand elles sont étalées, une forme
plus arrondie, les rémiges allant en augmentant de longueur depuis la
première, qui équivaut à la moitié de la deuxième, jusqu’à la quatrième et
à la cinquième, qui sont à peu près de même longueur, tandis que chez les
Gobe-Mouches sibériens la première penne est extrêmement réduite, la se¬
conde presque égale à la quatrième, qui est elle-même d’un ou deux milli¬
mètres plus courte que la troisième. Les tarses de Y Humblotia flavirostris
(1) Muscicapa sibirica, Gmelin, Syst. Nat., 1788, t. I, p. 936. — Butalis sibirica, A. David et
E. Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 122. — Hemichelidon sibirica, R. B. Sharpe, Cat. B.
Brit. Mus., 1879, t. IV, p. 120.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 263
sont relativement beaucoup plus allongés que ceux de VHemichelidon sibirica,
quoique le doigt médian ait à peu près la même longueur dans les deux
espèces; le bec de la première est un peu plus large à la base, plus courbé
vers la pointe, et, de part et d’autre delà mandibule supérieure, s’implantent
de longues soies qui arrivent presque jusqu’au crochet terminal et qui rap¬
pellent les soies des Culicicapa panayensis (1) et Cryptolopha a [finis (2). Ces
soies, chez les Hemichelidon, ne sont représentées que par quelques poils
courts insérés à la base de la mandibule supérieure.
Dans son système de coloration, YHumblotia flavirostris présente aussi
certaines analogies avec le Smithornis capensis (3) de l’Afrique australe et
orientale, qui a d’ailleurs le bec beaucoup plus large et qui se place tout à
côté du Pseudobias Wardi (4) de Madagascar. En résumé, cette espèce nou¬
velle, tout en offrant une physionomie bien caractérisée, se rattache par
des liens de parenté plus ou moins étroits à certains Gobe-Mouches africains,
européens et asiatiques. Elle n’a été rencontrée jusqu’ici que dans l’île de
la Grande Comore.
33. Terpgâplione niufnta.
Muscicapa Madagascariensis longicauda, M. Madag. albicilla longicauda et M.
varia longicauda, Buisson, Ornith., 1760, t. II, p. 424, 427 et 430, et pl. 30.
Muscicapa mutata, Linné, Svst. Nat., 1766, p. 325.
Le Gobe-Mouche a longue queue de Madagascar, Daubenton, Pl. Enl. de Buffon,
1783, pl. 248, fig. 1 et 2.
Tchitrea pretiosa, Lesson, Desc. de Mamm. et d’Oiseaux, 1847, p. 324.
Muscipeta pretiosa, Ph. L. Sclater, On Bii'ds of the Comoro Islands, in Ibis,
1864, p. 299, n° 8.
Terpsiphone mutata, Finsch et Hartlaub, Vôg. Ost. Afr., 1870, p. 306. — Har-
tlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 173, n° 109. — R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1879,
(1) Xantholestes panayensis, R. B. Sliarpe, Traus. Zool. Soc., new sériés, t. I, p. 327, et Cat.
B. Brit. Mus., 1879, t. IV, p. 371.
(2) Abroris af/inis (Hodgs) Horsfield et Moore, Cat. B. Brit. Mus. E. I. Co., t. I, p. 341._R. R.
Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1870, t. IV, p. 398.
(3) Platyrhynclius capensis, Smith, Illust. Zool. S. Afr., pl. XXVII. — Simitbornis capensis Ch.-
L. Bonaparte, Consp. av., t. I, p. 322. — R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., t. IV, p. 388.
(4) Pseudobias Wardi, R. B. Sharpe, Ibis, 1870, p. 498, etpl. XV, et Cat. B. Brit. Mus., t. IV,
p. 386. ■— Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 385 et
pl. CXLV, fig. 2, et CXLVI, 1.
264
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
t. IV, Cichlomorphæ, part. I, p. 851, n° 4. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier,
Hist. de Madagascar , Oiseaux, t. I, p. 381, et pl. 145 (fig. 3), 147, 148 et 149.
Cette espèce de Gobe-Mouche, extrêmement répandue à Madagascar,
doit être également fort commune à Mayotte, puisque M. Humblot a rap¬
porté de cette dernière île plus de vingt spécimens, d’âges et de sexes dif¬
férents; mais, chose curieuse, elle est remplacée par d autres formes du
même genre dans les autres parties de l’archipel des Comores.
36. Terpsiphone vulpina.
Tchitrea vulpina, E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1877, p. 298, n° 11, et pl. 33, fig. 2.
Terpsiphone vulpina, R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., 1879, Cichlomorphæ,
t. IV, part. I, p. 353, n° 5. — G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands,
in Proceed Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677, note 7 (part.).
Neuf exemplaires de cette espèce ont été obtenus par M. Humblot
dans l’île d’Anjouan. Ces oiseaux ont les pennes caudales plus ou moins
allongées, mais tous portent une livrée rousse, avec de larges plaques
blanches sur les ailes et une calotte noire à reflets bleus ; en un mot, tous
ressemblent par leur plumage à l’individu décrit et figuré par M. E.
Newton, et comme il est impossible d’admettre qu’ils sont tous du même
sexe, on peut en conclure que la T. vulpina ne se comporte pas comme
la T. mutata, les mâles adultes de l’espèce d’Anjouan ne prenant pas une
livrée blanche et noire, comme les individus de même sexe et de même
âge de l’espèce malgache, mais conservant pendant toute leur vie la livrée
rousse que portent également les femelles.
Cette espèce, ou peut-être cette race, de la Terpsiphone mutata parait
être plus répandue que ne le supposait M. E. Newton dans l’ile d’Anjouan,
seule partie de l’archipel des Comores où elle ait été rencontrée jusqu’ici et
où elle est connue des habitants sous le nom de Mouchtata (1). Il est pro¬
bable que c’est à la Terpsiphone vulpina et non à la Terpsiphone mutata typi-
(1) E. Newton, Proceed. Zool. Soc., 1877, p. 298, n° 11.
MAMMIFERES ET OISEAUX DES ILES COMORES
que qu’appartenait l’oiseau obtenu par M. le capitaine Speke à Anjouan et
mentionné par M. Ph. L. Sclater (1) sous la même rubrique que les Terp-
siphone de Mayotte.
3Ï. Terpsiplione mutât», rar. Comorensia.
Terpsiphone vulpina, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Pro-
ceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677, n°17 (part.).
Terpsiphone Comorensis, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, G. R. Acad. Sc.,
1885, t. CI, p. 222. — Ann. des Sc. Nat. Zool., 1887, art. n° 5, p. 231, n° 12.
Une vingtaine de Terpsiphone, prises par M. Humblot dans File de
la Grande Gomore, ne diffèrent les unes des autres que par le développe¬
ment plus ou moins grand des rectrices médianes, et se distinguent cons-
tammentdel oiseaudécritetfigurépar M. E. Newton sous le nom de Tchitrea
vulpina par un certain nombre de caractères assez faciles à apprécier. Ainsi,
tandis que chez le T. vulpina les plumes du sommet de latête offrent un aspect
écailleux et desredetsmétalliques, d’unbleu verdâtre, cesmêmesplumessont,
chez la T. Comorensis, d’unnoir de velours, àreflets bleus ou légèrement viola¬
cés; ledos, la poitrine, le ventre et la queue sont, dans cette dernière espèce,
d une teinte cannelle aussi foncée que chez la T. mutata de Madagascar, et
généralement plus intense que chez la T. vulpina d’Anjouan ; les rémiges,
chez les individus adultes, sont presque toutes dépourvues de lisérés blancs
et offrent une teinte d’un noir mat, au lieu d’être largement bordées de
blanc sur toute leur longueur comme chez la T. vulpina; enfin, quelques-
unes des plumes scapulaires, au lieu d’être mi-parties blanches et noires,
sont entièrement noires. Il en résulte que chez le mâle adulte de la Terpsi¬
phone Comorensis la teinte blanche est un peu moins étendue à la surface de
1 aile que chez le mâle delà T. vulpina. Les femelles ressemblent beaucoup,
par les teintes de leur corps et le dessin de leurs ailes aux individus de
même sexe de la T. mutata, mais diffèrent de celles-ci par leur capuchon
d’un noir velouté. Il est donc impossible d’assimiler, comme Fa fait M. G.
(1) Ph. L. Sclater, Ibis, 1864, p. 299, n° 8(Muscipeta pretiosa).
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE.
34
266
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
E. Shelley, les Terpsiphone d’Anjouan à celles de la Grande Comore, et il
est nécessaire de considérer ces dernières comme les représentants d une
espèce distincte que nous ayons précédemment caractérisée en ces
termes :
Tei'psiphone Comorensis n. sp. T. vuipinæ afûnis sed vertice nigro-cæruleo
velvetino (1), remigibus fere omnino nigris, scapularibus pro parte nigris, dorso,
pectore et abdomine medio intense ruûs distinguenda.
Long, tôt., 0 m ,215 ve7 0 m ,250; alæ, 0 m ,078; caudæ ( rect. med.), 0 m ,170 (max.);
rostri (culm.), 0 m ,011; tarsi, 0 m ,016.
Il est fort intéressant de constater que l’archipel des Comores, en
dépit de sa faible étendue, ne possède pas moins de trois espèces ou races
de Terpsiphone, savoir la Terpsiphone mutata typique de Madagascar, qui
se retrouve à Mayotte, la T. vulpina spéciale a Anjouan et la T. Comorensis,
propre à la Grande Comore.
38. Cyanolanins bicolor.
Lanius Madagascariensis cæruleus, Brisson, Ornith., 1760, t. II, p. 197, etpl. 16,
fi g- 3.
Lanius bicolor, Linné, Mantissa, 1761, p. 324. — Gmelin, Syst. Nat., 1788,1.1,
p. 305.
Artamia bicolor, Lesson, Cadre spécif. des Laniadées, m Rev. zool., 1839,
p. 197.
Cyanolanius bicolor, Ch.-L. Bonaparte, Note sur les collections Delattre, in
C. R. Acad. Sc., 1854, t. XXXVIII, p. 538. — G. Hartlaub, Vôgel Madagascars,
1877, p. 157, n° 100. — Alph. Milne Edwards et Alf, Grandidier, Hist. nat. de Ma¬
dagascar, Oiseaux, t. I, p. 410, et pi. CLVI, A, fig. 1, et CL VII.
Artamia bicolor, G. E. Shelley, On Birds from tbe Comoro Islands, in Pro-
ceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677, n° 16.
La découverte successive, à la Grande Comore, de deux Artamia bico¬
lor parfaitement adultes prises, l’une par M. le D r Kirk, 1 autre par M. Hum-
blot, ne permet plus de douter que cette belle espèce malgache ne fasse
également partie de la faune des Comores.
(1) Maris adulti.
--- î; ' ; -V
La Corneille du Sénégal, Daubenton, PL Enl. de Buffon, 1783, n° 327.
La Corneille a scapulaire blanc, Levaillant, Oiseaux d’Afrique, 1799, t. II, p. 14,
et pl. 53.
Corvus scapulatus, Daudin, Traité complet d’Ornithologie, 1800, t. II, p. 232. —
G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 201, n° 124. - R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus.,
1877,t. III, p. 32. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. nat. de Madagascar,
Oiseaux, t. I, p. 444, et pl. CLXXVII. — G. E. Shelley, On Birds from the Comoro
Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677, n° 21.
Corvus madagascariensis, Ch. L. Bonaparte, Notes sur les collections Delattre,
in C. B. Acad. Sc., 1853, t. XXXVII, p. 829 (note). — E. Newton, On the Birds of
Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 299, n° 13.
Le Corbeau à scapulaire blanc, qui est largement répandu sur le con¬
tinent africain, au sud du Sahara, et qui est également fort commun à
Madagascar, a été rencontré à Mayotte par M. Pollen et par M. Humblot,
à Mohilla par M. Kersten et à Anjouan par M. Bewsher et par M. Hum¬
blot. Dans cette dernière île l’espèce, d’après M. Bewsher (1), est connue
sous le nom local de Quihe.
■40. Ploceus (Fondia) Madagasearieiisis.
Cardinalis Madagascariensis, Brisson, Ornith., 1760, t. III, p. 112 et pl 6
fig- 2.
Loxia Madagascariensis, Linné, Syst. Nat., 1766, t. I, p. 300.
Foudia Madagascariensis, Ch.-L. Bonaparte, Consp. av., 1850, t. I, p. 445. —
P. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis, 1864, p. 299, n° 10. —
G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 212, n» 129. — E. Oustalet, Faune ornith. des
Seychelles, in Bull. Soc. philomath., 1878, p. 174.
Ploceus Madagascariensis, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Ilist. nat.
de Madagascar, biseaux, t. I, p. 449, et pl. 177% fig. 3, 181 et 182. — G. E. Shelley,
Ploceidæ of the Ethiopien région, in Ibis, 1887, p. 15, n° 118.
Le Ploceus Madagascariensis ou Foudi Lehémené de Buffon, qui est très
commun à Madagascar et à Nossi-Bé et qui a été introduit dans l’archipel
(1) E. Newton, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 299, n» 15.
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268 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.
des Seychelles, à la Réunion et à Maurice, a été retrouvé par le D r Kirk à
Mohilla et par M. Humblot à Mayotte.
41. Ploceus (Foudia) Algondæ.
Ploceus Algondæ, Pollen, in Schlegel, On new animais Irom Madagascar , in
Proceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 428. — Pollen et Schlegel, Rech. faun. de Ma-
dag., 1868, pl. 34.
Calyphantria Comorensis, Cabanis, in v. Decker!s Reisen, t. III, 1869, p. 31,
et pl. 10.
Foudia Algondæ et F. Comorensis, G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 216,
n° 132.
Ploceus eminentissimus, G. E. Shelley, Ploceidæ of the Ethopian Région, in Ibis,
1887, p. 15 (part.).
M. G. E. Shelley, dans son mémoire récent sur les Plocéidés de la
région éthiopienne, a cru devoir assimiler cette espèce, découverte par
Pollen à Mayotte, d’une part au Foudia eminentissima de Ch.-L. Bona¬
parte (1), d’autre part au Foudi de la Grande Comore, que nous avons
proposé d’appeler Ploceus (Foudia) consobrinus; mais nous ne pouvons nous
ranger à cette manière de voir. L’oiseau venant de Zanzibar (male adulte)
qui a servi de type au prince de Canino et qui fait partie de la collection
du Muséum est, en effet, de taille plus forte que les Foudis de Mayotte,
dont nous avons sous les yeux plusieurs exemplaires rapportés les uns par
M. Daullé, les autres par M. Humblot ; son bec est beaucoup plus fort et
ses ailes mesurent 0 m ,083 au lieu de 0 m ,079 et 0 m ,080 ; enfin le rouge de
son capuchon paraît tirer bien plus au vermillon et moins au î ouge mi¬
nium. Par rapport au Ploceus consobrinus, le P. eminentissimus présente
également des différences dans les dimensions et dans le mode de colora¬
tion. Les Foudis de la Grande Comore sont en effet de taille un peu plus
faible, leurs ailes ne mesurant que 0 m ,078 à 0 m ,079 et n’atteignant jamais
0 m ,080; leur croupion est à peine taché de rouge, alors même que leur
(1) Consp. av., 1850, t. I, p. 446. — J. Verreaux, Nouv. Arch. cia Muséum, t. III, p. 7, pl. II,
flg. 2. — Calyphantria eminentissima, Cabanis, r. Decken’s Reisen, t. III, p. 31. — Finsch et
Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, 1870, p. 406, n» 210.
269
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
capuchon est complètement dessine ; ce capuchon descend un peu moins
bas sur la poitrine et le manteau est de couleurs un peu plus claires ; les
stries dorsales sont moins larges et moins rapprochées et ne forment point
par leur coalescence une teinte brune, à peu près uniforme, s’étendant
jusque sur la partie antérieure des ailes.
Trois Foudis mâles adultes rapportés d’Anjouan par M. Humblot ne
■ présentent pas à beaucoup près des différences aussi sensibles avec le Foudi
de Zanzibar ; cependant leur bec est encore moins épais et ne mesure que
0 m ,008 de hauteur au lieu de 0 m ,012; leurs ailes sont un tant soit peu plus
courtes; leur manteau est moins foncé, la teinte verte du fond apparaissant
nettement entre les stries longitudinales ; les lisérés verts des pennes cau¬
dales sont plus larges et les taches terminales blanches des couvertures
alaires plus visibles. Si ces différences sont par la suite reconnues aussi
constantes chez d autres spécimens recueillis à Anjouan, ceux-ci pourront
être inscrits dans les catalogues ornithologiques sous le nom de Ploceus
( Foudia) Anjuanensis.
Fnfin, les Foudis de la Grande Comore, dont le Muséum possède
actuellement, grâce àM. Humblot, une série de douze spécimens, mâles
et femelles, se distinguent constamment du Foudi de Zanzibar par le dessin
bien plus net de leur manteau, parleurs ailes sensiblement plus courtes,
ne mesurant que 0 m ,079 à 0 m ,080 au lieu de 0 m ,083 (1), et par leur bec
encore moins épais que celui des Foudis d’Anjouan. Chez les Foudis pour
lesquels nous avons proposé le nom de consobrinus , la hauteur des deux
mandibules réunies est, chez les mâles adultes, de0 m ,007 ou 0 m ,0075 seu¬
lement. Ces oiseaux diffèrent d’autre part du Ploceus Alçjondœ par leur ca¬
puchon, qui est d’un rouge vermillon comme chez le P. eminentissimus . De
tous les Foudis des Comores, ce sont ceux dont la taille est la plus faible.
Il semble donc y avoir eu, chez les Fringilles de ce groupe, disséminés sur
les îles comprises entre Zanzibar et Madagascar, des modifications et dans
certains cas une dégénérescence du type primitif plus ou moins analogue à
(1) C’est par une erreur d’impression que dans notre mémoire précédent (Ann. Sc . nat 1887, p. 235)
1 aile est indiquée comme ayant 0 m ,082 de long chez le P. consobrinus .
270
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
celle que nous avons signalée précédemment pour les Hypsipetes. Sans
accorder à quelques-unes de ces modifications plus d’importance qu’il ne
convient, nous inscrirons donc ci-après, jusqu’à nouvel ordre, dans notre
liste les noms du Ploceus Anjuanensis et du PL consobrinus. En admettant
l’existence de ces espèces ou de ces races locales, on trouve que l’ancien
genre Foudia, qui n’est qu’une subdivision assez mal caractérisée du grand
genre Ploceus, est représenté sur la côte orientale d’Afrique, à Zanzibar, à
Madagascar, aux îles Mascareignes, aux Comores et aux Seychelles parles
formes suivantes (1) :
1. Ploceus Madagascariensis, de Madagascar, de Seychelles et des Comores;
2. P. erythrocephalus , de l’ile Maurice;
3. P. eminentissimus, de Zanzibar;
4. P. Algondæ, de Mayotte;
5. P. Anjuanensis, d’Anjouan;
6. P. consobrinus, de la Grande Comore;
7. P. Sechellarum, des Seychelles;
8. P. flavicans, de l’ile Rodrigue.
La première de ces espèces est celle qui présente les couleurs les plus
intenses, le rouge dominant sur sa livrée ; la seconde, la troisième, la qua¬
trième, la cinquième et la sixième sont extrêmement voisines l’une de l’au¬
tre, la septième semble avoir conservé le costume du jeune âge, et établit
avec le huitième la transition vers les Hyptantornis. Ces huit espèces ou races
de Tisserins à livrée rouge ou fortement nuancée de rouge occupent une aire
géographique qui s’étend du 10 e au 26 e degré de latitude sud, et du 50 e au
75 e degré de longitude est, et parmi elles c’est le Ploceus Madagascariensis
qui, par la richesse de son plumage, mérite d’être considéré comme la forme
typique.
Les caractères distinctifs des Ploceus eminentissimus, Algondæ, Anjua¬
nensis et consobrinus peuvent être résumés de la manière suivante :
A. Capuchon du mâle adulte d’un rouge vermillon:
(1) Dans nos observations sur quelques espèces d'oiseaux de la Grande Comore, nous avions joint
a ces especes le P. crythrops de l’Afrique orientale, tout en faisant remarquer que c’était une forme
aberrante; mais nous croyons maintenant préférable de mettre cetle espèce dans un autre groupe.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 271
a. Taille forte, bec très robuste, menton de couleur sombre: P. eminentis¬
simus;
b. Taille forte, bec de force moyenne, manteau vert rayé de brun noirâtre:
P. Anjuaneasis;
c. Taille moyenne, bec relativement faible (pour un Ploceus), manteau vert
rayé de brun noirâtre : P. consobrinus ;
B. Capuchon du mâle adulte d’un rouge minium tirant à l’orangé: P. Algondæ.
4* ? Ploceus (Foudia) An.juaiiensig.
Foudia Algondæ, E. Newton, On the Birds' of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1877, p. 300, n° 17. — G. E. Shelley, On Bii'ds from the Comoro Islands, in
Proc. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677, n° 23.
Ploceus eminentissimus, G. E. Shelley, Ploceidæ of the Ethiopien Région, in
Ibis, 1887, p. 15, n° 117 (part.).
Ploceus P. eminentissimo maris cucullo rubro simillimus sed dorsilineis fus-
cis valde conspicuis et rostro minore distinguendus.
L’espèce ou la race de Foudis qui vit dans l’île d’Anjouan est connue
des indigènes sous le nom de Paramomn (1). Ses œufs sont d’un bleu clair
et mesurent 213 millimètres de long sur 13 de large.
43. Ploceus (Foudia) consolirimis (PI. 9).
Fondia Algondæ, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 677, n° 23.
Foudia consobrina, Alph. Milne Edwards et E. Oustalet, C. R. Acad. Sc., 1885,
t. CI, p. 222.
Ploceus eminentissimus, G. E. Shelley, Ploceidæ of the Ethiopian Région, in
Ibis, 1887, p. 15, n° 117 (part.).
Ploceus P. eminentissimo et P. Algondæ simillimus, sed primo dorsi lineis fus-
cis valde conspicuis et rostro minore, secundo cuculli maris igneo colore distinguen¬
dus.
Long, tôt., 0 m ,145; alæ, 0 m ,079 vel 0 m ,080; caudæ, 0 m ,061; rostri(culm.), 0 m ,015;
tarsi, 0 m ,021; digiti medii[sine ungue), 0 m ,015.
M. Humblot n’a pas rapporté moins de 18 individus de cette espèce
ou de cette race, capturés tous dans l’ile de la Grande Comore. Tous les
mâles sans exception offrent les caractères que nous avons indiqués, et les
(1) E. Newton, Proc . Zool. Soc. Lond 1877, p. 400 (d’après M. Bewsher).
272
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
femelles ont, comme les mâles, le bec constamment beaucoup plus faible
et les ailes beaucoup plus courtes que le Foudia eminentissima.
44. Spermestes cncullatus.
Amadina cucullata, Sundeval, Œfv., 1849, p. 159.
Spermestes cucullata, Swairson — Reichenbach, Singvôgel, p. 37, pl. XIII,
flg. 114 et 115. — O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, in v. Deck. Reis.,
t. IV, 1870, p. 436, n° 229.
Spermestes cucullatus, E. Newton, On the Rirds of Anjuan, in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1877, p. 299, n° 16. — G. L. Shelley, On Birdsfrom the Comoro Jslands,
in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1873, p. 677, n° 22.
Plusieurs petits Fringilles rapportés successivement de Mayotte et de
la Grande Comore par M. Humblot, en 1884 et en 1886, se rapportent
incontestablement à cette espèce qui est largement répandue dans toute
l’Afrique tropicale, depuis la Sénégambie, le Gabon et le pays d’Angola
jusqu’à Zanzibar et à la région du Zambèze, et qui avait déjà été signalée
par M. E. Newton et par M. G. E. Shelley à la Grande Comore et a An-
jouan. Le Spermestes cucullatus niche même dans cette deuxième île, où il
est connu des habitants sous le nom de NeanSanghan (1). Son nid, enforme
de dôme et construit avec des tiges sèches de graminées, renferme de
petits œufs blancs.
M. E. Newton pense que cette espèce a été introduite dans l’archipel
des Comores, où, à en juger par le nombre des spécimens rapportés par
MM. Kirk, Bewsher et Humblot, elle doit s’être rapidement multipliée.
45. Spermestes nantis.
Pyrrula nana, Pucheran, Mag. de Zool., 1845, Oiseaux , pl. 58.
Spermestes nana, Gh.-L. Bonaparte, Consp. av., 1850, t. I, p. 454. Schlegel, On
new animais from Madagascar, in Proceed. Zool. Soc Lond., 1866, p. 424. — Schle¬
gel et Pollen, Recli. Faun. Madag., 1868, t. II, p. 107. — G. Hartlaub, Yog.%Madag.,
1877, p. 219, n° 135. — Alph. Milne Edwards et Alt. Grandidier, Hist. de Madagascar,
Oiseaux, t. I, p. 455, et pl. 177, flg. 4, et 183, flg. 1 et 2.
(1) D’après M. Bewsher (E. Newtoa, op. cit., n° 299).
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
278
Un spécimen capturé par M. Humblot dans File de Mayotte en 1884
et conservé dans Falcool nous paraît être une femelle de cette espèce mal¬
gache dont la présence à Mayotte, sur les bords de la baie Jongonie, avait
déjà été constatée par le voyageur F. Pollen.
46. Estrelda amandaia.
Fringilla amandava, Linné, Syst. nat., t. I.
Estrelda amandava, Blyth., Journ. Anat. Soc. Beng., 1844, t. XIII, p. 949.—
Jerdon, Birds of India, 1862,t. II, p. 359, n° 704.
A plus juste titre encore que le Spermestes cucullatus, cette espèce
indienne peut être considérée comme une forme étrangère introduite dans
la faune des Comores. Elle n’est d’ailleurs représentée dans les collections
de M. Humblot que par un seul exemplaire, pris à Mayotte en 1884.
49. Viihia i»riiiei|>nli*.
Emberiza principalis et E. serena, L., Syst. Nat., 1766, p. 312 et 313.
La Veuve dominicaine, Buffon, Ilist. nat. des Oiseaux, t. IV, p. 160. — Dauben-
ton, PL Enl. de Buffon, pi. 8, fig. 2.
Fringilla serena, Vieillot, Ois. chant., pl. 36 et 42.
Vidua principalis, G. R. Gray et Mitchell, Généra of Birds, 1839-1844, t. II,
p. 255. — Ch.-L. Bonaparte, Consp. av., 1850, p. 449. — O. Finsch et G. Hartlaub,
Vôgel Ost Afrikas, 1870, p. 428, n° 224.
Un exemplaire de cette espèce, conservé dans l’alcool et en mauvais
état, a été rapporté par M. Humblot de l’une des îles Comores (Grande
Comore?) en 1886. La Vidua principalis n’avait pas encore été signalée dans
cet archipel, où elle a été probablement importée, à une date récente, de
la côte d’Afrique.
48. Columba Polleni.
Columba Polleni, Schlegel, Contribut. à la Faune de Madagascar, p. 15, et Pro-
ceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 424. — Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Mad., 1868,
p. 112 et pl. 35. —G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 267, n° 168. — E. Newton,
On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 300, n° 18. — G. E.
Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879,
p. 678, n° 25.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 a SÉRIE.
35
274
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Celte espèce de Pigeon a été découverte par le voyageur Pollen dans
Pile de Mayotte, où elle est connue des colons français sous le nom de
Pigeon voyageur, à cause de ses migrations périodiques. Elle été a retrouvée
plus tard par M. Bewsher et par le D r Kirk à Anjouan, où elle est appelée
Momun Kungha, et par M. Humblot dans cette dernière île ainsi que dans
celles de Mayotte et de la Grande Comore.
Les jeunes de la Columba Polleni diffèrent des adultes non seulement
par leur taille plus faible, mais par les teintes plus brunes, moins forte¬
ment glacées de bleu et de violet, des parties supérieures de leur plumage,
et par la présence, sur les parties inférieures, de raies transversales rousses
analogues à celles qu’on observe chez les Macropygia de la Nouvelle-Guinée.
Ils ont d’ailleurs le bec brun et les pattes d’un jaune verdâtre, tandis que
les adultes ont le bec, les pattes et les yeux jaunes.
49. Tnrtnr Comorensis.
Turtur picturatus (part), Schlegel, On new animais from Madagascar, in Pro-
ceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 424. — Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Maday., 1868,
p. 113.
? Turtur aldabranus, Ph. L. Selater, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 623
et 692, et pl. 73. — G. Hartlaub, Vôg. Mad., 1877, p. 270, n° 171.
Turtur Comorensis, E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1877, p. 300, n° 19. —G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands,
in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 678, n° 27.
M. E. Newton a décrit sous le nom de T. Comorensis une espèce de
Tourterelle qui a été découverte à Anjouan par M. Bewsher et qui est
connue des indigènes sous le nom de ShukerrouDhungow. Cette espèce avait
été primitivement confondue avec le T. picturatus de Madagascar, mais elle
diffère de ce dernier oiseau par la couleur de sa tête, qui est semblable à
celle delà région dorsale. D’autre part, elle peut être distinguée constam¬
ment du Turtur rostratus (1) des Seychelles par les dimensions plus faibles
de son bec et par la teinte de ses rectrices médianes, qui sont brunes au lieu
(1) Columba picturata var. des Seychelles, Prévost et Ivnip, Pigeons, t. II, texte de la pl. 35. —
Turtur rostratus, Ch.-L. Bonaparte, Consp. av., 1857, t. II, p. 62. — E. Newton, Ibis, 1867, p. 337,
354 et 355;flg.). — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 269, n° 170. —E. Oustalet, Bull. Soc.phil.,
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
275
d’être grises. En revanche, comme M. E. Newton et M. G. E. Shelley l’ont
reconnu, il existe de très grandes ressemblances entre la Tourterelle d’An-
jouan et celle qui vit sur l'ilôt d’Aldabra (1) et qui a été décrite et figurée
par M. Ph. L. Sclater sous le nom de Turtur aldabranus. M. Newton a fait
observer, il est vrai, que chez le Turtur Comorensis les teintes vineuses du
dos, du croupion et de la queue sont moins accusées que chez le T. alda¬
branus, et M. Shelley a remarqué, de son côté, que les deux espèces n’avaient
point les mêmes dimensions ; mais en étudiant une série de neuf spécimens
rapportés par M. Humblot d’Anjouan, de Mayotte et delà Grande Comore,
nous avons constaté : 1 0 que les nuances des parties supérieures du plumage
étaient sujettes à varier chez le Turtur Comorensis, la teinte vineuse descen¬
dant plus ou moins bas sur la région dorsale, le croupion était tantôt gris
et brun, tantôt tout brun, avec ou sans reflets pourprés (2), de telle sorte que
les différences avec le T. aldabranus ne sont pas toujours également accu¬
sées; 2° que les dimensions du Turtur Comorensis varient également dans
des limites très étendues, comme le montre le tableau suivant :
Doux spécimens de Mayotte rap¬
portés par M. Humblot.
Un spécimen d’Anjouan rapporté
par M. Humblot.
Un spécimen de Mayotte rapporté
par M. Humblot.
Un spécimen de Mayotte rapporté
par M. Humblot.
Un spécimen d’Anjouan rapporté
par M. Humblot.
Un spécimen d’Anjouan rapporté
par M. Humblot.
Un spécimen de la Grande Comore
rapporté par M. Humblot.
Un spécimen de la Grande Comore
rapporté par M. Humblot.
Un spécimen d’Anjouan rapporté
par M. Humblot.
LONGUEUR
TOTALE.
LONGUEUR
de
l’aile.
LONGUEUR
de
LA QUEUE.
LONGUEUR
du
TARSE.
LONGUEUR
DU BEC
(culmen)
0”,300
0”,170
0“,120
0 m ,025
0“,020
0,323
0,165
0,113
0,024
0,019
0,330
0,176
0,123
0,028
0,020
0,330
0,178
0,135
0,025
0,020
0,330
0,180
0,126
0,026
0,019
0,333
0,182
0,125
0,027
0,020
0,340
0,175
0,125
0,027
0,020
0,340
0,180
0,118
0,027
0,020
0,330
0,188
0,130
0,024
0,020
(1) L’îlot d'Aldabra est situé au nord de Madagascar par 9° 26' latitude sud.
(2) Les rectrices médianes, en revanche, sont toujours brunes; du reste, M. Ph. L. Sclater les
indique de eette couleur chez le T. aldabranus (caudæ rectricibus duabus mediis omnino et proxi rnis
in pogonio exteriore brunneis dorso concoloribus).
276
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Quelques-unes des dimensions indiquées ci-dessus sont presque iden¬
tiques à celles que M. Newton a relevées sur les types de son T. Comorensts,
provenant d’Anjouan ; néanmoins nous devons dire que la taille du Turtur
Comorensts nous a paru toujours supérieure à celle du T. aldabranus, qui,
dès lors, mérite peut-être d’être distinguée, au moins à titre de race.
50. Turtur capicola.
Tourterelle blonde, autre espèce, Levaillant, Oiseauxd’Afrique, 1808, p. 79.
Columba vinacea, vap. capicola, Sundovall, Krilisk Framst., 1857, p. 54.
Turtur semitorquatus, Ph. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in
Ihis, 1861, p. 300, n° 15. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 271, n° 172. —
E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 300,
n° 20.
Turtur capicola, O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, p. 549, n° 295.
— G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond.,
1879, p. 678, n° 28.
Nous rapportons, avec M. Shelley, les Tourterelles dont M. le D r Kirk
et M. Humblot ont obtenu successivement plusieurs exemplaires dans File
de la Grande Comore à l’espèce ou à la race du Turtur semitorquatus que
MM. Finsch et Hartlaub ont nommée Turtur capicola et qui a été rencontrée
précédemment au Cap de Bonne-Espérance, en Cafrerie et dans la région
du Zambèze. Il n’y a, en effet, aucune différence entre les spécimens rap¬
portés par M. Humblot et un spécimen provenant du Cap de Bonne-Espé¬
rance et compris dans l’ancienne collection du prince Ch.-L. Bonaparte.
C’est également au Turtur capicola que se rapportent les oiseaux tués à
Mayotte par feu Pollen, et à Anjouan par M. Dickinson et par M. Bewsher
et désigné par MM. Sclater, Newton et Hartlaub sous le nom de Turtur
semitorquatus. Cette sorte de Tourterelle habite donc tout l’archipel des
Comores, mais peut-être seulement pendant une partie de l’année ; car il
est aussi naturel de supposer qu’elle exécute des migrations périodiques
de la côte d’Afrique aux Comores que d’admettre, comme le fait M. New r -
ton, qu’elle a été introduite par l’homme dans les îles d’Anjouan, de Mayotte
et de la Grande Comore. A Anjouan, la Tourterelle du Cap est appelée
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
277
Shukerrou par les indigènes. Quoi qu’on en ait dit, on n’a aucune preuve
authentique de sa présence à Madagascar.
SI. Tympanistria bicolor.
La Tourterelle a collier blanc, Temminck, Catal. Syst., 1807, p. 253.
Tourterelle tambourette, Levaillant, Oiseaux d'Afrique, 1808, t. VI, p. 86,
et pl. 272.
Columba tympanistria, Temminck et Ivnip, Pigeons, pl. 36.
Tympanistria bicolor, Reichenbach, Vollst. Naturg. Vôg., Columbidæ, 1851,
p. 78, et pl. 162, fig. 1435. — Ch.-L. Bonaparte, Consp. av., 1857, t. II, p. 67.
Peristera tympanistria, G. Hartlaub, Orn. W. Afrika, 1857, p. 197 et 295. —
O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, 1870, p. 558, n° 209. — G. Hartlaub,
Vôg. Madag., 1877, p. 271, n° 173.
Chalcoptera tympanistria, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands,
in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 678, n° 26.
M. Humblot a rapporté de la Grande Comore, en 1885 et 1886,
deux exemplaires de cette espèce, qui avait déjà été trouvée dans la même
île par M. le D r Kirk et à Mayotte par feu Pollen. La Colombe tambou¬
rette habite d’autre part la Côte d’Or, Fernando-Po, la Cafrerie, Natal et
Mozambique, mais n a jamais été observée à Madagascarni aux Seychelles.
5®. Ptiloims (ï'iiniiisiis) Sganziiii.
Columba Sganzini, J. Verreaux, ms.
Funingus Sganzini, O. Des Murs, Encycl. d’hist. nat., Oiseaux, t. VI, p. 32. —
Ch.-L. Bonaparte, Consp. av., 1857, t. II, p. 29.
Ptilopus Sganzini, Schlegel, On new animais from Madagascar, in Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1866, p. 424. — Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868,
p. 115, et pl. 37.
Alectrœnas Sganzini, Ph. L. Sclater, On the Birds ofthe Comoro Islands, in
Ibis, 1764, p. 300, n° 14. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 260, n° 162. — E.
Newton, On Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 300, n° 21.
— G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond.,
1879, p. 678, n° 26.
Ce Pigeon remplace dans l’archipel des Comores le Funingus Mada~
gascanensis. 11 est très commun à Anjouan, où il a été rencontré par le
D r Kirk et par M. Bewsher, dans les forêts situées à 3 ou 400 mètres d’al-
I
278 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
titude et où il est connu des indigènes sous le nom de Ningha ; il est égale¬
ment fort répandu à Mayotte, dans les forêts voisines de la baie de Jon-
gonie, ainsi que dans l’ile de la Grande Comore, où il a été observé par le
D r Kirk, par le baron C. C. von der Decken et par M. Humblot. Les exem¬
plaires obtenus par M. Humblot à Mayotte et à la Grande Comore se rap¬
portent tous exactement au même type.
C’est probablement à tort que quelques spécimens rapportés au Mu¬
séum par les voyageurs Daullé et Bernier ont été signalés comme pris à
Madagascar. M. Grandidier et M. Humblot n’ont, en effet, pu découvrir la
moindre preuve de l’existence du Funingus Sganzini sur cette grande terre.
â3. Cotnrnix communia.
La Caille, Daubenton, PL Enl. de Buffon , 1788, t. II, pl. 170.
Coturnix communis, Bonnaterre, Encyclop. des Trois Règnes, Oiseaux, 1790,1.1,
p. 217. — Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868, t. II, p. 120. — G. Har-
tlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 283, n°180. — E. Newton, On the Birds oi Anjuan, in
Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 301, n° 23. — Alph. Milne Edwards et Alf.
Grandidier, Hist. nat. de Madagascar , Oiseaux, t. I, p. 492. — Dresser, A History
of the Birds of Europe, 1881, t. VII, p. 143, et pl. 146.
M. Humblot a capturé, en 1886, à Anjouan, un individu de cette
espèce qui avait déjà été observé par M. Bewsher dans la même île, où
elle porte le nom local de Phayphayra, et par F. Pollen dans l’île de
Mayotte.
Comme la Caille commune niche à Madagascar, il est possible que
les individus tués à Anjouan et à Mayotte appartiennent à des colonies
venues de cette grande terre et fixées dans l’archipel des Comores et ne
fassent point partie de ces bandes nombreuses d’oiseaux qui, chaque au¬
tomne, quittent l’Europe pour visiter le continent africain.
54. Xuinida mitrata var. tiarata.
Numida mitrata, S. Pallas, Spic. Zool., fasc. 4, 1767, p. 18, et pl. 3, fig. 1.
Querelea tiarata, Ch.-L. Bonaparte, Tableaux des Galinacés, in C. R. Acad. Sc.,
1856, t. XLII, p. 876.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 279
Numida tiarata, Schlegel, On new animais from Madagascar , in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1866, p. 425. — Schlegel et Pollen, Rech. Faim. Madag., 1868, t. II,
p. 118. E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877,
p. 301, n° 22. — G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 678, n° 30.
Numida tiarata, Ph. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis,
1864, p. 300, n° 16. —D. G. Elliot, Monograpli. of the Phasianidæ, 1872, pl. 41.
— Hartlaub, Vôgel Madag., 1877, p. 275, n° 176.
Numida mitrata var. tiarata, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de
Madag., Oiseaux, t. I, p. 500, et pl. 204, 205, 206 et 207.
M. Humblot a remis au Muséum, en 1886, une Pintade tuée dans l’ile
de la Grande Comore et entièrement semblable à celles que M. Grandidier
avait capturées précédemment à Madagascar. Des individus de la même
espèce ont été obtenus également par le D r Kirk, par M. Bewsher, par
M. Peters et par M. F. Pollen dans les îles de la Grande Comore, d’Anjouan
et de Mayotte, ainsi que sur les petites îles Bouzy et Nossi-Bé. Toutes les
Pintades, prises dans l’archipel des Comores, descendent évidemment d’in¬
dividus importés de Madagascar, à une époque récente.
55. Porpliyrio Aliéna.
Porphyrio Alleni, Thompson, Ann. and Mag. of Nat. Bist., 1842, t. X, p. 204,
et Allen’s Exped. to the River Niger, 1849, t. I, p. 322, et t. II, p. 507. — G. R. Gray
et Mitchell, Généra of Birds, 1845, t. III, p.589, etpl. 152. - G. Hartlaub, Vôg. Madag.,
1877, p. 346, n° 231. — Alp. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar,
Oiseaux, 1.1, p. 593, et pi. 245.
Le Muséum a reçu, en 1884, de M. Humblot deux individus, tués
à Mayotte, de cette espèce qui habite Madagascar et l’île Rodriguez et qui
n’avait pas encore été signalée dans l’archipel des Comores.
56. Actitâs liypoleneui.
Glareola hypoleucos, Linné, Faun. suce., 1746, p. 54, n° 147.
Actitis hypoleucus, Boie, Isis, 1822, p. 649. — O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg.
Ost Afrikas, 1870, p. 752, n° 393. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 327, n»216.
E. Oustalot, Faune ornith. des îles Seychelles, in Bull. Soc. philom., 1878, p. 186
n°26. —Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux t I
p. 622.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
Tringoides hypoleucus, Ph. L. Sclater, On the Birds ofComoro Islands, in Ibis,
1864, p. 301, n° 21. — E. Newton, On the Birds ot Anjuan, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1877, p. 301, n° 27.
Totanus hypoleucus, H. E. Dresser, A Ilistory of the Birds of Europa, 1881,
t. VIII, p. 127, et pl. 613.
La Guignette vulgaire, qui est, comme chacun voit, l’une des espèces
d’Échassiers les plus largement répandues et qui est très commune à Mada¬
gascar, àla Réunion, aux Seychelles, etc., avait déjà été rencontrée à Anjouan
par MM. Dickinson et Bewsher. M. Humblot en a tué deux individus à la
Grande Comore.
59. Uromas ardeol»
Dromas ardeola, Paykull, Beskrifninrj om ett nytt genus och species bland fe-
glerna, in Kgl. Vetensk. Akad., 1805, t. XXVI, p. 182, avec fig. — Schlegel et Pollen,
Rech. Faim. Madag. 1768, t. II, p. 150. — O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas,
1870, p. 627, n° 329. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 320, n° 211. — E. Oustalet,
Faune ornith. des îles Seychelles, in Bull. Soc. philom., 1878, p. 184, n° 23. — Alph.
Milne Edwards et Alf. Grandidier,ffisf. de Madag., Oiseaux, t.I, p.614, etpl. 252 et 253.
M. Humblot a tué à Angazija quatre individus de cette espèce dont on
n’avait pas encore signalé la présence dans l’archipel des Comores.
58. Charadrlna pecuarms
Charadrius pecuarius, Temminck, Nouv. Recueil de Pl. col., 2 e part., t. V, 1838,
183 ._Heuglin, n° Ornith. E. O. Afrik., 1857, p. 1063, et pl. 35,‘fig. 7. — G. Hartlaub,
Vôg. Madag., 1877, p. 291, n° 186. —Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de
Madag., Oiseaux, t. I, p. 511.
Un Pluvier, rapporté de Mayotte par M. Humblot, en 1885, nous a
paru appartenir à l’espèce du Charadrius pecuarius , dont le Muséum possé¬
dait déjà plusieurs exemplaires capturés soit à Madagascar, soit en Afrique,
mais qui, à notre connaissance, n’avait pas encore été observé dans 1 ar¬
chipel des Comores. Ce n’est pas, en effet, au Charadrius 'pecuarius, mais
aux deux espèces les plus communes à Madagascar, c’est-à-dire au Chara¬
drius tenellus et au Ch. tricollaris, que se rapporteraient probablement, suivant
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 281
M. Ph. L. Sclater, les deux Pluviers obtenus par le D r Peters dans l’ile
d’Anjouan, il y a plus de vingt ans (1).
59. Ardea cinerea.
Ardea cinerea, Linné, Syst. Nat., 10 e édit., 1758, t. I, p. 143. — G. Finsch et
G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, 1870, p. 678, n» 357. — G. Hartlaub, Vôg. Madag.,
1877, p. 295, n° 189. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagas-
car, Oiseaux , t. I, p. 544. — Dresser, A History of the Birds of Europe, 1881, t. VI,
p. 207, et pl. 395.
Un spécimen obtenu par M. Humblot dans l’une des îles Comores
(Angazija ?) appartenait certainement à cette espèce européenne dont la
présence a déjà été signalée à Mayotte, aux îles Amirantes et à Mada¬
gascar.
60 . Anlea atricapilla,
Ardea atricapilla, Afzelius, Act. Acad. Stock., 1803. — Schlegel, Onnew ani¬
mais from Madagascar, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 125. — O. Finsch
et G. Hartlaub, Vôg. Ost. Afrikas, 1870, p. 701, n° 368. — G. Hartlaub, Vôg. Madag.,
1877, p. 308, n° 202.
Butorides atricapilla, E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zooi.
Soc. Lond., 1877, p. 301.
Butorides atricapillus, E. Oustalet, Faun. Ornith. des Seychelles, in Bull. Soc.
philom., 1878, p. 188, n° 29.
Ardetta atricapilla, G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in
Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 679, n° 33.
Butroides Rutenbergi, G. Hartlaub, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1880, p. 39.
Ardea atricapilla var. Rutenbergi, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier,
Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 557.
M. Humblot a rapporté, en 1886, un individu de cette espèce tué
dans 1 île d Angazija. Le petit Héron à tête noire a été observé également
parM. Bewsher et par le D r Kirkà Anjouan, où il porte le nom local de Don -
kerhay, et par le voyageur F. Pollen à Mayotte, où il est appelé vulgaire¬
ment Crobier , parce cpi d se nourrit principalement de Crustacés du genre
(1) Charadrius sp., n 0 ' 19 et 20 (Ph. L. Selater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis
1884, p. 301).
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SÉRIE. 36
282
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM
Gelasimus. Il se trouve aussi à Nossi-Bé, à Nossi-Falie, à l’ile Maurice, à la
Réunion, et il est très commun à Madagascar sur le bord de tous les cours
d’eau.
61. Ardea bnlnilcas.
Tantalus ibis, Linné, Syst. Nat., éd. X, 1758, t. I, p. 144.
Ardea bubulcus, Savigny, Descript. de l'Egypte, Oiseaux, 1809, pl. VIII, fîg. 1.
— O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost. Afrikas, 1870, p. 694. n° 365. — G. Hartlaub,
Vôg. Madag., 1877, p. 302, n° 198. — H. E. Dresser, A History of the Birds of Eu-
ropa, 1881, t. VI, p. 245, et pl. 400, fig. 1. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandi-
dier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 582, et pl. 227.
Ardea ibis, Schlegel, Ou new animais from Madagascar, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1866, p. 424. — Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868, t. II, p. 124. —
E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 301,
n° 24.
Bubulcus ibis, E. Oastalet, Faune ornith. des Seychelles, in Bull. Soc. philo-
math., 1878, p. 190, n° 30.
Cette espèce, déjà signalée à Anjouan, où elle porte le nom local de
Socmgha, a été rencontrée à Mayotte par M. Humblot; elle se trouve aussi,
d’après M. Hartlaub, à Nossi-Bé, à Nossi-Falie, à Nossi-Mitsiou et à l’tle
Maurice, et elle est aussi commune à Madagascar qu’en Afrique.
63. Sterna anæstlieta.
L’Hirondelle de mer de Panay, Sonnerat, Voyage à la Nouvelle-Guinée, 1876,
p. 126, et pl. 94.
Sterna anæsthetus, Scopoli, Deliciæ Floræ et Faunæ insubricæ, 2'part., 1786,
p. 92.
Sterna panayensis, Gmelin, Syst. nat., éd. XIII, 1788, t. I, p. 607. — Schlegel
et Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868, t. II, p. 148.
Sterna panaya, O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost. Afrikas, 1870, p. 833,
n° 435.
Sterna anæstheta, H. Saunders, On Sterninæ, in Proceed. Zool. Soc. Lond.,
1876, p. 661. — E. Oustalet, Faun. Ornith. des Seychelles, in Bull. Soc. philomath.,
1878, p. 196, n° 37. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar,
Oiseaux, 1.1, p. 658.
Haliplana panayensis, G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 388, n°273.
Une Hirondelle de mer rapportée de Mayotte par M. Humblot, en 1884,
MAMMIFERES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
283
appartient incontestablement à cette espèce, que l’on pourrait s’attendre à
rencontrer un jour ou l’autre dans l’archipel des Comores, puisqu'elle est
très répandue dans les mers tropicales et qu’elle se montre fréquemment sur
les côtes de Madagascar, de l’île Maurice, de l’ile de la Réunion et des
Seychelles.
63. Allons stolidus.
Sterna stolida, Linné, Syst. Nat., 10 e édit., 1758, t. I, p. 137, et 12 e édit., 1766,
p. 227.
Le petit Fouquet des Philippines, Sonnerai, Voyage à la Nouvelle-Guinée, 1776,
p. 125, et pl. 85.
L’Hirondelle de mer brune de la Louisiane, Daubenton, Pl. Eut. de Buffon, 1783,
pl. 4.
Sterna stolida, Schlegel, On new animais from Madag., in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1866, p. 426. — Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868, t. II, p. 49.
Anonis stolidus, J. Gould, Birds of Australia, 1848, t. VII, pl. 34. — H. Saunders,
On the Sterninæ, in Proceed. Zool. Soc. Fond., 1876, p. 669. — G. Harilaub, Vôg.
Madag. 1877, p. 391, n° 276. — E. Oustalet. Faim, ornith. des Seychelles, in Bull.
Soc. philomath., 1878, p. 199. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de
Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 663, et pl. 289 et 290.
Le Noddi niais qui se trouve dans les mêmes parages que la Sterna
anœstheta devait comme elle être capturé quelque jour dans l’archipel des
Comores. M.Humblot a rapporté, en \ 886, au Muséum un individu de cette
espèce tué à Angazija.
64. ïanlupetesi aqulla, var. minor.
Fregata minor, Brisson, Ornithologie, 1760, t. VI, p. 509.
Pelecanus minor, Gmelin, Syst. Nat., 13 e édit., 1788, t. I, p. 572.
Tachypetes minor, G. Hartlaub, Ornith. Beitr. z. Faun. Madag., 1861, p. 87, et
Vôg. Madag., 1877, p. 399, n° 284. — E. Oustalet, Faun. ornith. des Seychelles, in
Bull. Soc. philomath., 1878, p. 203, n° 44.
Tachypetes aquila, var minor, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de
Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 705, et pl. 286, 287 et 288.
Une Frégate tuée par M. Humblot dans les parages des Comores
appartenait à cette race du Tachypetes aquila dont l’un de nous a pu faire une
Golymbus minor, Linné, Syst. Nat., 10 e édit., 1758, t. I, p. 191. — Desjardins,
Proceed. Zool. Soc. Lond., 1831, p. 45.
Podiceps minor, G. Hartlaub, Burmeister's Zeitung fui ’ Zool. und Zoot., 1848, et
Ann. and Mag. of Nat. Hist., 1848, t. II, p. 393.
Podiceps minor et P. Pelzenii, G. Hartlaub, Orn. Beitr. z. Faun. Madag., 1861,
p. 83, et Vog. Madag., 1877, p. 367 et 368, n° 248 et 249.
PomcErs sp.? Ph.L. Sclater, On the Birds ofthe Comoro Islands, in Ibis, 1864,
p. 301, n° 22.
Podiceps minor, var. Pelzeni, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de
Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 710, et pl. 276, 277 et 278.
A cette race du Grèbe castagueux se rapportent incontestablement trois
oiseaux tués à Anjouan par M. Humblot et probablement aussi le petit Grèbe
observé par M. le D r Kirk dans la même île, au bord du lac Zolanga, a
2,000 pieds au-dessus du niveau de la mer.
Pour compléter, autant que possible, la liste des oiseaux signalés
jusqu’à ce jour dans l’archipel des Comores, il convient d’ajouter aux
soixante-cinq espèces qui figurent dans la collection de M. Humblot quatorze
espèces dont ce naturaliste n’a pu obtenir aucun représentant, mais qui ont
été trouvées dans les mêmes îles par d’autres voyageurs. Ces espèces sont :
1. Falco peregrïnus var. minor.
Falco commünis minor (Schlegel), Gh.-L. Bonaparte, Consp. av., 1850,1.1, p. 23, et
Revue et Mag. de Zool., 1850, p. 484.
Falco minor, Ph. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis, 1864,
p. 298. — R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., t. I. Accipitres, 1874, p. 383, et pl. 12. —
G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 10, n° 7. — J. H. Gurney, A list of diurnal Birds
of prev, 1884, p. 107.
Falco commünis, Schlegel, On new animais from Madagascar, in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1866, p. 420.— Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868, t, II, p. 30.
Falco commünis var. minor, Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de
Madagascar, Oiseaux, 1.1, p.
-
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
285
Un individu appartenant à cette race du Faucon pèlerin a été tué par
le D r Dickinson à Anjouan.
3. Zosterops prætermissa.
Zosterops prætermissa, H. B. Tristram, On an apparentiy new species of Zos-
terops from the Island of Anjuan, in Ibis, 1887, p. 369, et pl. 11, fig. 1 .
Cette espèce nouvelle a été décrite d’après un spécimen qui a été rap¬
porté par M. Bewsher de l’île d’Anjouan en 1879 et qui diffère des
Zosterops ordinaires de la même île (Z. Anjuafiensis ) par la teinte grise de sa
tête et de son dos et par la nuance très pâle de sa gorge, qui est à peine lavée
de jaune.
3. Bernieria Madagascariensis.
Ficedula Madagascariensis major, Brisson, Ornith., 1760, t. III, p. et482,pl. 24,
fig-. 5.
Muscicapa Madagascariensis, Gmelin, Syst. Nat., 13° édition, 1788, 1.1, p. 940.
Bernieria major et b. minor, Ch.-L. Bonaparte, Ois. de la coll. Delattre, in C.
B. Ac. Sc., 1854, t. XXXVIII, p. 10 (note). — Schlegel, On new animais from
Madagascar, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 421.
Bernieria Madagascariensis et B. minor, G. Hartlaub, Ornith. Beitr. z. Faun.
Madag., 1861, p. 53 et 54.
Berniera Madagascariensis, Ph. L. Sclater, On Birds of the Comoro Islands,
in Ibis, 1864, p. 299, n° 6.— G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 144, n° 92. — B. B.
Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., t. VII, Timeliidæ, 1883, p. 531. — Alph. Milne Edwards et
Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 349, et pl. 123, 123 a , 123 b
et 124.
Un individu de cette espèce malgache a été tué par le D r Kirk à
Mohilla, dans une forêt située au pied des hauteurs voisines d’Oane.
4. Hypsipetes Madagascariensis.
TurdusMadagascariensis, Muller, Linné’s, VolIst.Natursyst., Suppl., 1776, p. 139.
Turdus urovang, Gmelin, Syst. Nat., 13 e éd., 1788, t. I, p. 836.
Turdus ourovang, Verreaux, Cat. des ois. de la coll. du duc de Bivoli, 1846, p. 6.—
Ph. L. Sclater, On Birds ofthe Comoro Islands, in Ibis, 1864, p. 298, n° 5. — Schlegel,
286
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.
On newanimais from. Madag., in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 422. —Schlegel
et Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868, t. II, p. 96. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877,
p. 136, n° 86. — E. Newton, On the Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond.,
1877, p. 299, n° 18.
Hypsipetes Madagascariensis, R. B. Sharpe, Cal. of African Birds, 1871, p. 21.
— A. Newton, On the Hypsipetesinhabiting Madagascar, in Ornith. Mise., 1876, t. II,
p. 49, pl. 42, tig. 1. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar,
Oiseaux, t. I, p. 375, et pl. 141, 141 a et 142.
Gomme nous l'avons dit plus haut en parlant de Y Hypsipetes parvi-
rostris, M. Sclater et M. E. Newton ont rapporté à cette espèce malgache
quelques spécimens obtenus à Mohilla par le D r Kirk et à Anjouan par
M. Bewsher. D’après M. Newton, YHypsipetes ourovang nicherait dans
l’ile d’Anjouan, où il serait connu des indigènes sous le nom de Soaly.
Passer «lomesticus.
Passer domesticus, Brisson, Ornith., 1760, t. III, p. 72. — Schlegel, On new
animais from Madagascar, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 424. —Schlegel et
Pollen, Rech. Faun. Madag., 1868, t. II, p. 154.— Maillard, Notes sur file de la Réu¬
nion, t. I, p. 174. —G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 401, n° 286. — G. E. Shelley,
On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 678.
Trois individus de cette espèce, européenne d’origine, mais aujourd’hui
presque cosmopolite, ont été obtenus à ia Grande Comore par le D r Kirk.
C’était probablement des émigrés venus de l’ile de la Réunion où une paire
de Moineaux, importés il y a une quarantaine d’années, a eu une très
nombreuse postérité.
6. Numenius pliæapus.
Scolopax phæopus, Linné, Fauna suecica, 1846, n° 169, et Syst. Nat., 10 e édit.,
1858, t. I, p. 146.
Le Corlieu, Daubenton, Pl. Enl. de Buiïon, 1783, pl. 842.
Numenius phæopus, J. Gould, Birds of Europa, 1837, t. IV, pl. 303. — Schlegel,
On new animais from Madag., in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 42o. — Schlegel,
et Pollen, Rech. Faun. Mad., 1868, t. II, p. 132. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877,
p. 322, n° 212. — G. E. Shelley, On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1879, p. 679, n° 34. — E. Oustaleq Faune Ornith. des Seychelles, in Bull.
MAMMIFERES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
287
Soc. philomath., 1878, p. 185, n° 24. — H. E. Dresser, Birds ofEuropa, 1886, t. VIII,
p. 227, et pl. 576. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar,
Oiseaux, t. I, p. 621.
Le D r Kirk a tué dans l’île d’Angazija un individu de cette espèce
européenne, qui avait déjà été rencontrée à Anjouan par F. Pollen et qui
se trouve communément à Madagascar, à l’ile Maurice, à la Réunion, à
Rodiguez et aux Seychelles.
9. Ti’iiiga gubarenata.
Scolopax subarcdata, A. J. Gueidenstaedt, Nov. Comm. Acad. Sc. Petropol .,
1775, t. XIX, p. 471, et pl. 18.
L’Alouette de MER,Daubenton, Pl. Enl. de Buffon., 1783, pl. 851.
Tringa subarquata, Vieillot, Nouv. Dict. d’Hist. Nat., 1919, t. XXXIV, p. 454.
— Audubon, Ornith. biogr., 1835, t. III, p. 444, et pl. 263.
Tringa subarcuata, Schlegel, On new anim. from Madag., in Proceed. Zool.
Soc. Lond., 1866, p. 425. — Schlegel et Pollen, Bech. Faun. Madag., 1868, t. II,,
p. 133. — O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, 1870, p. 761. —
G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 330, n° 218. — G. E. Shelley, On Birds from the-
Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 679, n° 35. — Alph. Milne
Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 624.
Le Bécasseau cocorli, qui est presque cosmopolite et qui n’est pas rare
à Madagascar, a été rencontré à Anjouan par le D r Kirk.
8. Charadrins sji.
Charadrius sp., Ph. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis, 1864
p. 301, n° 18.
9. Charadrius sji.
Charadrius sp., Ph. L. Sclater, ibid, n° 18.
Le D r Peters a tué, dans l’île d’Anjouan, deux Pluviers qui, comme
le dit M. Sclater, appartiennent probablement à deux des espèces signalées
à Madagascar par M. G. Hartlaub (Charadrius tenellus? Ch. tricollaris? ou
Ch. pecuarius?)
nouvelles archives du muséum
10 . Strejpsilas interpres.
Tringa interpres, Linné, Syst. Nat., 10 e édit., 1758, t. I, p. 158, 6t 12 e édit.,
1766, t. I, p. 248.
Le Goulon chaud, Daubenton, PI. EnL de Buffoii, 1783, pl. 8o6.
Strepsilas interpres, Iiliger, Prodromus Syst. Mainm. et Av., 1811, p. 263.
— Ph. L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands, in Ibis, 1864, p. 301, n° 20.
— G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 293, n° 188. — E. Newton, On the Birds of
Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 301, n° 6. — E. Oustalet, Faune
Ornith. des îles Seychelles, in Bull. Soc. philom., 1878, p. 183, n° 22. — H. F. Dres¬
ser, Birds of Europe, 1881, t. VII, p. 555, et pl. 532. — Alph. Milne Edwards et
Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I, p. 512.
Plusieurs exemplaires de cette espèce cosmopolite ont été obtenus par
M. Bewsher et par M. Peters à Anjouan, où elle est connue des habitants
sous le nom de Shejoryjory.
11. Ardea ^ularis.
Ardea gularis, Bosc, Actes de la Soc. d’hist. nat. de Paris, 1792, t. I, p. 4, et
pl. 2.
Ardea (Lepterodas) schistacea, Hemprich et Ehrenberg, Symholæphysicæ, 1828,
Aves, p. 1, et pl. 6.
Ardea schistacea et A. gularis, Schlegel, On new animais from Madagascar,
in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 425. — Schlegel et Pollen, Rech. Faun. Ma¬
dag., 1868, t. II, p. 123.
Ardea gularis, O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, 1870, p. 691,
n" 134. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 299, n» 195. — E. Newton, On the
Birds of Anjuan, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 302. — G. E. Shelley,
On Birds from the Comoro Islands, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 678,
n° 31. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oiseaux, t. I,
p. 551.
Ce petit Héron, qui est répandu à travers toute l’Afrique tropicale, a
été observé à Madagascar, à l’ile de la Réunion et à Mayotte par M. Pollen,
par M. Grandidier et par d’autres voyageurs. M. Shelley est disposé à rap¬
porter également à Y Ardea gularis une dépouille incomplète rapportée par
le D r Kirk de la Grande Comore.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
289
13. Ardea contais*.
Ardea comata, Pallas, Reisen durch versch. prov. des russ. Reichs, 1773 t. II
p. 715, et édit, franç,, 1789, t. II, app., p. 535. — Zoograph. rosso-asiatica, 1811,
t. II, p. 123, et pl. 55.
Le Héron huppé de Mahon, Daubenton, Pl. Enl. de Buffon , 1783, pl. 348.
Ardea comata, J. Gould, Rirds of Europa, 1837, t. IV, pl. 275. — Ph. L.
Sclater, On Rirds of Anjuan, in Ibis, 1864, p. 301, n° 17. — O. Finsch et G. Hart-
laub, Vôg. Ost Afrikas, 1870, p. 697, n° 366. — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877,
p. 301, n° 197. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar, Oi¬
seaux, p. 554.
L 'Ardea comata, qui habite une grande partie de l’Ancien Monde et
qui n’est pas rare à Madagascar, a été observé par le D r Kirk et parM. Dic-
kinson à Mayotte, dans les marais voisins de la côte, aux environs de Po¬
nt one.
13. Sterna media.
Sterna media, Horsfîeld, On Rirds from Java, in Trans. Linn. Soc., 1821, t. XIII
p. 199. — O. Finsch et G. Hartlaub, Vôg. Ost Afrikas, 1870, p. 830, n° 433. —
H. Saunders, On the Sterninæ, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1876, p. 655.
Sterna affim,, Cretzchmar, Rüppeïïs Atlas Reis. nord. Afrika, Vôg., 1876,
p. 23, pl. 14 (nec Horsf). — G. Hartlaub, Vôg. Madag., 1877, p. 383, n° 268.
Sterna media, G. E. Shelley, On Rirds from tho Comoro Islands, in Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1879, p. 679, n° 36. — H. E. Dresser, Birds of Europa, 1881,
t. VI, p. 285 et pl. 583. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Mada¬
gascar, Oiseaux, t. I, p. 656.
Le D r Kirk a rapporté de la Grande Comore deux exemplaires de
cette espèce d’Hirondelle de mer qui habite la Méditerranée et l’Océan
Indien et qui visite les côtes de Madagascar, de l’ile Rodriguez et peut-être
des Seychelles.
11. Prion vittatiis.
Procellaria vittata, Gmelin, Syst. Nat., 13 e édit., 1788, t. I, p. 560.
PrionBanksii, J. Gould, Ann. and. Mag. Nat. Hist., 1844, t. XIII, p. 366, et Birds
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. - 2 e SÉRIE. 37
290
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
of Austral., 1848, t. VII, pl. 55. — PL L. Sclater, On the Birds of the Comoro Islands.
in Ibis, 1864, p. 301, n» 23.
Prion Banksii, E. Newton, On the Birds of Anjnan, in Proceed. Zool. Soc.
Lond., 1877, p. 302. ^
Prion vittatus, R. B. Sharpe, Zool. of Kerguelen, in PMI. Trans., 1879, t. 168,
p. 135 et pl. 7. — Alph. Milne Edwards, Faune des régions australes, in Ann. des Sc.
nat. Zool., 1882, p. 15. — Alph. Milne Edwards et Alf. Grandidier, Hist. de Madagascar,
[($(
Oiseaux, t. I, p. 671.
i#
M. Sclater a signalé dans la collection de M. Dickinson un Pétrel tué
. . ■ 1W
sur les côtes de File d’Anjouan et appartenant à cette espèce de Prion qui se
rencontre fréquemment dans les parages du cap Horn, de F île Kerguelen et
de la Nouvelle-Zélande ainsi que dans le canal de Mozambique.
On connaît donc, à l’heure actuelle, 79 espèces ou variétés d’oiseaux
habitant l’archipel des Comores. C’est déjà un chiffre relativement considé¬
rable et presque double de celui que l’un de nous a relevé pour la faune orni¬
thologique des Seychelles; cependant on peut affirmer qu’il s’élèvera encore
d’une manière sensible, à la suite de nouvelles explorations. Pour que l’on
puisse apprécier plus facilement les caractères et les relations de la faune orni¬
thologique des Comores, nous avons eu l’idée de dresser le tableausuivant,
dans lequel, en regard du nom de chaque espèce ou race locale, se trouve
soit un signe indiquant sa répartition géographique, soit le nom de l’espèce
ou de la race qui la représente sur un autre point du globe :
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TABLEAl.
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 591
NOMS DES ESPÈCES
ILES COMORES
MADA¬
GASCAR
ILES
MASCAREIGNES
ALDABRA
SEY¬
CHELLES
AFRIQUE
ASIE
FUROPE
GRANDE
COMORE
ANJOUAN
MAYOTTE
MOUILLA
LA
RÉUNION
MAURICE
RODRI¬
GUEZ
1. Coracopsis comorensis.
+
4-
_ 1 _
2. Coracopsis sibilans.
1
l> nijrra
3. Psittacula madagascariensis.
9
+
+
+ (Ile
4. Falco peregrinus, var. minor.
+
Mafia.)
F. peregri-
F. peregri-
F. peregri-
1
DUS.
nus.
nus.
5. Astur brutus.
6 . Astur pusillus.
•4-
+
.
7. Circus Maillardi, var. macrosceles_
+
_L
4-
(I. Maillardi
8 . Miivus korschun, var. ægyptius.
+
4-
9
9
+
+
9. Scops manadensis.
4 -
+
4-
+
10. Strix flammea...
,
-f
j_
9
9
9
4_
+
a-
11. Leptosomus discolor.
_j_
_L
12 . Leptosomus discolor, var. graciiis_
+
!.. discolor?
13. Eurystomus glaucurus.
+
4-
II. Corythornis cristata.
+
+
( 1 . cyanos-
.
tigau.
15. Merops madagascariensis.
+
+
4 .
+
,
16. Cypselus parvus.
+
4-
+
17. Cliætura Grandidieri.
4-
4-
18. Cinnyris notatus.
+
19. Cinnvris comorensis.
+
nianga.
.
20. Cinnyris Coquereli.
4- r
21. Cinnyris Humbloti.
+
22. Zosterops mayottensis.
+
Z. inadajras-
carieiisis.
23. Zosterops anjuanensis.
+
24. Zosterops mouroniensis.
+
23. Zosterops prætermissa.
+
26. ZosteroDS Kirki.
27. Ellisia typica.
-f
4-
23. Bernieria madagascariensis.
+
4_
29. I'ratincola torquata.
-j-
.
4_
P.rublcola.
P. rubicola.
30. Turdus Bewsheri..
+
31. Turdus comorensis.
32. Hypsipetes madagascariensis.
9
+
.
* 4 -
33 {?). Hypsipetes parvirostris.
4-
+
il.IB :dag:)S-
cariensis.
31. Dicrurus forficatus.
+
33. Buchanga atra, var. Waldeni.
+
4-
B. a. assï—
36. Graucalus cucullatus_
mil is.
37. Graucalus sulphureus.
+
3S. Humblotia flavirostris.
39. Terpsiphone mutàta.
+
+
40. Terpsiphone vulpina.
+
41. Terpsiphone comorensis.
+
42. Cyanolanius bicolor.
4-
43. Corvus scapulatus.
+
+
292
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
1 NOMS DES ESPÈCES
ILES COMORES
MADA¬
GASCAR
ILES MASCAREIGNES
ALDABRA
SEY¬
CHELLES
AFRIQUE
ASIE
EUROPE
GRANDE
COMORE
4NJOUAN
MAYOTTE
MOUILLA
LA
RÉUNION
MAURICE
RODRI¬
GUEZ
4
+
4-
-f (intr.)
+ (iMr.)
45. Ploceus Algondae...
+
P. madagas-
P. erainen-
tissimis.
4
4 .
+
+
.-4.
4-
+
+
9
+
+ («tr.)
+
+
+
J-
*
T. pirlu-
T.rostratus
ratus.
4 ■
-f-
4
+
,
+
+
+
-j-
F. madagas-
.
F.nitidissi-
F. pulcher-
JL
4
4
+
+
■
4-
+
4 .
4
61. Numenius phæopus.
+
+
i
+
4-
+
+
4
4
4
62. Actitis hypoleucus.
J-
i
4-
4
4
4
63. Tringa subarcuata.
4
4
+
64. Dromas ardeola.
4-
-L
+
4
+
65. Gharadrius pecuarius.
4_
+
66 (?). Charadrius sp.
9
67 (?). Charadrius sp.
+
9
68. Strepsilas interpres.
+
4-
4
+ ■
+
69. Ardea cinerea.
_1_
-L
4
+
4
L
+
4-
_L
4-
+
4-
9
4-
+
4 -
4-
+
+
4-
4
+
-f-
+
+
74. Sterna media.
+
+
4-
+
|-
+
4
L
4
4
4
76. Anous stolidus.
4-
4_
+
4
+
77. Prion vittatus.
4*
4-
+
+
9
+
78. Tachypetes aquila, var. minor.
+
9
4-
+
79. Podiceps minor, var. Pelzeni.
+
+
P. minor
P. minor.
P. minor.
’aivapeusis
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
2y3
I] ressort d’abord de ce tableau que les espèces ou races d’oiseaux que
nous avons décrites ou mentionnées ne se trouvent pas, à beaucoup près,
uniformément répandues sur tout l’archipel des Comores; la Grande Co¬
more n’en possède que 41 sur 79, Anjouan 43, Mayotte 33 et Mohilla 5.
Ces chiffres pourront être naturellement modifiés par de nouvelles décou¬
vertes, néanmoins ils paraissent assez bien en rapport, d’une part avec
l’étendue relative des différentes îles du groupe des Comores, de l’autre
avec leur fertilité; c’est ainsi qu'Anjouan, tout en ayant une étendue bien
inférieure à celle de la Grande Comore, peut nourrir une population orni¬
thologique aussi nombreuse, grâce à la richesse de sa végétation.
La Merops Madagascarîensis est le seul oiseau dont on ait jusqu’ici cons¬
taté la présence dans tout l’archipel, et cet oiseau appartient précisément
à la catégorie des espèces malgaches qui ont des relations de parenté très
étroites avec des espèces asiatiques et africaines et qui, grâce à leurs moyens
de locomotion, se transportent facilement d’une île à l’autre.
En laissant de côté Mohilla, qui n’est sans doute pas encore suffisam¬
ment explorée, nous voyons que les espèces ou races communes aux trois îles
principal essont encore très peu nombreuses ; on n’en compte que sept, et sur
ces sept espèces ou races il y en a deux ( Psittacula madagascariensis et Nu-
mida milrata var. tiarata ) qui paraissent avoir été introduites par l’ho mm e,
deux ( Corythornis cristata et Merops madagascariensis) qui sont des espèces
malgaches voyageant facilement et alliées d’ailleurs à des espèces africaines,
et une ( Ardea atricapilla) qui appartient au groupe des Échassiers qui habi¬
tent également Madagascar et une large portion du continent africain. Enfin
des deux espèces restantes, qui appartiennent à l’ordre des Pigeons (Co-
lumba Polleni et Funingus Sganzini ), il y en a une ( Funingus Sganzini) qui
fait partie d’un genre répandu sur l’archipel des Comores, sur l’archipel
des Seychelles, dans les îles Mascareignes et à Madagascar.
Seize espèces environ sont communes à la Grande Comore et à Anjouan
et 13 à Anjouan et à Mayotte; mais dans l’un et l’autre chiffre se trouvent
comprises : 1° quelques-unes des espèces précitées ( Psittacula madagasca¬
riensis, Corythornis cristata, Merops madagascariensis, Columba Polleni, Funitb
294
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
gus Sganzini Numida mitrata var. tiarata, Ardea atricapilla ) ; 2° d’autres
espèces largement répandues ou presque cosmopolites ( Milrns korschun
var. ægyptius, Strix flammea, Coturnix communis, Ardea bubulcus, Numenius
phœopus, Actitis hypoleucus, Tachypeles aquila var. minor) ; 3° des espèces
africaines et malgaches ( Scops manadensis, Leptosomus discolor, Ellisia typica,
Hypsipetes madagascariensis, Ellisia typica, Corvus scapulatus et Turtur capi-
cola) qui, pour la plupart, sont susceptibles de se déplacer sans difficulté ;
4° des espèces qui, comme le Coracopsis comorensis, le C. sibilans et VHyp¬
sipetes parvirostris, ont de proches parents à Madagascar et aux Seychelles.
Enfin, parmi les espèces propres à l’une ou l’autre des îles Comores,
nous relèverons: 1° pour Angazija, Cinnyris Humbloti, Zosterops mouro-
niensis, Z. Kirki, Turdus comorensis, Graucalus cucullatus, G. sulphu-
reus, Humblotia flavirostris, Terpsiphone comorensis et Ploceus consobrinus ;
2° pour Anjouan, Cinnyris comorensis, Zosterops anjuanensis, Z. prætermissa,
Turdus Bewsheri, Terpsiphone vulpina, Ploceus anjuanensis et Turtur como¬
rensis ; 3° pour Mayotte, A star brutus, Zosterops mayottensis et Ploceus Al-
gondœ.
Si maintenant nous recherchons quelles sont les relations de la faune
ornithologique des Comores avec celles des îles voisines ou des autres con¬
trées plus ou moins éloignées, nous constatons d’abord que dans notre liste
figurent plusieurs espèces très largement répandues ou cosmopolites qui
ne peuvent fournir d’indications utiles. Telles sont le Faucon pèlerin ( Falco
peregrinus, représenté par la variété minor), le Milan parasite (. Milrns kors¬
chun var. ægyptius), l’Effraie (Strix flammea), la Caille vulgaire (Coturnix
communis), le Courlis corlieu (Numenius phœopus), le Bécasseau guignette
(Actitis hypoleucus), le Bécasseau cocorli ( Triaga subarcuata), le Tourne-
Pierre à collier ( Strepsilas interpres), le Héron cendré (Ardea cinerea), le
Héron garde-bœuf (Ardea bubulcus). Nous pouvons également laisser de
côté quelques oiseaux de mer tels que trois Sternes (Sterna media, St. anæs-
theta et Anous stolidus), unPetrel (Priori vittatus) et surtout une Frégate (Ta-
chypetes minor) qui errent à travers l’océan Indien et visitent tour à tour les
côtes du Bengale, de l’Australie, de l’Afrique orientale et des terres avoi-
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES
295
sinantes. Le Dromas ardeola, les différents Pluviers (Charadriuspecuariuset
deux espèces indéterminées), le petit Héron à tête noire (Ardeaatricapilla),
le Héron à gorge blanche (A. gularis) et le Héron crabier (A. comata) se
transportent aussi trop facilement d’un point à un autre pour qu’il y ail
lieu de tenir compte de ces Échassiers venus d’Afrique ou de Madagascar.
Enfin nous devons négliger quelques oiseaux originaires du Bengale, de
Madagascar et de la côte orientale d’Afrique, que les navires marchands
transportent journellement sur divers points du globe pour peupler les
volières et les basses-cours. A cette dernière catégorie se rapportent le
Psittacula madagascariensis, les Spermestes cucullatus et nanus, YEstrelda aman-
dava, la Vidua pnncipalis, le Passer dômes tiens et la Numida mitrata var. tia-
rata. Lors même qu’elles ont reconquis leur liberté, ces espèces ne font pas
encore partie intégrante delà faune des pays où elles ont été introduites.
Déduction faite de toutes ces non-valeurs, il ne reste que 50 espèces
qui, pour la plupart, peuvent être considérées comme des oiseaux émigrés
des régions voisines. Parmi ces types d’origine étrangère, les uns se sont
perpétués sans changement, tandis que les autres ont subi, sous l’influence
des conditions nouvelles au milieu desquelles ils se trouvaient, des modifi¬
cations peu profondes, mais facilement appréciables, caractérisant ce que
1 un de nous a désigné sous le nom d 'espèces secondaires ou dérivées. C’est
ainsi que le Coracopsis comorensis et le C. sibilans se rattachent par des liens
de filiation très étroits au C. obscura et au C. nigra, qui d’autre part a donné
naissance au C. Barklyi des Seychelles; c’est ainsi que YAstur pusillus re¬
présente l’A. Franciscœ de Madagascar et que YHypsipetes parvirostris offre
une combinaison de caractères empruntés à YII. crassirostris des Seychelles
et à Y H. madagascariensis. Le Graucalus cucullatus et sans doute aussi le
G. sulphureus procèdent du G. cinereus; les Terpsiphone vulpina et comoren¬
sis, de la T. mutata ; les Ploceus anjuanensis et consobrinus et, à un degré
un peu moins rapproché, le P. Algondæ, du P. eminentissimus.
En revanche quelques espèces africaines se retrouvent sans modifi¬
cations apparentes dans l’archipel des Comores. Telles sont Cypseluspar-
vus, Pratincola torquata, Corvus scapulatus, Turtur capicola, Tympanistria
290
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM
bicolor et Porpliyrio Alleni ; mais ces oiseaux ne fournissent aucune preuve
en faveur de connexions anciennes entre les Comores et la terre d’Afrique.
Le Martinet nain, le Corbeau à scapulaire blanc, la Tourterelle du Cap et
la Colombe tambourette peuvent en effet franchir au vol des espaces consi¬
dérables, et n’ont dû éprouver aucune difficulté pour traverser le canal de
Mozambique. Le Traquet à collier a le vol aussi léger que ses congénères
européens qui se font parfois tuer à une certaine distance des côtes ; enfin,
s’il est vrai, comme on le dit, que des Poules sultanes d’Allense sont aven¬
turées jusqu’à Madère et jusqu’en Italie, on peut admettre à plus forte raison
que des individus de la même espèce viennent s’égarer dans les îles Comores.
Des observations analogues peuvent être faites pour les espèces ou races
malgaches qui ont été observées dans le même archipel, c’est-à-dire pour
le Circus Maittardi var. macrosceles, le Scops manademis, le Leptosomus discolor
typique, YEurystomus glaucurus, le Corythornis cristata, le Merops madagas¬
cariensis, la Choetura Grandidieri, le Cinnyris notatus, YEllisia lypica, la Ber-
nieria madagascariensis , YHypsipetes madagascariensis typique, le Dicrurus
forficatus, la Terpsiphone mutata typique, le Cyanolanim bicolor et le Podiceps
minor var. Peheni. Il faut remarquer d’ailleurs que quelques-unes de ces
formes et entre autres le Circus Maittardi var. macrosceles , le Scops manaden-
sis et le Podiceps minor var. Peheni ne sont pas même malgaches d’origine*
mais proviennent de contrées plus ou moins lointaines, et que l’Eurystome,
le Martin-Pêcheur, le Guêpier, YHypsipetes, le Drongo, la Terpsiphone
et le Foudi de Madagascar ont, comme nous l’avons dit, leurs proches pa¬
rents dans l’Inde et en Afrique. En revanche, on ne trouve pas dans les
îles Comores les types les plus caractéristiques de la faune ornithologique
de Madagascar : on n’y rencontre ni Atelornis, ni Brachypteracias, ni Eury-
ceros, et l’on n’y voit aucun représentant de ce groupe des Couas qui compte
plusieurs espèces des plus remarquables sur la grande terre.
L’archipel des Comores possède, il est vrai, quelques espèces que
l’on ne trouve pas ailleurs, comme YAstur brutus, les Cinnyris comorensis,
Coquereli, Humbloti, les Zosterops mayottensis, anjuanensis,. mouroniensis,
prœtermissa et Kir h, les Turdus Bewsheri et comorensis, P Humblotia flaviros-
MAMMIFÈRES ET OISEAUX DES ÎLES COMORES 297
tris, la Columba Polleni, le Turtur comorensis et le Funingus Sganzini; mais
précisément ces espèces se rapportent à des genres qui ne sont pas exclusi¬
vement malgaches, ou qui même font défaut à Madagascar.
En résumé, l’étude que nous venons de faire de l’ensemble de la faune
ornithologique des Comores confirme pleinement les conclusions que nous
avions précédemment formulées après l’examen d’une série de spécimens
provenant d Angazija : l’archipel des Comores n’est pas une dépendance de
Madagascar; il est indépendant de cette grande terre depuis une époque
extrêmement reculée et il a reçu des régions voisines la plupart des Mam¬
mifères et des Oiseaux qui peuplent actuellement ses différentes îles.
NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, X. — 2 e SERIE.
38
EXPLICATION DES PLANCHES
PLANCHE IV.
Ginnyris Humbloti.
PLANCHE V.
Zosterops Kirki.
Zosterops mouroniensis.
PLANCHE VI.
Hypsipetes parvirostris.
Turdus comorensis.
PLANCHE VII.
Graucalus ( Ceblepyris ) sulphureus.
Graucalus ( Ceblepyris ) cucullatus.
PLANCHE VIII.
Terpsiphone comorensis.
Humblotia ûavirostris.
PLANCHE IX.
Ploceus ( Foudia ) consobrinus.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE PRÉSENT VOLUME
L’Actinodon, par M. Albert Gaudry..
Plantæ Davidianæ ex Sinarum imperio. — Deuxième pa
oriental (Province de Moupine), par M. A. Franchet,
1
— Deuxième partie (suite). Plantes du Thibet
Sur une nouvelle espèce de Mégaptère (Megaptera indica) provenant du golfe Per-
sique, M. H.-P. Gervais.
Sur les Mammifères et les Oiseaux des îles Comores
199
, par MM. Alphonse Milnb
Edwards et Oustalet.
219
TABLE DES PLANCHES
Actinodon Frossardi.
III. - Pleuronoura Pellati. - Actinodon brevis. - A. Frossardi.
-Lv- — Cinnvris Humhlnt.i
IV- — Cinnyris Humbloti.
V. Zosterops Kirki. — Z. mouroniensis.
' Hypsipetes parvirostris. — Turdus comorensis.
VII. — Graucalus sulphureus. — G. cucullatus.
VIII. — Terpsiphone comorensis. — Humblotia flavirostris.
IX. — Ploceus consobrinus.
X. — Clethra scandens.
XL — Rhododendron Davidi.
XII. Rhododrendron Moupinense.
XIII. — Rhodrodendron dendrocharis. — Shortia Davidi.
XIV. Primula Davidi — P. moupinensis.
XV. Primula incisa. — P. oreodoxa.
XVI. — Theligonum macranthum. — Fritillaria Davidi.
XVII. — Ypsilandra thibetica.
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Graucalus (CeMepyns) sulphureus (M.E.etO.)
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Nouvelles Archives du Muséum,2 e Série
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Nouvelles Archives du Muséum.2 e Série.
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Terpsiphone comorensis (M.E'etO.)
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Nouvelles Archives du Muséum.2 e Série.
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Mémoires T.X.P1.15.
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A. Rhododendron dendraehans, Franch.
B. Shortia Davidi, Franch.
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Nouv. Archives du Muséum,2 e Série.
Mémoires. TXP1. IA
A. Ppimula Davidi, Franch.
B. P _ MoupinènsiS/ Franch.
d'Apreval del. et lith.
Imp.Beccp.et fr. Pans.
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Nouv. Archives du Muséum.2 6 Série
Mémoires. TX.PL15
Imp.Beocjuet fp Paris
d’Apreval dsl. et lith.
A. Primula
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Nouv. Archives du Muséum 2 e Série
Mémoires T.X.P1.16
d'Appeval del.etlith.
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A. Theligonum
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Nouv. Archives du Muséum 2 e Série
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Nouv. Archives du Muséum
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Nouv. Archives du Muséum
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NOUVELLES ARCHIVES
MUSÉUM
D’HISTOIRE NATURELLE
PUBLIÉES
PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS
DE CET ÉTABLISSEMENT
DEUXIÈME SÉRIE
TOME DIXIÈME
PREMIER FASCICULE
L’ACTINODON, par M. A. Gaudry.
PLANTÆ DAV1DIANÆ EX SINARUM IMPERIO
(DEUXIÈME partie)
Par M. A. Franchet.
(Feuilles 1 à 16. — Planches I à III et X à XVII.)
PARIS
G. MASSON, ÉDITEUR .
LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE
Boulevard Saint-Germain et rue de l’Éperon
EN FACE DE L’ÉCOLE DE MÉDECINE
1887
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AUG 20 1890
AUG 20 1890
NOUVELLES ARCHIVES
DU MUSÉUM
D’HISTOIRE NATURELLE
PUBLIÉES
PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS
DE CET ÉTABLISSEMENT
DEUXIÈME SÉRIE
TOME DIXIÈME
DEUXIÈME FASCICULE
PJantæ Davidianæ ex Sinarum imperio
(Suite et fui), par M. A. Franchet.
Sur une nouvelle espèce de Mégaptère
provenant du golfe Persique,
Par M. H.-P. Gervais.
Élude sur les Mammifères et les Oiseaux
des îles Comores,
Par MM. A. Milne Edwards etE. Outalet.
(Feuilles 24 à 41. — Planches IV à IX et XV1I1 à XX.)
PARIS
G. MASSON, ÉDITEUR
libraire de l’académie de médecine
120. Boulevard Saint-Germain et rue de l’Éperon
EN FACE DE L’ÉCOLE DE MÉDECINE
1888
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